Alignement et histoire
Le 1er décembre 2018 Voir les commentaires (4)
Le 1er Décembre 2018, la Roumanie célèbre le centenaire de l’union de la Transylvanie avec le « petit » royaume de Roumanie de l’époque, résultant quant à lui d’une première union, celle de la Moldavie et de la Valachie, en 1859.
Cette première union s’était faite sous l’autorité d’un souverain roumain, Alexandru Ioan Cuza, mais la deuxième fut proclamée sous un roi de la dynastie d’origine allemande des Hohenzollern. Pour la Roumanie, cette dynastie remontait à l’année 1866, avec l’arrivée du jeune Carol de Hohenzollern, et allait durer jusqu’aux lendemains communistes de la seconde guerre mondiale. Carol devint roi constitutionnel en 1881, après la guerre russo-turque à laquelle participa aussi la Roumanie, et à la suite de laquelle elle proclama son indépendance de l’empire Ottoman. Carol régna longtemps, jusqu’au début de la Grande Guerre. Si c’est pendant le règne de son neveu Ferdinand que s’accomplit l’union célébrée ces jours-ci, c’est par contre sous celui de Carol que la Roumanie s’était modernisée à un rythme accéléré et avait commencé à entrer dans la conscience des européens. D’ailleurs, les esprits roumains éclairés qui avaient cherché avec persévérance une dynastie de lignée étrangère, afin de mettre fin aux luttes interminables entre familles nobles autochtones, avaient en tête justement une telle perspective pour le pays.
D’accord, mais où sont les mathématiques dans toute cette histoire ? Eh bien, dans une anecdote que j’ai trouvée sous la plume de Carmen Sylva, pseudonyme littéraire de la reine Élisabeth, compagne du roi Carol sur l’échiquier politique de l’époque :
La Roumanie est en train de devenir ce que le roi Charles a rêvé qu’elle devînt : une artère vivifiante en Europe. Lorsqu’on offrit au jeune prince de Hohenzollern la couronne de ce pays, dont il ignorait presque jusqu’à l’existence, il ouvrit l’atlas, prit un crayon, et, ayant vu que la ligne tracée entre Londres et Bombay passait par la principauté qui l’appelait à sa tête, il accepta la couronne en disant : « Cela c’est un pays d’avenir ».
Ainsi s’achevait l’épaisse édition du livre « Les capitales du monde », publiée chez Hachette en 1900 à l’occasion de l’exposition universelle de Paris, celle-là même où Hilbert proclama sa vision sur les problèmes futurs des mathématiques. Mais il s’agit là d’une autre histoire, qui a déjà été abordée par Etienne Ghys sur ce site.
Mes aimables lecteurs connaîtraient-ils d’autres exemples où des alignements auraient joué un rôle plus ou moins anecdotique dans la marche de l’histoire ?
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Pour citer cet article :
Patrick Popescu-Pampu — «Alignement et histoire» — Images des Mathématiques, CNRS, 2018
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Commentaire sur l'article
Alignement et histoire
le 1er décembre 2018 à 12:38, par gedspilett
Quelle est la projection dans la carte affichée ?
le 2 décembre 2018 à 18:23, par Carlo
Je ne sais pas !
le 2 décembre 2018 à 19:01, par Patrick Popescu-Pampu
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le 12 décembre 2018 à 14:24, par Bruno Duchesne