Quatre remarques et une conclusion...

Le 10 février 2011 Voir les commentaires (2)

Bonjour,

Je précise tout d’abord que je n’enseigne plus (retraitée) et que je risque de dire des bêtises... mais ce lieu d’échanges l’autorise.

1- Comment est vécu l’enseignement des maths sur une scolarité ?

Au collège, l’apprentissage du calcul occupe la place primordiale, rébarbatif pour la majorité des élèves, qui n’y consacrent pas beaucoup d’énergie, et dont une majorité en fin de 3ème sont encore handicapés par leur manque d’aisance dans ce domaine. Ainsi commence le dégout pour les maths, l’inquiétude face aux mauvaises notes, le manque de confiance pour la suite des études.

2- Les maths ne sont pas vécues comme porteuses d’imagination, de curiosité, d’initiatives.

On n’a pas le temps, en classe, de développer ces aptitudes. Les cours vont à l’essentiel (faut-il rappeler les diminutions d’horaire de maths en terminale ces 50 dernières années ?).

3- Comment conduit-on les élèves à s’approprier la documentation écrite à leur disposition ?

Que ce soit le manuel de la classe, auquel ils se réfèrent rarement seuls, mais surtout d’autres ouvrages plus spécialisés, de vulgarisation scientifique, aucune structure scolaire ne permet de conduire les élèves à une certaine autonomie vis à vis de cette « veille culturelle scientifique » (sauf peut-être quelque club de maths quand il existe, dans le lycée). Alors que la recherche documentaire fait partie du cursus universitaire d’autres pays européens, anglo-saxon, elle est bien négligée en France. Cette formation est pourtant indispensable pour une formation professionnelle.

4- Quelle place pour Images des maths dans ce cadre ?

Comment ce site est-il connu des enseignants matheux ? Avez-vous des relais solides à l’A.P.M.E.P. ? J’en parle autant que je peux autour de moi et constate beaucoup d’ignorance. Je voudrais lancer des idées (utopiques, irréalisables ?...à voir). Dans une classe de lycée, sur un sujet d’Images des maths, et en relation avec son concepteur, engager quelques élèves à faire un exposé à la classe. Puis débat et approfondissement de certains points. Et pourquoi pas prolongement par une exposition dans le lycée, réalisée par la classe tout entière. Sans négliger la communication : profs de maths du secteur, A.P.M.E.P., parents, presse etc.

5- En conclusion...

Surtout, ne croyez pas que je veuille donner des leçons à qui que ce soit. Je trouve Images des maths trop bien pour ne pas prendre cette initiative très au sérieux et me passionner pour elle. Et puis me passionner pour les maths qui sont au cerveau, à la pensée, ce qu’est le sport pour le corps, un extraordinaire lieu de développement de l’effort intellectuel, avec les qualités qui lui sont liées : rigueur, clarté, organisation, mais aussi imagination, initiative, poésie. Ne souhaite-t-on pas faire de nos jeunes des êtres autonomes, bien dans leur peau, capables de jouir d’une culture étendue, loin du consumérisme mortifère que la gouvernance des financiers de tout bord veut imposer ?

A mettre en débat...

Jacqueline

Article édité par Valerio Vassallo

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Pour citer cet article :

— «Quatre remarques et une conclusion...» — Images des Mathématiques, CNRS, 2011

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  • Quatre remarques et une conclusion...

    le 16 février 2011 à 23:04, par pecheur2savon

    Bonjour,
    je suis étudiant (en thèse mais peu importe) et enseignant débutant, avec une petite expérience de l’enseignement pour le moment.

    Je suis d’accord sur les grande lignes avec ces remarques. Mais je pense de plus en plus qu’il serait bon d’accentuer « les maths par la pratique » dans leur enseignement.

    J’entends par là permettre à un public intéressé (partie des élèves) de faire beaucoup de maths avec des enseignant intéressés (qui ont donc le temps nécessaire, la formation nécessaire...). Cela demande de ne pas tenir à tout pris à ce que chacun devienne excellent dans ce domaine, mais qu’il puisse en tirer profit.

    J’ai de plus en plus de mal à entendre la vulgarisation et l’enseignement des « périmaths » (apprendre à se documenter voir enseignement de la pédagogie etc...) comme une alternative à cela. J’ai bien peur que ce ne soit qu’un leurre pour l’apprenant, certes déculpabilisant face à un certain « abscon » mais qui ne donne pas les réflexes de la pratique. En bref je pense qu’acquérir de telles compétences ne peut se faire qu’en pratiquant (des maths puisque c’est ce qui nous intéresse). Et ce sont bien ces réflexes qui rendent à l’aise dans la pratique

    Ce que je tire comme plaisir de Images des maths est de me rendre compte que le domaine est vaste (et évidement structuré, concret...ce qui en fait l’intérêt), et c’est déjà pas mal. J’y apprends évidement, mais aussi plus car des connaissance et des réflexes me le permettent.
    ( faire des exemples, essayer, se tromper, synthétiser, avoir des images mentales et en construire...) Mais je crois avoir principalement bâti ces aptitudes de la pratique, où j’ai vu des démarches payantes.

    Bien à vous

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