Et si l’élection présidentielle échouait ?
le 28 mars 2012 à 18:57, par Rémi Peyre
Ce système présenterait tout de même un paradoxe assez énorme... Supposons qu’il y ait 5 candidats que, pour des raisons purement mnémotechniques, nous nommerons Mélenchon, Hollande, Bayrou, Sarkozy et Lepen. Nous supposerons que ces candidats sont ainsi présentés « de gauche à droite », et qu’un électeur n’ayant pas la possibilité de voter pour son candidat préféré préfèrera celui qui est la plus proche possible de son candidat préféré sur l’axe gauche-droite.
À l’issue du premier tour, les résultats fictifs sont les suivants : Bayrou 25%, Hollande et Sarkozy ex-æquo avec 20% chacun, Mélenchon 18%, Lepen17%. Avec votre système, au premier tour bis, Bayrou fait toujours 25%, Hollande fait 38% (il récupère les électeurs de Mélenchon) et Sarkozy 37% (il récupère les électeurs de Lepen). Bayrou est éliminé, et le résultat du troisième tour dépend ensuite de la façon dont se répartissent ses électeurs entre Hollande et Sarkozy, mais conduit à l’élection soit de Hollande, soit de Sarkozy.
Maintenant, si on tire au sort entre Hollande et Sarkozy pour savoir qui est qualifié pour le second tour :
- Soit Hollande est qualifié et Bayrou gagne au second tour avec 62% des voix (il récupère les voix de Sarkozy et Lepen) ;
- Soit c’est Sarkozy qui est qualifié et Bayrou gagne encore avec 63% des voix (il récupère celles de Hollande et Mélenchon).
Vous voyez, si le premier tour change d’un cheveu, quel que soit le sens dans lequel va ce cheveu, le résultat est en faveur de Bayrou. Il serait donc bizarre de défendre un système qui, lorsqu’il y a rigoureusement égalité, désigne un vainqueur différent...
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