Revue de presse juillet-août 2021

Le 1er septembre 2021  - Ecrit par  L’équipe Actualités Voir les commentaires

C’est une rentrée dominée par l’expectative, due à la pandémie. Les modalités prévues par leurs ministres respectifs dans les établissements scolaires et les établissements d’enseignement supérieur sont l’objet de nombreuses critiques.
Une bonne nouvelle : Tuna Altinel (rdp de mai) a obtenu son visa et est rentré en France. Ses collègues de Lyon célèbrent son retour par un colloque de deux jours les 23 et 24 septembre (renseignements sur Colloque).
Parmi les autres sujets, signalons la disparition de l’option « Info » de l’agrégation de mathématiques, et la montée des expositions d’art abstrait/géométrique, avec, par exemple, à Guimet, des sculptures et une partie des collections de l’Institut Henri Poincaré.
Les mathématiques sont-elles dans les choux ? Pas vraiment, mais elles interviennent dans un article (illustré) pluridisciplinaire sur la structure fractale du chou Romanesco.

Recherche

Même en plein été, on peut glaner des infos sur la recherche mathématique ! The Conversation a par exemple mis en ligne en juillet un article sur le développement et l’utilisation de « nouveaux » systèmes biologiques, à comprendre « qui n’existent pas dans la nature », et qui intéresse « non seulement des biologistes, mais aussi des théoriciens de l’informatique et des systèmes, ainsi que des mathématiciens » (article republié sur le site d’info Numerama). Ou encore un deuxième article sur les formes fractales du chou-fleur et du chou romanesco. Ces recherches, « combinant expérimentation biologique, modélisation mathématique et simulation du développement de la plante en 3D », ont été publiées dans Science et ont aussi été mises à l’honneur dans l’espace presse du CNRS.
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C’est la rentrée en région parisienne !

À la radio, c’est un chercheur en sciences cognitives qui est venu parler du comportement des foules, dans l’émission Les Savanturiers sur France Inter. Dans le résumé de cette intervention, les maths sont citées rapidement, alors rappelons que c’est un sujet qui est au centre de travaux de Bertrand Maury (modélisation de l’évacuation d’une pièce ou de la sortie du RER) ou d’Henri Berestycki (qui lui s’intéresse surtout à la dynamique des émeutes).
Sciences et Avenir et La Recherche relaient une étude de chercheurs d’Oxford sur la plasticité cérébrale, pour laquelle les maths ont été utilisées comme fonction cognitive, en pratique comme une tâche à réaliser, pour ensuite étudier les taux de neurotransmetteurs impliqués dans la résolution de cette tâche. Les résultats (très préliminaires) semblent indiquer une « inversion des taux de deux d’entre eux entre l’enfance et l’âge adulte dans une région du cortex pariétal. […] Cela impliquerait que le cerveau, avec l’âge, développe des stratégies différentes pour résoudre les mêmes tâches. »

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Jonas von Essen
Jonas von Essen a mémorisé 13 208 chiffres de Pi pendant 4h40 selon le Pi World Ranking List

Enfin, au beau milieu de l’été, des chercheurs de l’université des sciences appliquées des Grisons, en Suisse, ont annoncé avoir dépassé le record de calcul des décimales de Pi (50 000 milliards de décimales trouvées en 2020) et en avoir calculé 62 800 milliards ! Dans leur communiqué, les Grisons, pas peu fiers, ont annoncé que de plus, leur calcul avait été « presque deux fois plus rapide que le record que Google a établi dans son cloud en 2019, et environ 3,5 fois plus rapide que le dernier record du monde de 2020 ». C’est à lire dans Sciences et Avenir ou encore sur le site d’actualités Tom’s Guide.

Vie de la recherche

En Algérie, le Directeur général des enseignements et de la formation supérieure au Ministère de l’Enseignement supérieur, Boualem Saidani, a évoqué à la radio les problèmes de recrutement des doctorant·e·s algérien·ne·s. Alors qu’il forme 7500 docteur·e·s, l’enseignement supérieur ne propose lui que 1500 postes par an. Boualem Saidani plaide donc pour plus de places dans le privé et dans la fonction publique hors enseignement supérieur pour ces docteur·e·s. C’est à lire dans Algérie-éco. Au Sénégal aussi, les chercheu·se·r·s plaident pour que l’expertise des mathématicien·ne·s soit mise a profit pour les politiques publiques. Teranga News et iGFM ont couvert la tenue d’une conférence sur les mathématiques appliquées le 26 juillet à Cap Skirring. Selon Daouda Niang Diatta, un des organisateurs, « sur le continent africain en général, au Sénégal en particulier, nombreux sont les problèmes subtils qui se prêtent à une analyse mathématique : la propagation des maladies infectieuses, la protection de l’information, l’érosion du littoral, le développement de l’agriculture, l’optimisation des procédures de passation des marchés publics, la gestion du développement des réseaux urbains de transports, de télécommunications, de distributions d’eau et d’électricité, la maîtrise du développement durable des territoires… » Sudonline a lui couvert l’ouverture le 16 août à l’université Gaston Berger de Saint Louis d’un atelier initié par le Réseau de recherche en EDP, Modélisation et Contrôle, qui « vise à renforcer les groupes de recherche locaux existants, à créer la masse critique de chercheurs actifs nécessaires à l’essor de la recherche mathématique dans la sous-région de l’Afrique Subsaharienne ».

Si les applications des mathématiques en font rêver certain·e·s, d’autres préfèrent retenir le côté créatif et esthétique des maths. Mais les mathématiques s’inventent-elles ou se créent-elles ? Question posée par Sciences et Avenir en août. Plus tôt dans l’été, les 8èmes rencontres Recherche et Création ont eu lieu au Festival d’Avignon. Sciences et Avenir (encore) propose des morceaux choisis de l’ouverture de ces rencontres, en présence d’Olivier Py, le directeur du festival, ainsi que des deux PDG Antoine Petit (CNRS) et Thierry Damerval (ANR). Le dialogue autour de la parole (« est-ce que c’est un geste ou est-ce que c’est un son ? ») est intéressant, celui autour de l’IA un peu moins…

En cette rentrée 2021, alors que nous entamons le deuxième plan national pour la science ouverte, l’université de Nantes a maintenant adopté l’obligation pour ses chercheurs de déposer leurs publications dans l’archive ouverte HAL. La science ouverte, sujet qui tient à cœur à BNP Paribas ? En tous cas, Carenews nous informe que cette banque est mécène depuis 2015 du projet de la Maison Poincaré, le projet imaginé par Cédric Villani (qui est aussi passé à la radio cet été dans Les Savanturiers sur France Inter). The Conversation se penche sur la confiance des Français en la science : d’aucuns s’alarment que « [la] visibilité record depuis le début de l’année 2020, […] n’aurait servi qu’à alimenter l’ignorance qui à son tour n’aurait fait qu’alimenter le soupçon ». Cependant plusieurs enquêtes mènent à un constat plus nuancé, et soulignent entre autres « la relative stabilité des attitudes à l’égard de la Science comme institution », et proposent de modéliser les fluctuations actuelles par un modèle de « saut à l’élastique »… Et pour finir, et même si mathématicien·ne caracole en tête du classement des jobs les mieux payés/les moins stressants (information relevée avec humour -et au féminin !- dans Grazia), le Hcéres a demandé à un comité de 16 chercheuses et chercheurs de rédiger une synthèse disciplinaire sur les maths, pour « dresser un panorama de la discipline en soulignant ses forces et faiblesses ; identifier les interactions et coopérations scientifiques […] contribuant à un rayonnement et à une visibilité accrue de l’ensemble des mathématiques françaises ; formuler à partir de ces analyses des recommandations pour l’ensemble des acteurs politiques, économiques et scientifiques français ». rdp

Nouvelles de la pandémie

Fin juin, les prévisions diverses d’évolution étaient mitigées pour l’été. L’Institut Pasteur étudiait divers scénarios « en cas de rebond » en automne, et insistait sur France Inter sur les mesures barrière et la vaccination. Dès le 5 juillet, devant le début de la hausse La Croix déclarait une quatrième vague inévitable en automne. Le 7 juillet, prenant en compte la montée rapide du variant Delta, Heidi News publiait un article détaillé avec des études suisses et reprenait en détail la publication Pasteur précitée. Le 9 juillet, Libération reprenant les chiffres d’Olivier Veran (le variant delta atteint 50 % ) annonçait à ses lecteurs qu’ils allaient devoir faire leur « deuil d’été tranquille et démasqué ». Le 24 juillet, la France entrait officiellement dans la quatrième vague. Gabriel Attal parlait même « d’un virus qui se propage à la vitesse de l’éclair », - ce qui lui interdit la croissance exponentielle - selon Libération. À plus long terme, revenant sur les variants, Sciences et Avenir conclut « Ici et maintenant, accélération de la vaccination, maintien des gestes barrières et grande prudence s’imposent si on veut réduire le taux d’incidence de l’épidémie et éviter, demain, l’obligation de vaccination pour tous. Le virus, lui, a tout son temps ».

Vaccins et vaccinations

Le 2 juillet, Challenges faisait le point sur les divers dispositifs prévus pour accélérer la vaccination (postes mobiles, actions dans les magasins et sur les marchés des lieux de vacances, extension des délais entre les deux premières injections).
Le 25 août, sur Télématin, Jean-François Delfraissy déclarait que la France devrait aller vers « une troisième dose pour une large partie de la population ».
Cet entretien est signalé dans Marianne, qui évoque aussi les effets secondaires du rappel, analogues à ceux de la seconde dose. Actuellement, cette troisième dose est prévue avec les vaccins initiaux, mais Pfizer, Moderna et d’autres sont en essais préliminaires pour des vaccins tenant compte des variants, voir Libération.
La société Valneva, franco-autrichienne, a déposé une demande d’autorisation pour son vaccin en Grande-Bretagne qui l’avait soutenue financièrement. Le vaccin est issu de travaux de l’INRAE. Vaccin à virus inactivé, il ne demande qu’une chaîne de froid à 7-8 degrés (Celsius) ! La Grande Bretagne vient de passer commande ces jours-ci Marianne
Libération (accès restreint) s’intéresse aux arguments de ceux qui préfèrent les tests fréquents à la vaccination, soit qu’ils se méfient de tout médicament, soit qu’ils attendent un vaccin français,.. A quoi répond La Croix, avec Stéphane Madaule, qui donne les raisons sociétales et morales de se faire vacciner.

Les bruits qui courent, désintoxications

Le mésusage des statistiques se poursuit : en Grande Bretagne et en Israël les vaccinés mourraient plus du covid que les non-vaccinés. Comme dans l’exercice classique sur les vaccins, on ne tient pas compte des proportions relatives des événements de base (vaccinés et non vaccinés ici). Plusieurs articles reviennent sur le sujet : Le Monde, avec une explication globale, Le Monde avec une explication voisine (et à la fin l’argument non explicatif mais incitant à réfléchir) ; et enfin
Futura-Sciences qui se centre sur les tranches d’âge de plus de 75 ans. Didier Raoult sur Twitter du 9 juillet se déclarant favorable à la vaccination des soignants a affolé la galaxie antivax qui y voit une trahison. Le Monde cite une dizaine de déclarations du 11 janvier au 29 juin favorables à la vaccination.

International

Un long article du Monde détaille, avec plusieurs cartes et graphiques à l’appui les dramatiques inégalités de vaccination (et de possibilités de vaccination) qui affectent les pays pauvres, le manque de tests, et l’échec de la stratégie Covax.
Des mathématiciens du Centre de Recherche Mathématiques de l’Université de Montréal participent à deux réseaux multidisciplinaires canadiens sur les maladies infectieuses. Le premier réseau « a pour mandat d’élaborer des modèles et des techniques mathématiques qui seront ensuite applicables dans le cadre de la mise en place de solutions contre les maladies infectieuses émergentes, en regroupant le plus de données possible, notamment sur les taux de transmission, les symptômes engendrés et la réponse à la vaccination, pour quantifier les échelles de temps requis pour enrayer l’infection ».

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Jacques Bélair

C’est ce qu’indique Jacques Bélair du Département de mathématiques et de statistique de l’Université de Montréal. Le deuxième réseau, appelé « Une seule santé », sur la modélisation des infections tentera de déterminer quels éléments cibler pour corriger les lacunes en matière de données et ainsi mieux comprendre les conditions qui favorisent la propagation et la transmission des agents pathogènes, en plus de désigner les mesures les plus efficaces pour agir sur ces conditions.

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Hélène Carabin

Ce réseau est codirigé par la professeure Hélène Carabin, du Département de pathologie et microbiologie de la Faculté de médecine vétérinaire, le tout détaillé dans les Nouvelles de l’Université de Montréal.

L’origine du virus

Des chercheurs britanniques estiment que le virus est apparu chez l’homme en octobre ou novembre 2019, dans Destinationsanté. Ils ont utilisé, en inverse, un modèle de prévision de disparition d’espèces. L’article ne dit rien sur la précision et la robustesse du modèle direct, sur les espèces auxquelles il est adapté, ni sur la méthode de passage à l’inverse.
Dans un commentaire paru jeudi 26 août dans la revue Nature, des experts mandatés par l’OMS pour rechercher les origines du coronavirus s’inquiètent que l’enquête soit aujourd’hui “au point mort”. Ils appellent à une accélération des investigations avant qu’il ne soit trop tard pour découvrir ce qui s’est passé avant qu’il ne soit trop tard Courrier International .

Société et point de vue

Deux chercheurs, Gilles Boeuf (professeur émérite, Sorbonne Université) et Cathy Clerbaux (chimiste, DR CNRS) s’expriment sur les aspects environnementaux de la pandémie et de celles à venir, dans la série webinaire de Sorbonne Université. Le premier, avec un style enlevé et percutant, s’efforce de tirer les leçons de la crise pour l’avenir,

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Cathy Clerbaux

et la seconde détaille l’utilisation de cartes satellites pour l’étude de la pandémie. Ce webinaire est sur France Culture.
Attaques au ransomware (visant particulièrement des établissements de santé (doublement les deux derniers mois de 2020), DDOS (sur les sites éducatifs par exemple) sont évoquées dans Fredzone.
François Ost livre son analyse du traitement de la pandémie sur Médiapart , dans un texte « à la manière de », grâce au personnage du Petit Prince.

Pour finir

L’université d’Évry et Médecins Sans Frontières ont mis au point une application mobile pour diagnostiquer la résistance aux antibiotiques. Appelée ASTapp, elle fait un diagnostic de l’image d’une culture et l’analyse grâce à l’intelligence artificielle. Ils ont été soutenus par une bourse Google Univ-Évry. (Fin années 50, début des années 60, la jeunesse un peu dorée et un peu snob déclarait toute chose étonnante, ébouriffante, fantastique astap (à se taper le cul par terre… ASTapp est astap ?).
Immunity a publié deux articles sur deux nouveaux anticorps monoclonaux. Le premier (Washington School of Medicine) s’est montré efficace sur tous les variants connus (in vitro), ce que les expériences sur les souris ont confirmé.

« Cet anticorps est à la fois hautement neutralisant (ce qui signifie qu’il fonctionne très bien à de faibles concentrations) et largement neutralisant (ce qui signifie qu’il fonctionne contre tous les variants). C’est une combinaison inhabituelle et très souhaitable pour un anticorps. En outre, il se lie à un point unique sur la protéine de pointe qui n’est pas ciblée par d’autres anticorps en cours de développement », explique Michael S. Diamond, directeur de cette étude.

L’image ci-dessous illustre le site de fixation de SARS2-38 sur le RBD. Les lignes bleu céladon indiquent la chaîne légère de l’anticorps et les lignes bleu foncé, la chaîne lourde. Les pointillés verts montrent le site d’interaction avec le récepteur ACE2 (© Laura A. VanBlargan et al. Immunity).

Le second anticorps, d’une équipe japonaise, est aussi neutralisant, mais se fixe d’une autre façon. L’image ci-dessous illustre le site de fixation de NT-193. La chaîne légère de l’anticorps, en violet, recouvre toute la région de liaison avec le récepteur ACE2. La chaîne lourde, en rose, s’accroche à une région plus éloignée et conservée entre le SARS-CoV-1 et les variants du SARS-CoV-2 ( © Taishi Onodera et al. Immunity ).

Enfin, une vidéo montre la progression du virus dans l’organisme de souris, avec ou sans anticorps monoclonaux, cf Sciences et Avenir.

Enseignement et covid

Une rentrée universitaire presque normale

Entre décrochage et dépression, l’enseignement en distanciel, dû à la pandémie de Covid19 à l’université, a causé des ravages parmi les étudiants. C’est pourquoi, malgré le risque de cluster, la ministre de l’enseignement Frédérique Vidal affiche l’objectif d’une rentrée « en 100 % présentiel ».

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Frédérique Vidal

Comme expliqué sur BFM TV « la vaccination est la clé ». La proportion d’étudiants vaccinés avant les vacances, ou souhaitant se faire vacciner au cours de l’été (71 %) est encourageante. Des mesures seront mises en place pour « inciter les étudiants à finir le schéma vaccinal » telles que des barnums de vaccination sur les campus. Bien que la vaccination du plus grand nombre soit indispensable au maintien des enseignements en présentiel, et en dépit des recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), le pass sanitaire ne sera pas obligatoire pour aller en cours, a affirmé Frédérique Vidal dans Ouest France et Les échos (article partiellement réservé aux abonnés). En effet, comme le président de l’université de Cergy, François Germinet, le fait remarquer sur France info : « quand on a des milliers d’étudiants qui arrivent en même temps, s’il fallait vérifier tous les pass, ce serait très compliqué ». En revanche, les étudiants qui n’auront pas terminé le schéma vaccinal resteront soumis à l’obligation d’isolement de 7 jours s’ils sont cas contact, a expliqué la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche au Parisien. Bien que la ministre affiche une volonté ferme de voir se dérouler une rentrée en présentiel, des points d’interrogation persistent : les gestes barrières doivent rester d’actualité. Le problème d’accueillir les étudiants en classe entière, tout en leur faisant respecter un mètre de distance entre eux, n’est pas plus résolu aujourd’hui qu’avant l’été. Le syndicat SNESUP-FSU, en la personne de sa secrétaire générale Anne Roger et le syndicat SGEN-CFDT en la personne de son secrétaire général adjoint Franck Loureiro pointent dans Les échos la probable réintroduction des jauges et le flou autour de la notion de 100 % présentiel. Bien que la ministre de l’Enseignement refuse de le voir comme une menace, elle affirme dans un article d’Europe1, la possibilité d’un retour à l’enseignement à distance si les conditions sanitaires venaient à se dégrader.

Pas de rentrée pour certain.e.s faute de place en master
Dans un autre article, Le Monde (partiellement réservé aux abonné.es) revient sur la détresse des étudiant.es sans master. Frédérique Vidal promet la création de 3000 à 4000 places supplémentaires dans les masters les plus demandés.

Et pour le grand public ?
En ce qui concerne l’éducation citoyenne, Quentin Bénéthuilière, de l’université Paris-Saclay, présente en vidéo un escape Game portatif, qui mène les participant.e.s sur le chemin de la vaccination.

Sans le nommer explicitement, le CNRS rappelle à l’ordre l’un de ses directeurs de recherche en sociologie auquel il est reproché d’avoir diffusé de fausses informations concernant la vaccination contre le COVID19. L’article paru dans Le Monde relaie l’appel du CNRS qui demande aux chercheurs de « préciser à quel titre ils s’expriment dans l’espace public », en qualité d’expert.e sur le sujet ou en qualité de citoyen.e concerné.

Histoire

Dans un article (partiellement réservé aux abonné.e.s), Le Monde revient sur quelques éléments d’évolution de la langue française qui a conduit au système numérique usité aujourd’hui en France.

D’une tablette babylonienne vieille de 4000 ans où figurent des paires de nombres s’apparentant aux triplets dits « pythagoriciens » jusqu’à l’application de la théorie des nombres pour la sécurisation de certaines blockchain, un article du journal du CNRS retrace l’histoire de l’évolution de l’arithmétique, telle qu’étudiée dans l’antiquité, à son évolution en différentes branches des mathématiques. Parmi les applications des mathématiques, la géométrie, avec les travaux de Mercator a permis aux marins d’établir des cartes tenant compte de la sphéricité de la terre. Dans un entretien avec Laurent Maréchaux, France culture brosse un portrait des « défricheurs du Monde » voyageurs, inventeurs et géographes depuis l’antiquité. La navigation a aussi bénéficié de l’expertise du mathématicien Leonhard Euler, dont les travaux ont permis de prédire les phases de la lune.

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Leonhard Euler

Futura sciences propose une biographie de ce mathématicien qui « s’est penché sur presque toutes les branches des mathématiques » . Navigation toujours ! On sait depuis plusieurs siècles, grâce aux navigateurs européens qui parcouraient la planète, que le champ magnétique terrestre varie dans l’espace et le temps.

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Illustration du champ magnétique terrestre et des vents solaire

Dans une reprise d’un article de Futura Planet, Yahoo !actualités rapporte l’hypothèse formulée par une équipe internationale de géophysiciens, menée par des chercheurs de l’université de Liverpool, selon laquelle le champ magnétique de la Terre obéirait à un cycle d’environ 200 millions d’années.

En se basant sur l’ouvrage de Laurent Lemire, un article du site Marketing professionnel établit un parallèle entre les travaux d’Alan Turing et le travail du planneur stratégique. D’après l’auteur, entre le travail de la machine de Turnig et le travail de l’insight, le parallèle est évident : « le planneur stratégique se doit d’utiliser les données afin d’appréhender au mieux les différents environnements, codes, éléments de langage. »

Arts

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Nouvelle perspective sur les époux Arnolfini

La théorisation de la perspective dans l’art pictural occidental est datée du début du XV siècle en Italie. Il est communément admis que le maître flamand van Eyck, contemporain de cette époque et célèbre notamment pour avoir peint Les époux Arnolfini, en aurait tout ignoré et peignait sans suivre de règles fixes de perspective. Petit coup de théâtre entre mathématiques et histoire de l’art, rapporté dans La semaine : le chercheur Gilles Simon, de l’université de Lorraine, a analysé des toiles de l’artiste et conclut que celui-ci avait sa propre connaissance des lois de la perspective et en faisait un usage précis, contribuant sans doute à la beauté de ses chefs-d’œuvre qui ont traversé les siècles !

Poursuivons avec quelques idées de sorties artistiques et (plus ou moins) mathématiques pour la rentrée. Sortiràparis signale le musée Guimet où sont exposées les sculptures de laque de l’artiste Toshimasa Kikuchi, aux délicates formes inspirées des surfaces mathématiques de l’institut Henri Poincaré, qui avaient déjà suscité l’intérêt de Man Ray (voir à ce sujet le beau documentaire sorti l’an dernier et évoqué dans la RdP de janvier 2020). Paris Normandie et Arts in the City repèrent une autre artiste japonaise, Mitsouko Mori, qui expose au musée de Louviers une quarantaine d’œuvres faites de néons, traçant polygones réguliers et autres formes géométriques. Et puis outre-Atlantique, au Québec, Beauport Express s’enthousiasme pour une œuvre éphémère baptisée Prismaphonik, qui associe musique et couleurs selon des calculs basés sur les fréquences des sons.

Enfin, le tube mathématique de l’été, par la chaîne YouTube On fait des maths ? — déjà connue pour « La tristitude mathématique » dont nous parlions l’an dernier dans la RdP — est sorti sur YouTube le 17 août : « C’est les maths », à chanter sur l’air de la célèbre chanson « C’est la ouate ». À découvrir pour l’arrangement entraînant, le clip rétro et surtout les paroles telles que « Descartes et Euler sont mes points de repère » ou encore « Quand chez Banach tout est complet, rendez-vous à l’hôtel Hilbert »…

Parutions

Les périodiques

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Les paons de Maruyama Okyo (1733–1795)

La première de couverture du numéro d’août du mensuel Pour la Science accroche immédiatement l’œil : De Turing à l’embryologie, Quand les plumes font des maths. De tout temps les motifs et les couleurs du pelage de certains animaux ont fasciné et interrogé les curieux, les artistes, les scientifiques. « De tels motifs ornent la grotte de Lascaux » nous dit Marie Manceau, l’auteure de ce passionnant article. Directrice de recherches au centre interdisciplinaire de recherche en biologie au Collège de France, elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2019 et était en 2020 l’une des lauréates 2020 du Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française («  L’énigme du plumage des oiseaux  : la génétique à la rescousse »). L’évolution de la formation des motifs du plumage des oiseaux est au cœur des recherches de son équipe. L’article permet de suivre l’évolution des conceptions développées pour comprendre les mécanismes mis en jeu dans la formation de ces motifs naturels, les éléments de réponses apportés, jusqu’aux plus récents travaux. Une synthèse claire et très accessible qui permet d’appréhender les interactions entre les mathématiques et les sciences du vivant, et de voir comment la recherche a progressé depuis le début du siècle dernier jusqu’à nos jours. « Il s’agit maintenant de comprendre comment signaux moléculaires et cellulaires interagissent et d’étendre ces observations à une échelle de diversité plus grande » écrit Marie Manceau en conclusion.

Vous avez trouvé un message dans une bouteille échouée sur la plage ? Toujours dans ce numéro d’août, dans l’actualité mathématique, vous découvrirez qu’une équipe de mathématiciens a prouvé que la trajectoire d’un petit canard en plastique jaune tombé en 1992 en plein Pacifique et retrouvé quinze ans plus tard en Angleterre est un problème indécidable.

Tout le monde sait que les jeux sur les nombres premiers sont une source inépuisable de problèmes mathématiques qui peuvent vous emmener parfois très loin et pendant longtemps... Vous en retrouverez un exemple dans une nouvelle promenade mathématique proposée par Jean-Paul Delahaye. Il vous emmènera au pays des nombres premiers robustes ou délicats. Nous vous laissons le plaisir de découvrir ce captivant article mais sachez que la question est loin d’être close. L’auteur nous informe en fin d’article que « bien que cela soit non confirmé et non publié, Jon Grantham, de l’Institute for Defense Analyses, aux États-Unis, aurait trouvé un nombre premier gravement délicat ». À suivre. Les plus jeunes pourront découvrir les nombres premiers délicats dans le blog de Claire Lomé.

Dans le numéro de septembre, il est encore question des « structures de Turing, présentes dans la nature sur les animaux à poils ou à rayures » dans la rubrique des échos des labos. Mais cette fois c’est l’interaction entre les mathématiques et la physique qui est au cœur de l’article. Yuki Fuseya du Department of Materials Engineering Science de l’université d’Osaka et ses collègues (notamment Kamran Behnia) travaillent sur les structures de Turing dessinées par une couche d’atomes de bismuth déposée sur un substrat de diséléniure de niobium. Cette découverte a été annoncée en juillet (voir ici ) et la revue en ligne Quanta Magazine, entre autres, s’en était fait l’écho (voir cet article).

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Un chou Romanesco

Et toujours dans cette rubrique vous pourrez admirer l’art fractal du chou Romanesco. Une équipe de spécialistes de biologie végétale a publié en juillet un article dans lequel ils expliquent d’où viennent les formes fractales exceptionnelles du brocoli à pomme. Largement et rapidement diffusé, il a aussi inspiré plusieurs revues et sites de vulgarisation (tant en langue anglaise que française).

Mesurer le temps en allumant des mèches ? Le titre du rendez-vous mensuel de logique et calcul ne manquera pas d’interroger les curieux et amateurs de récréations mathématiques qui vont découvrir un casse-tête mathématique original (les énigmes de combustion de mèches), les nombres fusibles et un problème élémentaire « qui fait surgir des énoncés indécidables plus simples que ceux que l’on connaissait ». De quoi passer un bon (et long) moment pour un lecteur qui possède des bases mathématiques suffisantes.

Le musée Guimet a confié jusqu’au 4 octobre la « carte blanche d’art contemporain » à l’artiste japonais Toshimasa Kikuchi dont la fusion entre Art et Science est au cœur de la sculpture. Une exposition remarquable. Loïc Mangin nous rappelle l’évènement dans son article Les aiguilles de l’éveil. Il apporte un coup de projecteur sur la surface de Kuen, une surface de courbure constante négative dont l’artiste a su faire avec ses aiguilles « des sculptures très élancées à l’abstraction toute bouddhique ».

La rédaction de Tangente a travaillé cet été d’arrache-pied pour que les lycéens retrouvent à la rentrée un nouveau numéro qui suit son « numéro collector » dont nous avons parlé en juin. Le barycentre est à la une avec les énigmes mathématiques. Ils pourront découvrir d’élégantes méthodes de résolution, les secrets de créateurs mais aussi l’algorithme d’Euclide, les mathématiques du hasard et les coups de cœur du jury lors du concours de création de problèmes lancé dans le précédent numéro. D’autre part ce numéro de rentrée jette un coup de projecteur appuyé sur les Trophées Tangente, une initiative originale de la revue qui remporte un succès de plus en plus important. « Cette année, trois prix seront décernés : le prix Tangente du livre et sa déclinaison, le prix Tangente des lycéens, ainsi que le prix du meilleur article, décerné en partenariat avec l’APMEP, le site CultureMath et la SMF » nous explique Martine Brilleaud. Avec bien sûr un appel au vote pour le prix Tangente 2021. Devant la qualité des ouvrages proposés le choix, évidemment, n’est pas si facile ...

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Pour finir, signalons la très intéressante initiative : Ma thèse dans Tangente. La Société mathématique de France s’est associée à Tangente pour que des doctorantes et doctorants puissent parler de leurs travaux en restant accessibles au jeune public de la revue. Les premiers articles sont déjà parus : La conjecture de Nivat par Etienne Moutot en avril 2021 et La décision collective au crible des mathématiques par Antoine Houlou-Garcia en juin 2021.

En librairie

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Vitrine d’une pâtisserie à Lille
Pour faire aimer les maths aux enfants

Comment parler de mathématiques avec les tout petits ? Maryse Collignon, une orthophoniste belge (en Belgique et en Suisse on dit logopède) spécialisée en rééducation logicomathématique et Valériane Gréban, une institutrice finaliste de l’émission « Le Meilleur Pâtissier » en 2018, nous apportent une réponse : Mettez la main à la pâte, faites de la pâtisserie ! Magicmaman (paru chez Erasme), et nous dévoilent quelques recettes. RTBF nous parle du livre pour les 6-11 ans dans un article titré Les maths en douceurs : un livre de recettes sucrées à réaliser avec les enfants, pour leur faire aimer les maths !. Une vingtaine de recettes simples, avec des exercices et activités souvent classées par niveau (pour les enfants de 6-9 ans, 8-10 ans et 9-12 ans). Dans son blog Claire Lomé, en attendant d’explorer plus profondément les deux livres, écrit : « Je les ai juste feuilletés mais ils m’ont tout l’air d’un petit trésor ». Les plus récalcitrants aux mathématiques se laisseront-ils séduire par « les recettes pour les petits gourmands » ? On peut parier que ces deux livres changeront la saveur des mathématiques pour parents et enfants !

Nous avons parlé dans la revue de presse du 1er février du livre Les maths font leur cinéma. De Will Hunting à Imitation Game de Jérôme Cottanceau (El Jj). « Un livre qui trouve la bonne formule » titre l’article de Télérama paru fin juillet. « Dans une œuvre généreuse, le professeur de mathématiques Jérôme Cottanceau réussit le pari d’associer le septième art, si populaire, à une matière scolaire trop désavouée en France » écrit Julien Welter qui donne à plusieurs reprises la parole à l’auteur.
Il se demande également comment positionner ce livre « d’un grand talent pédagogique et d’un enthousiasme plaisant » « qui se veut finalement une histoire des mathématiques plus que du cinéma ». Il évoque L’Anomalie d’Hervé Le Tellier, un autre mathématicien, qui a obtenu le Goncourt 2020, un roman qui tire à plus d’un million d’exemplaires d’après Le Figaro. Pour Jérôme Cottanceau son livre se destine « à toutes celles et ceux qui se demandent ce qu’est cette matière, qu’on nous a tous enseignée à l’école, sans qu’on réussisse toujours à comprendre que, derrière, il y a tout un monde qu’on ignore en général ».

L’ouvrage fait partie des dix livres de la sélection du prix Tangente des lycéens 2022 dont nous parlions plus haut. N’hésitez pas à le (re)lire avant de voter.

Pour terminer, on se souvient du livre Les nombres remarquables que François Le Lionnais (qui a fondé l’OUlipo en 1960) avait écrit en collaboration avec Jean Brette. Un classique qui ne se démode pas...
En tout cas le sujet n’en finit pas de passionner tous les amateurs férus de mathématiques. Très récemment Le Progrès a consacré un article à Gérard Manet, l’ancien maire de Tartaras, et son livre Voyage dans la galaxie des nombres, Dictionnaire des nombres remarquables. L’article est réservé aux abonnés, mais la chaine TL7, Télévision loire 7 en avait parlé également en avril. L’initiative est sympathique et on serait curieux de voir ce livre de 682 pages qui se propose de « faire aimer les mathématiques même aux plus réfractaires ». Mais, semble-il, il n’est pas encore disponible ou sa diffusion est confidentielle...

Pour finir

L’équipe rend hommage à ceux qui nous quittent. L’un d’eux, le rédacteur apprécié de la rubrique enseignement, nous fait cadeau d’un dernier texte suite au classement de Shanghai qui complète son précédent article sur les divers classements :

Le classement de Shanghaï a encore frappé ! Nous en parlions déjà abondamment dans la précédente revue de presse, à l’occasion de la publication du GRAS (Global Ranking of Academic Subjects), lequel avait déjà mis certains médias en extase. Voici maintenant le produit phare du même fabricant : l’ARWU (Academic Ranking of World Universities), accueilli avec encore plus d’enthousiasme par la ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et même par le président de la République. La presse est à l’unisson, France 3 Paris-Île-de-France étant particulièrement fier de l’exploit réalisé par l’université Paris Saclay : passer en un an de la quatorzième à la treizième place (en demeurant la première université française dans ce classement). Si vous avez la curiosité d’aller y voir de plus près, vous constaterez que l’exploit est tout relatif, et vous vous direz peut-être même que ce n’en est pas un… Les quatorze premières places des classements 2020 et 2021 sont occupées par les mêmes quatorze universités. Neuf d’entre elles, dont les six premières, figurent exactement au même rang. Les seuls changements concernent, d’une part l’université d’Oxford, qui gagne deux places et en fait ainsi perdre chacune une à Columbia et à Caltech, et d’autre part Paris Saclay, qui gagne donc une place, au détriment de l’UCLA. Mais il serait plus pertinent de dire que c’est UCLA qui recule, et que cela profite à Paris Saclay, qui n’en demandait pas tant. En effet, si on déplace le regard vers la colonne des scores obtenus, on s’aperçoit que Paris Saclay est en réalité en baisse (49,4 en 2021 contre 49,6 en 2020) et ne doit sa vertigineuse remontada qu’à la baisse plus forte d’UCLA (48,9 contre 50,3).
Fort heureusement, certains, comme Libération gardent le tête froide et évoquent les nombreuses critiques suscitées par ces classements. La seule lecture des palmarès successifs et des critères utilisés pour mesurer les « performances » devrait pourtant suffire à se convaincre de la totale vanité de ce genre d’exercice. Dans son livre Le classement de Shanghai. L’université marchandisée, le chercheur Hugo Harari-Kermadec explique que « le classement de Shanghai mesure mal la qualité de l’enseignement supérieur » et soutient que l’Université est en cours de marchandisation.
Hélas, il y a fort à parier que la Shanghaï Gesture a encore un bel avenir devant elle. Les responsables politiques et universitaires peuvent tranquillement préparer leurs futurs communiqués triomphants.

Enfin, à tout seigneur tout honneur, l’équipe remercie chaleureusement Jérôme Germoni qui a porté à bout de bras ces dernières années la revue de presse, au prix d’un lourd travail.

Article édité par Jean-Marie Chevallier

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Pour citer cet article :

L’équipe Actualités — «Revue de presse juillet-août 2021» — Images des Mathématiques, CNRS, 2021

Crédits image :

Image à la une - L’image s’intitule Roger Penrose Kachelstructur (licence Creative Commons CC.BY.SA). Source Wikimedia Commons.
C’est la rentrée en région parisienne ! - Wikimedia Commons
img_24970 - Jan van Eyck, Public domain, via Wikimedia Commons
Jonas von Essen - Wikimedia Commons
Les paons de Maruyama Okyo (1733–1795) - Wikipédia
img_24980 - Avec l’aimable autorisation de Tangente
Un chou Romanesco - Wikipédia
Vitrine d’une pâtisserie à Lille - Wikipédia

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