Promenade mathématique en Mésopotamie

La mesure du cercle et l’approximation

Piste bleue Le 8 juillet 2013  - Ecrit par  Jean Brette Voir les commentaires (18)
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Une tablette d’argile trouvée en 1936 à Suse (Iran) et datant d’environ 1680 av. J.-C. conduit à l’approximation remarquable π = 3 + 1/8 = 3,125. Comment ce résultat a-t-il été obtenu ? Cet article propose une hypothèse, prétexte pour aborder quelques points des mathématiques de cette période en Mésopotamie.

Les préparatifs

L’histoire du nombre $\pi$ commence il y a près de 4 000 ans, et chacun sait aujourd’hui, s’il a plus d’une douzaine d’années, qu’une valeur approchée est $\pi=3,14$ , et que ce nombre est utile pour calculer le périmètre $P$ ou l’aire $A$ d’un disque de rayon $R$ (ou de diamètre $D$) :

\[P = 2 \pi R= \pi D\hspace{6cm}A= \pi R^{2}\]

Certains se souviennent aussi que la fraction $\frac{22}{7}=3+\frac{1}{7}$ est une excellente approximation. Elle est due à Archimède (287-212 av. J.-C.). D’une part, il a démontré que si l’on connaît le périmètre d’un disque, on peut en déduire son aire, ce qui montre que c’est bien le même $\pi$ dans les deux formules, et d’autre part , il a donné une méthode pour évaluer le « rapport du périmètre du cercle à son diamètre » (et non « la valeur du nombre $\pi$ », le symbole $\pi$ ne datant que du début du 18ème siècle). En encadrant le cercle entre deux hexagones dont le périmètre est facile à calculer, puis en doublant successivement le nombre des côtés, il obtient, avec des polygones à 96 côtés, l’encadrement :

\[3+\frac{10}{71}\le\pi\le3+ \frac{1}{7}\]

Il est sans doute plus facile d’apprécier la performance en donnant les valeurs numériques :

\[3,1408\le\pi\le3,1428\]

On voit ici l’intérêt, et l’efficacité, des méthodes d’encadrement : d’une part elles fournissent une approximation, et d’autre part elles permettent de contrôler l’erreur commise. Ainsi, les inégalités ci-dessus nous disent que la valeur décimale de $\pi$ commence par 3,14 , et que la décimale suivante est 0, 1 ou 2, c’est-à-dire qu’en choisissant l’une de ces trois valeurs, on est sûrs de ne pas commettre une erreur relative supérieure à 0,6‰, c’est-à-dire par exemple une erreur de 2 mm sur une longueur de 3 m !. Cela il y a plus de 2 000 ans !

A ma connaissance, Archimède est le premier à justifier explicitement ses résultats concernant le cercle, et à donner pas à pas une suite d’arguments expliquant pourquoi ce qu’il affirme est vrai. Mais il n’est pas le premier à s’être intéressé au cercle et à sa mesure. On dispose de quelques témoignages très anciens, un en Egypte et quelques autres en Mésopotamie, allant dans ce sens (plus un passage de la Bible, mais la Bible n’est pas principalement un ouvrage de maths !).

Dans le papyrus Rhind (environ 1650 av. J.-C.) le scribe Ahmès donne une recette permettant de calculer l’aire d’un disque. Et on dispose de quelques tablettes d’argile « babyloniennes » datant de la même période et concernant le périmètre ou l’aire d’un disque. De la plupart d’entre elles, on peut déduire l’approximation $\pi=3$ , mais il en existe une dont on peut déduire une meilleure approximation : $ \pi = 3 +\frac{1}{8}$. Elle est le sujet de cet article.

La promenade peut commencer, mais avant de partir pour Babylone 17 ou 18 siècles av. J.-C., le lecteur / voyageur peut vouloir, même si ce n’est pas absolument indispensable, s’informer sur :

la représentation des nombres et les opérations arithmétiques en base 60.

Ecriture en base 60
$ $

Notre système de numération décimal, c’est-à-dire à base 10, utilise dix signes, les chiffres représentant les nombres de 0 à 9. Il consiste à décomposer les nombres en somme de puissances de 10.

Exemple :

$7857$ $=\quad7000$ $+\quad 800$$+\quad50$ $+\quad7$
$=\;7\times1000$ $+\;8\times100$ $+\;5\times10$ $+\;7\times1$
$=\;7\times\;\;10^{3}$$+\;8\times\;10^{2}$ $+\;5\times10^{1}$$+\;7\times10^{0}$

$ $

C’est un système de numération de position : la valeur correspondant à un chiffre dépend de sa position. Ici, le premier 7 signifie 7000 alors que le dernier signifie 7.

Le système des Babyloniens, le système sexagésimal, est aussi un système de numération de position, mais à base 60, et chaque nombre est décomposé en somme de puissances de 60. Il devrait donc utiliser 60 signes représentant les nombres de 0 à 59, …. mais le zéro n’a pas encore été inventé. Par ailleurs, ces 59 chiffres sont eux-mêmes représentés à l’aide de deux symboles représentant 10 et 1.

Exemple :

$7857$ $=\quad7200$ $+\quad 600$$+\quad57$
$=\;2\times3600$ $+\;10\times60$ $+\;57\times1$
$=\;2\times\;\;60^{2}$$+\;10\times60^{1}$ $+\;57\times60^{0}$

$ $

7857, en base 10, s’écrira donc $\;2\;10\;57$ en base 60. Ici, 2 , 10 et 57 sont l’équivalent de nos chiffres. Ce sont des signes, que les Babyloniens représentent à l’aide de deux figures :

le chevron PNG , qui représente 10, et le clou PNG , qui vaut 1.

Ainsi $\;32 = 3\times 10 + 2\;\;$ s’écrit $ $ PNG $ $ et $\;24 = 2\times10 + 4\;\;$ s’écrit $ $ PNG .

Le nombre $7857 = 2\;10\;57$ s’écrit alors en juxtaposant les représentations de $2,\,10$ et $57$, séparées par des intervalles. :

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Ce mode de représentation présente quelques inconvénients :

1) Il ne précise pas quelle est la plus grande puissance de 60 qui est utilisée, et n’utilise pas de signe particulier (analogue à notre virgule) pour séparer la partie entière de la partie fractionnaire, s’il y a.

$10\times 3600$$+\;2\times60$ $+\;30\times\;\;1$$=36150\qquad$que
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$=\;10\;2\;30\;$peut aussi bien représenter : $10\times\quad60$ $+\;2\times\;1$ $+\;30\times\; \frac{1}{60}\;$ $=\quad\; 602,5\quad$ ou
$10\times \quad\;\;1\;$$+\;2\times\frac{1}{60}\;$ $+\;30\times \frac{1}{3600}$$=\quad \;\;10,0416..$

Les nombres sont donc représentés à une puissance de 60 près. C’est le contexte qui donne l’ordre de grandeur

$ $

2) Les groupes de symboles sont juste séparés par des intervalles, ce qui peut poser quelques problèmes de déchiffrage. Par exemple, l’écriture :

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$ $
représente le nombre $36004 = 10 \times3600\;+ rien\times 60\;+4$,
qu’on peut confondre, selon la taille de l’intervalle, avec l’écriture :
$ $

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$ $
$\hspace {1cm}$, qui représente le nombre $604 = 10\times 60\;+4$ ,
$\hspace {1cm}$qu’on peut aussi confondre avec :
$ $

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$ $
$\hspace{1.5cm}$, qui représente le nombre $\;14 =1\times 10\;+4$.
$ $

Quelques siècles plus tard, pour éviter ces ambiguïtés possibles, ils inventeront un signe indiquant une position vide. C’est un zéro typographique, qui ne représente pas le nombre 0, mais signale juste une absence de symbole numérique à cet endroit. Ici, j’utiliserai le 0, si besoin est, pour plus de clarté.
$ $

3) Enfin, ce système de juxtaposition ne permet pas toujours de distinguer la séparation de deux nombres de celle de deux chiffres. Par exemple :

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$ $
représente- t-il le nombre $2\;20\;10 = 8410$ ou le nombre $\;2\;30 = 150$ ?,
ou d’autres encore, d’après les remarques précédentes ?

On voit sur ces exemples que le déchiffrage et l’interprétation des tablettes posent de sérieux problèmes. Les historiens, une fois leur texte déchiffré, et après avoir compris une origine mathématique possible d’un résultat numérique, sont soucieux de permettre à leurs lecteurs de s’attacher aux méthodes, aux algorithmes, plutôt qu’aux représentations des nombres. Ils utilisent donc dans leurs articles des séparateurs « modernes », comme la virgule, ou le point virgule, ou les deux points pour séparer les chiffres entre eux et séparer aussi la partie entière de la partie fractionnaire si besoin est. Ces problèmes d’ambiguïté ne se posant pas dans l’article joint, je me limiterai aux intervalles et éventuellement à l’usage du zéro.
$ $

Les opérations élémentaires

Nos heures, minutes et secondes, lointain héritage des Babyloniens, peuvent nous aider à voir comment fonctionnent les opérations élémentaires. On ajoute les heures ensemble, les minutes ensemble, les secondes ensemble, et on reporte une retenue après avoir soustrait $\;\;60\;$ chaque fois qu’un résultat dépasse $\;59$.
Par exemple : $ 47 + 32 = 79 = 60 + 19 =\; $ « 19 et je retiens 1, que je reporte sur le rang précédent » =$\; 1\;19$.
Bref, on fait comme en système décimal en remplaçant $10$ par $60$. (En fait, notre système (h, min, s) n’est pas réellement un système sexagésimal car, on l’aura remarqué, 1j n’est pas égal à 60 h, sauf pour les très gros bosseurs !)

Autres exemples :

Addition : Quelle heure sera-t-il 27 minutes après 2 h 47 ?

$ 2\;47 + 0\;27 = (2 + 0) \; (47 + 27) = 2\;74 = 2\;(60 + 14) = (2+1)\;14 = 3\;14$

Soustraction : Quelle heure sera-t-il 25 minutes avant 13h 10 ?

On ne peut pas soustraire $25$ de $10$. On décompose $13$ en $12+1=(12\;60)$ . Le nombre $13\;10$ devient donc $12\;70$, et on peut maintenant soustraire : $12\;70 – 0\;25 = 12\;45$

Multiplication : Combien durent 7 fois 17 minutes et 58 secondes ?

$7\times(17min\;58s) = (7\times 17min)\;+\;(7\times58s)$

$7\times17 min= 119 min = 1 h\; 59 min\quad$ et $\quad7\times 58s = 406s = 6min\;46s $.
Donc : $7\times( 17\;58 ) = (1\;59\;0 )\;+\;(0\;6\;46) = 1\;65\;26 = 2\;5\;26$

Division : Quel est le cinquième de 1 h et 25 minutes ?

C’est le cinquième de 1 heure, c’est-à-dire 12 minutes, plus celui de 25 minutes, soit 5 minutes. C’est donc 12 + 5 = 17 minutes.

Ajoutons pour finir qu’il existe plusieurs systèmes de représentation des nombres selon les périodes, les lieux, ou la nature des quantités représentées. Le lecteur intéressé pourra certainement satisfaire sa curiosité en lisant l’article[21]

En route ...

Lorsqu’on lit des articles, ou des ouvrages, sur l’histoire et la préhistoire du nombre $\pi$,par exemple [1], [2], [3], [4], [5], [6], [8] ou d’autres … , on rencontre plusieurs versions sur la période babylonienne. Certains auteurs l’ignorent tout simplement ; d’autres sont assez brutaux : « Les Babyloniens utilisaient $\pi = 3+\frac{1}{8}$ » ; d’autres enfin prennent beaucoup de précautions, signalent le risque de commettre des anachronismes, sont plus proches des faits et disent en substance :

On a trouvé une tablette babylonienne en argile qui donne le rapport du périmètre de l’hexagone à celui de son cercle circonscrit. Il y est exprimé en numération sexagésimale (base 60) et est égal à : $ 57 \; 36 =\frac{57}{60}+\frac{36}{60^{2}}$ .

On peut en déduire aujourd’hui la valeur approchée $ \pi =3+\frac{1}{8}$

Et ils ajoutent souvent, sous une forme ou une autre :

On ignore comment ils sont arrivés à ce résultat, probablement expérimentalement .

C’est à peu près ce que j’ai dit pendant trente ans au Palais de la Découverte lors de conférences sur le sujet, et c’est ce que je m’apprêtais à répéter une fois de plus lors d’une conférence « grand public » à l’invitation de l’Université de Bretagne-Sud à Vannes en décembre 2012. En réalisant le diaporama d’accompagnement, il m’est venu un doute sur cette dernière phrase.

La première partie est vraie : on ignore effectivement comment ils ont fait. C’est la seconde qui m’a posé problème : est-ce que réellement les Babyloniens auraient pu trouver cette valeur expérimentalement ?

De nos jours, l’expérience est simple à faire, avec un mètre de couturière et des objets du quotidien de différents diamètres : poêle à frire, casserole, boites de conserve. Essayez ! On mesure le périmètre et le diamètre, on fait la division. Chaque fois, j’ai trouvé $3,14$. Les différences portaient sur la troisième décimale. Malgré tout, si nous sommes en 1650 av. J.-C., il n’existe sûrement pas d’objets manufacturés aussi précis, ni de mètres de couturière gradués en millimètres. J’ai donc renouvelé l’expérience avec des objets plus « rustiques ».

Il existait sûrement à l’époque des objets usuels à très peu près circulaires : les vanneries, et les poteries (certaines connues datent de plus de 4 000 ans av. J.-C., et les tours de potiers d’aujourd’hui ne sont pas très différents des tours antiques, au moteur près). Pour la mesure, c’est plus délicat : une corde, une lanière de cuir, peuvent s’allonger sous la tension, et se contracter au repos. Par contre une écorce de papyrus séchée ne s’allonge pas. Malheureusement, je n’en avais pas sous la main. J’ai donc utilisé des lames de rotin de 5 mm de large, qui ne s’allongent pas non plus. Evidemment, elles ne sont pas graduées, mais ce n’est pas grave : ce qui nous intéresse, c’est le rapport de deux longueurs : celles du périmètre et du diamètre, et non les longueurs elles-mêmes. Il est facile de faire le tour de l’objet avec le rotin, et de le couper. Curieusement, il est moins facile de couper précisément le brin de rotin correspondant au diamètre. En effet, le bord supérieur des poteries est souvent arrondi. Il faut donc fixer le rotin du périmètre, puis couper une seconde lame de rotin correspondant au diamètre intérieur de la première. Reste à calculer le rapport des deux longueurs sans en connaître leurs valeurs précises, ce qu’on peut effectuer en retournant aux origines mêmes de la division. (fig 1)

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\[fig\;1\]

Soient donc P et D les deux lames de rotin. On veut savoir combien de fois D est contenu dans P. On reporte soigneusement et successivement D sur P. On peut le faire trois fois et il reste un petit segment R. On coupe alors un brin de rotin de longueur R, que l’on reporte à son tour et successivement sur D.

Avec l’approximation d’Archimède, on doit pouvoir le reporter 7 fois, avec un petit reste R’. On aura donc $P = 3D +\frac{1}{7}D = D (3+\frac{1}{7})$ . Avec celle des Babyloniens, on devrait pouvoir reporter 8 fois le segment R, ou du moins presque 8 fois, c’est-à-dire 7 fois, avec un reste R’ assez grand. J’ai effectué cette opération avec trois objets : deux poteries et une vannerie, certes récentes mais assez rustiques. Non seulement je n’ai pas pu reporter 8 fois le segment R, mais je n’ai pas réussi à le faire 7 fois. Ma meilleure performance fut 6,8 fois, c’est-à-dire 6 fois , avec un reste R’ très important. Bien sûr, il y a de nombreuses sources d’erreur, notamment quand on reporte 7 fois R sur le segment D. Malgré tout, ces expériences me persuadèrent que les Babyloniens n’ont pas obtenu leur valeur expérimentalement, en tout cas pas de cette façon.
Mais dans ce cas, deux questions se posent :

Question 1 : Si ce n’est pas expérimental, c’est théorique, géométrique. Comment auraient-ils pu faire ?

Question 2 : Quelle que soit leur méthode, pourquoi n’ont-ils pas trouvé un rapport des périmètres conduisant à : $ \pi=3+\frac{1}{7}$ ?

La question 1 : Comment auraient-ils pu faire ?

Les Babyloniens savaient construire un hexagone régulier (fig 2), et savaient que son périmètre $P_{6}$ est : $P_{6} = 6 R = 3 D$

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\[fig\;2\]

L’arc AB est plus long que le segment AB. Le périmètre P du cercle est donc supérieur à celui de l’hexagone, et le rapport des deux est :

$ \frac {P}{P_{6}} = \frac {\pi D}{3 D}= \frac{\pi}{3}$, ce qui donnerait, en utilisant l’approximation d’Archimède : $\frac{P}{P_{6}} = \frac{\pi}{3} =\, \frac{22}{7}\times \frac{1}{3}\, = \frac{22}{21}$.

Il est assez naturel, pour nous, d’évaluer le périmètre du cercle, inconnu, par rapport à celui de l’hexagone qui est, lui, connu. Les Babyloniens font l’inverse, et donnent une valeur du rapport $\frac {P_{6}}{P} = 57 \; 36$ . La valeur sexagésimale de $\frac{21}{22}$ est proche de $57 \; 16 \; 21 $, sensiblement différente.

J’ai donc essayé de comprendre pourquoi les Babyloniens n’ont pas obtenu cette valeur. Pour cela, après quelques tâtonnements, j’ai fait une hypothèse, et même deux. Nous verrons plus tard ce qu’il faut en penser.

Hypothèse 1 : les Babyloniens connaissaient le théorème de Pythagore mille ans avant celui-ci.

Je ne prétends pas qu’ils l’avaient démontré - la notion de démonstration, au sens où on l’entend aujourd’hui, est beaucoup plus tardive. Je suppose juste qu’ils connaissaient la relation entre les longueurs des côtés d’un triangle rectangle :

$\hspace 1cm$Le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés : $a^{2}\;=\;b^{2}\;+\;c^{2}$

Hypothèse 2 : Ils savaient trouver des triangles rectangles de côtés entiers. Peut-être pas tous, mais au moins ceux dont l’hypoténuse et l’un des côtés sont des entiers consécutifs.

Si l’on admet l’hypothèse 1, la seconde est assez raisonnable : en effet, les mathématiciens Babyloniens connaissaient certainement l’identité : $(n + 1)^{2}\; = \;n^{2} + 2n + 1$, qui est évidente sous une forme graphique (fig 3) :

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\[fig\;3\]

Cette identité permet de trouver facilement des triangles rectangles de côtés entiers puisqu’ il suffit que $2n+1$ soit le carré d’un entier $k$.

\[(n + 1)^{2}\, = \,n^{2} + (2n + 1)\,=\,n^{2} +\,k^{2}\]

Par ailleurs, comme $(2n+1)$ est un nombre impair, le nombre $\,k\,$ lui-même doit être impair : $k\,=\,3,5,7,9,...$
Très bien, mais à quoi ceci peut-il servir ?

Ceci peut servir à remplacer chaque côté de l’hexagone, par exemple AB, par une ligne brisée analogue à ACB, plus proche du cercle, grâce aux triangles rectangles AMC et BMC. (fig 4)

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\[fig\;4\]

Les premières valeurs de $\;k\;$ conduisent aux quatre triangles suivants (fig 5)

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\[fig\;5\]

Reste à choisir lequel est le plus proche du triangle AMC de la fig 4 , une fois son côté horizontal ramené à la longueur du segment AM. Il ne fait guère de doute qu’il s’agit du triangle rouge AMC’, de côtés (7, 24, 25) (fig 6).

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\[fig\;6\]

En remplaçant chaque côté de l’hexagone par une ligne analogue à $AC ’B$, on obtient un dodécagone irrégulier. Ses côtés sont égaux, mais pas ses angles car $C 'M > CM$.

( Pour R = 1, on a : $C 'M=\frac{7}{48}=0,146….>CM=1-\frac{\sqrt{3}}{2}=0,134…$ ).

Son périmètre est $P_{12} = 12 AC ’$. Celui de l’hexagone est $P_{6}= 12 AM$.

Le rapport des deux est donc : $\frac{P_{6}}{P_{12}}=\frac{12 AM}{12 AC '}=\frac{AM}{AC '}=\frac{24}{25}$ . dont la valeur sexagésimale est précisément égale , merveilleuse surprise !, à $57 \;36$, la valeur donnée par les Babyloniens.

Le rapport inverse, $\frac{P_{12}}{P_{6}}=\frac{25}{24}$ , dont on a vu plus haut qu’il devait être proche de $\frac{\pi}{3}$ , conduit alors immédiatement à l’approximation : \[\pi=\frac{25}{8}=3+\frac{1}{8}.\]

(Le triangle jaune conduit à $\pi=3+\frac{1}{4}$ , bien moins précis)

Avec cette méthode, il est clair que les Babyloniens ne pouvaient pas obtenir le rapport espéré plus haut : $\frac{P_{12}}{P_{6}}=\frac{22}{21}$ , car il n’existe pas de triangle rectangle de côtés $(k, 21, 22) $ avec $k$ entier.

Bien sûr, rien ne prouve que les Babyloniens aient procédé ainsi. Seule la découverte d’une nouvelle tablette d’argile pourrait le faire. Par ailleurs, cette idée repose sur les hypothèses 1 et 2. Les Babyloniens savaient-ils réellement trouver de tels triangles rectangles ?

La réponse est OUI. (ce que je savais, bien sûr, mais j’ai un peu triché ici … pour le suspense).

La tablette mathématique la plus célèbre est sans doute la tablette Plimpton 322 [9], actuellement conservée à l’Université Columbia. NY (fig 7). Elle a été trouvée en 1920 à Larsa (aujourd’hui Senkereh, en Irak, à 300 km au sud de Bagdad) et date d’environ 1 800 ans av. J.-C.

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\[fig \;7 \]

Elle mesure environ 9 cm sur 13 , et est interprétée par les historiens comme une liste de 15 triangles rectangles en nombres entiers, dont on peut vérifier aujourd’hui que l’angle le plus aigu décroît progressivement de 45 à 30°. (Mais la notion d’angle n’intervient pas : il s’agit essentiellement d’un résultat arithmétique, et très remarquable).

Elle comporte 17 lignes. Les 15 dernières lignes sont divisées en 4 colonnes, dont les deux premières lignes précisent le contenu. La colonne 4 contient le signe (KI) suivi des nombres de 1 à 15. On lit donc KI 1, KI 2, KI 3, … KI 15, ce qui signifie à peu près : ligne n°1, ligne n°2, etc.

Les colonnes 1, 2 et 3 concernent les triangles rectangles. Les colonnes 2 et 3 donnent respectivement le plus petit côté et l’hypoténuse de chaque triangle. La colonne 1 donne le carré du rapport des deux côtés de l’angle droit.

Par exemple, la ligne 5 commence, en système sexagésimal, par :

$48\;54\;01\;40 \hspace {5cm} 1\;05\qquad1\;37 \hspace {3cm}$ , ce qui devient, une fois converti en décimal :

$0,815007716049383 \hspace{3.3cm}65\hspace{1.3cm} 97 \hspace{3.2cm} (65= 1\times 60 + 5\quad et\quad 97 = 1\times60 + 37)$

On peut vérifier que $ \;97^{2} - 65^{2} = 9409 - 4225 = 5184 = 72^{2}\;$ . Le triangle de côtés 97, 65 et 72 est donc rectangle. (fig 8 a) :

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\[fig\;8\]

La pente de l’hypoténuse est : $\frac{65}{72}=0,902777777..$ , dont le carré est : $0,815007716049383$.
C’est exactement la valeur indiquée en début de ligne, avec 15 décimales ! ! C’est presque trop précis pour être vrai, mais on peut vérifier qu’il en est de même pour les autres lignes.

Il existe une controverse sur les méthodes qu’auraient pu utiliser les Babyloniens pour constituer cette table [10], [11], [12], [13], [14]. Il reste aussi des erreurs de copie du scribe, et de petits mystères, par exemple la ligne 11, qui donne comme côtés 45 et 1 15 c’est-à-dire, en numération décimale : 45 et 75. Tous les deux sont multiples de 15, et ce triangle n’est autre que le triangle de côtés (3, 4, 5). Pourquoi n’est-il pas donné sous cette forme, bien plus simple ? Et quel pouvait être l’intérêt de donner le carré de la pente, plutôt que la pente elle- même ?

Il existe une interprétation légèrement différente des nombres indiqués sur la tablette : si l’on divise les trois côtés par 72, le côté horizontal devient 1, l’hypoténuse devient $\frac{97}{72}$ et le dernier côté $\frac{65}{72}$ . Dans ce triangle rectangle « prototype », ou « normalisé », (fig 8 b), on a alors : $(\frac{97}{72})^{2}-1=(\frac{65}{72})^{2} = 0,815007…$

C’est bien la même chose, mais cette fois on comprend mieux pourquoi les Babyloniens donnent le carré de la pente, et pourquoi ils ne donnent que les longueurs de l’hypoténuse et d’un seul côté : dans ce triangle, la longueur du troisième côté vaut toujours 1. Il est donc inutile de la mentionner. Cette interprétation est la clé d’une des méthodes proposées pour l’élaboration de la tablette, mais peu importe ici.

Ce qui importe pour notre propos, c’est qu’ils savaient le faire ! Ils savaient d’ailleurs faire bien plus que ne le suppose l’hypothèse 2, puisque dans cette table, seul le triangle (3, 4, 5) possède une hypoténuse et un côté entiers consécutifs. Il est donc très vraisemblable qu’ils connaissaient une méthode générale permettant de trouver tous les triangles de ce type.

Avec la méthode exposée plus haut, nous avons vu qu’il n’existe pas de triangle de côtés entiers dont l’hypoténuse et un des côtés seraient respectivement égaux à 22 et 21.

Il existe une seconde raison pour laquelle les Babyloniens ne pouvaient probablement atteindre ni le rapport $\frac{22}{21}$ , ni son inverse $\frac{21}{22}$ , que ce soit expérimentalement ou non. Elle répond à la question 2 et repose sur la façon dont les Babyloniens calculaient la valeur des fractions.

La question 2. Calcul des fractions et nombres réguliers.

De nos jours, pour calculer la valeur numérique décimale d’une fraction, nous effectuons la division, à la main ou plus vraisemblablement … avec une calculette. Ce faisant, nous pouvons observer que pour certaines fractions, la division « tombe juste » et qu’on obtient alors un développement fini. Pour d’autres, non.
Par exemple : $\frac{3}{25} = 0,12 \; ; \frac{1}{8} = 0,125\; $ ont des développements finis, ce qui n’est pas le cas de $\frac{1}{3} = 0, 33333...$

A Babylone, pour le calcul des transactions usuelles, les scribes procédaient différemment. Ils apprenaient par cœur (ou consultaient ?) des tables d’inverses, et calculaient la valeur d’une fraction en effectuant une multiplication :
\[\frac{m}{n} = m \times \frac{1}{n}\]
On a trouvé de très nombreuses tablettes d’inverses, souvent pour les entiers inférieurs à 60, ou à 90, mais elles ne les donnent pas tous. Elles ne donnent que les inverses des nombres pour lesquels « la division tombe juste », Un exemple : puisque nous sommes en base 60, pensons aux heures, minutes et secondes, lointain héritage des Babyloniens : le tiers d’une heure est 0 h et 20 minutes donc, en base 60, un tiers s’écrit : $0\;20$ , ou même, plus brièvement : $20$. Son développement est donc fini, ce qui n’est pas son cas en base 10. Les nombres pour lesquels « la division tombe juste » sont dits réguliers en base 60 . Ce sont les entiers dont les facteurs premiers sont ceux de 60, et qui ne sont donc divisibles que par 2, 3 et 5.

Voici la liste des premiers : 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 12, 15, 16, 18, 20, 24, 25, 27, 30 , 32, ….

On remarque immédiatement, dans cette liste, que les nombres 7 et 11 ne sont pas réguliers, ni d’ailleurs 21 et 22.
Les inverses $\frac{1}{7}$ et $\frac{1}{11}$ ne sont donc pas calculables dans ce contexte, pas plus que le rapport $\frac{22}{21} = 22\times\frac{1}{3}\times\frac{1}{7}$, ou le rapport inverse $\frac{21}{22} = 21\times\frac{1}{2}\times\frac{1}{11}$ .

Signalons au passage que l’usage des inverses des seuls nombres entiers réguliers n’était pas limité aux calculs usuels. Il en était de même dans des calculs « savants », comme la tablette Plimpton, où on peut remarquer que les longueurs des côtés utilisées dans le calcul des pentes sont tous réguliers.

Quoi qu’il en soit, nous avons là un second argument militant en faveur d’un rapport des périmètres différent de $\frac{P_{6}}{P_{12}}=\frac{21}{22}$ .

La fin de la promenade

Après cette petite découverte, très agréable, j’ai cherché, d’abord dans ma bibliothèque personnelle, puis sur internet, si l’idée d’utiliser le triangle (7, 24, 25) pour déterminer cette constante avait déjà été émise. En vain, et je remercie par avance tout lecteur qui pourrait me signaler une source. Mais je voulais quand même en avoir le cœur net. En rentrant de ma conférence à Vannes [7], où j’ai présenté cette idée, je me suis, ( enfin !!! ), mis en quête de textes concernant la tablette qui donne ce rapport. Voici ce que j’ai appris.

Elle fait partie d’un ensemble trouvé en 1936 par l’archéologue français Robert De Mecquenem, lors du chantier n°1 des fouilles effectuées sous la Ville Royale de Suse (actuellement proche de Ilam, en Iran, c’est-à-dire environ 200 km à l’est de Babylone). Dans le rapport des fouilles [15], il est mentionné la découverte d’un ensemble de tablettes, sans plus de précisions : apparemment, les sculptures, jouets, poteries méritaient sur place plus d’attention que des tablettes, qu’on trouvait en assez grand nombre sur tous les chantiers. Il est vrai aussi que pour en apprécier l’intérêt, il eut fallu les traduire, ce qu’on ne fait qu’une fois rentré dans son bureau, et non sur un chantier.

Elles ne furent transcrites, puis traduites, qu’en 1950, par Mlle Marguerite Rutten, du Musée du Louvre, qui fit appel au Pr Evert Marie Bruins, de l’Université d’Amsterdam, pour en interpréter le contenu mathématique. Elles ne furent publiées qu’en 1961 [16], mais dès 1950, E. M. Bruins en évoqua le contenu dans diverses conférences ou articles [17], [18], [19].

Ces tablettes de Suse, numérotées 1, 2, 3, … A, B, C .. , contiennent des tables de multiplication, des problèmes (par exemple le calcul du rayon du cercle circonscrit à un triangle isocèle, celui des aires d’un hexagone et d’un heptagone réguliers, des résolutions d’équations du second degré, etc.) et des tables de constantes. Celle qui nous intéresse fait partie de ces dernières.

La tablette I [16], [20], contient 70 constantes. Les 36 premières sont mathématiques. Les suivantes sont plus difficiles à interpréter bien que l’on sache qu’elles concernent des travaux (peut-être des volumes de remblais, ou de constructions diverses, etc) et plusieurs matériaux (terre, argile, pisé, bitume, plomb, bronze, cuivre, argent, roseau coupé, etc)

Les trois premières constantes mathématiques, les « constantes de l’anneau », ou du « rond », donnent les nombres 5 , 20 et 10, qui sont interprétés respectivement comme l’aire, le diamètre et le rayon d’un disque en fonction … de son périmètre, supposé être égal à 1 !

Ceci peut surprendre le lecteur moderne, qui calcule l’aire et le périmètre d’un disque en fonction de son rayon R. Les Babyloniens procédaient autrement, comme en témoignent plusieurs tablettes comportant un cercle et des données numériques, par exemple la tablette YBS 7302 conservée à l’Université de Yale (fig 9) .

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\[fig\;9\quad (d'après E.Robson [13] )\]
Eleanor Robson [13] donne l’explication suivante : 3 est le périmètre, 9 son carré et 45 son aire !
Avec nos notations modernes :
\[P=2 \pi R\hspace{1.5cm} ;\hspace{1.5cm}P^{2} = 4{\pi}^{2} R^{2} \hspace{1cm} et \hspace{1cm} A= \pi R^{2 } =\frac{P^{2}} {4 \pi} \]
Avec l’approximation grossière $\pi = 3 , A=\frac{P^{2}}{4\times 3}=\frac{9}{12}=\frac{3}{4}$, ce qui s’écrit, en base 60, $A = 0\;45$.
La même idée, appliquée à la tablette de Suse, donne : si $P = 1$, alors $A = \frac{1}{4 \times 3} =\frac{1}{12}$ , qui s’écrit : $0\;5$ (5 est bien le douzième de 60). Quant au rayon, $R = \frac{1}{2 \pi} = \frac{1}{6}$ . ce qui s’écrit $0\;10$, toujours en base 60. Le diamètre vaut alors 20, d’où les constantes 5, 20 et 10 indiquées dans la table.

Tout ceci est cohérent, montre que l’approximation $\pi = 3$ était courante, et montre aussi que les Babyloniens savaient que si on connaît son périmètre, on peut calculer l’aire du disque, ce qui ne sera démontré que 15 siècles plus tard par Archimède, comme nous l’avons vu.

D’autres lignes indiquent des valeurs analogues pour le demi, le tiers ou le quart de cercle, la longueur de l’arc concerné étant toujours supposée égale à 1.

On trouve plus loin des constantes attachées à des polygones réguliers de côté 1 : les lignes 26 , 27 et 28 de la table donnent les aires respectives des : pentagone, hexagone et heptagone. La ligne 29 donne la « constante du triangle ». Cette fois, ce n’est pas une aire, mais une longueur : celle de la hauteur du triangle équilatéral de côté 1 : elle est égale à $52 \; 30$, c’est-à-dire 0,875, à comparer avec $\frac{\sqrt{3}}{2}=0,866… $ La ligne 31 donne aussi une longueur, celle de la diagonale du carré de côté 1, égale à : $1\;25=1+\frac{25}{60}=1,41666…$ , (mais la tablette YBC 7289 est bien plus précise)

Et la ligne 30 ? C’est celle qui donne la « constante du cycle, (cercle plus parfait) » : 57 36 , qui nous intéresse aujourd’hui. Elle est considérée par E. M. Bruins comme une amélioration des constantes de l’anneau figurant au début de la table. Il n’y a aucune autre précision. [16], [20] (fig 10)

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\[fig\;10\]

En particulier, et ce fut une énorme surprise pour moi, il n’y est absolument pas question d’hexagone, ni de périmètre, ni de rapport de périmètres ! Que penser ? Les lignes 29 et 31 donnant des longueurs, on peut donc soupçonner que cette constante concerne aussi une longueur, et elle était donc peut-être un facteur correctif à appliquer pour améliorer le calcul du rayon (même si elle améliore aussi le calcul de l’aire du disque).

Dans [18] p. 313- 314, E. M. Bruins propose, comme je l’ai fait au début de cet article, une méthode que les Babyloniens auraient pu utiliser pour calculer cette constante avec les connaissances qu’on leur connaît. Pour cela, il évalue les aires des dodécagones réguliers inscrit et exinscrit à un disque de rayon 2, dont l’aire est $4 \pi$.

Je ne donne pas le détail de ses calculs. L’aire du premier dodécagone est très simple à calculer, et est égale à 12. Celle du second est moins aisée à obtenir. Elle nécessite la résolution d’équations simultanées du second degré, ainsi qu’une approximation de $\sqrt{12}$ , et lui permet finalement de montrer que l’aire du dodécagone exinscrit est inférieure à 13. L’aire du disque, $4\pi$, vérifie donc : $12\le 4 \pi \le 13$.

E. M. Bruins calcule alors la moyenne de 12 et 13, et obtient :

\[\pi=\frac{1}{4}.\frac{12+13}{2}=\frac{25}{8}=3+\frac{1}{8}\]

C’est bien le résultat espéré, mais on peut néanmoins faire trois remarques :

  1. Est-ce que l’idée d’encadrement était déjà connue, et attestée par d’autres tablettes ? Je l’ignore.
  2. En procédant de cette façon, il calcule la valeur de $\pi$ qu’on peut déduire aujourd’hui de la constante, mais pas la constante elle-même, qui n’apparaît nulle part dans cette démarche.
  3. Enfin, et assez curieusement, il choisit de calculer des aires, alors que le contexte (les lignes 29 et 31) suggère des longueurs. C’est d’autant plus curieux que dans ses commentaires complets publiés dix ans plus tard [16], il fait remarquer qu’un triangle semblable au triangle (7, 24, 25) apparaît bien dans les tablettes de Suse, cette fois à propos d’un problème totalement différent : le calcul du rayon du cercle circonscrit au triangle isocèle de côtés (50, 50, 60), calcul auquel il consacre une page et demie alors qu’il ne consacre que six lignes à « la constante du cycle », sans même rappeler sa proposition de 1950. Quoi qu’il en soit, ceci montre que les géomètres de Suse avaient bien rencontré le triangle (7, 24 , 25).

Que conclure ?

  1. Dans le monde de l’édition, une maxime dit, à propos du plagiat :

    Tout le monde copie tout le monde, sauf le premier, dont on a oublié le nom.

    Dans le cas présent, on connaît le premier : à défaut de connaître le scribe qui a rédigé la tablette, le premier qui l’a révélée à la communauté mathématique est le Pr Evert Marie Bruins ! Question : Qui a inventé la fable d’un hexagone, et du rapport des deux périmètres, version erronée reprise partout (y compris par moi), fable qui ne figure pas sur la tablette, et que E. M. Bruins n’évoque jamais, du moins dans les textes que je connais ? Serait- ce Petr Beckmann [8] dont l’ouvrage est paru en 1971, ou est-ce antérieur ?

  2. Alexandre Dumas, à qui on reprochait de prendre quelques libertés avec l’Histoire, avec un grand H, dans Les trois mousquetaires, aurait répondu :

    On peut violer l’histoire, à condition de lui faire de beaux enfants !

    Qui que soit l’inventeur de la fable sur les périmètres, je dois le remercier : sans lui, je ne me serais sans doute jamais posé la question et n’aurais sans doute jamais pensé à utiliser le triangle (7, 24, 25).

  3. Cette promenade m’a permis d’augmenter mes connaissances sur les mathématiques babyloniennes (ou plutôt « mésopotamiennes », compte tenu des distances entre Babylone, Suse et Larsa.), et de prendre mieux conscience des difficultés liées aux interprétations des tablettes et aux extrapolations qu’elles suggèrent [13], [19]. Mais elle me pose aussi une question plus personnelle : Pourquoi ne me suis-je jamais interrogé avant ?
  4. Et enfin, cette promenade m’a d’abord beaucoup intrigué, puis amusé et enrichi, ce qui est pour moi l’essentiel !

J’espère qu’il en a été de même pour le lecteur.

Pour en savoir plus, et poursuivre la promenade ….

Sur l’histoire du nombre $\pi$ :

[1] Collectif  : N° Spécial π du Petit Archimède. Amiens 1980

[2] J-P. Delahaye : Le fascinant nombre $\pi$. Ed. Belin. Paris. 1997

[3] P. Eymard et J-P Lafon : Autour du nombre $\pi$. Ed. Hermann. Paris. 1999

[4] P. Dubreil : Les nombres mystérieux in Les grands courants de la pensée mathématique. Ed. A. Blanchard. Paris. 1962

[5] B. Gourévitch :
L’ univers de Pi 2000

[6] F. Gramain : Les décimales de Pi. 2010

[7] J. Brette : Pi, une aventure commencée il y a 4000 ans.
Conférence pour Planète Sciences. Université de Bretagne Sud Vannes. 2012.(vidéo)

[8] P. Beckmann : A history of π. St Martin’s Press. NY. 1971

Sur la tablette Plimpton 322

[9] On trouvera ici un autre excellent cliché de cette tablette (recto, verso et champs), ainsi que de bien d’autres, mathématiques ou non..

[10] E.M.Bruins :On Plimpton 322. Pythagorean numbers in Babylonian mathematics. 1949

[11] R.Creighton Buck : Sherlock Holmes in Babylon. AMM 87. 1980

[12] E. Robson : Neither Sherlock Holmes nor Babylon : a reassessment of Plimpton 322. Historia mathematica 28. 2001

[13] E. Robson : Words and Pictures. New light on Plimpton 322. AMM 109-2. 2001.

[14] J. P. Britton, C.Proust, S. Shnider : Plimpton 322 : a review and a different perspective. Arch. Hist. Exact Sci. (2011) 65

Sur les tablettes de Suse

[15] R. De Mecquenem : Fouilles de Suse. Rapport 1936.

[16] E.M. Bruins et M. Rutten : Textes mathématiques de Suse.
(Mémoires de la Mission archéologique en Iran. t. XXXIV).
Ed. P.Geuthner. Paris. 1961.

[17] E.M. Bruins : Quelques textes mathématiques de la Mission de Suse. 1950

[18] E.M. Bruins : Aperçu sur les mathématiques babyloniennes. Revue d’histoire des sciences et de leurs applications t 3, n°4 1950

[19] E.M. Bruins : Nouvelles découvertes sur les mathématiques babyloniennes. Conférences du Palais de la Découverte. D 11. 1951

[20] Pour voir une reproduction de la tablette I, extraite du Texte III de [16],

sur la numération

[21] C. Proust : Numerical and Metrological Graphemes : From Cuneiform to Transliteration CDLI 2009.

Post-scriptum :

Remerciements : Je remercie vivement Christine Proust, du Laboratoire SPHERE (CNRS- Université Paris Diderot), spécialiste mondialement reconnue des mathématiques babyloniennes, pour le temps qu’elle m’a consacré, pour ses critiques, ses précisions, ses références et ses suggestions pour améliorer mon premier manuscrit. Merci également à Jean-Paul Delahaye, à qui je dois la référence [8] , à Christian Houzel, qui m’a indiqué une autre fable largement répandue ( égyptienne cette fois, mais c’est une autre histoire ! ), ainsi qu’à mes premiers lecteurs pour leurs encouragements et leurs critiques : Michel, Pierre, Mireille, François.

Merci enfin à Carole Gaboriau et Vincent Beffara, d’ IdM qui, par leurs conseils et informations, ont accompagné avec patience et indulgence mes premiers pas dans le logiciel d’édition de IdM, ainsi qu’à Angela Gammella et Clément Caubel, qui ont procédé pour IdM à la relecture finale.

Article édité par Karine Chemla

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Pour citer cet article :

Jean Brette — «Promenade mathématique en Mésopotamie » — Images des Mathématiques, CNRS, 2013

Crédits image :

Image à la une - Schémas : (fig 1 à 6, 8 et 9) : JB .
fig 7 : Courtoisie Rare Book & Manuscript Library, Columbia University, New York, USA. Cliché Ch. Proust.
fig 10 :Extrait de la page : Texte III de [16]

Commentaire sur l'article

  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 8 juillet 2013 à 19:44, par Xanthopoulos

    Cet article est bien intéressant !

    Auriez-vous des articles du même type mais concernant la Grèce antique ? Pourriez-vous SVP donner quelques informations concernant la symbolique et montrer les caractères que les grecs utilisaient pour leurs démonstrations ou leurs simples exposés mathématiques ?

    Par exemple comment représentaient-ils les nombres, les nombres rationnels, irrationnels, voire réels ... ? Comment symbolisaient-ils les fractions et les racines ? Le symbole « = » existait-il ?

    Merci pour vos réponses.
    Cordialement.

    Répondre à ce message
  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 9 juillet 2013 à 09:44, par Jean Brette

    Merci pour votre appréciation.

    Vous l’aurez compris, je ne suis pas historien des maths. Cette promenade vient d’une question simple que je me suis posée et s’est développée ensuite de fil en aiguille, pour mon plus grand plaisir.

    Faute d’une question analogue, je n’ai pas actuellement de projet d’article sur la Grèce antique. Paradoxalement, il me semble que le problème est peut être plus difficile car on possède beaucoup moins de documents originaux. Les textes disponibles sont des témoignages, des évocations ou des traductions postérieurs de plusieurs siècles , et il est difficile d’évaluer la contribution des traducteurs, notamment arabes.

    Voici quelques réponses très partielles à vous questions.

    Leur système de numération est un système additif utilisant des symboles particuliers pour les puissances de 10, ainsi que pour les mêmes puissances multipliées par 5 (5, 50, 500, ..). Par exemple, le nombre 9 est décomposé en 9=5+1+1+1+1, et 77 = 50+10+10+5+1+1.

    Les « chiffres » utilisés sont les initiales majuscules grecques des noms correspondants. 5 par P (Penta), 10 par D (Delta), etc. Les nombres 50, 500, ... sont représentés par des combinaisons de 5 et de la puissance de 10 concernée. (voir par exemple : G. Ifrah : Histoire universelle des chiffres. T. 1, Ed. Robert Laffont. 1994)

    Pour le reste, les irrationnels sont traités via des approximations rationnelles, et je ne connais pas de symboles particuliers. Les propositions sont données sous forme « littéraire », et donc assez lourde.

    Exemple : un extrait des Eléments d’Euclide, bilingue. Trad G.Kayas, Editions du CNRS 1978. T1, p.86 :

    Si une première grandeur est à une deuxième dans le même rapport qu’une troisième grandeur à une quatrième, les équimultiples de la première et de la troisième grandeur sont aux équimultiples de la deuxième et de la quatrième, par rapport à n’importe quelle multiplication, dans le même rapport, si on les prend dans l’ordre convenable.

    Quant à nos symboles usuels, d’après G. Ifrah T2 p. 462 : + et - (J. Widmann d’Eger. 1489). = (Robert Recorde 1557), √ (Christoff Rudolff 1525)

    Cordialement

    Répondre à ce message
    • Promenade mathématique en Mésopotamie

      le 19 juillet 2013 à 07:27, par Jean Brette

      Madame Isabelle de Mecquenem me signale que son grand père, l’archéologue à qui l’on doit la découverte des tablettes de Suse, se prénommait Roland, et non Robert. Je la prie d’excuser cette erreur. que je ne m’explique pas.

      En effet, l’adresse indiquée dans la référence [15] est celle de l’une des pages du site consacré à Roland de Mecquenem, où son nom et son prénom figurent en tête de chaque page. Outre une biographie, le lecteur trouvera sur ce site l’intégralité de ses archives (rapports de fouilles, photos, etc.)

      http://www.mom.fr/mecquenem/

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  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 1er août 2013 à 14:25, par mazhen

    Merci pour ces éclairages passionnants mêlant maths et histoire. Ce type de « promenade » gagnerait à être connu des lycéens.

    Répondre à ce message
    • Promenade mathématique en Mésopotamie

      le 4 août 2013 à 17:07, par Jean Brette

      Merci pour votre appréciation.

      J’espère vivement que de nombreux lycéens connaissent le site « Images des Maths ». De très nombreux articles en piste verte ou bleue leur sont accessibles, et pour ma part, je les informe chaque fois que l’occasion se présente.

      Cordialement
      J.B.

      Répondre à ce message
  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 4 mars 2014 à 00:30, par Laurent

    Je partage les précédents commentaires. Le sujet du recours aux propriétés du triangle par les Mésopotamiens pour établir le rapport pi, m’intéresse beaucoup actuellement, à propos d’un texte important babylonien du 12ème siècle, l’enuma elish.

    Ce texte de 1080 vers (18x60) est construit selon la base 60. Pour faire court, ce récit qui raconte la création du monde est agencé selon l’exposé d’un système mathématique propre au système numérique sexagésimale (figurant la création du savoir...). Cet exposé est géométrique, il faut remplacer les nombres de verres par des coudées (comme l’indique le second vers, le mot désignant la terre est un terme ancien pour l’époque ayant le double sens coudée ;ammatum =50cm)

    Les nombres ont une valeur syntaxique, c’est à dire qu’ils remplacent nos symboles pour exprimer nos opérations (ex:2 est l’addition, 1+1, 4 =élever au carré 2x2, IGI voir, l’inverse...)
    Chaque vers est divisé en 2 hémistiches, soit 36x60 demi-vers.Le texte nous indique la création de l’apsû : on trace un carré 36x60 de côté. Le texte raconte qu’au départ l’eau salée, la matrice, et l’eau douce mélangent leurs eaux. En mésopotamien (babylonien +sumérien) il y a homophonie entre « eaux » et le nombre 100:ME. En base 60, représenter 100 dans une surface revient à dessiner son inverse 1/36 (car36x36/100=3600= 1 unité d’ordre 2). C’est dire tracer au centre du carré de coté 36 un carré de coté 6. Les vers sont répartis en 2 groupes de 15 et 21x60 hémistiches sur 3 et 4 tablettes tel le triangle rectangle élémentaire 3-4-5. La différence 21-15=6 indique comment calculer la surface du petit carré central 36.

    Si vous tracez les 2 carrés et reliez les marques 15 et 21 de chaque bord pour tracer le carré de l’hypoténuse parcourant les 4 carrés 15x21, le principe du théorème de Pythagore apparaît évident .

    Le texte indique ensuite de reprendre ce calcul pour créer un nouvel apsu : on calcul le centre 36 et on reporte les valeurs au côté 36 du grand carré pour un second cycle de...l’algorithme.

    L’explication c’est que 21/15 désigne la racine carrée de 2 (1,4 pour 1,4142135,...
    Dans notre système cela revient à écrire :
    (V2-1)x(V2-1)= 3-2V2
    (3-2V2)x(3-2V2)=17-12V2
    (17-12V2)x(17-12V2)= 577-408V2 etc... si on s’arrete là V2=577/408=1,41421...
    Cet algorithme peut s’appliquer à n’importe quel chiffre rationnel.
    Mais le récit va plus loin en formant le système de mesure. Les jeux littéraires qu’il avance mettent en avant le cycle(l’année, l’arc de la création). Le système d’appelllation numérique auquel se réfère le texte correspond à des éléments d’un polygone de coté V2-1 (ici 21-15)

    Tout laisse penser que cet algorithme s’inscrit dans un raisonnement plus large sur les propriétés du cercle ou du rapport pi.

    Je peux vous donner bien plus de détails sur ce lourd condensé et les éléments permettant de le vérifier(la version du texte est celle publiée par Bottéro dans sa mythologie mésopotamienne aux ed Gallimard, issue de la reconstitution de Lambert)

    Merci pour ce site, bien à vous
    Laurent

    Répondre à ce message
  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 6 mars 2014 à 08:03, par Jean Brette

    Merci pour votre mail, et vos appréciations.

    Comme je le mentionne dans ma réponse du 9 juillet, je ne suis pas historien des maths. Je ne suis pas non plus assyriologue, et il m’est donc impossible d’apprécier le bien fondé de la thèse que vous soutenez concernant le texte enuma elish, les « jeux littéraires » et leur éventuelle interprétation mathématique.

    L’algorithme que vous évoquez concernant √2 est bien connu ... aujourd’hui. Il est en rapport étroit avec la théorie des fractions continues et l’équation dite de Pell Fermat : x^2 - D y^2 = 1 où D = 2. Les solutions entières (xn, yn) de cette équation sont obtenues grâce aux puissances de (3-2√2) : (3-√2)^n = (xn - yn √2). L’algorithme cité fournit les solutions pour les valeurs n=2^p. (n = 1,2,4,8,...) . Les couples (xn, yn) fournissent certaines approximations rationnelles de √2, par exemple 577/408.

    Le problème est que cette méthode de résolution ne date que du 17eme siècle. ( Brahmagupta l’avait résolue mille ans plus tôt, mais par par une autre méthode.)

    Par ailleurs, les Babyloniens savaient extraire des racines carrées par une méthode assez proche de la méthode de Héron, mais je n’ai pas connaissance qu’ils aient connu l’algorithme que vous citez, même sous forme géométrique. En particulier, l’excellente approximation de √2 trouvée sur une célèbre tablette (1,41421297) est meilleure que 577/408, mais ne correspond à aucune autre valeur fournie par l’algorithme.

    En remplaçant (3-2√2) par d’ autres valeurs, judicieusement choisies, cet algorithme permet effectivement de trouver certaines approximations rationnelles de √D, où D n’a pas de facteurs carrés. Une légère modification permet de faire de même avec tout nombre irrationnel quadratique, c’est à dire solution d’une équation du second degré à coefficients entiers. Cela exclut donc son utilisation pour pi, qui est transcendant.

    En regrettant de ne pouvoir dire plus, et bien cordialement

    Répondre à ce message
    • Promenade mathématique en Mésopotamie

      le 16 mars 2014 à 17:25, par Laurent

      Merci, je vais me pencher sur l’équation de Pell Fermat.

      C’est en voyant la tablette YBC 7289, dite de Yale, que j’ai eu l’intuition qu’il s’agissait d’un algorithme pour √2. J’ai ensuite raisonné par les fractions continues, c’est à dire en dessinant √2 dont on enlève des carrés de plus en plus petits. 21/15 étant une façon de désigner √2 pas ses 2 premières unités sexagésimale : 1.24. Le recours aux abréviations était courant pour désigner entre autres les textes.On en enlève 15, il reste 6, on retrace ensuite chaque fois 2 carrés et un reste...la figure décrite a surtout valeur de syntaxe mathématique puisqu’en partant directement de 7/5 au lieu de passer par 3/2 comme dans le texte, on obtient en 2 fois 1,414213564 = 19601/13860 opération encore assez simple.

      Je croyais depuis une dizaine d’années que la construction particulière était une simple application du Th de Pythagore.
      Cette tablette , dont la surface 30x30 (900=15x60) revient à représenter un carré 1 divisè en 4 (15 inverse de 4 signifiant« quart »). C’est ce qu’il va rester du carré 36x36 , quand le reste s’approche de zéro.La création proprement dite est achevée à la fin de la tablette 6 (900+18 vers)

      J’avais compris que pi au carré n’étant pas plus connu, il n’y avait pas de calcul directement possible par cette méthode ;
      Je pense plutôt à une extension de l’algorithme indiquée par la septième tablette et qui recoupe un système d’appellation numérique des divinités. Ce système est indiqué p 383 du tome 1 de l’histoire universelle des chiffres de G.Ifrah que vous mentionnez.

      La somme totale de ces appellations est 315 (15x21) . La liste commence par les 7 dieux dits des destins qui déclinent la base 60 (60+50+40+30+20+6+10) pour un sous-total de 216. En raisonnant en base 60, ces 2 valeurs correspondent aux carrés des apothèmes de polygones de côté 6 inscrits dans les cercles de diamètre 30 et 36 (15^2-3^2= 216 et 18^2-3^2=315.
      Je n’arrive pas à comprendre si on peut déterminer le nombre de côtés en partant de la figure initiale, un polygone à 4 côtés de valeur 1 (ou 15 ) ou bien en passant d’un hexagone de coté 1 à un polygone à 12 côtés 30 puis 24 côtés 15 formant l’année telle que le texte la modélise en 360 jours répartis en 12 mois de 30 jours, eux-mêmes découpés en 12 danna de 30 ush. L’algorithme apporterait l’approximation 36 aux 324 hémistiches de la tablette 7, formant 360. Et le calcul s’arrêterait là pour pi comme ce qu’on peut obtenir avec 1 côté= 2 sinus 7,5°. En bref, je tâtonne dans les représentations géométriques des carrés de sinus

      Dommage qu’on ne peut coller de dessin ici ce serait plus clair. Pour vérifier, il faut le faire par soi-même. Si cela vous intéresse, Je peux vous envoyer les informations nécessaires et le texte cuneiforme de WG Lambert repris par Bottéro avec quelques indications sur le système de mesure et la conversion en nindan (perche) Inutile de compter les vers pour vérifier le scribe le faisait déjà, en marquant les dizaines. C’est riche mais logique et assez simple à comprendre, le futur roi naît au milieu de la première tablette, démarrant l’algorithme dont chaque étape se conclue avec la glorification, dernière et septième tablette(le fils reçoit les noms du père) et s’en suit un nouveau calcul (2 vers supplémentaires 1081 et 1082 indiquent le retour à la première étape vers 81 et 82, l’idéogramme 1000 signifiant « voir »)

      En tout cas bravo pour la concision et la clarté de votre exposé

      Laurent

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  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 30 mars 2014 à 17:40, par Jean Brette

    Merci pour ce commentaire,

    Je ne peux que vous encourager à étudier l’équation de Pell- Fermat, en gardant quand même en tête les risques d’anachronismes.
    Je profite de cette occasion pour signaler une coquille dans mon commentaire précédent : § 2, ligne 3, il faut lire (3 - 2√2) ^ n = ( xn - yn √2). Par ailleurs, je suis tout à fait d’accord avec vous pour l’accélération obtenue en commençant avec 7/5 au lieu de 3/2.

    Quant à savoir si ce texte historico-religieux contient ou non une version codée de certains résultats mathématiques, j’avoue ma totale incompétence sur le sujet, et ne souhaite pas y consacrer plus de temps.

    Bon courage cependant pour vos recherches proprement mathématiques.

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  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 17 mai 2014 à 17:42, par Laurent

    bonjour,
    dans « l’algèbre au temps de Babylone » Jens Hoyrup donne les explications géométriques de problème du second degré. les figures de BM13901 n°8 et n°23 (p81)sont identiques à la représentation que je déduis du récit de la« création ».Le tracé du carré de l’hypoténuse est identique à la géométrie de Db2-146(fig 48 page 135).

    Il s’agit d’énoncés de problèmes différents mais les raisonnements sont de même nature. Ma façon de l’interpréter par l’écriture de √2-1 sous forme de facteurs est en effet totalement anachronique et même fausse car en changeant d’échelle les carrés ne correspondent plus aux mêmes longueurs pensées comme des rectangles de largeur 1 unité.
    Or l’astuce dans l’enuma elis est le changement d’échelle, 6 au lieu de 1, de sorte que la surface 6x6 peut être comprise comme largeur du même carré en plus grand.

    Je n’arrive pas à raisonner ainsi et en reviens donc à √2-1 et √2+1 pour 6 et 36. Ces valeurs font le lien entre le principe de la pente tel que l’expliquez à propos de la tablette de Plimpton et le cercle puisque ce sont les tangentes des angles complémentaires 45° + ou - 45/2°.

    Il y a une explication possible et plausible puisqu’ils étudiaient les polygones depuis plusieurs siècles. Le récit décrit en effet un dodécagone naturel qui nous est familier puisqu’à l’origine de notre système de mesure.
    L’année est formée de 12 mois de 30 jours.(et le jour en 12 heures-doubles)
    Dans le dictionnaire de la mésopotamie on apprend qu’ils observaient le lever des astres à l’est. L’horizon était découpé en 4 régions et chacune en 3 bandes de 30°. Sachant aujourd’hui que planètes et lune tournent autour du soleil dans presque les mêmes plans et le même sens, les étoiles se levant à l’est au coucher du soleil, apparaissaient décalées d’1/360 du cercle ou 1°, d’un jour à l’autre. Dans le même temps la lune qui avait parcouru 1/30 de son cycle au tour de la terre était décalée d’environ 12°. Cela correspond au découpage du jour en 12 danna. En 1 danna (2h) la lune a un déplacement apparent de 30° (le 1/12 de la rotation de la terre sur elle-même). Le danna était découpé en 30 ush, lui-même en 60 nindan.. A partir du danna ces angles-temps désignait aussi des longueurs ( correspondant à la distance parcouru en marchant). Il s’agit donc d’un polygone. D’ailleurs l’idéogramme ush était celui du pénis, homophone du nombre 60, signifiait également longueur (shiddu) et dans les tables de conversion valait 1 comme le nindan (1 ush=60 nindan).
    Si maintenant on s’intéresse à l’angle de 30° dans le cercle trigonométrique (en traçant un cercle inscrit dans un carré comme dans la tablette BM 15285, p100 du livre de Hoyrup), on a la surprise de retrouver le rectangle 21x15 sous la forme du rectangle 1x√2 : on a un carré1x1 central avec 4 forjets de largeurs (√2-1)/2 x1 ou (√3-1)/2x1. L’intersection de ces gnomons avec le cercle forme l’angle de 30° du dodécagone.

    Je reviens maintenant à ma figure où la pente du rectangle 21x15 représente √2 et sa diagonale √3. En métaphore dans le texte il est dit que l’esharra (je dirais√3) est la « réplique » au ciel de l’apsu (√2). Le mot « réplique »selon Hoyrop (p20) peut être compris comme autre coté, ce qu’on pourrait comprendre qu’en élevant √2 à √3 on touche le cercle vu comme la voute céleste avec « un peu d’imagination ». Cela va très bien avec l’approximation de pi=3 qu’on retrouve dans la bible si √3x√3 est représenté par (15^2+21^2) divisé par 15x15 ou que Babylone y soit associé à 666 puisque l’esharra était la demeure de son dieu.

    L’algorithme se limiterait au calcul des racines carrées.

    Désolé d’avoir été si long, ce dodécagone est bien intéressant, je ne doute pas de faire bien des erreurs (la pente est glissante !). difficile de ne pas penser que les problèmes d’igi, d’igibi d’igigub n’aient pas déteint sur les récits des igigi ou les textes d’igidub (présages) . Ces savants devaient être bien souvent les mêmes.

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    • Promenade mathématique en Mésopotamie

      le 23 novembre 2014 à 10:32, par Jean Brette

      Merci pour votre commentaire, qui m’avait échappé et dont je ne prends connaissance qu’aujourd’hui. Jens Hoyrup est effectivement une des très bons spécialistes de cette période, ce qui n’est pas mon cas, comme vous le savez. Il m’est donc très difficile de poursuivre ces échanges, dont les détails historiques et littéraires que vous indiquez, ainsi que les hypothèses que vous émettez m’échappent largement, faute de culture .
      Je vous souhaite néanmoins bon courage dans vos recherches.
      JB

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  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 22 novembre 2014 à 22:59, par pilijay510

    Bonjour, je suis élève de rhéto (terminale belge), et je voudrais vous dire que j’ai adoré votre article et votre conférence. Je fais mon travail de fin d’étude sur la quadrature du cercle, et cela m’a vraiment aidé, merci beaucoup !!

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    • Promenade mathématique en Mésopotamie

      le 23 novembre 2014 à 10:35, par Jean Brette

      Merci pour votre appréciation. Je suis très heureux d’avoir été lu par un lycéen, et d’avoir pu vous être utile.

      Cordialement
      JB.

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  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 24 janvier 2015 à 12:13, par kamel

    J’ai apprécié cet exposé qui répond à des questions que me posais. Il en reste une cependant pour laquelle je n’ai jamais lu nulle part de réponse, peut-être que vos lectures beaucoup plus poussées que les miennes vous ont-elles permis de la trouver :

    Comment s’est-on rendu compte, dans l’antiquité, que le rapport du périmètre d’un cercle à son diamètre est constant ? Ou bien cela semble-t-il naturel de penser, intuitivement, que en doublant, triplant…le rayon d’un cercle on en double, triple…le périmètre et des vérifications expérimentales, même approximatives auraient confirmé cette intuition ?

    Même ainsi, il reste la question de la constance du rapport de l’aire au rayon. Comment les égyptiens pouvaient-ils savoir que ce rapport faisait intervenir la même constante que celle du périmètre ?

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  • algorithme et fonction trigonométrique

    le 5 juillet 2015 à 14:15, par Laurent

    Je comprends mieux (en partie) ce qui lie le récit babylonien décrivant la formation de l’année à sa mise en forme selon un algorithme de calcul de Ѵ2.

    Il s’agit d’exprimer géométriquement l’équivalent de la fonction trigonométrique
    Sin(2a) = 2 sin(a).cos(a) par 2 polygones dédoublés prenant pour application la genèse de leur calendrier solilunaire :
    Une année de 6x60 (360) formée de 12 mois de 30 jours
    Le jour était divisé en 6 veilles de 2 danna , le mois de 30 jours en 4 phases, l’annéeen 4 saisons.

    Le cosinus (ou la sécante) qui permet le calcul du rapport pi comme dans Archimède ou Viète est indiqué:1/ Ѵ2 pour cos45° ainsi que la valeur de cos 45°/2.
    Le dernier idéogramme du texte étant l’image du cosinus (la flèche pour son inverse, la sécante), je crois très probable, mais sans la trouver, une expression équivalente à la formule 2.cos²(a/2) = 1 + cos(a)

    La contrainte tient encore à la capacité d’exprimer un raisonnement en écriture cunéiforme sans nos symboles familiers (par la répartition des vers indiqué précédemment).
    En l’absence de signes propres aux nombres, la graphie de certains idéogrammes correspond à des chiffres. Par exemple 21 est la graphie du signe qui désigne à la fois le« jour » ,UD, et le soleil,UTU. Une synonymie partielle existait entre les 2 termes, jour et soleil, les jours pouvant se compter en passages du soleil. Outre la graphie des signes, leur valeur phonétique peut aussi revêtir un aspect numérique. Dans le même exemple, UD a une valeur U4 homophone du chiffre 10, U1. En base 60, cela colle bien avec le fait que le 360ème de l’année s’écrive 10 (pour 10x360=1x60²). Cela se répercute sur le signe ITI, le mois, composé de 2 signes, UD à l’intérieur duquel est tracé 30 (ESH), associant ce nombre sans l’assimiler, aussi bien à l’astre, la lune, qu’à son dieu, le dieu 30. Ainsi, si le contexte idéographique s’y prête, 21x30 = 630 (nombre de vers de la seconde partie du texte) suggèrerait ou nommerait le mois, et, divisé en demi vers, 21x(60) les jours.

    Pour simplifier et aller à l’ensemble,on va considérer l’écriture cunéiforme comme un vaste jeu phonétique et graphique, développé en tenant compte de l’observation (dont celle des astres au coucher du soleil), et, que le modèle mathématique servant de support au texte de la Création était connu depuis très longtemps avant cette réalisation littéraire, au moins depuis que UD ait pris l’aspect de 21, pour rester cohérent (1000 ans au moins ?), influençant le développement même de l’écriture.

    Je reprends la distinction des fonctions des nombres, syntaxique ou numérique. A la place des sinus et cosinus, la métaphore du récit servant d’outil mathématique est l’arc du roi des dieux avec sa corde et sa flèche.
    On verra plus loin que la flèche est R.secante (Rsec x Rcos=R²). Son rôle est majeur en apparaissant dans le récit pour percer le ventre de la matrice avant de la séparer en 2, ciel et terre comme le début d’un raisonnement du type d’Archimède sur le polygone dont les côtés (la corde) sont divisés indéfiniment en 2 nouvelles cordes.
    La connotation colle très bien au texte, puisque, selon les lexiques mésopotamiens la flèche, TI signifie aussi « vie » en cunéiforme, l’arc, PAN/BAN « commencement » ou « créer », la corde ES étant plus riche de sens : « fonder » « le coté de l’unité de mesure générique des surface » « une abréviation pour une soixantaine ».

    Si la répartition des vers en 2 groupes de 3 et 4 tablettes définit la surface carrée de l’algorithme (36x36, 15+21=36), leur distribution sur chacune des 7 tablettes, donne les approximations obtenues au second tour pour Ѵ2 et Ѵ3.

    Pour rappel T1->T7 : 162-150-138 — 146-156-166 ----162 (x2 en demi-vers) total=18x60 (ou 36x60)
    Sur internet on ne trouve complet que la première tablette de l’enuma elish :
    http://www.sron.nl/ jheise/akkadian/

    Pour obtenir l’approximation Ѵ2 à partir du texte, on divise le carré 36x36 (x60²) par son côté qui est représenté par le nombre de vers des 6 premières tablettes (à la fin desquelles terre et ciel sont créés) :

    • En vers(18x60)²/918= 12/34 (x 60²) = 1/2Ѵ2 = 1/2x1,4166… au lieu de 1,4142135…
    • En demi-vers : (36x60)²/1836= 12/17 (x 60²) = 1/Ѵ2 = 1/1,4166…

    Pour Ѵ3 la méthode de l’algorithme donne au second tour 7/4 (Ѵ3 -1 puis 4-2Ѵ3, 28-16Ѵ3, 28/16=7/4), soit 1,75 au lieu de 1,7320.

    Pour représenter 12 mois en 6 tablettes comme dans un polygone à 6 côtés, il faut 2 mois par tablette.
    Dans un cercle circonscrit à un polygone à n côtés (Pn), la surface(triangle isocèle) de 2 parts de polygone à 2n côtés (P2n) est égale à ½ coté(Pn) x rayon, ce qu’on peut représenter en dessinant un arc avec sa corde tendue jusqu’au centre du cercle. La flèche sépare en 2 le quadrilatère formé par les 2 parts. Au repos, la corde représente le coté du polygone à n côtés.

    Corde(Pn) x rayon = 2 corde(P2n) x apothème(P2n)
    C’est l’équivalent de la formule sin(a) = 2sin(a/2)x cos(a/2)
    Mise en boucle cela donne :
    Corde(n)xrayon = 2 x2x2xcorde(8n)… x apothème(2n)x apothème(4n)xapothème8n ….

    En dessinant le dédoublement des arcs successifs, 1 puis 2 puis 4… on voit que le groupe (2 x2x2xcorde(8n)…) représente l’arc de cercle quand la corde devient très petite.

    Dans un hexagone, les parts sont équilatérales puisque 360°/6=60° et donc les côtés sont égaux au rayon. Pour les 6 tablettes inscrites dans le carré 36x36, le rayon 18 étant égal au côté 18, cela donne :
    2 parts dodécagone= ½ x 18 x 18 = ½ x 324 = 162 qui est le nombre de vers de la 1ère tablette.(et de la dernière)
    Le rapport du nombre de tablettes 4/7 est l’approximation de l’inverse de la Ѵ3 par laquelle on passe de la part p6 à la part p12.( ½ .p6/ ½ Ѵ3 = p6/ Ѵ3 = p12)

    Le nombre de vers des tablettes suivantes va varier de 2 façons :

    1)-Pour arriver au milieu, à la fin de T3 au bout de 450 vers, puis à la fin de T6 à 18+900 vers. 450 est la surface d’une part d’un polygone à 4 côtés inscrit dans un cercle de diamètre 1 (x 60) et rayon 30 (comme le mois ou la moitié de l’année) : ½ x 30x30 = 450 (162+150+138)
    Dédoublé en polygone à 8 côtés cela donne une surface pour 2 parts de 450 x 15/21=630c’est-à-dire que l’on divise 450 par le rapport apothème/rayon du polygone carré, 1/Ѵ2 ( 21/15 étant la désignation syntaxique de la racine carrée de 2 dont le résultat est donné par l’algorithme).
    630 est le nombre de vers de T4 à T7 : 146+156+166+162.
    La valeur de la flèche, R x sécante = R²/Rcos=900/(30.15/21)= 2x21= 42

    Dans le récit Marduk est glorifié dans la septième tablette par l’attribution de 42 noms (40 hérités de son père + 2 supplémentaires ), le récit se terminant dans un jeu idéographique sur la royauté (sar.ru.ti) par l’idéogramme TI au double sens flèche et vie.
    Ainsi, de T1 à T6 le nombre de demi-vers 1836 (2x30x30+36) correspond à la surface du carré inscrit dans le cercle de rayon 30, auquel s’ajoute le carré 36 de l’algorithme, au centre .
    Dans le texte ce sont les 36 demi- vers, au début de T4, qui racontent la montée du roi sur son estrade royale.

    Ici on peut faire un récapitulatif
    L’année de 12 mois est inscrite dans un cercle de diamètre 36, comme un hexagone dédoublé en dodécagone
    Chacun des 6 côtés est dédoublé en 2. La moitié s’écrivant 30 en cunéiforme (pour 60/2, la valeur de l’année étant 6x60= 360 jours).
    Ce découpage est valable aussi pour le jour découpé en 6 veilles de 2 danna comptant chacune 30 UŠ
    Chaque mois 30 correspond au rayon d’un cercle de diamètre 60 divisé en 4. Il semblerait que l’on soit dans une logique littéraire avec la représentation de la vie sous la forme d’une flèche 42 qui sont le nombre de noms que le nouveau roi hérite de son père dans la tablette 7, avec le sien propre au dernier.

    Pour la formule du cosinus, je triche puisque je la connais 2.cos²(a/2) = 1 + cos(a)
    Si je la réécris pour un cercle non trigonométrique , on retombe dessus après simplification par le rayon et en remplaçant Rcos par R/sec cela donne ;
    Sec²(a/2) = 2.sec(a)/[sec(a) +1]
    La flèche de 90° est la sécante de 45°, Ѵ2 représentée par le rapport 7/5 (ou 630/450)
    Cela donne Sec²(22,5°) = (2.7/5) / (7/5 +1) = 7/6

    Je trouve cela extraordinaire puisque après avoir créé le monde en 6 tablettes à partir du cadavre de la matrice, sa glorification dans la septième tablette lui apporte la vie par le moyen de la même flèche qui a fait de la matrice un lieu.
    Je ne vois pas comment généraliser la « méthode », cela semble juste indiquer la sécante suivante dans le calcul du cycle.

    2)-Il y a aussi une conversion de la valeur 18 en 10 qui semble avoir pour objectif mathématique d’attribuer au cycle la valeur 1 (panu) 6x10 au lieu de 6x18.
    La variation du nombre de vers des tablettes dans les groupes T123 (162-150-138) et T456 (146-156-166) , 12.12 et 10.10 va définir l’idéogramme déterminatif des unités de surface, l’IKU, lui-même surface de 120x120 coudées²( EŠ la corde est l’unité de longueur de 120 coudées). En effet le terme utilisé au second vers pour désigner la terre est ammatum. C’est une forme ancienne du plus courant matum, le pays. Il a pour sens courant « la coudée » ( 50 cm) de sorte que lorsque la terre est créée à la fin de T6, la coudée l’est aussi et les proportions du texte deviennent 12x12x10x10 en coudées donc l’IKU.
    En traçant 18 sur l’IKU on forme un BUR, surface de 18 IKU qui s’écrit comme le chiffre 10. On remplace ainsi le cycle de rayon 18 par un cycle de rayon 10, comme le jour 360ème de 60²(signe SAR2 qui a le sens de« ciel et terre »…) mais aussi le nom du roi Marduk écrit AMAR-UTU (enfant-soleil ou jour). Il est aussi appelé le dieu 10.

    Avec cette conversion de 18 en 10, ces jeux numériques apparaissent surtout littéraires. De 6x18x18 on passe à 6x10x10 =600 qui est le nombre de dieux indiqué dans le texte. Le dernier nom d’ailleurs, Nebiru (Jupiter) joue sur neru (600) et Bi (bel : seigneur).
    Sur le plan géométrique cela introduit la notion de cercle trigonométrique inscrit dans un carré de côté 2 (2x60 coudées). On le fractionne en 360 jours ou USH (1 danna= 30 ush). La nuit, en 2 danna la lune se déplace de 60° comme pour un hexagone dans un cercle de rayon 60.

    Mais il n’est pas très logique de mettre en avant l’importance de la sécante ou du cosinus dans le dédoublement des polygones sans indiquer plus clairement que le calcul donnant le rapport 7/6 n’est pas une très heureuse coïncidence. C’était à leur portée par le théorème de Pythagore ou la méthode des angles.
    On s’attendrait à un équivalent par les sécantes et les surfaces.

    Il y a d’autres éléments dans la forme du système d’appellation numérique des dieux qui régit l’énumération des noms du roi (c’est une tablette de 21 lignes). Cette liste présente des analogies avec la figure de l’algorithme. On peut y adjoindre une particularité du cunéiforme sur le nombre 6. et une représentation similaire donnée par la tablette de l’Esagil.
    Sur le plan mathématique (mon niveau est très basique)j’en tire des représentations des carrés de Rsinus (le 1/4 petit carré central 6²) et Rcosinus (le ¼ du reste de la figure) pour le triangle rectangle de coté 6/2 et hypoténuse 36/2, mais sans représentation d’une méthode de calcul des cosinus autre que le théorème de Pythagore.

    Pour en revenir à l’approximation de pi, 3+1/8, je me suis aperçu avec ces histoires d’arc et de corde qu’on pouvait améliorer intuitivement la méthode d’Archimède en ajoutant à la somme des sinus formant le demi-cercle, la valeur 1-cos. Pour pi = 3, cos est V3/2, avec l’approximation V3/2 = 7/8 cela donne 3+1/8

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  • suite des cosinus

    le 27 septembre 2015 à 22:15, par Laurent

    j’ai trouvé la représentation de la troisième flèche V7/6 (la sécante de 22,5°) qui fait suite à la sécante de 45°, la V2 soit une flèche 42 (rayon 30 x 21/15). La première était « 1/0 »(sécante 90°), celle qui mettait à mort la matrice Ti-amat avant de la séparer en 2.
    Il était difficile d’être plus explicite puisqu’il s’agit du nombre de vers du texte divisé par le nombre vers depuis la naissance du roi à la fin du texte marqué de l’idéogramme TI flèche-vie : 1080/1000 = 1,080
    Le roi nait au vers 81 et 82 et il y a en tout 1080 vers. 1080-80=1000. C’est en plus un chiffre rond, LIM, très significatif ici puisque c’est aussi IGI et le sens de « voir-montrer ».
    Bien sûr on peut discuter sur le point 0 du décompte, 80 ?81 ? ou 82 ?, mais il y a 2 vers supplémentaires (que Bottero et Kramer situent dans la septième tablette 62bis et 124 bis) sans que cela ne change le décompte de vers total indiqué par un chiffre 10 inscrit par le scribe en marge gauche tous les 10 vers.

    Je vérifie déjà la valeur de sec22,5° (1/cos) avec la calculette= 1,0822392....
    Je calcule ensuite avec la calculette l’approximation du texte V(7/6) = 1/6xV42 (cos=1/7xV42)
    Je vérifie ce que donne l’algorithme du carré 666 :
    (V7/6 -1)²= 13/6 - 2V7/6
    (13/6 - 2V7/6)² = 337/36 -52/6V(7/6) si je pose que cette différence est nulle, j’obtiens
    V(7/6) = 337/312 =1.080128... qui est une excellente approximation car
    337²/312² x6= 7,0000616...cette valeur de la sécante correspond à l’indication du texte.

    Comme dans les travaux du Pr Bruins que vous rapportez, il y un disque de périmètre 1 et des changements de variables, on passe ici du diametre 36 à 20 et 60.
    Le passage à 20 est nécessaire pour que le côté de l’hexagone 10 représente le jour 10=1/360
    celui à 60 à priori pour exprimer le mois par le rayon ? ou pour une question de calcul pour finir dans le cercle trigonométrique inscrit dans leur unité de surface générique, l’IKU (2x2 x3600 coudées²). Ce cercle correspond à leur système de mesure de distance angulaire (la lune met 2 danna de 30 ush à se déplacer de 60°.
    Mais ce n’est pas très clair pour moi. J’ai 3 cosinus successifs mais pas de formule explicite si tant est qu’elle soit indiquée aussi dans le texte
    Par contre il y a un point important pour le sens du récit, c’est qu’en traçant les 8 flèches d’arc de cercle de 45° (= sécante 22,5°) cela forme une étoile à 8 branches qui est le pictogramme AN/DINGIR qui désigne le ciel ou dieu, ainsi formé.
    S’ils avaient fait le calcul de pi par la moyenne des octogones inscrit et circonscrit, ils auraient obtenu :
    (1/V6 +1/V7 )x1/2 x8 = 3.1448... à la calculette
    Ils auraient aussi pu faire le même raisonnement avec V2= 17/12 au lieu de 21/15, la sécante 22,5° serait 1.08278... très proche de la vraie valeur 1,0823922
    Je peux donner plus de détails permettant des recoupements mais sans dessin et le remarquable manuel d’épigraphie akkadienne de LABAT pour vérifier ce serait obscure ici.

    Mon intention est d’attirer l’attention des assyriologues et mathématiciens, sur cet aspect méconnu d’un texte très important dans notre histoire. Il est sûr que je dois me tromper sur bien des points mais pas complètement, cela ferait trop de coïncidences. Sans les compétences requises, au mieux je passerai pour un farfelu sur un tel sujet qui mériterait d’être étudié.

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  • Octogone : calcul de la surface et pictogramme AN/DINGIR

    le 1er février 2016 à 00:14, par Laurent

    L’hypothèse d’une représentation du pictogramme DINGIR/AN (dieu/ciel) par un octogone était bonne. Je me reprends.
    Plus exactement le texte est construit selon le calcul de la surface d’un octogone remarquable (de côtés un) inscrit dans la figure géométrique syntaxique définie par l’algorithme de calcul décrit précédemment.
    C’est la teneur du récit, la Création du ciel (AN) et des Dieux (DINGIR) qui indique que cet octogone est le pictogramme correspondant AN/DINGIR.

    Le manuel d’épigraphie akkadienne de R.Labat reproduit 4 variantes de ce pictrogramme (4ème millénaire).

    • 1 étoile à 8 branches , forme la plus fréquente reprise dans les signes composés et les idéogrammes.
    • 1 étoile à 12 branches
    • 1 étoile à 16 branches pouvant servir aussi de signe MUL (étoile, idéogramme)
      1 polygone(d’aspect étoilé) à 16 côtés dont 8 rayons définissent 8 doubles-parts.

    Par « syntaxique » je veux dire que la surface de la figure (21+15)² est une approximation figurant (V2 + 1)² . La racine carrée de 2 prend son sens dans le rapport 21/15 parce que le texte est agencé selon la première approximation donnée par l’algorithme (1836/36²=17/12).

    Le raisonnement pour calculer la surface d’un octogone remarquable de côté 1, se fait comme sur un cercle trigonométrique, la sécante (flèche ici) étant l’inverse du cosinus.
    On passe de P4 à P8 puis P16 en multipliant par les sécantes des angles correspondant 360/2n

    On démarre par un quadrilatère de surface 648 (au début du texte ou cycle on est au milieu, T1 et T7 ont toutes deux 324 hémistiches. Au premier cycle la valeur 648 est obtenue en multipliant le nombre de vers de T1 par 4. Le récit l’indique (j’explique comment à la fin). 4x162=648.
    Les 6 premières tablettes mettent en place les éléments (ou cotes de l’Apsu et sa réplique au ciel ? comme il est dit). La septième réalise le calcul :
    Sécante 45°=60/42 (42 noms)
    Sécante 22,5° au carré=7/6 (septième tablette dite de glorification après les 6 de la création)
    Cela donne :
    648x60/42=925,714… qui est un octogone. On effectue un changement d’échelle pour exprimer ce résultat et faciliter le calcul en multipliant par 7/6 (on remplace l’unité de surface 1² par 7/6)
    ⇒ 648x 60/42 x 7/6 = 1080 qui est donc P8 à l’échelle 7 au lieu de 6 (dans cette tablette en même temps que ce calcul, le récit glorifie dieu)

    Arrivé au dernier vers, 1080, le parcours du fils d’Ea (Marduk) est de 1000 lignes de texte depuis sa naissance. Le signe servant de chiffre 1000 ayant le double sens IGI (œil, voir, montrer), il nous montre P16 puisque en divisant un octogone circonscrit à un cercle par sa sécante on obtient l’ hexadécagone(P16) inscrit dans ce cercle.

    En sumérien, le même mot MU désigne les années, les noms, les lignes de textes.
    Les 2 noms supplémentaires et les 2 lignes de texte supplémentaires permettent d’obtenir la sécante de 45° , 60/42 au lieu de 60/40, mais aussi de se rapprocher de la vraie valeur de la sécante de 22,5° (1,0823…).
    Cette fois ce sont les emplacements des 2 vers supplémentaires, lignes 62bis et 124bis, qui indiquent qu’il s’agit d’un polygone P16. En effet 1000/8 =125 qui correspond donc à 2 parts de P16 de surface 62,5.
    C’est le même procédé que pour le couple P6/P12 dans la première tablette 324 hémistiches, 162 vers, naissance du fils d’Ea ligne 81 et calcul de la double-part 18x18=324=2x162

    On vérifie en calculant la surface de l’octogone inscrit dans l’algorithme 36². Il est circonscrit au cercle de rayon 18. (15 désigne 1, 21 est la V2)
    On compte1 côté de P8 = 15, on projette les 2 côtés voisins inclinés de 45° sur son bord
    (15+15)x 42/60 = 21 (42/60=1/2 x 21/15, étant l’inverse de la racine de 2)
    La surface d’une part est ½.15.18=135
    La surface de l’octogone est 8x135 = 1080
    Il est remarquable dans le sens où son côté 15 désigne l’unité

    Dans « écrire à Sumer » Jean-Jacques Glassner explique que dès le troisième millénaire, les mésopotamiens avait poussé l’étude de leur écriture à un haut niveau, conceptualisant les différents procédés permettant le développement de ses signes (inclusions, dédoublements etc…). En utilisant un signe les savants tenaient compte de ses différentes valeurs, sons, sens et graphies, préférant, par exemple, souvent l’emploi d’un homophone au signe sumérien d’origine dans l’écriture phonétique d’un mot.
    Il souligne que réduire les débuts de l’écriture à un simple aide-mémoire de signe figurant des objets est trop simpliste. De nombreux pictogrammes sont déjà des représentations géométriques abstraites.
    Dans le dictionnaire de la Mésopotamie de Johannes, la rubrique « commentaires » indique qu’ils avaient développé cet art pendant des millénaires, l’Enuma Elis marquant l’apogée de cette pratique.

    Sans avoir de certitude on constate qu’on peut expliquer plusieurs de ces formes abstraites dans ce système de polygone comme des étapes de calcul de surface, BAR1, IGI, ME, AŠ, UD, NI, produit base x hauteur, de 2 diagonales d’un quadrilatere, dessin d’une double-part etc...
    On note aussi que le clou horizontal AS/AŠ est homophone du nombre sumérien 6.
    https://personal.sron.nl/ jheise/signlists/list1.html
    En extrapolant, le signe ME , normalement chiffre 100 peut se comprendre 66, et IGI/LIM signe 1000 comme 666.
    https://personal.sron.nl/ jheise/signlists/list13.html

    Asu qui signifie savant s’entendrait donc comme une substantivation du nombre 6.
    Sur le site de la BnF il est traduit par initié. Le profane dont il est question dans la suite de la phrase est NU-IGI littéralement « ne pas voir ».
    « Que l’initié instruise l’initié, le profane ne doit pas voir »

    Ce goût du secret on le retrouve dans le texte avec le recours à un dialecte sumérien savant, l’emesal, pour la construction de noms comme dimmer-lugal-ankia où dingir est remplacé par dimmer. Le fait de transmettre le savoir , comme le père à son fils dans ce récit, prend toute son importance avec le signe de l’oeil IGI dont la principale valeur phonétique ŠI est l’emesal de ZI la vie.(emesal est abrégé ES)
    igi dans le dialecte emesal

    Ils appelaient les signes MUL, étoile en sumérien, et les signes élémentaires SANTAK (triangle).
    Le vers 125 qui conclue le calcul du pictogramme AN ramène à cette dimension artistique de l’écriture puisqu’il énonce le dernier des 50 noms conférant les pouvoirs suprêmes, NEBIRU, l’étoile Jupiter, appelée aussi MUL-BABBAR littéralement étoile blanche dont on voit bien (en creusant le syllabaire) le rapport avec le roi Marduk étant écrit AMAR-UTU (petit du soleil). UTU, UD(jour)et BABBAR sont le même signe.
    Il est précisé dans les lignes suivantes, qu’à ce titre, il organise les trajectoires des étoiles au ciel et dirige comme brebis les dieux stellaires.
    Avec Vénus, Jupiter est la planète la plus brillante. Son cycle est découpé comme l’année en mois et le jour en danna, en 12 années terrestres.
    Pour parfaire le récit le signe MUL composé de 2 ou 3 signes AN/DINGIR ou d’une étoile à 16 branches a pour valeur phonétique Nab/Nap dont on comprend bien l’origine puisque Napahu signifie briller en akkadien tout comme MUL en tant cette fois que verbe sumérien. Mais NAB renvoie directement au verbe akkadien Nabu nommer, et aussi au nom du fils de Marduk, le dieu de l’écriture.(qui n’apparait pas dans ce récit)

    Dans cette façon de voir, les dieux « sept » parcouraient le ciel d’est en ouest qu’ils appelaient les régions (TU) 3 et 4 croisant la lumière qui va du sud au nord (régions 1 et 2) soit (3+4)x(1+2)=21 le jour pour y inscrire les destins comme sur une tablette (le ciel est formé par le foie de Tiamat). Et c’était le dieu Adad, le dieu 6 qui avait la charge de les transcrire sur terre.(Dans le texte les 4 régions sont citées par l’énumération des 4 vents)

    Il y a dans la figure un second couple P8/P16 remarquable, encadrant le cercle de rayon 15. Son côté est 12 (le double de 21-15 pour V2 -1, la tangente de l’angle22,5° )
    Sa surface est 8x6x15 = 720 écrit 12 en cunéiforme (pour 12x60) pour P8
    On peut extrapoler sur l’année de 12 mois mais surtout le P16 correspondant est 720/1.08 : 2000/3=666,666…, comme le carré de l’hypoténuse au centre de l’algorithme
    Et ce qui très remarquable c’est qu’en changeant d’échelle, passant de 1² à 18² ,on obtient
    2000/3 x 324 = 216000=60x60x60 nombre šargal, littéralement le grand 3600 .
    Ou encore 1080 x7/6=21x60 le jour et 1080 x7/12 =21x30 le mois

    Il semblerait s’agir d’un ésotérisme très raisonné. Ce qu’on traduit par destins, le sumérien NAM, servait à former les abstraits (NAM-AMA la maternité par ex), l’eau, A en sumérien, marquait en tant que suffixe le complément de lieu (locatif) bien approprié pour représenter l’espace. Les appellations numériques des 7 dieux des destins formaient un total de 216 (60+50+40+30+20+10+6), enfin les ME au nombre de 100 listait les valeurs de la civilisation.

    La suite des cosinus
    Il est possible de reprendre à chaque étape le théorme de Pythagore ou le rapport des angles pour calculer le cosinus du demi-angle suivant lorsque l’on double le nombre de part du polygone.
    Mais il me parait toujours possible qu’un équivalent de notre formule
    4.cos²(a/2) = 2 [ 1 + cos(a)]
    Se dissimile dans le texte :
    On a en effet

    • cos²(a/2) avec 6/7
    • cos(a) avec 42/60
    • le facteur 2 avec le ciel créé, AN en sumérien et phonème qui en akkadien marque le duel et s’écrit par le chiffre 2
    • Le 1 pourrait être le diamétre du cercle dans les 6 premières tablettes
    • Enfin le facteur 4 au début à droite est formé de la façon suivante au début du texte avant la naissance du fils d’Ea

    Il est dit au début que les eaux salées de la matrice Tiamat se mélangent avec les eaux douces de son progéniteur Apsu (et qu’il n’y a rien d’autres, à part un conseiller MU-UM-MU, UM étant la matrice, le jour um(u) en akkadien, UD en sumérien)
    En akkadien, le sel tabtu se présente comme le féminin de l’eau douce tabu (A-DUG-GA), par contraction de tab(a)tu
    Le phonème TAB est une variante du chiffre 2, la somme des 2 types d’eaux donne donc une variante du chiffre 4, LIMMU en sumérien.
    Le verbe mélanger HI n’est autre que le chiffre 3600, signe SAR2, an-ki ciel et terre.
    Nous avons donc 4x3600, =14400 qui deviendra l’IKU quand la coudée amattum sera formée.
    Le texte le confirme avec le premier idéogramme dont le sens îku apparenté à l’unité de surface Iku, désigne un terrain entouré d’une digue, et par la description du fils d’Ea qui a 4 yeux et 4 oreilles. Ces 2 organes signifiant déjà voir, entendre mais aussi comprendre, et s’écrivant justement ici à la forme duel (le signe suivi de 2)

    Enfin LIMMU cela donne IGI MU puisque IGI et LIM sont le même signe, désignant le commencement de l’année, pan Šatti...

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  • Promenade mathématique en Mésopotamie

    le 2 février 2016 à 10:55, par Jean Brette

    Cher Monsieur,

    A plusieurs reprises , j’ai répondu à vos interventions sur ce forum , tout en précisant que je ne souhaitais pas y consacrer plus de temps, ni poursuivre ces échanges.
    Pensant que vous aviez compris, je n’ai pas répondu à vos deux derniers envois.

    Vous continuez cependant à poster des textes sur vos propres réflexions et hypothèses. Je souhaite donc préciser que l’espace du forum est ouvert aux commentaires portant sur l’article concerné, et non un espace de plus en
    plus vaste pour développer vos propres thèses sans aucun contrôle .

    Puisque ce sujet vous importe, je vous suggère de rédiger un article et de l’adresser à une revue spécialisée, et compétente pour en juger le bien fondé.

    Jean Brette

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