Des mathématiciens boulevard des Italiens
Dans la Maison Dorée, chez BNP-Paribas
Piste verte Le 8 mai 2010 Voir les commentaires (1)
Rencontre avec Laurent Domingos, Jacques-Olivier Moussafir, Marianne Maurel et Alexandre Davrout, chercheurs chez BNP-Paribas
La place des mathématiques au sein du système bancaire et financier suscite beaucoup d’interrogations par les temps qui courent. Allons donc voir de plus près ce qui se passe dans les banques...
Voici quelques extraits d’une petite discussion informelle avec Laurent Domingos, Jacques-Olivier Moussafir, Marianne Maurel et Alexandre Davrout, chercheurs chez BNP-Paribas, dans leur bureau du boulevard des Italiens, à Paris, en mai 2009.
Quid des quants ? Tout d’abord, une évocation en quelques mots du champ de leurs recherches. Il s’agit pour eux de modéliser des phénomènes « naturels », ici les processus financiers. Cela s’appelle faire de « l’analyse quantitative », et c’est pourquoi on affuble parfois ces chercheurs de l’énigmatique nom de « quant ».
Faire de la recherche dans une banque ? Dans l’extrait suivant, ils expliquent leurs pratiques de travail. Elle sont assez différentes de celles en vigueur dans le monde de la recherche académique, dans la mesure où, par exemple, la publication de résultats nouveaux n’est pas pour eux un but en soi, voire même pas toujours souhaitable.
On entend les mots « séries temporelles », « filtre de Kalman », « processus de Lévy », etc.. il s’agit d’outils classiques de traitement des données. Le travail de recherche se fait au contact des utilisateurs (par exemple les traders) et consiste le plus souvent à adapter et mettre en œuvre numériquement ces techniques classiques. Dans le contexte spécifique de la finance où tout va très vite, il est souvent crucial d’avoir des algorithmes aussi efficaces et rapides que possible.
Agitation et produits dérivés. Enfin, ils évoquent dans ce troisième extrait leur place dans l’industrie bancaire, et au passage, ils nous donnent leurs impressions sur cette fameuse crise financière et l’éventuelle compromission des mathématiques dans ce fiasco.
A noter : Leur cursus n’est pas à proprement parler universitaire.
Tous sont passés par de grandes écoles d’ingénieurs ou par l’école normale supérieure. Deux d’entre eux sont rentrés dans le monde de la recherche sans soutenir de thèse. Ils insistent sur le fait que ce métier n’est pas réservé à ce profil « grandes écoles », et invitent les candidats issus de cursus universitaires français à postuler plus nombreux (manifestement, les universités étrangères sont bien représentées parmi leurs collègues).
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Pour citer cet article :
Emmanuel Ferrand — «Des mathématiciens boulevard des Italiens» — Images des Mathématiques, CNRS, 2010
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Commentaire sur l'article
Des mathématiciens boulevard des Italiens
le 15 mai 2010 à 18:15, par Pierre de la Harpe