Revue de presse mai 2016

Le 1er mai 2016  - Ecrit par  L’équipe Actualités Voir les commentaires (2)

Ce mois-ci, la presse fête Claude Shannon, fondateur de la révolution numérique, mais aussi des chercheuses moins connues comme Tan Lei ou Véronique Izard. L’aléa et le big data prennent encore une fois une part majeure dans les nombreuses applications évoquées. Tandis que sur le front de l’enseignement ou des questions de parité, les choses semblent toujours évoluer bien peu.

Honneurs

Nous fêtons, cette année, le centenaire de la naissance du mathématicien et ingénieur excentrique Claude Shannon, « père de l’âge numérique » selon les Echos.
« Shannon est l’un des fondateurs essentiels de la révolution numérique, et de la naissance de l’informatique, avec ses alter ego Alan Turing et John von Neumann » rappelle France Culture. Selon Claude Berrou, il « a été le premier à se poser la question : “Qu’est-ce que l’information ?” Il choisit de la définir comme ce qui permet de lever une incertitude. » L’information devient ainsi une notion probabiliste, quantifiable (on doit à Shannon son unité, le bit), redondante et bruitée (Shannon jette ainsi les bases de la compression et des codes correcteurs) mais aussi universelle (elle s’applique par exemple en génétique et neurosciences, selon Les Echos). Rappelant l’invention concomitante du transistor, Claude Berrou conclut : « Que, dans le même lieu, à quelques mois d’intervalle, aient été inventés successivement le composant capable de représenter une valeur binaire, 0/1, et la théorie qui allait accompagner le développement de l’informatique et des télécommunications, cela constitue à mes yeux le fait le plus marquant de la science du XXe siècle. » On pourra également écouter avec intérêt Martin Andler et Jocelyn Garnier évoquer ce personnage hors du commun sur France Culture.

Autre poids lourd, Alexander Grothendieck reçoit cette fois-ci de multiples hommages de ses pairs dans les Notices de l’AMS.
On apprend aussi que les lettres reçues par le mathématicien Jacques Dixmier sont accessibles à qui le souhaite.

D’autres éminents mathématiciens se sont éteints en toute discrétion le mois dernier. Jean-Jacques Risler « a été un des acteurs majeurs du développement de la géométrie algébrique et analytique réelle en France » selon la gazette de la SMF, « un mathématicien visionnaire » pour le CNRS, « d’une grande modestie (…) faisant preuve d’une bienveillance particulière envers ses jeunes collègues ».

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Tan Lei, grande spécialiste de la théorie des systèmes dynamiques holomorphes, disparue le mois dernier

La SMF évoque en trois lignes la carrière de la mathématicienne Tan Lei, qui pourtant « a porté très haut le flambeau de la théorie des systèmes dynamiques holomorphes » et dont la thèse « est maintenant un grand classique des mathématiques ».

Rupture

Les taux exceptionnels de réussite au baccalauréat 2015 seraient-ils en trompe-l’œil ? Un article de La Dépêche s’interroge sur le contenu des sujets de physique d’où quasiment toute trace de mathématiques a disparu. L’injonction officielle du programme « le professeur aura cependant à l’esprit que le recours à des outils mathématiques n’est pas le but premier de la formation de l’élève en physique chimie » a en fait débouché sur une rupture du lien entre physique et mathématique au lycée où « les élèves-étudiants considèrent dorénavant la physique comme une matière descriptive qui se résume à des études de documents ». Conséquence : « les exigences attendues des élèves diminuent d’année en année ».

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Extrait du bac de physique-chimie 2015

Et pourtant, comme le signale le journal Métro « près des trois quarts des employés des grandes firmes conseillent aux jeunes d’étudier les sciences, les technologies, l’informatique et les mathématiques. » En effet, c’est une fois arrivés dans leur premier emploi que beaucoup de ceux qui, étudiants, avaient négligé ces aspects ou avaient choisi des filières qui ne les y initiaient pas assez, se rendent compte « combien l’utilisation des machines, la résolution de problèmes et le traitement de l’information numérique sont importants aujourd’hui ». En réponse à un sondage, plus des deux tiers des personnes interrogées expriment le souhait que leur employeur investisse dans leur développement de compétences dans ces domaines.

Le problème des vocations scientifiques se retrouve un peu partout. Ainsi le site Algérie Presse service signale que les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se préoccupent d’une « réticence » à se spécialiser en mathématiques au lycée. Malgré l’ouverture de toutes les spécialités universitaires, au nombre de 145, aux bacheliers en mathématiques, seuls un peu moins de 4% font ce choix.
Sur le site de Radio-Algérie, la ministre espère que l’Institut de formation des maîtres, créé à cet effet, fera des propositions pour « booster le taux d’élèves matheux ».

Plus au nord, dans La Libre Belgique, Luc de Brabandere, maître de conférences à l’Université Catholique de Louvain, auteur du livre « Petite philosophie des mathématiques vagabondes » (Ed. Eyrolles), propose des pistes, qui ont un petit goût de déjà-vu, pour ancrer les mathématiques « dans l’humain, dans le quotidien, dans la culture, dans la vie ». Plus terre à terre, mais aussi plus convaincant, le journal Jeune Afrique dans sa série « l’argent des Africains » souligne, si besoin était, qu’être professeur de mathématique ne s’apparente pas vraiment à un jackpot. On nous présente Pascal, 28 ans « professeur de mathématiques et informaticien à Lubumbashi, ville du sud-est de la RD Congo dont il est originaire. Grâce à ses deux activités, il gagne environ 780 euros par mois. » Comme le précise le jeune homme, « Son travail de professeur lui assure un salaire fixe de 713 euros par mois. Le reste de son temps, il l’occupe à développer des logiciels de gestion à destination des écoles privées. Depuis le mois de septembre, il en a déjà vendu quatre. Or, chaque application lui rapporte entre 270 et 400 euros. Il estime ainsi que ce supplément d’activité lui permet de gagner en moyenne 70 euros par mois. » Les dettes, certes, sont l’honneur du savant. Mais il serait bon que certains dirigeants aient plus à l’esprit qu’un peu de confort de vie ne nuit pas toujours à la qualité du travail...

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Comportement alimentaire à risque

L’Afrique semble d’ailleurs un terrain très actif. L’Agence de Presse Sénégalaise
nous apprend qu’une école de recherche du Centre international de mathématiques pures et appliquées (CIMPA) a eu lieu à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Elle a duré une dizaine de jours et a mis un accent particulier « sur les méthodologies statistiques d’analyse des risques alimentaires », domaine dont l’intérêt est capital dans les pays émergents où on assiste à un retour préoccupant de comportements alimentaires à risque.

Applications

Il faut donc, on le voit, encore et toujours expliquer à quoi peuvent servir les mathématiques. On avait déjà mentionné dans ces colonnes, l’application discutable de techniques de Big Data pour résorber le chômage. L’Humanité mentionne, non sans ironie, qu’ « après le salarié quantifié, voici le chômeur optimisé ». Un jeune français, Paul Duan, exilé dans la Silicon Valley, déclare avec assurance qu’il est "possible d’économiser des milliards d’euros par an en frais opérationnel et en même temps de réduire le chômage de 10 % avec un algorithme de « matching » professionnel ! »

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Cherchez l’auteur de ce roman

L’analyse de données s’applique-t-elle mieux aux textes littéraires ? Le blog « Passeur des Sciences » hébergé sur le site du Monde évoque une étude de la ponctuation chez différents auteurs français. Avis aux amateurs : il y a même un quizz pour résoudre le « problème inverse » et retrouver l’écrivain à partir de la ponctuation ! Et pour ceux qui préfèrent le foot, un article sur Slate donne le coût moyen pour compléter un album Panini, en collaborant ou non avec des amis.

Le site Up-magazine ouvre de son côté de nombreuses pistes de réflexion sur le rôle joué par les big data en médecine et les problèmes éthiques afférents : notamment « le risque de la médecine personnalisée, c’est la couverture santé personnalisée ».

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Le mathématicien suisse Daniel Bernoulli

Sur le même thème, Daniel Bernoulli est à l’honneur, à l’occasion de la rencontre du cycle « Un texte, un mathématicien » consacrée à ses travaux : nous l’évoquions dans Images des Maths et le site The Conversation donne plus de précisions. On apprendra par exemple qu’« une notion nouvelle en théorie des probabilités, l’espérance mathématique » a été utilisée pour la première fois lors d’une étude du traitement de la vérole faite par ce mathématicien suisse.

Sud Ouest parle de son côté de la course à pied où la modélisation mathématique permet déjà de « proposer à chaque coureur des conseils plus personnalisés ». De façon plus surprenante, on apprend qu’« une perspective intéressante de ce projet est d’orienter la recherche pour les tests de dopage ». Pour clore ce volet autour de la santé, un article du site Pourquoidocteur parle du lien probable entre passage de petites communautés de chasseurs-cueilleurs à grosses communautés d’agriculteurs et apparition de la monogamie pour limiter les risques de propagation des MST.

Dans notre monde enchanté, les mathématiques peuvent aussi, paraît-il, servir à déterminer si vous êtes… bon en maths. Le site Sputnik nous apprend en effet qu’il existe un algorithme pour décider si un individu est plutôt scientifique ou littéraire. Dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs français ont mené une enquête : 15 mathématiciens professionnels et 15 personnes ordinaires ayant le même niveau d’instruction ont été réunis. On a proposé à chaque groupe des affirmations mathématiques et non mathématiques compliquées que les participants devaient qualifier de vraies, fausses ou dépourvues de sens. Une IRM a montré que les affirmations en lien avec l’analyse mathématique, l’algèbre, la géométrie et la topologie intensifiaient des zones dans le cortex pariétal, temporal et préfrontal du cerveau mais uniquement chez les mathématiciens, pas chez les autres sujets de l’expérience. Ces zones « mathématiques » s’intensifiaient chez ce dernier groupe seulement si on leur demandait d’effectuer des calculs arithmétiques simples.

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Véronique Izard étudie les facultés mathématiques du nourrisson

De toute façon, le beau portrait de Véronique Izard dans Le Monde, spécialiste des neurosciences qui vient de recevoir la médaille de bronze du CNRS, montre que dès le plus jeune âge les nourrissons disposent de compétences en mathématiques.

Filles et maths

Ce portrait de femme scientifique nous ramène une fois de plus à ce constat : les jeunes filles, qui se révèlent statistiquement meilleures élèves que les garçons dans l’enseignement secondaire, sont encore trop peu présentes ensuite dans les disciplines scientifiques.

Le site Ndarinfo rapporte ainsi que Sophie Dabo, professeur à Lille 3 a invité le gouvernement sénégalais à « attirer les jeunes femmes vers les sciences et les mathématiques, (…) un authentique défi qu’il est indispensable de relever ». Elle reprend ainsi les paroles de Laurence Broze, présidente de « Femmes et maths » pour souligner que la moitié de l’humanité ne saurait rester à l’écart de l’aventure mathématique. Le Midi Libre
consacre d’ailleurs un article aux journées « Filles et Maths » dont le but est d’aider les jeunes filles « à ne pas minorer leurs ambitions et à ouvrir l’éventail de leurs choix possibles dans les filières scientifiques ». Le 15 avril a eu lieu sur le campus de Montpellier une telle journée destinée aux collégiennes de troisième et aux lycéennes de seconde générale et technologique de l’académie, vu que « l’âge décisif des choix d’orientation se situant entre 13 et 15 ans, puis entre 17 et 19 ans ».

Mais la vraie révélation dans le domaine nous est donnée par le site Top Santé. Une recherche publiée dans le Journal of Applied Social Psychology arrive à la conclusion que « les femmes qui recherchent des partenaires à un niveau d’intelligence et à un niveau social plus élevé auraient tendance à s’écarter des voies scientifiques ». Comme le fait remarquer l’article, voilà qui ne risque pas de bouleverser les idées reçues puisqu’un sondage en septembre 2015 a montré que « 67% des Européens jugent que les femmes ne sont pas aussi aptes que les hommes à travailler dans les sciences à des postes de haut niveau ». Grâce à l’étude de Buffalo, nous savons désormais que les femmes veulent rester scientifiquement limitées pour être dominées par leurs géniaux amants. On espère que cette remarquable découverte sera complétée par une étude puissamment pénétrante montrant que les mathématiciens les plus créatifs ont naturellement la sexualité la plus explosive.

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Filles et maths : les mentalités évoluent toujours peu

Culture mathématique

Cette année les médias n’ont pas seulement parlé de la semaine des mathématiques, comme France-Guyane, la Dépêche ou encore la La Voix du Nord, qui nous présente un jeu de plateau créé par La Cité des géométries, mélange de Monopoly et de Trivial Pursuit. En effet, certains journaux ont fait bien plus, comme Sud Ouest, qui y a participé en proposant des problèmes de mathématiques à ses lecteurs.

Il faut dire que le thème choisi pour cette année, maths et sport, était dans l’air du temps. La Nouvelle République nous présente les classes olympiques “Sciences et Sport” que l’université de Poitiers propose aux collégiens de la Vienne, pour lutter contre la désaffection des élèves pour les sciences, tandis que Yahoo et Eurosport racontent l’amusante idée de l’équipe de foot de Roumanie, qui avant un match amical a proposé des calculs sur les maillots, invitant les jeunes spectateurs à découvrir ainsi les numéros des joueurs.

Dans la presse belge on parle beaucoup de la Maison des Maths, inaugurée à Quaregnon l’an dernier : un blog lui est dédié sur Le Soir. Malgré son succès auprès du public, elle est déjà menacée par des problèmes financiers, selon La Province. Espérons que ces problèmes vont se résoudre, comme nous espérons aussi que la Grange des Maths, dont nous parle
Echosciences, verra bientôt le jour.

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Dans les médias on trouve aussi trace de plusieurs concours de maths, tout neufs comme le concours de cryptanalyse Alkindi organisé par les associations Animath (mathématiques) et France-IOI (informatique), dont le CNRS donne quelques détails, ou désormais installés dans le panorama national, comme Maths en Jeans, dont nous parlent plusieurs journaux, en particulier La Dépêche.

Parmi tous ces concours, nous sommes heureux du succès du nôtre ! Plus de 80 BD ont été réalisées pour le concours Bulles au carré d’Images des Maths. Venez découvrir l’identité des participants sur Images des Maths ainsi que les 15 bandes dessinées récompensées. Bravo à toutes et tous !

Parutions

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Un tore en or ...

Pour la Science consacre aux mathématiques son dossier d’avril-juin 2016 : Quand les maths prennent formes. L’éditorial nous rappelle que Grothendieck écrivait dans « Récoltes et semailles » : « s’il y a une chose en mathématique qui (depuis toujours sans doute) me fascine plus que toute autre, ce n’est ni « le nombre », ni « la grandeur », mais toujours la forme »… Nous retrouvons, toujours avec le même plaisir, dans ce numéro quelques articles parus dans Images des Maths entièrement refondus pour l’occasion. Au fil des pages, le lecteur rencontrera « une aiguille toute retournée » (voir sur ce site La conjecture de Kakeya), les taches du léopard, des formes impossibles, des fractales lisses (qui avaient fait l’objet il y a trois ans d’un autre article ici et ), des Mandelbulb et des Mandelbox, les dessous de la forme d’une Ferrari, les liens (cachés) entre la mayonnaise et les élections américaines (un article de Nils Berglund), des gravures de Patrice Jeener (exposées à l’IHP jusqu’en juin 2016) ou les photos de Vincent Moncorgé… Bref, un numéro pour découvrir, comme le dit Cédric Villani, « Les maths en pleines formes  ! »

« Le plus intéressant des nombres est sans conteste π » affirme Jean-Paul Delahaye dans sa rubrique logique et calcul du mois de mai. C’est en tout cas celui qui a fait probablement couler le plus d’encre, donné lieu à des exploits aussi inutiles que stériles et fasciné le plus d’illuminés. L’article détaille en passant une de ces « fantaisies », très bien ficelées au demeurant, publiée au travers de revues pseudo-académiques. Des revues qui, en fait, « publient n’importe quoi, si l’on paye ». Vous pouvez voir à ce sujet le billet récent de l’auteur sur SciLogs : Les simplificateurs de Pi. Un article qui complète bien l’ouvrage « Le fascinant nombre π » qui avait obtenu le prix d’Alembert en 1997.

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Reconnu ! Pierre Deligne, que Grothendieck décrivait comme son « meilleur élève »

Les algorithmes seront-ils les futurs maîtres du monde ? La Recherche pose la question en première de couverture sous la forme d’une affirmation ! La rubrique « idées » développe donc des questions qui font débat depuis quelques années à travers quatre articles clés. Nous avions déjà parlé à plusieurs reprises, par exemple, des articles du Monde, de Libération, ou du HuffingtonPost largement repris dans de nombreux médias. Dans le même numéro, la rubrique « Histoire des sciences » nous fait faire un bond de dix siècles en arrière avec un personnage, Gerbert d’Aurillac, le « pape mathématicien de l’an mille », celui qui a introduit les chiffres arabes en occident (et dont il avait aussi été question ici). Une révolution qui a changé beaucoup de choses ! Enfin notons qu’Alexander Grothendieck (par Philippe Douroux) est consacré par la revue La Recherche, livre du mois. Étienne Ghys nous présente cet ouvrage sur un mathématicien passionnant écrit par un non-mathématicien passionné. « En tournant autour de son personnage, en n’essayant pas d’entrer dans ses mathématiques -ce qui aurait été illusoire-, [Philippe Douroux] a réussi à suggérer au lecteur non mathématicien tout ce que les mathématiques peuvent receler de passionnel ». Oui, défi relevé !

Article édité par Louis Dupaigne

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Pour citer cet article :

L’équipe Actualités — «Revue de presse mai 2016» — Images des Mathématiques, CNRS, 2016

Crédits image :

Image à la une - Claude Shannon par Alfred Eisenstaedt, Collection Getty Images
Le mathématicien suisse Daniel Bernoulli - Wikimedia
Un tore en or ... - Equipe Hévéa
Reconnu ! Pierre Deligne, que Grothendieck décrivait comme son « meilleur élève » - Vidéothèque CNRS : L’Œuvre d’Alexandre Grothendieck

Commentaire sur l'article

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  • Revue de presse mai 2016

    le 1er mai 2016 à 11:00, par ROUX

    Pareil :) !!!
    Quand on connait leurs liens !

    Répondre à ce message

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