Le goût des maths
le 10 octobre 2020 à 22:56, par LASSALLE Philippe
Je pense, comme vous, qu’il serait important de publier en français les trois volumes de « Elementarmathematik vom höheren Standpunkte aus ». Il sont à peine disponibles en allemand déjà... Il existe une bonne édition anglaise du volume sur la géométrie : on peut bien faire le même effort... et ne pas se contenter de la version anglaise... (Le premier volume concerne l’arthmétique,
l’algèbre et l’analyse).
C’est important de se réappoprier l’oeuvre de Félix Kein dans notre culture (je sais bien qu’aujourd’hui on suit des cours en anglais dans les universités allemandes et on en revient avec une thèse rédigée en anglais... mais tout de même...) : pour réfléchir aux deux failles qui s’accroissent dans l’enseignement des mathématiques : le morcellement dans le secondaire (voire la régression sur une pédagogie ancienne) et la coupure entre le sondaire et le supérieur. -
Je crois que, à partir d’une vision précise et d’ensemble de la recherche de son temps, Félix Klein a su voir la convergence entre des recherches jusqu’ici sans rapport les unes avec les autres ; et, depuis ce point de vue élevé - le terme « höheren »... - , il a eu la vision du renouvellement de la conception des différents domaines : arthmétique, théorie des nombre, algèbre, analyse, géométrie... et de leur intrégration. -
Et ... il en a dégagé une vision d’ensemble, et par conséquent renouvelée, des mathémartiques dites « élémentaires », c’est à dire du socle des concepts, idées, règles et savoirs qui sous-tendent comme une armature tout l’édifice, au tournant du supérieur, et qui devrait guider la pensée mathématique, tout au long des années d’étude universitaires et sans disontinuité avec l’acquis du secondaire...
C’est une vue d’ensemble que Félix Klein eut très jeune. Dès l’âge de 23 ans il a présenté à l’université d’Erlangen, sur la base de ses travaux, une « dissertation » : « Considérations comparatives sur les recherches géométriques modernes » Elle unifie les éléments fondamentaux des différentes géométries et les met en relation avec des concepts de l’algèbre qui correspondent précisément à chacun d’eux... Et cette vision a bien sûr permis des développements qu’il ne soupçonnait pas.... (Voir : « Le programme d’Erlangen », Félix Klein, traduit par M. H. Padé, préface de Jean Dieudonné, postface de François Russo, éditions Jean Gabay - admirable passeur, inlassable et fidèle, des textes fondamentaux de la littérature mathématique - , 1991)
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