Contemplations
le 13 de diciembre de 2009 à 14:19, par François Sauvageot
Cher Thierry,
merci pour ton commentaire. Je voudrais commencer par préciser que je n’écris pas spécialement pour les collègues et que je préfèrerais voir ce site enrichi de contributions d’un public plus large ...
Ce qui ne me dispense pas de répondre, néanmoins.
Tout d’abord je n’ai pas fait un réquisitoire contre les CPGE, j’ai juste décrit un moment d’émotion. Si je voulais écrire plus que cela, d’une part je ne le ferais pas ici, ensuite j’aurais plein d’autres choses à analyser.
Tu parles de la place de la France (allez, moi je mets une majuscule) en maths. Mais, stop, quelle proportion des élèves de CPGE fait de la recherche en maths ? Les CPGE ne sont pas une formation aux mathématiques, sinon il y aurait sans doute nettement moins d’élèves ! Il s’agit donc d’une pré-formation avant tout aux métiers scientifiques, principalement celui d’ingénieur-e. On pourrait donc discuter du contenu de cette formation, mais, honnêtement, je n’étais absolument pas parti pour discuter de ça.
Je ne vais pas te parler de Matthieu, après tout c’est mon billet pas le sien ! Mais je tiens à te dire qu’il n’est absolument pas découragé, bien au contraire. Une fois encore ce n’était absolument pas mon angle de vue.
Ce que j’ai dit, c’était avant tout lié à mon expérience personnelle. Et je le répète. Je faisais des maths pour mon plaisir avant la prépa. J’en faisais beaucoup et j’étais mon propre moteur.
En prépa mon moteur s’est éteint et j’ai suivi ce qu’on m’enseignait. C’était des maths. Je n’ai pas dit, comme certains l’ont compris et m’en ont fait part, que l’on ne fait pas de maths en prépa. C’était des maths, donc, mais elles ne m’ont pas vraiment nourri. Pourquoi ? Les raisons me sont personnelles, et je ne vois aucune raison d’en faire un débat. Chacun sa propre expérience et basta.
Je dis donc : moi qui suis devenu mathématicien professionnel, j’ai arrêté de faire des maths en prépa. C’est tout. Chacun en fait ce qu’il veut !
Il ne s’agit pas de savoir, ni de savoir-faire. Je parle d’un point de vue émotionnel, je parle de désir, d’envie, d’amour peut-être. Et, moi (de qui pourrais-je parler d’autre ?), j’ai mis de nombreuses années à rallumer ma flamme après le passage en prépa. Mais, oh oui, j’y ai acquis entre temps un savoir-faire incontestable. Je n’ai pas à rougir de mes performances. Mais voilà, humainement, je m’en fous un peu de ces compétences si elles n’ont pas d’âme.
Et l’âme ne s’insuffle pas dans une coque gonflée artificiellement. L’âme est consubstantielle du savoir, ou elle n’est pas. Voilà ce que je dis. Et je ne prétends à aucune autre universalité que l’horizon de ma propre expérience, c’est dire si je soliloque !
Bien à toi,
François.
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