Les carrières féminines à l’Observatoire de Paris (1908-1940) : de l’intégration au seuil infranchissable de la dernière marche

Piste verte Le 26 décembre 2021  - Ecrit par  Colette Le Lay Voir les commentaires

Après un article publié en octobre 2019 dans la rubrique « Du côté des lettres » et s’arrêtant notamment sur le parcours de deux astronomes Edmée Chandon et Rose Bonnet, la présente contribution se propose d’élargir la focale et de s’intéresser à toute une cohorte : celle des femmes travaillant à l’Observatoire de Paris entre 1908 et 1940.

En octobre 2019, Images des mathématiques mettait en ligne mon analyse d’une lettre de Benjamin Baillaud (1848-1934), directeur de l’Observatoire de Paris, saluant, en 1922, le travail de son personnel féminin et notamment de deux membres du corps des astronomes [1] : Edmée Chandon (1885-1944) et Rose Bonnet (1894-1973) [2]. J’avais alors découvert qu’elles n’étaient pas les seules et débuté l’étude d’une cohorte : celle des femmes astronomes de l’Observatoire de Paris entre 1908 et 1940. Je propose ici de la poursuivre.

Après deux décennies de recrutement de « petites mains » préposées aux mesures de la Carte du Ciel [3], les femmes font leur entrée dans le prestigieux corps des astronomes peu avant la Grande Guerre, à partir de 1908. D’où le choix de cette année pour débuter l’étude. L’hécatombe de 1914-18 conduit l’institution à leur ouvrir grande la porte entrebâillée. Des brèches inéluctables s’ouvrent dans des frontières de genre bien installées : les femmes, affectées jusque-là à des tâches se déroulant le jour, se voient confier des observations de nuit. Elles imposent leur expertise scientifique et technique dans la maîtrise de nouveaux instruments, le copilotage d’opérations d’envergure, les nouveaux organismes transnationaux.

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inconnu, "Membres de l’Observatoire de Paris dans un bureau”

J’avais déjà utilisé les Rapports annuels sur l’état de l’Observatoire de Paris [4], rédigés essentiellement pendant la période étudiée par deux directeurs, Benjamin Baillaud déjà nommé et Ernest Esclangon (1876-1954), qui prennent acte du nouveau contexte et favorisent les carrières de leurs collaboratrices. Ce sera la source majeure du présent texte. Le coup d’arrêt à la dynamique est porté par la loi sur le travail féminin du régime de Vichy en 1940 qui constitue la borne extrême de l’analyse. Trois aspects développés dans les Rapports ont retenu mon attention. Le premier est l’état du personnel de l’Observatoire : le premier nom de femme apparaît en 1908 ; en 1940, 11 noms de femmes y figurent dont 4 pour le corps des astronomes. Le deuxième concerne l’activité détaillée de chacun des services, décrite avec mention de la part prise par chacun·e des acteurs et actrices. Le dernier s’attache aux processus de reconnaissance (publications, prix). Une lecture sans recul conduirait à une vision dénuée de complexité. Si l’on regarde le verre à moitié plein, les femmes sont abondamment citées pour leurs multiples réalisations, elles publient et reçoivent des prix. Si l’on privilégie le verre à moitié vide, elles n’accèdent pas au dernier grade du corps des astronomes et aucune ne devient cheffe de service.

Je puise les données biographiques dans le Dictionnaire des Astronomes Français 1850-1950 de Philippe Véron, disponible en version numérique [5]. En annexe 1, un tableau rassemble toutes les femmes citées dans les Rapports pour lesquelles Philippe Véron a composé une notice, soit 32 femmes. Quelques statistiques (annexe 2) montrent aussi l’évolution du personnel féminin/masculin entre 1920 et 1940.

Mon argumentation va se développer de la manière suivante : entre 1908 et 1940, un contexte social, politique et institutionnel particulier engendre une entrée des femmes dans le corps des astronomes de l’Observatoire de Paris. Elles participent activement à la production de savoirs dans plusieurs champs importants. Encouragées par les deux directeurs majeurs de la période, elles sortent de l’anonymat qui était souvent le lot des femmes dans le champ astronomique à la fin du XIXe siècle. Elles poursuivent leurs études et publient des travaux substantiels. Pourtant leurs carrières se heurtent à des résistances internes et externes. Oublier ces femmes qui marquent de leur empreinte la vie de l’institution dans l’entre-deux-guerres serait écrire une histoire incomplète de l’astronomie du siècle passé et ne pas prendre en compte le témoignage circonstancié de leurs directeurs.

La singularité de la période 1908-1940 réside dans l’infléchissement positif du statut des femmes à l’Observatoire. Avant le XXe siècle, notamment pour la Carte du Ciel, on recrute essentiellement des auxiliaires, mentionnées en un groupe indifférencié (« les dames de la Carte du Ciel ») dans les Rapports précédant 1908. Mon propos montrera que, par la suite, des noms de femmes sont cités et que certaines accèdent à une évolution de carrière jusque-là réservée aux hommes.

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inconnu, “Les dames du Bureau de mesure des clichés de la Carte du Ciel : Dorothea Klumpke, Mlles Schott, Marquette, Coniel, Dauphin”

Un contexte favorable à une entrée des femmes dans le corps des astronomes

En 1907, le décret du 15 février [6], signé par le ministre de l’Instruction publique, fixe les règles de recrutement dans le corps des astronomes : un stage non rémunéré de deux ans minimum est désormais nécessaire. Jusque-là, les procédures d’embauche étaient pour le moins opaques, favorisant la reproduction sociale et les clans familiaux. Plus de deux décennies après la loi Camille Sée [7], des femmes disposent désormais d’un bagage scolaire leur permettant de postuler. La première est Edmée Chandon, autorisée à effectuer le stage à compter de 1908. En 1912, elle accède au grade d’aide-astronome. La même année, une deuxième femme devient stagiaire à l’Observatoire : il s’agit de Maria Teohari (1885-1975), née à Bucarest. Deux ans plus tard, elle rejoindra son pays et y deviendra la première femme astronome professionnelle. Son arrivée à Paris s’inscrit dans la longue tradition d’accueil pour la formation des étrangers à l’Observatoire.

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Maria Teohari

Survient alors la Première Guerre mondiale qui engendre une situation exceptionnelle : une partie du personnel masculin est mobilisée. À la fin des hostilités, ceux qui ne sont pas tombés au front sont attirés par « une situation avantageuse d’une autre nature » comme le stipule le Rapport de 1920 pour expliquer la défection du seul stagiaire masculin (le stage est non rémunéré et il faut ensuite attendre qu’un poste de titulaire se libère). En 1920, les cinq stagiaires sont ainsi des femmes.

Si nous élargissons notre regard, au-delà des seul·e·s stagiaires, à l’ensemble du personnel de l’Observatoire cité dans les Rapports, nous constatons qu’en 1920, les femmes en représentent le quart (11 sur 39).

Divers aspects de l’activité des femmes à l’Observatoire de Paris

Dans cette partie, nous étudierons la marge de manœuvre des femmes dans les services de l’Observatoire. La place qu’elles occupent dans la plupart des rubriques des Rapports suggère qu’aucun terrain ne leur est interdit. Leur apport ne se borne pas à l’usage quotidien des instruments. Il est également décisif et reconnu dans les entreprises collectives internationales (Carte du Ciel, Bureau international de l’heure). Elles investissent aussi le domaine expérimental (améliorations apportées aux instruments et à leurs usages), la mécanique céleste ou le domaine stellaire, souvent associés à des noms masculins dans l’historiographie du siècle passé.

La Carte du Ciel

La campagne internationale de la Carte du Ciel (Lamy, 2006) débutée en 1887 comporte trois types d’opérations. La moins routinière est la prise de clichés photographiques des zones du ciel confiées à l’Observatoire. Jusqu’en 1920, les clichés sont l’œuvre du personnel masculin. Mais, cette année-là, trois stagiaires se voient confier ce travail : Rose Bonnet, Jeanne Clavier (1889-1940), entrées en 1919, et Marguerite Lhomme (1896-1976), entrée en 1920. Au fil du temps, elles acquièrent une compétence technique respectée.

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Chevallier, Raymonde (1902-1973), “Coupole de la Carte du Ciel”

La deuxième opération est la mesure des coordonnées des étoiles sur les plaques photographiques. Elle avait engendré, comme dans tous les observatoires engagés dans la Carte du Ciel, le recrutement d’un personnel uniquement féminin constitué d’auxiliaires (Saint-Martin, 2006). De 1892 à 1901, ce bureau des mesures fut dirigé par l’Américaine Dorothea Klumpke (1861-1942) dont nous avons parlé dans l’analyse de la lettre de Baillaud. Après le départ de Dorothea Klumpke, les Rapports ne précisent pas de responsable du bureau des mesures. Doit-on comprendre que les dames sont suffisamment aguerries pour pouvoir s’en passer ? Dans le Rapport de 1929, après avoir déploré la réduction d’effectif du bureau, passé de neuf à trois dames, le directeur ajoute « le Bureau devrait être remis sous la direction immédiate et continuelle d’un astronome expérimenté, comme il l’était lorsqu’il avait à sa tête Mlle D. Klumpke ». Et effectivement, à partir de 1930, Jeanne Clavier prend en charge la supervision du bureau.

La troisième et dernière opération consiste à effectuer les calculs de réduction [8] nécessaires à l’établissement du catalogue stellaire. Les calculateurs répertoriés dans les Rapports sont des hommes jusqu’en 1925, date à laquelle Jeanne Clavier rejoint l’équipe, jusqu’à sa nomination à la tête du bureau des mesures de la Carte du Ciel. Comme le montre l’annexe 2, quinze ans plus tard, en 1940, l’Observatoire compte autant de calculatrices que de calculateurs.

La répartition des tâches au sein de la Carte du Ciel connaît donc une profonde mutation pendant notre période : si la mesure des plaques photographiques demeure exclusivement féminine, plusieurs femmes apparaissent aussi dans la prise des clichés et les calculs afférents jusque-là chasse gardée de leurs collègues hommes. J’ai déjà évoqué Rose Bonnet et Jeanne Clavier. Ajoutons Renée Canavaggia (1902-1996) au parcours très singulier. Titulaire d’une licence en philosophie, elle accomplit son stage à partir de 1929 et rejoint rapidement l’équipe de la Carte du Ciel où des missions de photographie, de mesure et de calcul lui sont confiées. En 1933, elle décroche une licence de mathématiques et poursuit sa carrière dans le domaine stellaire.

Les tâches de service des instruments

Avant la Première Guerre mondiale, Edmée Chandon, seule femme du corps des astronomes, n’assurait que le service de jour ou le remplacement de ses collègues masculins en vacances. À partir de 1918, elle partage son temps, selon les périodes, entre les instruments méridiens [9], essentiellement utilisés pour la détermination de l’heure, et les équatoriaux [10] permettant des observations plus variées (étoiles doubles, comètes, planètes, satellites).

Après la guerre, les femmes entrant dans le corps des astronomes prennent en charge, comme les hommes, le service quotidien des instruments. Raymonde Chevallier (1902-1973), stagiaire en 1924 et aide-astronome en 1932, fait ses premières armes au service méridien.

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Extrait d’un carnet d’astronome de Raymonde Chevallier pour 1929

La part d’apprentissage sur le tas étant considérable dans la formation des astronomes, Edmée Chandon, puis par la suite Rose Bonnet, mettent aussi le pied à l’étrier à leurs collègues féminins ou masculins au fur et à mesure de leur arrivée. Le Rapport de 1931 indique que Rose Bonnet a formé l’étudiante roumaine Ella Marcus et l’étudiant chinois Pan Puh.

L’expérimentation sur les nouveaux instruments

Dès 1915, Edmée Chandon se voit confier un tout nouvel instrument : l’astrolabe à prisme, dont elle va devenir une spécialiste réputée. Lorsque débute en 1926, l’Opération mondiale des longitudes [11], Edmée Chandon, rejointe par Rose Bonnet, devient le personnage-clef de l’équipe de l’Observatoire de Paris qui mesure des hauteurs d’étoiles à l’astrolabe à prisme. En 1927, elle accueille les astronomes des trois observatoires principaux impliqués dans l’opération (Alger, San Diego et Zi-Ka-Wei en Chine) afin que chacun détermine son équation personnelle [12]. Après sa thèse, elle se consacre de nouveau à l’astrolabe à prisme en 1932-34, proposant diverses améliorations résultant de sa longue expérience de l’appareil.

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Astrolabe à prisme de l’IGN

Le Bureau international de l’heure (BIH)

L’heure est la grande affaire de tous les observatoires, celui de Paris comme les autres [13] : détermination de l’heure sidérale pour l’Observatoire, établissement et envoi de l’heure légale par TSF.

En 1913, Baillaud crée le Bureau international de l’heure (BIH) [14] mais la survenue de la guerre l’oblige à attendre des jours meilleurs, et c’est en 1919 qu’auront lieu ses débuts officiels.
La répartition des tâches au sein du BIH, comme ailleurs à l’Observatoire, s’effectue en fonction des statuts : les membres du corps des astronomes (dont Edmée Chandon et Raymonde Chevallier) prennent en charge les observations et les opérations d’envoi.

Dans l’annexe 1, trois autres membres du personnel féminin sont citées pour leur contribution au BIH : Andrée Hervé, Marie Kaufmann (née en 1889) et Augusta Michaud (née en 1886), affectées à titre permanent pendant une ou plusieurs années, à titre de stagiaires pour les deux premières et d’auxiliaire pour la troisième. Elles sont généralement préposées aux calculs.

Les travaux personnels

Les membres du corps des astronomes, hommes et femmes, peuvent mettre à profit le temps que leur laissent leurs obligations de services pour mener à bien leurs recherches propres, de manière individuelle ou collective. Lorsqu’elles contribuent au rayonnement de l’institution, le directeur ne manque pas de les encourager. Ces travaux donnant généralement lieu à publication, plusieurs exemples sont mentionnés dans la partie suivante. Nous nous bornerons à signaler ici une nouvelle préoccupation scientifique d’Edmée Chandon. Après sa thèse, elle se penche sur un problème théorique complexe, celui de la libration physique de la Lune, petit mouvement de notre satellite naturel qui permet de découvrir une partie de la face dite cachée. Débutés en 1933, ses travaux sont favorisés par la Caisse nationale de la recherche scientifique créée en 1935 : deux calculatrices sont mises à la disposition de l’astronome adjointe. Sa carrière étant brusquement arrêtée en 1941 par le régime de Vichy, elle ne pourra aller au bout de ce chantier mais publiera des résultats très prometteurs.

Des signes de reconnaissance des travaux du personnel féminin de l’Observatoire

Benjamin Baillaud et Ernest Esclangon encouragent la féminisation de leur personnel dans l’entre-deux-guerres. Ils confient de multiples tâches aux femmes, les engagent à se former et à publier, obtiennent pour elles des prix, tentent de les faire accéder au grade d’astronome titulaire [15].

Acquisition de nouveaux diplômes

L’annexe 1 précise le niveau d’études de ces femmes lorsqu’il nous est connu. Celles recrutées pour la Carte du Ciel à la fin du XIXe siècle étaient généralement titulaires d’un diplôme de l’enseignement primaire ou secondaire. En revanche, la plupart de celles qui effectuent le stage pour accéder au corps des astronomes possèdent une licence. Appuyées par le directeur, plusieurs engrangent de nouveaux diplômes. La lettre de Baillaud commentée en 2019 rappelle les thèses soutenues par Edmée Chandon (1930) et Rose Bonnet (1945).

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La thèse de Rose Bonnet

J’ai également mis en avant plus haut le changement d’orientation de Renée Canavaggia qui, déjà titulaire d’une licence de philosophie, obtient une licence de mathématiques en 1933, après quatre années passées à l’Observatoire.

Publications

Le cliché du mandarin qui s’approprie les travaux de ses collaborateurs ne s’applique pas à l’Observatoire pendant la période étudiée. Le nombre des publications individuelles ou collectives des femmes du corps des astronomes croît, atteignant une moyenne de 4 par an pendant la période 1920-1940, compte tenu des publications mixtes.

Les canaux de publication essentiels, pour les femmes comme pour les hommes, sont de trois ordres : les revues spécialisées françaises et étrangères, les Comptes rendus de l’Académie des sciences et les journaux de vulgarisation. Une liste exhaustive dépasserait le cadre de cet article. Prenons plutôt deux exemples emblématiques.

Dès 1924, Jeanne Clavier publie sous son seul nom un article intitulé « Influence des défauts d’uniformité des Plaques photographiques sur les mesures photométriques ». Jeanne partage son expertise technique avec un double public : son article est publié par le Bulletin astronomique mais aussi par Science et industries photographiques, supplément à la Revue française de photographie.

Le 18 mai 1931, Ernest Esclangon présente à l’Académie des sciences la Note suivante signée par une équipe mixte (Comptes rendus de l’Académie des sciences 1931 (janvier-juin), p. 1357) :

Voilà deux types de publication dans lesquelles le personnel féminin ne tient pas le même rôle. Le premier est à ranger dans la catégorie des publications individuelles, étape essentielle dans toute carrière scientifique, féminine comme masculine. Celle que j’ai choisie présente en outre la particularité d’avoir un contenu de haute technicité, que les préjugés n’associent généralement pas avec un auteur féminin. Le second fait partie des exercices de reconnaissance nationale et internationale des équipes. Celle-ci est importante et paritaire – bien que les noms féminins soient placés en fin de liste.

Prix

Le ministère de tutelle de l’Observatoire est celui de l’Instruction publique. Les distinctions qu’il confère depuis Napoléon, sur proposition des directeurs, sont, dans l’ordre du prestige, celles d’officier d’académie et d’officier de l’Instruction publique (palmes académiques). Sont récompensées entre 1908 et 1940 : Edmée Chandon (officier d’académie en 1919, puis officier de l’Instruction publique en 1928) ; Rose Bonnet, Jeanne Clavier et Lucie Roumens, assistante [16], (officiers d’académie en 1933) ; Raymonde Dubois-Chevallier (officier d’académie en 1936) ; Marie-Louise Penel, assistante, (officier de l’Instruction publique en 1938) et Marie Kaufmann, assistante, (officier d’académie en 1938). Bien sûr, bon nombre de leurs collègues masculins bénéficient du même honneur.

Benjamin Baillaud et Ernest Esclangon sont tous les deux académiciens. À ce titre, ils figurent dans les jurys chargés de l’attribution des prix décernés par l’institution. Débutons par le prix Valz, octroyé chaque année depuis 1877 afin de valoriser les progrès de l’astronomie, en France et à l’étranger. Jeanne Clavier est la première femme à l’obtenir, en 1940, pour ses travaux sur la Carte du Ciel. Elle est suivie en 1943 par Rose Bonnet-Sainturier à qui on le décerne pour ses recherches sur les étoiles doubles. Le rapport lauréates/lauréats est à peu près conforme à la proportion femmes/hommes de l’Observatoire (environ un quart).
Nous renvoyons à la lettre commentée en 2019 pour les deux prix attribués à Edmée Chandon.

Reconnaissances internationales

L’Union astronomique internationale (ou International Astronomical Union) est l’une de ces organisations transnationales créées à l’issue de la Première Guerre mondiale pour regrouper les scientifiques professionnels. Son initiateur en 1919 n’est autre que Benjamin Baillaud. Son siège social est toujours situé boulevard Arago à Paris [17]. Dès l’origine, l’UAI est organisée en une vingtaine de commissions, chacune prenant en charge l’un des champs de recherche. En 1932, Edmée Chandon rejoint la commission des instruments astronomiques dans laquelle elle siègera tout au long de sa carrière. Raymonde Dubois-Chevallier fait partie de la commission des longitudes par radiotélégraphie.

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Inconnu, “Union astronomique internationale : 5ème assemblée générale, Paris 9-17 juillet 1935”

Entre autres fonctions l’UAI collationne les découvertes d’astéroïdes situés entre Mars et Jupiter et valide leur dénomination. L’astéroïde (1341) Edmée a été nommé en hommage à Edmée Chandon par le découvreur belge Eugène Joseph Delporte (1935).

Résistances

L’accomplissement du stage n’entraîne pas nécessairement l’entrée dans le corps des astronomes, pour les hommes comme pour les femmes. À l’instar de certains de leurs homologues masculins, plusieurs femmes demeurent auxiliaires et sont affectées au bureau de mesure de la Carte du Ciel (plus spécifiquement féminin) ou au bureau des calculs (au personnel mixte) avec la possibilité d’y être titularisées. Celles qui accèdent au corps des astronomes ne franchissent pas la dernière étape (astronome titulaire) en dépit de l’appui du directeur [18].

Autre ultime marche qu’elles ne parviennent pas à gravir : elles demeurent tout au long de leur carrière sous la tutelle d’un homme chef de service. Ceux-ci sont nommés par le ministère de tutelle. Plusieurs des femmes étudiées sont les spécialistes reconnues de certains instruments mais cela ne suffit visiblement pas, d’autant que les postes de chef de service sont peu nombreux et par conséquent très convoités [19]. Bien qu’elle assure la direction du bureau des mesures de la Carte du Ciel, Jeanne Clavier n’a pas le statut de cheffe de service. Seul le genre semble donc expliquer l’exclusion des grades les plus élevés.

La loi sur le travail féminin du 11 octobre 1940 édictée par le gouvernement de Vichy provoque l’arrêt de la carrière de deux au moins des femmes rencontrées. Rappelons que les femmes se voient interdire l’entrée dans la fonction publique. Les femmes fonctionnaires mariées sont licenciées. Et toutes les femmes fonctionnaires de plus de cinquante ans sont mises à la retraite d’office. Edmée Chandon a cinquante-cinq ans et Madeleine Saint-Paul en a cinquante-trois. Elles tombent donc toutes deux sous le coup de la loi. Ernest Esclangon les réintègre en 1943. Madeleine Saint-Paul retrouvera officiellement son poste en 1946. Mais Edmée Chandon décède en 1944, à son domicile de l’avenue de l’Observatoire dans des circonstances qui me sont inconnues.

Conclusion et perspectives

Dans les études sur les femmes, il n’est pas toujours simple d’éviter deux écueils majeurs. Le premier consiste à concentrer son attention sur quelques femmes au destin exceptionnel qui, comme dit le proverbe, justifie la règle (masculine). Le second les réduit à une armée de l’ombre, sans noms, sans visages, accomplissant les tâches subalternes délaissées par les hommes. Essayant de me garder de ces défauts, j’ai pris le parti de l’étude d’une cohorte de femmes entrées à l’Observatoire à la même époque que la pionnière Edmée Chandon. L’idéal aurait été de pouvoir croiser sources institutionnelles et sources privées. N’ayant trouvé à ce jour aucune de ces dernières, je me suis concentrée sur un corpus homogène, qui se trouve être rédigé par des hommes, les Rapports annuels sur l’état de l’Observatoire. Les dissensus y étant gommés et l’image donnée trop lisse, des travaux ultérieurs seront nécessaires pour apporter plus de nuance. Néanmoins, les seuls Rapports accroissent notre connaissance, non seulement en permettant de dresser un inventaire des femmes travaillant à l’Observatoire de Paris, mais aussi en traçant les contours de leur implication dans la vie scientifique de l’établissement, et plus généralement de l’astronomie.

En 2006, Arnaud Saint-Martin écrivait : « nommées aides-astronomes après le stage prévu par le règlement de 1907, elles ne franchissent pas l’échelon supérieur et sont cantonnées aux travaux de service et à l’administration d’observatoire, quand un secrétaire fait défaut » (Saint-Martin, 2006). La lecture des Rapports permet de nuancer cette affirmation. Hormis Edmée Chandon – qu’Arnaud Saint-Martin cite à titre de contre-exemple, en faisant ainsi une exception – Rose Bonnet, Renée Canavaggia, Jeanne Clavier deviennent astronomes adjointes. Et les multiples domaines dans lesquelles toutes les femmes citées ici ont exercé leur activité à l’égal des hommes montrent qu’elles n’ont été aucunement « cantonnées ». De plus, dès qu’elles entrent dans le corps des astronomes ou sont titularisées comme calculatrices, elles bénéficient de la même grille indiciaire que leurs collègues masculins.

Ce que je lis dans les Rapports m’amène à un point de vue moins réducteur. Bien sûr, il faut se garder de tout angélisme. Des barrières mettront quinze ans (cheffe de service) voire vingt-cinq ans (astronome titulaire) à être abattues, d’autant que le sinistre gouvernement de Vichy aura imposé un coup d’arrêt à une réelle dynamique. Pourtant, durant les trois décennies ici étudiées, des jalons indiscutables sont posés dont deux au moins mériteraient d’être approfondis. Le premier concerne l’expertise instrumentale et technique développée par les femmes de l’Observatoire de Paris qui deviennent des spécialistes reconnues tant à l’Observatoire que dans la vaste communauté astronomique. Nouant des relations fructueuses avec des ingénieurs, fabricants d’instruments ou officiers utilisateurs, elles contribuent à la mise au point et au perfectionnement de nouveaux outils (astrolabe à prisme) et de techniques émergentes (photographie, spectroscopie). Or ce sont des champs importants dont les femmes étaient plutôt absentes auparavant, si ce n’est pour les opérations de routine de lecture de plaques photographiques. Le second est l’entrée dans les instances internationales tant éphémères (opération mondiale des longitudes) que pérennes (BIH et UAI). Loin du cliché habituel, elles n’ont pas en charge la seule prise de notes. Elles participent activement aux commissions et rencontrent leurs consœurs et confrères des autres nations. Leur présence s’impose peu à peu dans les comptes rendus et photos de groupe de fin de congrès.

En 2006, un peu moins d’un siècle après l’arrivée d’Edmée Chandon à l’Observatoire, Catherine Cesarsky est devenue la première femme présidente de l’UAI. En 2020, Fabienne Casoli a été élue présidente de l’Observatoire de Paris, première femme à succéder à une longue lignée d’hommes, dont Benjamin Baillaud et Ernest Esclangon, depuis la fondation de l’institution en 1667.

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La réunion des astronomes français à l’Observatoire de Paris, en juillet 1931. Au premier rang à gauche : Calixtina Bac, Marguerite Lhomme Laugier, Jeanne Clavier, Rose Bonnet, Edmée Chandon ; au second rang : Raymonde Chevallier, Odette Jasse, Reysa Bernson, Ella Marcus ; au centre : Gabrielle Renaudot, veuve de Flammarion, seule femme non astronome de la photo

Annexe 1 : Tableau des femmes citées dans les Rapports annuels sur l’état de l’Observatoire de Paris 1908-1940 pour lesquelles nous avons quelques informations biographiques

J’ai pris le parti de répertorier toutes les femmes citées dans l’état du personnel des Rapports.
L’objet essentiel de ma recherche est l’arrivée des femmes dans le corps des astronomes. Sur les 32 femmes citées dans le tableau, 15 ont effectué le stage prévu par le décret de 1907 pour accéder à ce corps et 7 y sont parvenues pendant la période (1908-1940).

femmes citées dans les Rapports
Nom Etudes Stage Carrière (date d’entrée)
AZAMBUJA, Lucie Alexandrine Marie Marguerite d’, née ROUMENS (1898-1985) Baccalauréat ès sciences mathématiques (1918), Licence ès sciences mathématiques (1928) Assistante (1932), Aide-astronome (1937)
BALLADUR, Yvonne (1915-) Auxiliaire Carte du Ciel 1932-1937
BAULLER, Marie-Louise de (1875-1950) Brevet supérieur Auxiliaire Carte du Ciel (1909), Calculatrice titulaire Bureau des longitudes (1915)
BONNET, Rose, épouse SAINTURIER (1894-1973) Licence ès sciences mathématiques (1919), Doctorat ès sciences mathématiques (1945) 1919 Aide-astronome (1927), Astronome adjointe (1945)
BOURGOIN, Nadine, Marie Laure Hélène, née DONNAT (1881-1973) Brevet supérieur Auxiliaire Carte du Ciel (1919)
CANAVAGGIA Renée (1902-1996) Licence de philosophie (1924), Licence de mathématiques (1933) 1929 Carte du Ciel Aide-astronome (1945)
CHANDON, Edmée (1885-1944) Baccalauréat (1903), Licence ès sciences mathématiques (1906), Agrégation de mathématiques (1908), Doctorat ès sciences mathématiques (1930) 1908 Aide-astronome (1912), Astronome adjointe (1924)
CHAUDUN, Andrée Marie (1888-1985) Doctorat ès sciences physiques (1920) 1931
CHEVALLIER, Raymonde, épouse DUBOIS (1902-1973) Baccalauréat ès sciences (1921) 1924 Assistante (1928), Aide-astronome (1932)
CHOFFEL, Berthe 1924
CLAVIER, Jeanne (1889-1940) [20] Licence ès sciences 1919 Calculatrice (1925), Aide-astronome (1928), Astronome adjointe (1938)
CLÉMENT, Suzanne, née GOURSAT (1893- ) 1920 Auxiliaire Carte du Ciel (1919)
CORNU, Renée (1915- ) Auxiliaire Carte du Ciel (1931)
DEJEAN France (1916- ) Auxiliaire Carte du Ciel (1937-1939)
DELAVEAU, Eugénie (1885- ) 1936 ? Auxiliaire Carte du Ciel (1920), Assistante (1937-1948)
FRIBOURG, Marie-Louise (1906- ) Auxiliaire bénévole Carte du Ciel (1930-1936)
GRICOUROFF, Véra (1868- ) Bureau des mesures (1920-1929)
HERVÉ, Andrée, née RENAULT (1892-1956) Certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire 1918 Bureau des calculs du Bureau international de l’heure (BIH), Calculatrice au Bureau des longitudes (titularisée en 1922)
KAUFMANN, Marie (1889- ) Licenciée ès sciences 1922 Bureau des mesures (1922), BIH (jusqu’en 1929), Assistante (1937)
LAUGIER, Marguerite, née LHOMME (1896-1976) Licenciée ès sciences mathématiques 1920 Auxiliaire (1921), Aide-astronome à l’observatoire de Nice (1933)
LEMAIRE, Louise (née LAMPDON ?) (1876-) Auxiliaire (1896), Calculatrice au Bureau des longitudes (1915), titularisée en 1922. Prend sa retraite en 1937
MARACINEANU, Stéphanie (1882-1944) Doctorat (1924) Recherches à Meudon (1925-1928)
MARCHAND, Antoinette Calculatrice auxiliaire (1915)
MARCUS, Ella (1909-1982) Elève Carte du Ciel (1930-1931), Astronome à Bucarest
MICHAUD, Augusta Eugénie, née LE ROUX (1886- ) Certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire, Certificat de chimie générale Calculatrice au BIH (1920-1928), Auxiliaire Carte du Ciel (1929-1938)
MORGULEFF, Nina (1915-1990) Licence ès sciences (1936),
Diplôme d’ingénieur chimiste (1937)
1938 Boursière de recherches CNRS (1938-1940)
PENEL, Marie-Louise (1878-1976) Auxiliaire (1919), Assistante (1928)
RAUX LA SAUZÉE, Jeanine (1912- ) Auxiliaire Carte du Ciel (1932) pendant quelques mois seulement
REMY, Jeanne (1890- ) Brevet élémentaire 1920 [21]
RIOT, Paulette, épouse ALLIAIRE (1922- ) Auxiliaire (1938). Secrétariat et bureau des calculs [22]
SAINT-PAUL, Madeleine Jeanne Marie (1887-1973) Auxiliaire Carte du Ciel (1908), Calculatrice temporaire au Bureau des longitudes (1916), titularisée en 1918
TEOHARI, Maria (1885-1975) 1912 Astronome en Roumanie

Annexe 2 : État du personnel dans les Rapports

Les effectifs sont faibles. Toutefois une évolution est perceptible. Dans le corps des astronomes (trois premières lignes), on passe de 1 femme pour 19 hommes en 1920 à 4 femmes pour 16 hommes en 1940 [23]. À la fin de la période, les femmes occupent la moitié des postes de calculateur. La proportion de femmes dans la catégorie des auxiliaires régresse.

Bibliographie

Débarbat Suzanne (2019), « The IAU and French Women Astronomers », Proceedings IAU Symposium n° 349, p. 481-488.

Lamy Jérôme (2006), La Carte du Ciel, Paris, EDP Sciences.

Saint-Martin Arnaud (2006), « Un spectre hante l’observatoire : le statut paradoxal des auxiliaires », Carnets de bord, n°11, p. 40-50.

Post-scriptum :

Mes chaleureux remerciements à Isabelle Lémonon-Waxin pour ses précieux conseils, à Hélène Gispert et Sébastien Gauthier pour leur bienveillance tout au long du processus éditorial, à Diego et Gamella pour leurs relectures stimulantes.

Article édité par Sébastien Gauthier

Notes

[1Le corps des astronomes comporte trois grades : aide-astronome, astronome adjoint et astronome titulaire. Ce sont des fonctionnaires gérés par le ministère de l’Instruction publique.

[3La Carte du Ciel est une entreprise internationale de cartographie de la voûte étoilée lancée en 1887.

[4Par la suite, ils figureront dans l’article sous la forme courte Rapport. Ils sont disponibles sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark&nbsp ; :/12148/cb32848060n/date.

[6Publié au Journal officiel du 21 février 1907, p. 1384 : https://gallica.bnf.fr/ark&nbsp ; :/12148/bpt6k6315028t/f4.image.texteImage.

[7Camille Sée (1847-1919), député de la Seine, est le promoteur de la loi du 21 décembre 1880 qui crée un enseignement secondaire pour les jeunes filles.

[8Ces calculs permettent de passer de la position observée sur la plaque à la position réelle en tenant compte, entre autre, de la réfraction atmosphérique et des effets de champ induits par l’instrument.

[9L’instrument méridien n’a qu’un degré de liberté : il se déplace dans le plan du méridien du lieu et mesure la hauteur d’un astre au passage au méridien.

[10Les équatoriaux ont un axe de rotation parallèle à l’axe de rotation terrestre. Ils permettent donc de suivre le déplacement d’un astre sur la voûte céleste.

[11Cette opération consiste à choisir sur la surface terrestre les quatre sommets d’un tétraèdre dont on détermine, par TSF, les coordonnées géographiques afin d’examiner si les positions sont invariables ou se modifient au fil du temps.

[12L’équation personnelle est l’erreur systématique propre à chaque observateur.

[13Aujourd’hui, c’est le SYRTE (Systèmes de Référence Temps-Espace), basé à l’Observatoire, qui en a la charge. Et l’horloge parlante chère au cœur des plus anciens d’entre nous est toujours accessible (en appelant le 3699).

[16Les assistant・e・s sont des personnels auxiliaires. Le passage par ce statut s’effectue généralement après le stage non rémunéré dans l’attente d’un poste d’aide-astronome.

[17Le grand public l’a découverte en 2006 lorsqu’elle a déchu Pluton de son statut de planète.

[18La décision n’appartient pas à ce dernier mais à une commission de l’Académie des sciences. En 1930, Edmée Chandon, présentée par Baillaud, n’obtient que 13 voix contre 34 et 35 à ses collègues masculins.

[19Selon (Débardat, 2019), la première femme cheffe de service est Renée Herman. Toutefois, il s’agit d’un service de spectroscopie de l’Observatoire de Meudon (1956).

[20Un hommage lui est rendu dans le Rapport de 1940.

[21Jeanne Rémy quitte l’Observatoire après six mois de stage.

[22Philippe Véron précise qu’elle s’est mariée en 1940. La loi de Vichy sur le travail féminin s’appliquait à son cas. Est-elle partie ou a-t-elle été remerciée ? Nous l’ignorons.

[23En 1940, la catégorie des stagiaires a disparu du Rapport. En revanche, une rubrique de personnel « temporaire ou bénévole » apparaît dans laquelle se trouvent sans doute les stagiaires.

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Pour citer cet article :

Colette Le Lay — «Les carrières féminines à l’Observatoire de Paris (1908-1940) : de l’intégration au seuil infranchissable de la dernière marche» — Images des Mathématiques, CNRS, 2021

Crédits image :

Image à la une - Bibliothèque numérique - Observatoire de Paris, inv 1483, consulté le 2 septembre 2020
La réunion des astronomes français à l’Observatoire de Paris, en juillet 1931. Au premier rang à gauche : Calixtina Bac, Marguerite Lhomme Laugier, Jeanne Clavier, Rose Bonnet, Edmée Chandon ; au second rang : Raymonde Chevallier, Odette Jasse, Reysa Bernson, Ella Marcus ; au centre : Gabrielle Renaudot, veuve de Flammarion, seule femme non astronome de la photo - Bibliothèque numérique - Observatoire de Paris, inv 1483, consulté le 2 septembre 2020, https://bibnum.obspm.fr/ark :/11287/2BxJQ
Inconnu, “Union astronomique internationale : 5ème assemblée générale, Paris 9-17 juillet 1935” - Bibliothèque numérique - Observatoire de Paris, consulté le 15 octobre 2021, https://bibnum.obspm.fr/ark :/11287/3bFf4
La thèse de Rose Bonnet - Numdam : http://www.numdam.org/icon/THESE/THESE_1945__274_/couv1.jpg
Astrolabe à prisme de l’IGN - cliché Martina Schiavon
Extrait d’un carnet d’astronome de Raymonde Chevallier pour 1929 - cote F14/38, Bibliothèque de l’Observatoire de Paris, cliché de l’auteure
Chevallier, Raymonde (1902-1973), “Coupole de la Carte du Ciel” - Bibliothèque numérique - Observatoire de Paris, consulté le 15 octobre 2021, https://bibnum.obspm.fr/ark :/11287/1GvPZ
Maria Teohari - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maria_Teohari.jpg
inconnu, “Les dames du Bureau de mesure des clichés de la Carte du Ciel : Dorothea Klumpke, Mlles Schott, Marquette, Coniel, Dauphin” - Bibliothèque numérique - Observatoire de Paris, consulté le 15 octobre 2021, https://bibnum.obspm.fr/ark :/11287/JKmsH.
inconnu, "Membres de l’Observatoire de Paris dans un bureau” - Bibliothèque numérique - Observatoire de Paris, consulté le 17 octobre 2021, https://bibnum.obspm.fr/ark :/11287/3wcfQ.

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