Revue de presse décembre 2013
Le 1er janvier 2014 Voir les commentaires (3)
Et voilà, une de plus de passée. 2013 a vu foisonner les événements mathématiques : à l’UNESCO, dans les kiosques à journaux, à la radio, … et même au cinéma. 2014 nous promet un biopic sur Alan Turing et une nouvelle moisson de médailles Fields. En attendant et en marge des grimaces PISA, on apprend qu’un diplôme universitaire de mathématiques est une assurance contre le chômage. Si ça ne donne pas des idées, on n’y comprend plus rien.
Bonne lecture et vive 2014 !
Star système
Enfin ! C’est annoncé dans Paris Match : « un film — “The Imitation Game” — retraçant sa vie va bientôt voir le jour en 2014 avec Benedict Cumberbatch et Keira Knightley » — en voici les premières photos sur Cinemovies. Mais là n’est pas le scoop. La veille de Noël, la reine d’Angleterre (le dernier chef d’Etat en poste à avoir connu et participé à la Seconde Guerre mondiale) a gracié Alan Turing. Le “10 Downing street” avait déjà demandé officiellement
pardon en 2009 mais la condamnation prononcée en 1952 n’était pas effacée. Les
médias se sont immédiatement fait l’écho de l’événement et ont rendu, en passant, un nouvel hommage appuyé au grand mathématicien. « En décryptant les codes secrets allemands, Alan Turing a contribué à la victoire
contre les nazis », écrit Le Parisien. « Certains historiens estiment que ce coup de génie a précipité la chute de Hitler, qui autrement aurait pu tenir un ou deux ans de plus », affirme Le Temps. « Le mathématicien britannique Alan Turing, qui a joué un rôle décisif pour briser les codes nazis, s’est vu accorder la grâce royale mardi à titre posthume, plus de 60 ans après sa condamnation pour homosexualité. » De son côté, le Monde Informatique rappelle qu’« il y a deux ans [1], 7 000 personnes avaient signé une e-pétition pour demander la réhabilitation du mathématicien ». « Timing parfait pour Noël, ou hommage un peu tardif ? », s’interroge Gala, qui poursuit en écrivant « Mieux vaut tard que jamais... L’homosexualité a cessé d’être illégale en Angleterre en 1967, et seules quatre grâces de ce type, le “pardon royal”, ont été accordées depuis 1945 ».
Autre star, bien vivante, Stanislas Dehaene est l’invité des médias après son grand prix Inserm 2013. Spécialiste du fonctionnement du cerveau après une formation initiale en mathématiques à l’École Normale Supérieure, c’est au Collège de France où il est professeur qu’il a reçu ce prix le 2 décembre. La cérémonie était animée par Mathieu Vidard, en présence de la ministre Geneviève Fioraso [2]. L’article du Point brosse son portrait et relate que le petit Stanislas a décidé d’être chercheur le jour où son père, lui-même chercheur en médecine, lui a dit que le terme de chercheur remplaçait celui d’inventeur, « un métier fantasmé qui [l]’obnubilait depuis toujours ». Dans un entretien au Monde, on apprend, entre autres, que le cerveau est pré-organisé pour la lecture. Un thème également abordé avec Mathieu Vidard lors de l’émission La tête au carré du 12 décembre sur
France Inter et qui a suscité un nombre impressionnant de commentaires enflammés. Il s’avère en tous cas que de plus en plus de mathématiciens travaillent dans les neurosciences cognitives. Avis aux amateurs...
Le buzz continue avec le livre de Masha Gessen Dans la tête d’un génie, biographie de la star malgré lui Grigori Perelman : Masha Gessen était l’invitée de La tête au carré sur France Inter le 9 décembre. Un auditeur fait le rapprochement avec Alexandre Grothendieck et se demande « pourquoi des éminences si remarquables en viennent un jour à cesser toute vie productive et sociale ». Pour en savoir plus sur Grothendieck, on ne peut que lui conseiller cet article.
Et puis le film documentaire Comment j’ai détesté les maths d’Olivier Peyon fait toujours parler de lui et de ses stars. Cédric Villani poursuit sa promotion, il était l’invité de 19 h 15 sur France Info. Sous le slogan « le talent mathématique n’est pas inné », il confirme qu’écrire des démonstrations n’est pas une activité naturelle. Mais il n’est pas le seul protagoniste à faire le tour des médias. On a pu écouter François Sauvageot sur RTS, le voir
sur France 2 et dans Ouest France « avec sa longue chevelure brune et sa barbe épaisse, son air de druide ou de Viking »... Sur Mediapart, Laura Tuffery se montre emballée par le film. Cependant, la blogosphère propose quelques points de vue moins consensuels. On pourra lire par exemple un billet sur Presque partout, blog de Stéphanie Messal et Florian Caullery, doctorants respectivement en anthropologie et en arithmétique, et un autre de Valérie Berthé et Aline Bonami sur
femmes & mathématiques,
qui « répond au profond étonnement de collègues enseignant en lycée devant l’absence de mathématiciennes dans le film ».
Le 10 décembre, la mathématicienne Laure Saint-Raymond et les mathématiciens Jean-François Le Gall et Cédric Villani ont été élus à l’Académie des sciences. De qui donc la presse a-t-elle parlé ? C’est à lire dans Le Figaro. On le retrouve interrogé par les élèves du lycée français de Bruxelles dans Philosophie magazine, et cité par Sonia Rykiel pour « son talent fou » dans La Voix du Nord.
Lyonnais de naissance et star des mathématiques, Jean-Pierre Bourguignon a été nommé à la tête du Conseil européen de la recherche (ERC). Le blog de Sylvestre Huet dans Libération s’en fait l’écho et rappelle que le nouveau président de l’ERC n’a jamais caché qu’il préconisait le maintien d’importants financements aux laboratoires comme structures opérationnelles de la recherche, sans pour autant se priver de recettes complémentaires.
Comment devenir star à la place des stars ? Voici ce que proposent l’homme d’affaire russe Iouri Milner et le père d’un « réseau social » en vogue, Mark Zuckerberg : rien moins qu’un prix de 3 millions de dollars. La Voix de la Russie nous informe que les premiers lauréats seront nommés en 2014. Encore quelques jours pour démontrer votre conjecture préférée !
Planète math
Comme vous le savez sans doute maintenant, l’année 2013 était consacrée aux « mathématiques de la planète terre ». Le site Techno-Science.net dresse le bilan de cette initiative, qui a « mis en lumière l’importance de la coopération multidisciplinaire internationale et encouragé les mathématiciens et les géoscientifiques à travailler ensemble pour percer les mystères de la Terre », et annonce que le programme continue en 2014 : il « conservera son nom », avec « les mêmes objectifs : déterminer les questions fondamentales de recherche concernant la planète Terre et sensibiliser le grand public ».
Peut-être inspiré par ce programme, comme nous l’apprend le Nouvel Observateur, des « mathématiciens-chercheurs de Strasbourg » ont publié un « Calendrier mathématique 2014 », et « entendent notamment dépoussiérer l’image d’une discipline souvent réputée austère, affirmant avec humour vouloir présenter les mathématiques de façon ludique et promouvoir la pensée créative ».
Selon « Ana Rechtman, mathématicienne à l’Université de Strasbourg », les math. sont « un moyen de s’entraîner et de muscler le cerveau » [3]. Un peu moins ambitieux et néanmoins plutôt original, sur le site radioactu.com, on apprend que la radio nantaise Radio Prun’ a mis en place en décembre 2013 un calendrier de l’avent mathématique, et que « chaque jour, les auditeurs et les internautes pourront se creuser les méninges sur une énigme de mathématiques ou de logique ». Pour ceux qui trouveront les réponses, « pas de chocolats à gagner mais de nombreux livres ».
Les plus jeunes ont aussi des occasions de faire chauffer leur matière grise. Le Midi libre décrit un concours de jeux mathématiques, où des élèves d’école maternelle du Gard ont réalisé « trois jeux à la fois mathématiques, sociétaux et solidaires basés sur la stratégie en collaboration destinée à résoudre ensemble un problème en unissant leurs efforts, plutôt que de se concurrencer ». De son côté, la Voix du Nord présente un rallye mathématique pour collégiens et élèves de CM2, « autour d’épreuves basées sur la logique mathématique ». À Dijon, le Bien public annonce la « Semaine des mathématiques, qui se déroulera du 17 au 22 mars 2014 ». Dans cette perspective, « cent cinquante élèves des classes de premières et terminales scientifiques » ont vu le film d’Olivier Peyon évoqué ci-dessus. Un des objectifs de la semaine sera d’« enrichir la culture mathématique du grand public en montrant leur importance à la fois pour la formation des citoyens et dans leur vie quotidienne ».
Pour ceux qui ne sont plus à l’école et souhaitent se frotter un peu aux mathématiques, il y a aussi les spectacles et les conférences. Le Journal de Saône-et-Loire nous signale le passage en Bresse de la compagnie de théâtre « L’Île Logique », dont on a déjà parlé ici et qui se propose « d’aborder les mathématiques de façon très particulière ». Ou l’art de « rire et faire rire avec une logique inébranlable ». Par ailleurs, le site Ariège News signale une conférence philosophico-mathématique et « polyphonique » sur l’infini, le 3 décembre, par Paul Cabanac et Emmanuel Jardin, « respectivement spécialistes des deux disciplines ».
Ce n’est pas un secret, les mathématiciens professionnels sont l’objet de bien des clichés. Le site Slate publie une jolie chronique sur le sujet. Lorsqu’on demande à l’auteur « Tu fais quoi dans la vie ? » dans une soirée, sa réponse « fait aussitôt retomber le soufflé » alors qu’il n’est pourtant « ni contrôleur des impôts ni croque-mort, mais simplement prof de maths ». Il se défend en montrant par l’exemple que les maths peuvent être amusantes, avec « un problème de pizza, [qui] pourrait être un problème de tarte aux poireaux ». En l’occurrence comment couper la chose en X parts égales [4]. En conclusion, il « suggère qu’on fiche la paix à cette pauvre pizza ». Un portrait plus sérieux mais néanmoins intéressant est publié par Ouest France. Il présente « Michael Döhler, lauréat du prix Bretagne jeune chercheur », qui se consacre aux vibrations émises par « les ponts, les avions, les voitures, les maisons ou encore les éoliennes », et plus précisément à l’analyse des données fournies par des « capteurs intelligents » posées sur ces structures. Signalons enfin un article du Monde, intitulé « OGM : l’étude polémique du professeur Séralini désavouée », qui se termine par une mise en cause virulente d’un mathématicien reconnu, soutien de M. Séralini. À vous de voir.
À l’école de l’OCDE
L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a rendu son rapport trisannuel sur l’éducation, le rapport PISA dont la presse s’est abondamment fait l’écho. Car au cas où cette nouvelle vous aurait échappé, « la France perd deux places » (Le Huffington Post), oui, « deux places au classement mondial » renchérit le Le Bien Public. Quant au
Nouvel Observateur, il relève que « la “performance” des élèves français en mathématiques a diminué de 16 points entre 2003 (511) et 2012 (495) » [5], avec un « creusement du fossé entre “très bons” et “très mauvais” élèves » assorti de « ce “mal français”, qui empire selon l’OCDE » et qui « réside dans la corrélation entre l’origine sociale des élèves et leurs résultats à l’école, “bien plus marquée que dans la plupart des autres pays de l’OCDE”. »
« Signe de l’impact des études PISA de l’OCDE, le monde politique a multiplié les réactions inquiètes, voire alarmistes » selon Libération. Vincent Peillon bien sûr, François Hollande, qui assure que « la politique gouvernementale contraste avec celle des dernières années », Valérie Pécresse pour qui « il […] faudrait un bac autour de six matières », Jack Lang qui propose de « [mener] une révolution urbaine ». Parmi les autres analyses parues, souvent plus en nuances, celle de la sociologue Agnès Van Zanten qui « décrit la mécanique des inégalités » dans Libération, le commentaire de Denis Kambouchner dans Le Monde « Pisa : comment faire mieux ? », et cet article de Marie Duru-Bellat dans Alternatives Economiques pour savoir « comment font les autres ? ». Ou encore, dans La Croix l’interview de Bernard Egger, le président de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public (APMEP), où l’on aborde enfin la question des mathématiques et de leur enseignement, que le rapport PISA 2012 place au centre du débat. Bernard Egger l’affirme : « Pour apprendre les maths, il faut non seulement en faire soi-même, mais aussi laisser le temps à l’erreur et au cheminement personnel, et cela le système éducatif ne le permet pas. » Autre intervention, celle de Martin Andler, président de l’association Animath dans Le Monde qui défend l’idée d’« apprendre les mathématiques autrement », et celle de Cédric Villani dans Le Figaro. Écoutons-le : « En France, il y a longtemps eu une tradition de mathématiques fort abstraites, mais à force de mouvement de balanciers, nous penchons désormais du côté concret. Un peu trop à mon goût car les mathématiques sont par définition une science abstraite. Les évolutions les plus dommageables concernent les horaires qui ont baissé, les programmes qui se sont vidés et les exigences de démonstration qui sont moins fortes. Pourtant, l’objectif premier de cet enseignement est d’apprendre à raisonner, pas de calculer ou de faire de la géométrie… »
Le concret, l’abstrait… voilà qui fait débat dans l’appréhension et l’apprentissage des mathématiques. L’avant-propos du rapport PISA est explicite : « Doter les citoyens des compétences dont ils ont besoin pour exploiter tout leur potentiel, prendre part à une économie mondiale de plus en plus interconnectée et, en fin de compte, transformer un emploi meilleur en une vie meilleure est au cœur des préoccupations des responsables politiques dans le monde entier », et ce sont ces compétences-là que le test mathématique PISA doit permettre d’évaluer. À n’en pas douter, on va pencher « du côté concret »… On pourra en juger soi-même en passant toute l’épreuve, ou bien quelques morceaux choisis dans Slate et Le Figaro.
Alors, cette épreuve de « mathématiques », ces problèmes de « sauce vinaigrette », d’« énergie éolienne », de « location de DVD », de « construction de garage », de « clé USB », qu’en penser ? Il y a fort à parier qu’à la longue on finira par se lasser des mises en situation artificielles qui imprègnent chacun des exercices du test PISA (au point que l’on se demande honnêtement dans quelle mesure le facteur « ennui » a pu altérer les résultats de ces épreuves en temps limité). Mais si PISA a réussi à ne pas vous dégoûter des mathématiques, alors peut-être qu’un brillant avenir s’offre à vous ! « Les mathématiciens sont les rois », dixit Le Monde. Les mathématiciens diplômés de l’université sont en effet les « rois » de l’embauche, d’après la « quatrième enquête annuelle sur l’insertion des étudiants diplômés de l’université en 2010 », « avec un taux d’emploi de 98 % et une rémunération brute frôlant les 33 800 euros ». Un article du Monde qui débute avec ce cri, que, très franchement nous aimerions entendre plus souvent : « L’université n’est pas une usine à chômeurs ! »
Parutions
Le dilemme du prisonnier et l’illusion de l’extorsion :
Pour commencer la nouvelle année la chronique mensuelle de Jean-Paul Delahaye revisite « un jeu qui aide à comprendre diverses situations sociales et stratégiques ». L’auteur s’intéresse en particulier à l’article paru en 2012 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences qui « a mis en évidence une famille de stratégies passées inaperçues. Les chercheurs [6] démontraient mathématiquement certaines propriétés étonnantes de leurs « ZD-stratégies ». Celles-ci semblent capables d’imposer leur loi au jeu du dilemme itéré du prisonnier en pratiquant une forme d’extorsion. Cela étonna les spécialistes qui pensaient qu’aucune stratégie n’était « absolument » meilleure ».
Ce que savaient les civilisations disparues est le sujet du hors-série 177 de Sciences et Avenir sorti courant décembre. Trois pages consacrées aux racines des mathématiques nous rappellent, dans un bref survol, que l’histoire des mathématiques se mêle intimement à l’histoire des hommes.
Veillées et révélations
C’en est fini de Noël. Il est donc trop tard pour vous apprendre à choisir votre sapin grâce à TV5 ou à Tahiti infos (y a-t-il beaucoup de sapins à Tahiti ?) ; ou pour vous proposer d’offrir ces Rubik’s cubes mathématiques repérés par Gizmodo ; ou pour apprendre comment battre votre neveu à la veillée à coup sûr à Puissance 4 grâce à la stratégie gagnante « enfin révélée » par Pure fans ; dommage car vous auriez pu essayer de rééquilibrer le jeu grâce à cette vidéo très intéressante repérée par le coyote. La palme de la révélation de cette fin d’année revient tout de même à Rue 89 pour un secret bien gardé : le code de lancement des missiles nucléaires américains — faites vos pronostics avant de le découvrir ! Voici un thème de débat : pour ou contre les messages subliminaux mathématiques de Stromae ? Entre le titre de son dernier album — Racine carrée — et le message secret de ses tenues dévoilé par Le Vif, il y a matière à occuper une veillée. Sinon, choisissez votre préféré parmi les « films qui donnent envie de faire des maths » dans le classement de melty Campus. Peut-on mettre dans cette catégorie la vidéo repérée par le coyote, qui reprend un article de Futura sciences et montre d’étonnants cercles de glace formés dans un méandre de rivière ?
Notes
[2] qui présente Stanislas Dehaene à partir de la 49e minute
[3] Les lecteurs d’Images des mathématiques pourront en bénéficier puisqu’Ana Rechtman proposera défi par semaine, dont la solution apparaîtra la semaine suivante.
[4] Pas si simple. Deux chercheurs américains, Rick Mabry et Paul Deiermann, ont planché onze ans sur le problème du partage équitable d’une pizza !
[5] Que représentent ces 16 points direz-vous ?
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Pour citer cet article :
L’équipe Actualités — «Revue de presse décembre 2013» — Images des Mathématiques, CNRS, 2014
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