Revue de presse juin 2020
Le 1er juillet 2020 Voir les commentaires (2)
« La science doit faire partie de notre culture générale », proclame Jamy Gourmaud dans Le Monde. « Avec le coronavirus, c’est comme si d’un seul coup, on comprenait que pour appréhender le monde qui nous entoure, on a besoin des sciences. » On ne saurait mieux dire ! Profitons donc de la moisson mensuelle de mathématiques sérieuses ou divertissantes avec de belles collaborations et des applications inattendues. N’oublions pas pour autant les conséquences de la pandémie, à cause de laquelle enseignements et activités de diffusions peinent à quitter le monde virtuel et les revues de médiation scientifique connaissent de graves difficultés.
Vie de la recherche
C’est une histoire bien plus récente que The Conversation relate (l’histoire est aussi lisible en français sur Fredzone.org). Christopher Havens, un prisonnier de droit commun qui purge une peine de 25 ans, s’est découvert une passion pour les mathématiques alors qu’il était en cellule d’isolement et il a mis à profit le temps dont il disposait pour s’y concentrer pleinement dix heures par jour.
- Lettre de Christopher Havens
- Lettre de demande d’aide de Christopher Havens pour s’abonnes à la revue Annals of Mathematics.
Sans internet, ni professeur, ni livres, l’apprentissage des mathématiques et en particulier de la théorie des nombres est bien difficile. En cherchant de l’aide à l’extérieur et le moyen d’obtenir un abonnement à la prestigieuse revue de recherche Annals of Mathematics, il a pu se former, convaincre de ses compétences et même devenir l’auteur d’un article publié au début de l’année dans une revue spécialisée. Il s’agit de fractions continues et l’article est disponible sur le site de la maison de publication.
- Le pont des mathématiques à Cambridge.
- We build too many walls and not enough bridges. Isaac Newton
Le mouvement antiracisme qui a suivi la mort de George Floyd a aussi reçu son soutien du monde scientifique (en particulier anglophone) : comme le relate Le Figaro, la revue Nature n’a mis aucun article en ligne le mercredi 10 juin. Le soutien scientifique au mouvement #BlackLivesMatter s’est rassemblé derrière le mot clé #ShutDownStem. Par exemple, le site de l’American Mathematical Society, la base de données bibliographiques Mathscinet ou le dépôt de prépublications arXiv avaient baissé le rideau ce même jour.
Dans une traduction d’un article de Quanta Magazine évoqué le mois dernier, Pour la Science explique comment le programme de Langlands, qui cherche à établir un pont entre deux domaines a priori éloignés, se construit petit à petit en partant de la preuve du fameux dernier théorème de Fermat par Andew Wiles. L’article donne une bonne illustration des interactions entre chercheurs de pays différents et des collaborations qui, dans les bons cas, en découlent.
On voit dans Le Monde que la justice turque se montre moins collaborative à l’égard de Tuna Altinel, mathématicien turc qui travaille à l’université Lyon 1, privé de son passeport dans l’attente d’un jugement en appel interjeté par le procureur après son acquittement. La Conférence des présidents d’université s’indigne de cette « situation inacceptable ».
Applications
Dans le dernier billet des Miscellanées scientifiques de Marc Tertre, il est question du lien entre mathématiques et musique.
Comment faire pour construire un instrument qui sonne juste ? Cette question est aussi soulevée dans un article de Nalini Anantharaman dans L’Humanité Dimanche, où elle nous montre comment cette question concrète l’amène à se poser des questions abstraites : « l’objet de recherche est cette équation, et, selon notre style, les aspects pratiques peuvent rester très présents, ou au contraire passer à l’arrière-plan. Je me range dans cette seconde catégorie. Même si l’origine concrète de l’équation joue un rôle important dans mes motivations, au quotidien, les questions géométriques et analytiques abstraites prennent complètement le dessus. »
On trouve aussi ce mois-ci des exemples d’applications des maths qui semblent relever de la première catégorie : En Contact est allé interviewer Richard Charles Larson, dit Dr Queue, qui mêle mathématiques et psychologie au MIT et a développé la théorie des files d’attente ; le blog Fredzone a repéré une étude prometteuse de mathématiciens de l’ETH de Zurich proposant un modèle pour expliquer comment des naufragés dérivent, étude qui a été testée par des ingénieurs du MIT ; et le site d’informations The Conversation nous apprend que l’usage des maths pourrait « servir au développement de traitements pour les troubles neurologiques tels que la sclérose en plaques, le Parkinson, la schizophrénie et la dépression », via l’étude des rythmes cérébraux.
On trouve aussi ce mois-ci un petit coup de gueule à la Didier Raoult dans La Tribune, où un économiste chroniqueur se plaint que « [Les économistes] pondent des théories complexes souvent récompensées par des Nobel, et assènent qu’il est légitime que la “science économique” soit lourdement chargée de mathématiques. » Pour se rassurer, on peut alors conseiller la lecture du dernier livre d’Abhijit Banerjee et Esther Duflo, prix Nobel 2019, où il y est plutôt question d’expériences que de modèles mathématiques.
Intelligence artificielle
- Robot de la série Westworld qui aborde le thème de l’IA
L’intelligence artificielle s’impose dans le paysage, avec l’ouverture d’un DU Intelligence artificielle santé par l’université de Dijon, mobilisant les acteurs de nombreux domaines : « informatique et sciences des données, robotique, réalité virtuelle, IA appliquée en oncologie, neurologie, rééducation, éthique réglementation, marketing de l’IA, Drug design ». Un groupe d’universités canadiennes, françaises, britanniques, indienne et japonaise a saisi l’opportunité et s’est penché sur les questions d’innovation numérique et d’intelligence artificielle.
Pour les néophytes, Science & Vie propose un article schématique pour comprendre le b.a.-ba des réseaux de neurones.
Enfin, en ce mois d’actions et de rassemblements contre les discriminations (comme Shut Down Stem ou la Pride), et toujours dans le sillon de l’actualité pandémique, le Défenseur des droits et la CNIL ont rédigé un rapport fin mai intitulé « Algorithmes : prévenir l’automatisation des discriminations ». Ils alertent sur l’importance de se saisir de ces problématiques avant qu’il ne soit trop tard. « Dans la crise sanitaire inédite que le monde traverse, l’usage des outils numériques a connu une accélération et une diversification sans précédent en suscitant des débats majeurs », écrivent-ils en préambule. Espérons qu’ils aient raison sur ce point et que ces questions soulèvent bien des débats sérieux.
Modélisation de l’épidémie à coronavirus
« La Méthode scientifique » sur France Culture explique comment sont construits les « top modèles » en épidémiologie, ces « miroirs simplifiés de la réalité ». Les invités commencent par en délimiter le rôle : ils doivent servir plus à « dessiner des options » qu’à faire des prédictions précises, lesquelles ne sont pas très fiables au-delà de quelques jours. Il faut distinguer deux types de modèles. D’un côté, les modèles statistiques : par exemple, il s’agit d’estimer la surmortalité due au coronavirus ou, nous dit RFI, comme le fait Jonathan Mboyo Esole en République démocratique du Congo avec le site Covid-19 RDC, tenter d’obtenir des statistiques fiables en confrontant les sources gouvernementales et les chiffres de l’OMS. De l’autre, la modélisation mathématique tâche de reproduire les mécanismes de la diffusion à partir d’hypothèses fortes. Là, les modèles dominants sont les modèles compartimentaux (SIR, SEIRS...) maintes fois évoqués dans ces colonnes ces derniers mois.
Bien loin des modèles compartimentaux, un billet du blog « binaire » du Monde exploite une analogie entre la pandémie de COVID-19 et les algorithmes dits épidémiques, largement exploités en informatique distribuée, dans laquelle les calculs ou les données sont répartis sur un grand nombre de postes. Cela apporte « des modélisations pour prédire où nous en serons, quand, des stratégies pour éviter la dissémination, cibler les bons nœuds (personne à confiner), les bons endroits du graphes (les régions), etc. »
Polémiques
L’émission de « La Méthode scientifique » éclaire le débat tenu fin mai sur les prévisions de Neil Ferguson, à qui l’on « reproche [...] d’avoir conduit de nombreux pays au confinement sur la base d’un modèle mathématique inexact. » Les experts interrogés par Libération donnent une réponse nuancée.
L’autre polémique majeure concerne l’hydroxychloroquine, sur laquelle pleuvent les critiques. D’un côté, une étude publiée dans la revue médicale The Lancet et « qui a conduit l’OMS à suspendre temporairement un essai clinique, et la France à mettre fin à l’utilisation à l’hôpital de cette molécule contre le Covid-19 » a été retirée, indique Le Monde après avoir annoncé la publication d’une mise en garde la veille. France TV Info et Le Point s’en font l’écho aussi.
L’hydroxychloroquine n’est pas absoute pour autant, vu qu’un essai clinique de grande ampleur appelé “Recovery” conclut qu’elle n’a « aucun effet bénéfique » d’après Le Monde, que « ça ne marche pas » d’après Libération, elle est « inutile » d’après Le Figaro.
On devrait être du côté des modèles statistiques, mais une spécialiste regrette dans une tribune du Monde que « la science statistique [soit] paradoxalement la grande absente des débats sur l’épidémie ». En témoignent certaines interventions de Didier Raoult, qui s’affranchit des règles statistiques des essais thérapeutiques et va jusqu’à proclamer que « plus l’échantillon d’un essai clinique est faible, plus c’est significatif. » Libération le cite et le réfute. Il balaye par ailleurs aussi les modélisations, d’après Le Figaro : « Tous les gens qui font des modèles prédictifs sur une maladie qu’on ne connaît pas sont des fous. C’est une croyance aux mathématiques qui finit par être de la religion. »
À l’honneur
- La princesse des Asturies
La Princesse des Asturies est la fille de la reine et du roi d’Espagne. Une fondation porte son nom et remet chaque année des prix dans plusieurs catégories. Ce prix est la plus haute distinction espagnole. Cette année, une mathématicienne et trois mathématiciens ont été récompensés : Emmanuel Candès, Ingrid Daubechies, Yves Meyer et Terence Tao. C’est la première fois que le prix pour la recherche scientifique et technique est attribué pour des travaux en mathématiques.
Histoire
La RTBF a interviewé une ancienne étudiante du chanoine Lemaître, inventeur de la théorie du Big Bang. Si on en croit la presque centenaire, son côté professeur Tournesol était pittoresque et ses enseignements, bien qu’appréciés de ses étudiants, ne semblaient pas parole d’évangile.
Toujours dans l’histoire moderne, Contrepoints revient sur le livre Gödel, Escher, Bach : Les Brins d’une guirlande éternelle de Douglas Hofstadter, qui demandait en 1979 si « une intelligence artificielle peut devenir consciente ». Si la prise de conscience semble possible du point de vue théorique de Hofstadter, elle serait encore hors de portée des moyens de calcul. Force est de constater que le propos n’est pas d’une limpidité extrême. On préférera peut-être une recension d’un autre livre plus récent de Hafstadter par Martin Gardner dans les Notices of the AMS (en).
Le site en ligne Histoire pour tous propose une courte biographie de René Descartes. Le texte étant court, on n’y apprendra rien de nouveau mais l’essentiel est dit. Son contemporain Pierre Fermat fait lui l’objet d’un article assez documenté du Journal du Gers. Dans ce cinquième numéro d’une série déjà évoquée dans cette colonne, l’auteur s’intéresse à l’origine de la particule « de » chez Pierre Fermat ou de Fermat. D’origine bourgeoise et marchande, le génial arithméticien a obtenu ses titres de noblesse en devenant juriste, mais il a toujours signé ses écrits par « Fermat ». Il semble que ce soit son fils Samuel qui ait usé de la particule. Ainsi, même sans connaître les règles de l’onomastique, on ne doit donc pas parler du « théorème de de Fermat ».
Enseignement
On aurait pu et voulu croire qu’il s’agissait d’une initiative, certes malheureuse, mais isolée. Hélas, l’injonction adressée par l’inspecteur d’Académie de l’Ariège à ses inspecteurs et chefs d’établissement afin que ceux-ci mesurent l’ardeur au travail de chaque enseignant pendant le confinement (voir notre revue de presse de mai) a fait des émules, et au plus haut niveau.
Plusieurs académies ont en effet institué des « Open badges pour l’agilité pédagogique / Covid-19 », provoquant évidemment un concert de protestations de la part des enseignants, furieux d’être pris pour des gamins et pour des produits marketing. Reprenant une information de France Info, Valeurs actuelles nous dit que cette initiative ridicule a été prise entre autres à Nice, Poitiers et Montpellier, mais le site de l’académie de Nice n’en souffle pas mot. Même mutisme sur celui de Poitiers, mais Sud-Ouest relaye un message vidéo de la rectrice de l’académie, Bénédicte Robert, qui se charge de la promotion du dispositif, puis l’article fait part des nombreuses réactions très hostiles. À Montpellier, il faut soigneusement fouiller le site de l’académie pour trouver la page qui parle de ces badges agilité. Et c’est la Délégation académique au numérique éducatif (DANE) qui en vante les mérites sur Twitter. L’opération open badges fait l’objet d’une animation décrite sur le site CANOPÉ (sans indication de date).
Dans un blog du Huffington Post, un professeur se livre à un très sévère réquisitoire contre cette « infantilisation des enseignants ». Il va sans doute trop loin en s’avançant sur un terrain où on rechigne à le suivre, quand il dénonce le fait que les plateformes utilisées pour les open badges « sont pour l’une finlandaise, pour l’autre américaine » et ajoute : « Même dans le pédagogisme la délocalisation est de rigueur. » L’une de ces plateformes est Open Badge Factory, développée depuis plusieurs années par la fondation Mozilla. On consultera avec intérêt la page des tarifs. Enfin, Le Café pédagogique n’épargne pas non plus ce système d’open badges, estimant « qu’il s’agit bien d’un outil d’évaluation des personnels et non “d’une reconnaissance entre pairs et d’une valorisation des compétences informelles” comme certains ont voulu le présenter. »
On ne sait pas si les open badges sont pratiqués au Canada, mais le Journal du Québec s’est fait une spécialité de repérer les « super profs » et les « perles rares de la pandémie », comme Josée Martin.
Confinement ou pas, la quête éternelle d’activités ludiques emmenant triomphalement tout un chacun et toute une chacune vers les plus merveilleuses mathématiques ne connaît point de trêve. La Dépêche a pu le vérifier dans une école maternelle de Castres (Tarn).
Confinés, déconfinés, à distance, en classe...
Une professeure des écoles, Delphine Lebreton, nous livre sur France Culture un témoignage très intéressant sur son activité, particulièrement intense, pendant le confinement. Elle nous fait part de ses réflexions sur « la continuité pédagogique à l’épreuve du temps ». Dans la même série d’émissions, les limites et la lenteur du déconfinement sont évoquées par une mère d’élève membre de la FCPE, qui parle des « désillusions du déconfinement » : aucun allègement du protocole sanitaire, trop peu d’élèves accueillis, élèves et parents démunis, particulièrement en Île-de-France. Pour tenter de pallier ces inconvénients, le ministère a mis en place dans les écoles un système poétiquement nommé 2S2C (sport, santé, culture, civisme : cette obsession des sigles et acronymes est vraiment insupportable !). Il s’agit d’accueillir autant que faire se peut les élèves dont ce n’est pas le tour d’aller en classe. La tâche est confiée à des animateurs. France Info a observé la mise en pratique de ce dispositif dans une école de Montrouge (Hauts-de-Seine) où les enfants se voient proposer agriculture, astronomie, cuisine et sport. Le reportage précise que le financement est assuré par les communes, lesquelles seront ensuite remboursées par l’État, et que ce système n’a pas vocation à être pérennisé.
Les écoles ont rouvert le 2 juin, et la circulaire de réouverture est parue... le 4. Ses prescriptions sont rapportées par Le Café pédagogique. À côté des contraintes sanitaires et de leurs conséquences sur la limitation du nombre d’élèves, leur roulement, etc., on relève, côté pédagogie, l’injonction de se concentrer sur les maths et le français.
« L’école ne serait-elle qu’une simple garderie ? » C’est la question que pose un professeur de mathématiques de Vienne (Isère), interrogé par France 3 Auvergne Rhône-Alpes. Il explique pourquoi il n’a guère été convaincu par les annonces du président de la République concernant le retour à la normale dans les établissements scolaires à partir du 22 juin.
Dans Le Télégramme, on peut lire : « À l’école publique de Rostrenen, en raison de la crise sanitaire, la “mathémagie” a avantageusement remplacé les classes de découverte qui ont dû être annulées. » On peut se demander si l’adverbe « avantageusement » était vraiment opportun et s’il n’aurait pas été avantageusement remplacé par « opportunément » ou « utilement ». Car si l’on peut reconnaître des vertus magiques à la mathémagie, il ne faudrait pas pour autant laisser penser que les classes de découverte sont quantité négligeable ! Cela étant, il est incontestable que les enseignants interrogés par Le Télégramme ont fait œuvre utile en faisant converger développement artistique et raisonnement mathématique.
Studyrama consacre un article au programme de l’enseignement commun de mathématiques de la classe de seconde, déjà en vigueur depuis deux ans. On n’y trouve plutôt des banalités (« il faut malgré tout faire preuve de régularité dans le travail. Mieux vaut donc réviser 10 min chaque soir plutôt que 2 heures le week-end ») et assez peu d’indications précises et vraiment utiles sur le contenu mathématique. L’auteure se contente d’énumérer les cinq parties du programme sans aucun commentaire, ajoutant immédiatement après : « Plus que le programme en lui-même, les tout jeunes lycéens devront s’approprier de nouveaux usages inhérents au lycée. » Elle termine par ce sage conseil : « Les élèves souhaitant approfondir leur apprentissage peuvent envisager l’enseignement de spécialité Mathématiques en première. »
La prise en compte du seul contrôle continu pour l’attribution des notes au bac ne va pas sans soulever des interrogations. La suspicion de « petits arrangements avec l’éthique » ici ou là est prompte à se faire jour. Le Café pédagogique évoque quelques aspects de ce problème. Le Monde aborde lui aussi cette question, sous le titre : « Baccalauréat “option Covid” : la “fabrique des notes” en question. »
La situation dans les lycées professionnels est l’objet d’une attention particulière. Le taux de décrochage au cours du confinement y a été nettement plus élevé qu’ailleurs (de l’ordre de 20%, alors que la moyenne nationale est de 4%). Pour beaucoup d’élèves de la filière, l’obtention d’un diplôme (CAP, bac pro) est conditionnée par le passage d’une certification professionnelle ou d’un permis. Or toutes ces activités ont été annulées pendant le confinement, et pour les élèves concernés, le retour au lycée s’est fait sans difficulté. L’article du Monde (accès restreint) consacré à ce sujet décrit les trajectoires de certains élèves au cours de cette période.
Pour lutter de façon générale contre le décrochage scolaire, plusieurs initiatives sont prises un peu partout pour offrir pendant l’été un soutien à distance, prolongeant ce qui a été fait pendant le confinement. C’est le cas notamment à Saint-Étienne, où France 3 Auvergne Rhône-Alpes a enquêté.
Parmi les activités en ligne qui ont été proposées pendant le confinement et qui pourraient être utilement reprises dans les semaines qui viennent, on peut citer Opération Maths (du CP au CM2). Ce site, dont les auteurs sont connus et appréciés dans la communauté de l’enseignement des mathématiques, a été mis à l’honneur par Le Café pédagogique, mais cela a beaucoup agacé un internaute qui peste contre la « continuité pédagogique » et affirme haut et fort que « les parents n’ont pas à faire travailler leurs enfants », que l’enseignement doit rester le domaine des enseignants et que ceux-ci recommenceront à faire leur métier « dès que la situation sera redevenue normale ».
L’Étudiant a eu l’idée de donner la parole à des « collégiens à qui l’école à distance réussit ». Certains ont ainsi repris confiance en eux et amélioré leurs résultats.
Post-bac : fin de l’année...
Libération s’est intéressé aux conséquences de la crise sanitaire pour les candidats aux divers concours. Sous le titre « Concours du supérieur : les nerfs à rude épreuve » (accès restreint), un article explique comment « la paralysie causée par l’épidémie de Covid-19 a profondément perturbé la situation de milliers de candidats ». Parallèlement, le journal publie une interview du sociologue Nicolas Charles, qui explique que « la suppression des oraux ne changera pas vraiment la donne pour les candidats retenus ». Il remarque aussi que, « en France, on pense que le concours crée une égalité parfaite » et s’inscrit en faux contre cette opinion.
Toujours à propos des concours, Le Figaro Étudiant propose une vidéo où un professeur prodigue des conseils aux candidats aux concours des écoles d’ingénieurs sur le thème : « comment réussir les épreuves de mathématiques ? ».
Nous évoquions le mois dernier le conflit qui opposait l’administration de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne à certains de ses enseignants à propos de la décision de valider l’année universitaire de tous les étudiants avec une note de 10 sur 20. Opposés à cette mesure, treize enseignants avaient saisi sans succès le tribunal administratif (voir aussi Le Parisien). Mais, nous dit L’Étudiant, le recteur de Paris, qui partageait le point de vue des contestataires, a à son tour saisi le tribunal, qui a cette fois donné tort à l’université et lui a demandé d’annuler une mesure qui « instaure un régime général de dispenses, sans appréciation des résultats des élèves, et méconnaît le principe de l’obligation d’un contrôle des connaissances et des aptitudes ».
Il aurait été bien étonnant que les épreuves « en distanciel » (pour reprendre l’effroyable jargon qui envahit de plus en plus tous les sites éducatifs) ne soient pas perturbées ici ou là par des incidents techniques affectant les réseaux informatiques. Cela s’est notamment produit à l’université du Mans, ce dont Ouest-France se fait l’écho. Trois ou quatre centaines d’étudiants de première année de droit ont ainsi vu une de leurs épreuves bloquée pendant une heure et demie. Sans hésiter, l’université a résolu le problème... en rendant l’épreuve facultative !
... et année qui commence bientôt
À présent, ce sont cependant les préoccupations concernant la prochaine rentrée qui prédominent. La ministre, Frédérique Vidal, avait annoncé début mai que le principe des cours à distance resterait la règle générale (Le Figaro). Or un grand nombre d’universitaires refusent de s’accommoder de cette solution. Peu convaincus par l’expérience qu’ils viennent de vivre, ils soupçonnent parfois les gestionnaires de vouloir profiter de la situation pour faire grâce à une institutionnalisation des cours en ligne de sérieuses économies de ressources humaines. Une tribune du Monde (accès restreint) « signée par plus de 700 universitaires » appelle ainsi à une réouverture rapide des universités (et en particulier des bibliothèques, outil de travail crucial) à tous les usagers, et se demande si l’université sera « la seule des structures publiques en France à rester en grande partie fermée, notamment aux étudiantes et aux étudiants » et si elle sera « le seul établissement mis en sommeil, sans que cela ne heurte ni la société ni l’État ». C’est également dans une tribune du Monde (accès restreint) que Sylvie Bauer, présidente de la commission permanente du Conseil national des universités, demande à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche « le retour du présentiel à la rentrée de septembre ». Sylvie Bauer l’affirme, « imaginer une université à distance, c’est renoncer à sa fonction sociale ».
Dès la mi-mai, Les Échos annonçaient : « universités et grandes écoles misent sur une rentrée de septembre “hybride” ». L’article précisait que la présence physique d’étudiants était envisagée, mais seulement « par roulement », le remplissage des amphis étant inenvisageable. Le dispositif serait donc complété par de l’enseignement à distance, auquel des moyens spécifiques seraient affectés (notamment le recrutement d’« ingénieurs pédagogiques »). Mais le temps passant, « la préparation de la rentrée vire au casse-tête », comme le dit Le Monde (accès restreint. L’article nous apprend que « la communication de la ministre de l’enseignement supérieur a déjà subi quelques soubresauts » puisque, après ses déclarations de mai annonçant des cours à distance généralisés, elle a évoqué le 2 juin dans un communiqué une reprise des cours « de manière régulière au sein des campus à la rentrée », avant de faire encore machine arrière dès le lendemain, en insistant sur la nécessité de prévoir la rentrée « dans le respect des consignes sanitaires actuelles ».
Pour sa part, Libération, dans sa rubrique Check News, explique « quelles seront les règles de distanciation physique dans les universités à la rentrée » en détaillant une circulaire envoyée le 11 juin par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation aux présidents et directeurs d’établissements. Elle récapitule les différentes règles qui devront être appliquées à la rentrée. Le Figaro s’est lui aussi intéressé aux conditions de la rentrée, tant à l’école qu’à l’université. The Conversation décrit les différentes mesures prises dans les universités à travers le monde pour faire face à la crise sanitaire, telles qu’elles ressortent d’un suivi mené au jour le jour par l’UNESCO. Deux conclusions se dégagent : d’une part une certaine uniformité dans les actions mises en œuvre (fermeture des campus, enseignement à distance...) ; d’autre part la brutalité de la rupture pédagogique et la diversité des réactions qu’elle a suscitées.
Prérecrutement des enseignants
Réclamé inlassablement depuis de longues années, un dispositif de prérecrutement d’enseignants analogue à ce qu’étaient les IPES il y a longtemps n’a jamais pu être obtenu. Depuis 2012, de pâles mesures d’encouragement à exercer le métier, sous la forme de stages de préprofessionnalistion rémunérés en cours d’études, ont été mises en place, dans des conditions jugées peu favorables, et sans réelle volonté d’organiser sérieusement le système (information des étudiants à peu près inexistante, étanchéité entre les diverses administrations concernées, etc.).
Il semblerait qu’il y ait maintenant une volonté du ministère d’aller de l’avant. Si les choses sont encore loin d’être satisfaisantes, on ne peut nier un petit progrès. Les médias sont hélas totalement silencieux sur ce sujet. Il faut se contenter de la présentation faite sur le site du ministère et de cet organigramme (flowchart) présenté d’une façon assez originale et attractive qui tranche avec les documents austères dont l’administration est coutumière. Il faut espérer que ce système de préprofessionnalisation recevra l’impulsion décisive dont il a besoin, et que tous les acteurs de la communauté éducative auront la parole pour le faire évoluer dans le bon sens, ce qui est encore loin d’être le cas.
Ailleurs dans le monde
Vu sur le site Urban Fusion : il existe en Angleterre des « écoles forestières » où les élèves suivent la plupart des cours en plein air, été comme hiver. Le responsable de « la chaîne d’éducation en plein air de Londres » estime que « l’apprentissage en plein air devrait être utilisé pour rouvrir complètement les écoles en toute sécurité ».
La Croix nous parle de « l’université virtuelle du Sénégal », créée en 2013. Première université d’Afrique de l’Ouest dédiée à l’enseignement numérique à distance, elle représente un « outil d’amélioration de l’éducation ». Mais tout le monde n’est pas de cet avis au Sénégal, et le site HomeView Sénégal cite un professeur de mathématiques qui estime que le contact direct est irremplaçable pour la transmission du savoir et que « l’interaction entre l’élève et l’enseignant serait impossible avec le système télé-enseignement ».
Annonce publiée sur le site de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) : Le collège doctoral régional « Mathématiques, Informatique, Biosciences et Géosciences de l’environnement », mis en œuvre par l’AUF, l’ambassade de France au Burundi, au Cameroun, au Congo et en République démocratique du Congo à travers leur Service de coopération et d’action culturelle (SCAC), et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), lance un appel à candidatures pour recruter une deuxième cohorte de doctorants qui bénéficieront d’un accompagnement sur une période de 3 ans. Date limite de dépôt des candidatures : 30 juillet 2020.
Plusieurs universités africaines ont mis en place des systèmes d’enseignement à distance (par radio, télévision ou internet) pendant la pandémie, comme celle de Fès au Maroc (MAPExpress) ou celle de Lomé au Togo(L.frii).
Enfin, selon un article de L’Express de Toronto, « la pandémie risque de nuire à la francophonie des universités ».
Diffusion
Actions « démathérialisées »
On trouve encore beaucoup d’actions de diffusion en ligne en ce mois de juin. Le musée des Arts et Métiers nous propose d’explorer ses collections grâce à un jeu de piste “Lost in inventions” : en résolvant quelques énigmes, on se fait guider dans cette visite virtuelle. Le Café Pédagogique nous informe que la Cité des Sciences, par l’intermédiaire de son nouveau magazine Le Blob, diffuse les vidéos de Science étonnante sous la forme d’une série du Blob. On trouvera aussi, cette fois directement sur le site de la Cité, l’exposition « Comment mesurer le monde ? » Le site propose à lire, à voir et à écouter. Le Centre Sciences d’Orléans renouvelle son offre virtuelle et met à jour ses ressources.
Le Café Pédagogique nous invite à visiter la nouvelle publication en ligne de Serge Petit et Annie Camenisch sur leur blog Les NumeRas, où ils présentent leur méthode pour comprendre un texte, un calcul ou un concept pour les élèves de CP ou de CE. On complètera cette visite aux NumeRas par un petit tour vers le site d’Azraelle au CE2 qui vous proposera de travailler les principales notions de géométrie à travers des découvertes d’artistes contemporains – ou pas.
Enfin, l’association Animath continue ses activités de démathérialisation avec un développement exponentiel. À quand le pic ? Espérons que ces actions ne disparaîtront pas comme un certain virus dont il est encore abondamment question par ailleurs. Animath est par ailleurs partenaire de la nouvelle plateforme Sciences en Live qui permet des échanges entre scientifiques et grand public.
Pour finir ces activités démathérialisées, le congrès MATh.en.JEANS est bientôt chez vous ! Vous pourrez le suivre du 6 juin au 27 juin 2020, tous les samedis et mercredis, sur la chaîne Youtube et assister ainsi à la présentation des travaux des élèves : exposé en direct, manipulations, jeux, etc.
Un peu de chair et d’os
Les actions mathérialisées reprennent par ailleurs, comme à Tours, Blois et d’autres villes et villages alentours avec l’édition 2020 de « La Nuit des Maths ». Les contraintes sanitaires vous obligeront néanmoins à réserver votre place !
Pour finir, nous vous invitons à lire le Scientific American (ou sa traduction sur Breaking News) un article sur Diana Davis, qui travaille sur les billards pentagonaux avec le Français Samuel Lelièvre et a décidé de diffuser leurs résultats sous la forme de bijoux ! Vous pourrez ainsi arborer des boucles d’oreilles ou des pendentifs en bois avec des trajectoires périodiques du dernier chic.
Parutions
Les dernières rubriques « Parutions » mentionnaient les difficultés rencontrées par la presse scientifique, des perspectives incertaines pour plusieurs titres, des inquiétudes pour l’avenir qui émergeaient d’un peu partout. Il était encore trop tôt pour « sonner l’alerte » car les décisions finales étaient encore en suspens, un (mince) espoir subsistait. Avec le déconfinement les choses se sont précipitées.
Fusion de Sciences et Avenir et La Recherche
Comme signalé plus haut, Claude Perdriel, qui est propriétaire, entre autres, de Sciences et Avenir, a confirmé sa décision prise fin mai de fusionner La Recherche et Sciences et Avenir. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe.
Une pétition, rapidement relayée par les réseaux sociaux, a été lancée et signée par plus de 5000 personnes. Y figurent les signatures de sommités de la science, de chercheurs mais aussi de lecteurs inquiets de voir l’éventail déjà restreint de ce type de revues diminuer encore.
Helmut Wiesemeyer, radioastronome à l’Institut Max-Planck de Bonn, a immédiatement apporté son soutien à la rédaction : « C’est une erreur profonde de croire que plus l’offre se restreint et plus les gens se focalisent sur le titre restant. Au contraire, plus il y a de titres et plus cela crée de l’appétit pour le sujet. »
La réponse de Claude Perdriel le 22 juin aux signataires est sans équivoque. Il reste persuadé que c’est la seule issue aux difficultés que rencontre son groupe de presse actuellement. CB News a diffusé un communiqué de l’AFP qui regrette que le domaine scientifique serve de variable d’ajustement. « Cette dissolution nous apparaît donc comme le plus court chemin vers la disparition, à terme, du magazine La Recherche, alerte la rédaction. » Télé Obs relate « le combat de la rédaction et les réactions des chercheurs ». Affaire à suivre, si mal engagée soit-elle !
« La Méthode scientifique » sur France Culture porte sur la « presse scientifique sous pression ». L’émission fait l’état des lieux de la presse scientifique « tout public » en France et rappelle son histoire : à quand remonte son essor, quelle place elle a dans les médias aujourd’hui, quel est son avenir. Un panel d’invités de qualité nous apprend en particulier que l’annonce de la fusion La Recherche-Sciences et Avenir « arrive moins de deux ans après le rachat de Science et Vie par le groupe Reworld, rachat qui conduit au départ de deux tiers des employés du magazine et qui avait lui aussi créé une vague de mécontentement dans le milieu scientifique. »
Le magazine La Recherche fêtait il y a peu ses cinquante ans (le premier numéro est sorti en mai 1970) avec un numéro spécial 50 ans de découvertes. Sous-titré « avec Peter Higgs, Françoise Barré-Sinoussi, Donald Johanson, Alim-Louis Benabid, Joël Doré, Michel Mayor, Emmanuelle Charpentier, Takaaki Kajita... », ce numéro retrace quelques-uns des faits marquants de la science de ces cinquante dernières années. Il s’articule autour de trois grands thèmes « Terre et Univers », « Homme et vivant », « Maths et matière ». Sans surprise nous retrouvons un entretien de Philippe Pajot (rédacteur en chef de La Recherche) avec Henri Darmon (spécialiste en théorie des nombres) De la conjecture de Fermat au théorème : 350 ans d’aventures mathématiques qui se sont soldées par la démonstration d’Andrew Wiles. Gérard Besson consacre un article à la démonstration de la conjecture de Poincaré par Grigori Perelman au tournant de ce siècle, une autre grande page de l’histoire des mathématiques. Il nous explique pourquoi « la finesse et la virtuosité technique des arguments de Perelman sont époustouflantes ». Dans un autre article, L’algorithme de Shor, clé du calcul quantique, Sophie Laplante nous explique que « l’algorithme mis au point par l’Américain Peter Shor ouvre la voie à l’ordinateur quantique et à la factorisation de très grands nombres en un temps record ». Au total c’est plus de cinquante articles passionnants qui attendent le lecteur. Un numéro qui sera certainement un « collector » d’ici peu. Autrement le dernier numéro consacré au cerveau couvre la période de juin à août. Il devrait être disponible en kiosque.
Pour la Science, comme tous les titres, est encore impacté par les difficultés liées à l’épidémie de Covid-19 et aux problèmes de la distribution des revues (dont nous parlions le mois dernier) que Le Monde évoque dans un article récent. La revue invite les lecteurs à privilégier les abonnements et les commandes en ligne (ce qui inquiète fortement les points-presse de proximité déjà fortement touchés par la crise).
Le numéro de juillet est déjà annoncé. Vous y retrouverez la chronique mensuelle Logique et calcul avec un nouvel article Le secret d’Arsène Lupin : les superpermutations. Les superpermutations ont été évoquées ici même en décembre 2018 et dans La Recherche janvier 2019. L’article de Jean-Paul Delahaye va plus loin dans ce sujet qui intéresse nombre d’amateurs de mathématiques et qui de surcroît peut intéresser aussi les cambrioleurs, les étourdis qui ont oublié leur code et même les voyageurs de commerce !
Tangente avait informé très tôt ses lecteurs que sa situation financière risquait de souffrir du dépôt de bilan de Presstalis. La revue proposait un nouvel abonnement numérique « intégral » qui, semble-t-il, a reçu un accueil favorable lui permettant de poursuivre plus sereinement ses activités. Le numéro Covid-19 dont nous avons parlé le mois dernier a été livré en juin ainsi que Tangente Éducation dont le thème est « Récits et maths ». Vous y trouverez des exemples d’ouvrages de littérature pouvant intéresser des enseignants qui souhaitent aller vers un enseignement des mathématiques à partir d’œuvres littéraires, la liste des ouvrages de la nouvelle version du projet Littéramath. De son côté, Michel Criton (l’actuel président de la FFJM) propose une rubrique jeux et problèmes centrée sur le livre. D’autre part, quatre parutions sont annoncées pour cet été. La sortie du numéro 195 (avec en particulier un dossier « Mesurer grâce aux mathématiques »), un nouveau numéro de la Bibliothèque Tangente sur « Physique théorique et mécanique quantique », un Tangente hors série sur la recherche opérationnelle et un Tangente Éducation (54) sur « Les conséquences positives de la crise du Covid ».
Signalons que le CNRS publie deux fois par an une revue de 200 pages, mise en vente dans les Relay et les librairies : Carnets de Science. Le dernier numéro vient de sortir avec un titre alléchant à la une : « la conjecture, l’enfant terrible des maths ».
C.Q.F.D., 21 façons de prouver en mathématiques est le dernier ouvrage de Yan Pradeau. Il a reçu des critiques élogieuses. La démonstration est le coeur des mathématiques. Et lorsqu’elle se terminait, il était de bon ton d’ajouter CQFD. Si cette abréviation s’est faite rare en mathématiques, elle est restée dans le langage courant. L’ouvrage, que l’on peut lire par petites touches, met le doigt avec un certain humour sur les multiples facettes de la démonstration mathématique. Pour David Larousserie dans Le Monde, c’est « une belle démonstration des preuves mathématiques ».
Mentionnons un ouvrage qui ne relève pas des mathématiques, de surcroît disponible pour l’instant uniquement en anglais, mais qui fait déjà couler beaucoup d’encre de par le monde. The Covid-19 Catastrophe : What’s Gone Wrong and How to Stop It Happening Again, de Richard Horton, rédacteur en chef de la revue médicale The Lancet. Libération a eu l’exclusivité d’un entretien avec l’auteur, Radio France en a parlé ainsi que Le Monde, Le Temps, le Journal du Médecin entre autres. Nous ne doutons pas qu’il sera traduit en de nombreuses langues...
Terminons avec un ouvrage très différent, sorti fin 2019, Œuvres choisies de Marc Krasner. Un mathématicien hors du commun de Luc Bélair et Bruno Poizat avec la collaboration de Gilles Christol et Paulo Ribenboim. Des choix d’articles qui intéresseront les spécialistes, mais aussi deux longues lettres que Marc Krasner avait écrites à Ribenboim et qui éclairent ses propres travaux, sa vocation scientifique précoce et le milieu des mathématiques françaises du siècle dernier.
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Pour citer cet article :
L’équipe Actualités — «Revue de presse juin 2020» — Images des Mathématiques, CNRS, 2020
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