J’ai bien aimé la chronique de Guillaume Erner, ce samedi 24 avril 2010, sur France Inter.
On peut la podcaster sur le site de Radio-Fance pendant 45 jours ; voici des extraits entre 6’07’’ et 9’58’’ :
On y évoque Charles Pasqua, Ribery et Einstein 🙂
Extraits :
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Toutes les matières enseignées sont surnuméraires sauf les probabilités.
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Aujourd’hui, nous aussi nous voulons tuer le hasard à coups de probabilités, de la probabilité qu’un avion volant dans les cendres du volcan atterrisse à la polonaise, jusqu’à la probabilité que la Grèce fasse faillite avant que la moussaka ne soit cuite.
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Il fut une époque où gouverner c’était garantir la pérennité de la société. L’état était alors le maître des horloges, parlait à l’impératif et faisait des statistiques. Maintenant, l’état doit être le maître des scénarios, parler au conditionnel et faire des probabilités, bâtir des plans…
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Avant, il y avait les faits divers, la politique étrangère et le sport. Maintenant, on a les probabilités conditionnelles : faut-il faire la guerre à l’Iran sachant que l’Iran peut avoir la bombe…
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Les probabilités ont profondément modifié la nature de notre monde. Avant, pour gagner de l’argent, on vendait des biens, des services ou des actions. Maintenant, on calcule les probabilités que soient échangés des biens, des services ou des actions, à travers notamment de ces fameux produits financiers qui ont déclenché la crise des subprimes.
Comme nos aïeux, nous avons encore peur du diable, mais ce diable n’est plus dans les détails ; notre diable est dans le hasard !