Marseille, les calanques et les instruments

où, au détour d’une conférence, une classe d’outils des mathématiciens est abordée.

Le 7 août 2009  - Ecrit par  Paul Vigneaux Voir les commentaires (2)

Lumiere méditerranéenne. Ce bleu, sur le campus de Luminy. Nous sommes au CIRM, à proximité des calanques de Marseille. Au mois de juillet, d’une année universitaire à l’autre, se tient le Centre d’été Mathématique de Recherche Avancée en Calcul Scientifique (CEMRACS) : il s’agit, après une semaine de cours dont la thématique est choisie chaque année, de travailler en équipe durant cinq semaines sur un projet de recherche. La modélisation mathématique en médecine fédère la session 2009, qui constitue la quatorzième édition de cet événement organisé sous l’égide de la Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles (SMAI).

La simplicité des moyens est souvent considérée comme l’une des caractéristiques de l’activité mathématique professionnelle. Mais nous avons eu l’occasion de constater sur ce site que les mathématiciens doivent beaucoup aux collègues qui les accompagnent au quotidien mais aussi à des lieux.

Ainsi en est-il du Centre International de Rencontres Mathématiques (CIRM) qui constitue l’un des grands instruments de la recherche mathématique en France (l’Institut Henri Poincaré (IHP) à Paris et le Centre International de Mathématiques Pures et Appliquées (CIMPA) en sont d’autres exemples). Préconisé depuis les années 50, le CIRM a vu le jour en 1981, grâce à l’action concertée de la Société Mathématique de France (SMF) et du CNRS [1]. Il est essentiellement financé par le Ministère de la Recherche ainsi que par les collectivités territoriales marseillaises. Doté d’une importante bibliothèque et de moyens informatiques performants, les mathématiciens sont accueillis par un personnel expérimenté et dévoué dans des conditions propices aux échanges et à la recherche. Des séminaires résidentiels d’une soixantaine de personnes s’y tiennent tout au long de l’année, aux côtés de groupes de quelques chercheurs réunis sur un thème précis pendant plusieurs semaines de travail intensif. Certains mettent aussi à profit la sérénité de cet environnement pour y écrire des ouvrages spécialisés.

Avec plus de deux mille chercheurs accueillis chaque année, nombre de mathématiciens gardent en mémoire des théorèmes établis au CIRM. Ces bons souvenirs feront peut-être l’objet de futurs billets !

Post-scriptum :

La photo de la Calanque de Sugiton est due à Michèle Audin. Celle du CIRM, à l’auteur.

Notes

[1sur l’histoire de cette longue gestation, on pourra consulter l’ouvrage de Michel Zisman paru en 2006 ainsi que le site officiel.

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Pour citer cet article :

Paul Vigneaux — «Marseille, les calanques et les instruments» — Images des Mathématiques, CNRS, 2009

Commentaire sur l'article

  • Marseille, Luminy, la bastide, les calanques, ...

    le 2 février 2012 à 10:39, par kosmanek

    J’ai connu le bâtiment principal du CIRM quand il était encore à l’état de quasi-ruine, au début des années 70.
    Je venais passer mes vacances d’été dans les célèbres Calanques, à peu de frais car je logeais dans les résidences d’étudiants sur le campus de Luminy.
    J’y ai rencontré, entre autres, des matheux marocains bien motivés qui acceptaient de crapahuter avec moi sur le fameux GR très accidenté ;nous discutions avec passion.

    Je peux même dire sans me vanter que j’ai contribué-infinitésimalement - à sauvegarder cette bastide car, un jour où je me prélassais à proximité, j’ai observé avec effarement de jeunes vandales qui s’amusaient fort à casser les vitres et à jeter le maximum d’objets par les fenêtres, en ricanant bruyamment ; à l’époque, on entrait dans ce bâtiment désaffecté comme dans un moulin à vent. Je les ai délogés sans ménagement, ils ont déguerpi la queue basse.J’ai signalé cet incident à l’administration du campus qui a décidé alors de verrouiller cette bastide.

    Aaaah, la calanque de Sugitton, quelle merveille, même si elle était souvent envahie de nudistes, voire d’exhibitionnistes agressifs.
    Quand aurai-je le plaisir de retourner dans cet environnement magique ...
    KOSMANEK Edith
    Docteure en maths
    Universitaire retraitée

    Répondre à ce message
  • Marseille, les calanques, Luminy, en coucou ...

    le 3 février 2012 à 18:57, par kosmanek

    Suite au message précédent :
    comme je suis aussi brevetée pilote d’avion, j’ai survolé les calanques, le campus de Luminy et donc la charmante bastide de la SMF, aux commandes d’un petit coucou.
    Je recommande ce vol aux congressistes matheux, en « baptême de l’air » éventuellement à partir d’un aérodrome voisin ; la vue est féerique, majestueuse, enivrante, ...
    KOSMANEK Edith, membre SMF

    Répondre à ce message

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