Pourquoi devient-on mathématicien ? Je pourrais essayer de trouver tout un tas de raisons toutes plus sérieuses les unes que les autres et employer des termes pédants. Mais soyons honnête : c’est avant tout pour faire plaisir à sa maman ! J’aurais pu dire à son papa mais … c’est encore (pour combien de temps ?) un peu moins vrai.
Il y a plusieurs versions. La plus répandue : on travaille bien à l’école, maman est contente, ça fait plaisir alors on continue de bien travailler. D’autant qu’en maths on peut faire plaisir à sa maman et ne pas trop grandir, jouer avec les nombres et les formes en lieu et place des cubes pendant encore très longtemps. On reste à l’école, on passe sa thèse (maman est là), on fait lire son premier article à maman (elle est ravie même si elle n’y comprend rien 2 Là il faut mettre un petit bémol : les mathématiciens font des enfants. Ce n’est pas toujours raisonnable mais dans un certain nombre de cas ça donne des mathématiciens (d’ailleurs dans ce cas maman est souvent elle-même mathématicienne … si si vérifiez !).), on soutient son habilitation (maman est toujours là) …
Mais la semaine dernière est survenu un événement troublant : mon premier étudiant a soutenu sa thèse ! Ma maman n’était même pas là et ça n’a pas l’air de l’intéresser !!! Cet événement a pourtant été important pour moi. Serais-je devenu grand ?
Bon, assez d’introspection ! Il faut que je retourne à mes variétés hyperboliques exotiques de dimension 7. J’aimerais quand même bien montrer que Thurston s’est trompé en pensant qu’elles ont un premier nombre de Betti virtuel non nul. Si j’y arrive il sera bien boulé-glandé !