Revue de presse septembre 2021
Le 1er octobre 2021 Voir les commentaires
Anamorphose : réflexion d’un tapis en damier sur une poubelle cylindrique
Une rentrée en demi-teinte, marquée par les incertitudes liées à la pandémie en ces temps de rebrassage des populations, même si la situation sanitaire s’améliore nettement. L’état de la recherche française suscite de nombreuses interrogations, critiques et interventions.
Si les rubriques Recherche et Vie de la recherche sont bien légères, les autres rubriques sont heureusement bien fournies.
À la une
1981-82 : Assises régionales puis nationales de la recherche et de la technologie sous l’égide de Jean-Pierre Chevènement, premier ministre d’État de la Recherche et de l’Industrie. À cette occasion les chercheurs sont incités à prendre des initiatives de communication vers le grand public. Des cycles de conférences s’organisent mais surtout la création de CCSTI (centre de culture scientifique, technique et industrielle) régionaux s’accélère. Après Grenoble, Lille, Marseille, Poitiers, Rennes mettent en place une telle structure avec ou sans « murs », que l’on peut voir détaillée dans l’article d’EÉienne Guyon et Bernard Maitte : Le partage des savoirs scientifiques de La revue pour l’histoire du CNRS n° 22-2008).
1989 : États généraux de la culture scientifique et technique sous l’égide d’Hubert Curien, ministre de la Recherche depuis 1984. Ils mobilisent aux niveaux local, régional puis national tous les acteurs de la culture scientifique. Le réseau des CCSTI s’étend, le ministre souhaitant en voir créé au moins un par région.
1992 : La Science en Fête est lancée par Hubert Curien, à nouveau ministre, à l’occasion du dixième anniversaire de l’implantation du ministère sur le site Descartes. Elle se poursuit encore aujourd’hui avec le soutien de l’État et des collectivités territoriales.
Déjà, dès les années 70-80, à Grenoble, Dijon, Poitiers… des opérations grand public avaient été lancées : la “Physique dans la rue“ se développe avec Michel Crozon, Étienne Guyon et la SFP (Société Française de physique). Prémices de la Fête la science, elles proposent au grand public des animations, des expositions, des mini-colloques et visent à justifier la légitimité d’une recherche scientifique non finalisée.
En 1976, l’IREM et l’APMEP d’Orléans-Tours conçoivent une exposition interactive sur les mathématiques : “Maths dans la ville“. Elle va circuler dans la région Centre pendant 6 mois en privilégiant les lieux culturels et en évitant les lieux scolaires. Avec la Maison de la culture de Bourges et son directeur Jean-Christophe Dechico, elle se transforme en “Horizons Mathématiques“. Avec la Cité des sciences, elle deviendra “Maths 2000" pour annoncer l’année mondiale des mathématiques. À l’initiative et grâce au soutien de l’Unesco, elle laissera la place en 2004 à Experiencing Mathematics qui va circuler dans plus de 40 pays. Trois autres copies existent à Rouen, Lyon et Montpellier.
La Fête de la science, impacts
Pour ses 30 ans, le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait réaliser par Harris Interactive une étude d’impact qui évalue à 20% les Français qui y ont déjà participé au moins une fois. Ils étaient 4,5 millions en 2019 et 1 million en 2020 malgré la crise sanitaire. La Fête apparaît comme un bon moyen de donner envie aux plus jeunes de faire des études scientifiques et d’exercer un métier scientifique. Les sciences exactes y trouvent une place privilégiée et les mathématiques y sont largement représentées. On trouvera en 2021 des animations mathématiques dans plus d’une quinzaine de villes : Paris bien sûr (IHP, Sorbonne et Université), mais aussi Lyon, Grenoble, Dijon, Limoges, Orléans, Tours, Poitiers, Brest, Bordeaux, Lille, Marseille…
Faire le buzz, ou faire mousser, suivant ses préférences linguistiques
Deux articles sur le même sujet : Fredzone et Science et Vie reprennent avec des contenus accrocheurs la décomposition en somme de trois cubes d’entiers relatifs du nombre 42, datant de 2019 (obtenue par un gigantesque calcul parallèle utilisant de nombreux ordinateurs). On y trouve des expressions telles que « Le nombre 42 n’est pas anodin. Il représente la réponse à “la grande question sur la vie, l’univers et le reste”, du moins selon le Guide du voyageur galactique, livre porté à l’écran en 2005 », « L’énigme du nombre 42 enfin résolue », « le fait qu’il soit utilisé régulièrement par les communautés mathématiques et informatiques n’est pas le fruit du hasard »…
Une série d’articles et de vidéos à voir sur CNRS Rio, ou Eldeber, ainsi que sur Youtube explique que Beimar Wilfredo López Subia (27 ans), étudiant en génie civil à l’Université San Francisco Xavier de Chuquisaca (Bolivie), a réussi à résoudre une célèbre hypothèse qui a empêché des milliers de mathématiciens du monde de dormir. Cette formule est liée à l’hypothèse de Riemann, l’un des 7 problèmes du millénaire, en attente de résolution depuis 150 ans : une formule exacte pour π(x). Il y a des énoncés curieux, comme : « La función Eit (x) es la clave para la exactitud de la fórmula y la facilidad de su manejo. Esta función es nueva e importante » (où Eit (x) est la fonction caractéristique des entiers dans les réels positifs, et dans une vidéo explicative de plus d’une heure, à la trentième minute, on a entendu plus de quatre fois que les nombres premiers inférieurs à 9 sont 2,3,5,7… Cela demanderait une vérification sérieuse.
Recherche
Fredzone raconte l’histoire de Christopher Havens, meurtrier condamné à 25 ans de prison, incarcéré depuis 9 ans près de Seattle. N’ayant pas terminé l’enseignement secondaire, il s’est passionné en prison pour les mathématiques supérieures. DW donne des détails plus précis sur cette aventure qui se termine par un article cosigné dans la revue Research in Number Theory Link.Springer.
France Culture livre l’enregistrement de la leçon inaugurale de Timothy Gowers, où il illustre l’importance actuelle de cette branche des mathématiques. Cette leçon est aussi publiée dans la collection spécialisée Collège de France/Fayard.
Un numéro du Journal du CNRS fait part de la naissance d’un groupement d’intérêt scientifique, l’Institut des mathématiques pour la planète Terre (IMPT), structuré autour de trois axes : la Terre vivante, la Terre humaine et la Terre physique.
Les mathématiciens se sont occupés de formaliser la forme des œufs selon la BBC. Des chercheurs de l’université du Kent (Royaume-Uni), de l’Institut de recherche pour le traitement de l’environnement (Ukraine) et de la société Vita-Mark ont modifié les méthodes classiques pour obtenir une formule universelle valable pour tous les oiseaux, dépendant de quatre paramètres : la longueur de l’œuf, sa largeur maximale, le déplacement de son axe vertical et le diamètre à la hauteur d’un quart de la longueur de l’œuf.
Poussé par son fils, Marc Raynaud, passionné d’électricité et d’informatique, a conçu un prototype de machine de Turing en dur. Il a présenté son travail à Morlaix, que l’on peut voir sur Ouest France, et sur une vidéo de présentation You tube.
Et pour finir deux nouvelles à l’international, en lien ténu avec la recherche sont relayées par APS sur la création en Algérie de deux écoles supérieures (l’une de mathématiques et l’autre d’intelligence artificielle) aux normes internationales ; voir aussi L’Expression DZ.
Sur Financial Afrik, on pourra aussi lire une interview d’un expert de théorie des jeux, Hamadou Tembine.
Vie de la recherche

L’Union Mathématique Internationale (UMI) fête son centenaire comme l’indique le site de l’ INSMI CNRS.
Sur le site CNRS.fr, Bertrand Rémy présente l’Union, son histoire, son rôle et ses objectifs, et la place contrastée de la France au sein de l’Union.
France Culture consacre toute une conversation scientifique à l’histoire de l’UMI, avec Laure Saint-Raymond, professeure à l’Institut des Hautes Études en Sciences et membre de l’Académie des Sciences, Norbert Schappacher, professeur émérite à l’Université de Strasbourg et historien des mathématiques, et Roger Mansuy, professeur de chaire supérieure en mathématiques au Lycée Saint Louis, suivie d’une petite histoire du groupe Bourbaki.
La cité des sciences de Tunis a participé, le vendredi 24 septembre, (Tekiano) à la nuit européenne des chercheurs, à travers le projet MonuMAI (mathématiques, intelligence artificielle, arts, science citoyenne).
Dans le cadre de la fête de la science, deux laboratoires de l’INSMI CNRS organisent des visites insolites. L’inscription se fait en ligne.
Le dixième forum emploi maths aura lieu le 12 octobre en ligne, le programme est sur Forum-Emploi-Math.
Les Échos consacrent un article à l’Université Paris Saclay, assez triomphaliste :
275 laboratoires, cinq facultés (sciences, médecine, pharmacie, droit/économie, sport), quatre grandes écoles (dont l’ENS et Centrale Supelec) et six organismes de recherche (CNRS, CEA, Inserm, Inria, Inrae et Onera) ; 15 % à 20 % de la recherche française, et d’éminents scientifiques, dont deux prix Nobel et 10 médailles Fields sont issus de ses rangs ; l’installation, d’ici 2022-2023 d’un vaste campus de pharmacie (faculté de pharmacie, labos de biologie…), du centre de recherche de Servier, d’Agro Paris Tech, ou encore de l’Institut Ecologie, diversité et évolution du vivant, IDEEV.
Et pour finir : « dans le dernier classement mondial de Shanghai, dévoilé dimanche 15 août, le campus est, une fois encore, le meilleur élève parmi les universités tricolores. Saclay occupe la treizième position mondiale, en progression d’une place, et décroche même la médaille d’or en Mathématiques ».
Un article du Canard Enchaîné en fait l’écho :
Étienne Klein invite Jean-Pierre Bourguignon dans la Science en questions France Culture sur le sujet « quel avenir pour la science européenne ? », abordé surtout dans la deuxième partie de l’émission.
Enfin, Le Monde (accès restreint) s’intéresse aux causes du déclin international de la recherche française.
L’état des lieux : « la France, avec 1 % de la population mondiale et plus de 2,5 % de la production d’articles scientifiques (sur plus de deux millions), « fait partie des pays les plus intensifs en recherche », comme l’indique l’Observatoire des Sciences et Techniques (OST) dans son dernier rapport. Mais « elle bouge moins vite que le monde », rappelle Frédérique Sachwald, sa directrice. Si bien que sa part ne cesse de décroître et son rang de baisser. Pire, si elle est encore dans les dix pays qui publient le plus, elle n’est que seizième sur un indicateur de qualité élaboré par l’OST qui prend en compte le centile des publications les plus citées, derrière la Belgique, la Suisse ou le Danemark. »
Les causes : « derrière le flétrissement du prestige français, en termes de publications, de moyens financiers, de salaires, des fractures apparaissent au sein même de la communauté scientifique nationale, entre laboratoires riches et pauvres, vedettes et secondes lignes, titulaires et précaires… signant la fin de l’exception du modèle français dans le paysage mondial. »
Et (dérapage ? inconséquence ?) : « les domaines dans lesquels elle publie le plus sont les sciences du passé, les maths et les sciences de l’univers, quand ses points faibles se retrouvent en chimie et en ingénierie des procédés ». Du passé, vraiment ?
Ouf ! une nouvelle version publiée le 29 septembre à 10h18 lève l’ambiguïté de l’expression qui devient : « Les domaines dans lesquels elle publie le plus sont l’étude du passé humain, les maths et les sciences de l’Univers, quand ses points faibles se retrouvent en chimie et en ingénierie des procédés. »
Mathématiques et société
L’une des difficultés rencontrées par les enseignants est l’impression largement partagée par les élèves que les mathématiques ne servent à rien. Un article de L’Écho décrit différents aspects du problème.
Les « mathématiques souffrent depuis longtemps d’une forme de désamour, corrélée avec une baisse du niveau de connaissances ». Un constat d’autant plus alarmant qu’il ne se limite pas à la France. Et ce phénomène n’est pas nouveau « il y a trente ans déjà, le professeur américain John Allen Paulus expliquait dans un ouvrage sur « l’innumérisme » l’importance de la logique mathématique pour saisir les questions de notre époque, qu’elles soient économiques (taux d’intérêt, inflation…) ou sociétales (sondages d’opinion, études statistiques…) ». Des initiatives émergent pour limiter les dégâts, par exemple, « la Société royale belge de statistique a monté des formations en la matière à destination des enseignants et des journalistes ». On peut douter que cela suffise, car en plus du désintérêt , « l’anxiété face aux mathématiques a tendance à augmenter chez les jeunes » écrit Isabelle Demonty maître de conférence à l’ULiège d’après les données dont elle dispose.
Un constat confirmé en France. Dans un entretien à la dépêche (article partiellement réservé aux abonnés) le député Cédric Villani (ex-LREM, aujourd’hui collectif EDS) revenant sur les résultats d’un sondage ne s’étonne pas du résultat selon lequel un Français sur deux craint les Mathématiques. Le mathématicien, co-auteur d’un rapport remis en 2018 au ministère de l’Éducation nationale pour améliorer l’apprentissage des mathématiques à l’école insiste sur l’importance de renforcer la formation des enseignants du primaire en pédagogie scientifique. Il souligne également que, s’il n’y a pas de formule magique pour enseigner les mathématiques aux écolier.es, les pays qui y réussissent partagent certaines caractéristiques « comme le fait que les enseignants y soient très valorisés, et disposent bien souvent d’une réelle latitude pour définir leur méthode pédagogique ». Le rapport remis en 2018 insiste d’ailleurs sur le fait que les enseignants français sont sous-payés.
Le désamour des mathématiques n’est pas également partagé par toutes les catégories d’élèves. Dans un entretien publié dans le Monde (partiellement réservé aux abonné.es), la sociologue Clémence Perronnet, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation à l’Université catholique de l’Ouest, décrit ses travaux de thèse qui l’ont amenée à conclure que « l’attrition des filles et des enfants des classes populaires dans les filières scientifiques est le fruit de mécanismes d’exclusion et d’une forme de censure sociale qu’elle appelle à combattre ».
Peut-on se fier aux études observationnelles ?
Dans Sciences Étonnantes, David Louapre présente avec pédagogie et en s’appuyant sur des exemples simulés simples les conclusions de l’article paru dans Plos One. Le message est fort : lors d’une étude observationnelle, contrôler le facteur de confusion ne permet souvent pas d’éviter les faux positifs.
Il est bien connu que corrélation ne vaut pas causalités, pour reprendre l’exemple de David Louapre, boire du champagne et vivre longtemps sont corrélés car les deux sont liés au fait d’avoir un niveau de vie élevé. Pourtant, on peut douter que boire du champagne fasse vivre plus longtemps. Ce que montre l’article, c’est que même lorsque le facteur de confusion (ici le niveau de vie) est connu avec une bonne approximation, « malgré [une] valeur p très faible, on commet ce qu’on appelle en statistique une erreur de type I : on trouve un effet là où il n’y en a pas en réalité ». On conclut donc, à tort, à un lien entre les variables d’intérêts (ici la longévité et consommation de champagne).
Il y a aussi des bonnes nouvelles !
Le mathématicien militant de la cause kurde Tuna Atinel peut enfin reprendre son enseignement en France ! Dans un article (réservé aux abonnée.es) LeParisien revient sur la rentrée du professeur qui a été retenu plus de deux ans en Turquie, accusé par les autorités d’Ankara d’« appartenance à une organisation terroriste ».
Applications
Comment se forment les rayures des zèbres ou les pois de certaines fleurs ? Lorsque l’on remonte suffisamment loin dans la vie de l’organisme, il arrive un moment où on ne peut plus dire si telle zone sera dans une rayure noire ou dans une rayure blanche. « La raison est simple : cela n’a pas encore été codé, ou plutôt « déterminé » », Slate, reprenant un article de The Conversation nous présente quelques-uns des mécanismes qui peuvent donner lieu au passage « d’un tissu homogène à un tissu organisé en deux ou plusieurs types de territoires, qui donneront in fine les couleurs ». Deux grands types de stratégies sont apparues au cours de l’évolution pour obtenir ces « brisures de symétries ». La première consiste à utiliser une asymétrie préexistante, la deuxième, consiste à puiser dans les inhomogénéités aléatoires microscopiques présentes dans le tissu. Alan Turing est le premier à avoir posé les bases mathématiques et physico-chimiques de ce phénomène d’« auto-organisation » en 1954. Ce n’est qu’en 1995 que la proposition de Turing a été mise en évidence dans un organisme biologique : le poisson-zèbre.
Pourtant, les systèmes de Turing, qui produisent des motifs périodiques, ne sont manifestement pas les seuls moyens retenus par l’évolution pour décorer le vivant. En effet, certaines espèces, telles que le dalmatien, ont des motifs qui semblent aléatoires.
Dans un article réservé aux abonnés, Science&Vie présente le travail de chercheurs de l’université de Californie, aux États-Unis, qui « ont réussi à reproduire les vocalisations de diamants mandarins à partir de leur seul fonctionnement cérébral ».
Des maths qui facilitent la vie Les mathématiques trouvent aussi des applications dans le sport ! Sébastien Rogues s’appuie sur l’intelligence artificielle (IA) à bord de son trimaran. Son objectif : « multiplier les apports du numérique pour faciliter la navigation ». Le skipper raconte à Ouest France comment une équipe de spécialistes de Meritis, une entreprise qui fait du conseil pour les entreprises en numérique, l’aide à optimiser les performances de son trimaran Primonial.
Les navigateurs ne sont pas les seuls à vouloir optimiser leurs performances grâce à l’IA. Pharmaceutiques résume le témoignage de Stéphanie Allassonnière, professeur de mathématiques à l’École Polytechnique, sur la pratique numérique au cœur des soins à la 3e édition de PharmaHealthTech. Un outil commercialisé comme une application web accompagne le praticien dans la conduite des échographies de suivi de grossesse « issues de discussions croisées entre les équipes de data science de l’École Polytechnique et les gynécologues et obstétriciens de la maternité de l’Hôpital Necker-Enfants Malades, l’Intelligence Artificielle Sonio permet un diagnostic des maladies et malformations chez le fœtus ». La mathématicienne insiste sur l’importance du « mélange des cultures et la proximité du personnel du domaine médical et des mathématiciens » dans le développement de tels outils.
D’autres s’intéressent à l’apport de l’IA pour optimiser un portefeuille de titre. Dans un article, Boursorama, explique comment l’IA peut permettre de sélectionner 15 à 20 titres réalisant le meilleur équilibre bénéfices à moyen terme/risques parmi une offre de plusieurs milliers.
Dans un autre contexte, Chris Bauch, professeur de mathématiques appliquées à l’Université de Waterloo, travaille au développement d’une intelligence artificielle capable d’évaluer les points de basculement du changement climatique. Un article de Corentino résume, dans un français parfois approximatif, les résultats de ce projet publié dans PNAS : « nous avons découvert que le nouvel algorithme était non seulement capable de prédire points critiques. Elle est plus précise que les méthodes actuelles, mais fournit également des informations sur le type de pays qui se situent en dehors du point de basculement. Points indésirables, et nous aimerions l’empêcher si nous le pouvons ».
Nous le savons, les mathématiques sont partout dans notre vie quotidienne. Elles peuvent même nous aider à choisir la file d’attente la plus rapide. Marseille News nous informe que, « la théorie des rangées » basée sur les statistiques et la théorie des probabilités, « recommande la file d’attente avec peu de voitures et de nombreux articles ». Et inutile de changer de file si celle d’à côté va plus vite « les probabilités que la ligne vers laquelle nous allons soit plus rapide lorsque nous arrivons sont les mêmes que la ligne actuelle dans laquelle nous nous trouvons ».
L’usage quotidien que nous faisons de la cryptographie pour sécuriser nos transactions pourrait bien être bouleversé par l’avènement de l’ordinateur quantique. Dans un entretien à Science & Avenir (article réservé aux abonnés) Romain Alléaume, enseignant-chercheur à Télécom Paris, revient sur l’histoire de la cryptographie, de l’antiquité au point de bascule de la Seconde Guerre mondiale et nous parle de la sécurité des données à l’heure du quantique. Comme son nom l’indique, l’ordinateur quantique utilise les propriétés quantiques de la matière : « plutôt que d’être codées sur des bits valant soit 0, soit 1, les données [...] sont intégrées sur des qubits qui sont dans un état superposé », ce qui « permet d’accélérer radicalement la résolution de certains problèmes algorithmiques ». Dont la factorisation en nombres premiers, sur laquelle repose le chiffrement RSA, l’un des algorithmes les plus utilisés dans le commerce électronique. Les mathématiciens ont de l’avance sur la technologie, « le mathématicien Peter Shor a découvert en 1994 un algorithme efficace pour factoriser à l’aide d’un ordinateur quantique, ce qui permet en théorie de casser la plupart des algorithmes de cryptographie […] qui sont aujourd’hui un des piliers de la sécurité d’internet ». Pas d’affolement cependant, pour casser les clés que nous utilisons aujourd’hui, il faudrait des ordinateurs quantiques de plusieurs millions de qubits, ce qui est aujourd’hui largement hors de portée et des solutions post-quantiques ont d’ores et déjà été proposées pour résister à l’algorithme de Shor.
Débats mathématiquement assistés
À quelle question l’IA ne peut-elle pas répondre ?! D’après un mathématicien de l’université d’Oxford l’IA a tranché un vieux débat : le meilleur joueur de football de tous les temps est Cristiano Ronaldo. L’algorithme mis au point par l’universitaire prend un certain nombre de critères en considération, « les buts marqués, le nombre de votes au Ballon d’or, ou encore le palmarès » mais pas « la beauté du jeu » comme le révèle So Foot. Si l’auteur de l’algorithme affirme s’être amusé et est certain « que le débat va continuer », pour LiveScore (qui a commandé l’étude et dont l’égérie n’est autre que Cristiano Ronaldo) les conclusions sont beaucoup plus définitives « C’est bien plus qu’un score, pour nous, il aide à régler un débat qui dure depuis des générations » selon les propos rapportés par La Nouvelle Tribune. Ainsi donc, débat réglé grâce à l’IA. Un bel exemple d’objectivisation d’une conclusion subjective.
Les mathématiques font avancer un autre débat : dans un article, partiellement réservé aux abonné.es, Science et Avenir rapporte la contribution de Gilles Simon, membre du Laboratoire Lorrain de recherche en informatique et ses applications, au débat sur la maîtrise de la perspective chez van Eyck. En effet, « on dit que les Flamands avaient à l’époque trente ans de retard sur les Italiens en matière de perspective », pourtant, l’informaticien amateur d’art, remarque dans le panneau de l’Agneau mystique de van Eyck, un effet de perspective qui l’intrigue. L’utilisation d’algorithmes de vision par ordinateur confirme une maîtrise des perspectives.
International
La Chine a interdit toute transaction de cryptomonnaie comme l’indique L’usinedigitale. Sans « laisser passer le train de la monnaie numérique » la Chine entend la contrôler avec « la création d’une monnaie numérique nationale pilotée par la banque centrale, dont les premiers tests sont prévus début 2022 ». Cette mesure permettrait en outre de contrôler le minage de cryptomonnaie qui est excessivement énergivore.
Au Sénégal, l’Institut interafricain de formation en Assurance et en Gestion des entreprises ouvrent une nouvelle formation en Data Science. Financial Afrik nous informe que « le credo de cette formation (est) d’accélérer la montée en compétence en Data Management et de créer de la valeur ajoutée pour les économies africaines ». Cette formation est tournée vers l’international puisque « grâce au partenariat avec l’école d’ingénieurs Léonard de Vinci de Paris, les étudiants pourront effectuer des voyages semestriels d’études en France ».
Nouvelles de la pandémie
Le 30 août, dans Marianne , le directeur régional de l’OMS en Europe (qui couvre 53 pays dont l’Europe, la Russie, les pays d’Asie centrale…), Hans Kluge a évoqué « une augmentation de 11 % du nombre de décès dans la région ». D’où ses prévisions pour le moins pessimistes : 236 000 décès pourraient être comptabilisés d’ici le 1er décembre en Europe, en plus du 1,3 million déjà recensés. La cause principale est la très forte disparité des taux de vaccination.
En France, un sondage effectué les premier et deux septembre
montrait dans 20 minutes une baisse de l’inquiétude, diversement interprétée (effet de l’habitude, de la baisse des contaminations depuis une dizaine de jours, de l’avancée de la vaccination et de son efficacité malgré les variants).
Marianne donne la parole à Étienne Decroly, après une web conférence de cinq chercheurs consacrée aux origines de la pandémie. Le marché de Wuhan n’aurait joué qu’un rôle amplificateur d’une épidémie circulant à bas bruit. Si l’origine zoonotique reste la plus probable, reste à séquencer en grandes quantités les chauves-souris porteuses de coronavirus : à ce jour une vingtaine d’années d’évolution séparent leurs virus du virus responsable de la pandémie. Il est important d’agir vite.
Variants
Le nouveau variant Mu inquiète l’OMS qui selon France Bleu et Le Monde redoute qu’une nouvelle mutation puisse le rendre insensible aux vaccins actuels. Francetv Info détaille les raisons de la surveillance spéciale de l’OMS de ce variant.
Sur le variant Delta, Le Monde du 28 août analyse une étude publiée par The Lancet sur la contagiosité et dangerosité de ce variant. La contagiosité serait doublée par rapport à la souche initiale ; mais pour la dangerosité les résultats ne sont pas clairs à cette date. Il y aurait « un surrisque probable lié au variant », mais la vaccination prévient le risque de forme grave.
Sandrine Sarrazin, chargée de recherche Inserm au centre d’Immunologie de Marseille Luminy et Olivier Schwartz, directeur de l’Unité Virus et Immunité de l’Institut Pasteur font le point des connaissances de ce variant sur France Culture et Delphine Planas, postdoc à l’Institut Pasteur, y présente l’étude réalisée par l’Institut en collaboration avec l’Hôpital européen Georges Pompidou, le CHR d’Orléans et le CHU de Strasbourg.
« Grâce à une nouvelle technique, un test de neutralisation semi-automatisé, très rapide, les chercheurs ont montré que le variant Delta est bien moins sensible aux anticorps que le variant alpha ou bêta ». La séquence entière est intitulée « L’ombre du Delta plane », les spectateurs doivent attendre le crash…
Vaccins et vaccination
Les Échos publient les résultats d’une étude de l’Université de Montpellier en collaboration avec les CHU de Nîmes et de Caen, qui évalue pour la première fois l’impact de la vaccination à l’échelle de la population. À partir du moment où la moitié des Français ont été vaccinés, de nombreuses admissions en soins intensifs et décès liés au Covid ont pu être évités. Le nombre des décès évités est évalué à 50000.
Simon Cauchenez répond aux questions sur LCI : 50 % des contaminations pourraient bientôt concerner des personnes vaccinées.
Espérons que la campagne de vaccination (radio, télévision…) basée sur la proportion de 9 sur 10 non vaccinés parmi les infectés prendra un sérieux virage, sinon le buzz antivax va exploser !
HuffingtonPost annonce que les chercheurs de BioMap, une équipe de l’Inrae-Université de Tours ont mis au point un vaccin nasal ciblant notre système immunitaire muqueux, point d’entrée de l’infection. Les résultats sont très prometteurs sur les souris et hamsters. Les études cliniques devraient commencer au second semestre 2022.
Le gouvernement envisage de fermer les centres de vaccination vers la fin de l’année selon LCI ou au premier trimestre 2022. Le relais sera pris par les médecins et pharmaciens, si ceux-ci sont approvisionnés. À moins que d’ici là une campagne massive de troisième dose ne soit entreprise…
Jean-Marc Routoure, professeur à l’université de Caen, s’attaque à la légende urbaine de puces 5G dans les vaccins sur Actu.fr. Si l’on peut miniaturiser une telle puce pour passer l’aiguille, les problèmes non résolus commencent avec l’antenne (au moins 2 cm) et avec une batterie suffisante.
Déboires informatiques
Les noms, prénoms, dates de naissance, adresses, numéros de téléphone, numéros de Sécurité sociale et adresse e-mail, ainsi que le résultat des tests de 700 000 personnes étaient disponibles jusqu’au vendredi 27 août grâce à « un mot de passe trouvable, en clair, dans un dossier accessible à tous » sur le site de Francetest qui transmet les données des pharmacies vers la plateforme gouvernementale (voir 20 Minutes).
Depuis la fin août, TousAntiCovid collecte statistiques et mesures d’audience (Frandroid). Une analyse de risque effectuée par trois chercheurs estime que « la collecte de statistiques contredit le principe de minimisation des données et met en danger les propriétés de sécurité et de protection de la vie privée ».
Le tout est expliqué avec plusieurs exemples concrets. Ils donnent le conseil de désactiver manuellement la collecte des statistiques.
La lecture des QR codes est ’décryptée’ (sans détails) par Étienne Ghys dans Le Monde (accès restreint). Le QR code sanitaire constitué de 7 225 petits carrés, noirs ou blancs. Le premier pas est de type géométrique, le carré étant généralement vu comme un quadrilatère doit être redressé (par une méthode venant de la géométrie projective). Puis l’orientation correcte est obtenue en considérant que trois des quatre coins sont ornés par de petits carrés 7 × 7 facilement reconnaissables. Si la feuille a été froissée, Treize carrés 5 × 5, également reconnaissables, sont répartis dans le grand carré pour rectifier (au sens propre, rendre droites les colonnes et les lignes). Certaines erreurs ont pu altérer des carrés, et un code correcteur d’erreurs permet une lecture correcte jusqu’à 30 % d’erreurs (Les codes correcteurs sont aussi utilisés par exemple lors de la lecture de CD qui se couvrent vite de microcoupures des sillons). Reste à assurer l’authenticité par une signature numérique obtenue par un code secret asymétrique. Bien entendu, la sécurité n’est pas absolue, de ’vrais faux’ peuvent être produits par des soignants malhonnêtes ou par intrusion dans des sites publics.
International
Les États-Unis devraient ouvrir leurs frontières début novembre, indique Le Monde. Fermées depuis mars 2020, l’entrée se ferait sous conditions de tests, masques et traçage.
Au Vietnam, la flambée de la pandémie relatée par Marianne amène le gouvernement à prendre des mesures draconiennes à Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Les quartiers sont isolés les uns des autres, ravitaillés par l’armée.
L’agence officielle chinoise Xinhua News signale que les essais cliniques de phase III d’un vaccin recombinant à protéine de fusion (développé par deux entreprises chinoises) sont approuvés aux Philippines.
En République Centre Africaine, Dw fait état d’ un modèle d’évolution locale de la pandémie développé par Brice Martial Yambiyo, enseignant chercheur à l’Université de Bangui.
La pandémie et l’enseignement
Le 26 août, Le Figaro faisait le point sur une « rentrée à risque : elle aura une saveur de pandémie, de masques, de gestes barrière et de passe sanitaire.
Primaire et secondaire
Dès le 25 août, le Café Pédagogique faisait part de la position très critique du Conseil Scientifique qui regrette l’abandon du dépistage systématique en milieu scolaire. Il juge aussi important la mise en place de capteurs de CO2 dans les classes. Le 2 septembre, le même Café Pédagogique signalait les réticences des collectivités locales à acheter en masse des capteurs, soulignant l’importance des dépenses déjà engagées, causées par la pandémie.
Post bac
Le Monde détaille les décisions de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
Alors que le passe sanitaire n’est pas obligatoire pour suivre les cours ni pour participer aux activités à l’université, il sera, au contraire, exigé lors des soirées étudiantes et des week-ends d’intégration. Ces événements seront soumis à l’autorisation du chef d’établissement et devront respecter une jauge de 75 %.
Un reportage de France Info sur la rentrée dans une faculté de Poitiers. Élèves et professeurs sont heureux de se retrouver, tout en respectant geste barrières et port du masque « On revit ».
La situation est inverse à La Martinique Outremer360
passée entièrement en ’distanciel’, et où les inégalités d’accès satisfaisant au réseau sont importantes.
International
Au Canada, Ici Radio Canada, le passeport vaccinal complet est exigé pour participer aux activités d’intégration à l’Université Bishop’s. Le même média Ici Radio Canada décrit les mesures prises par l’Université Carleton : un dépistage quotidien des symptômes, une preuve de vaccination et des enregistrements par code QR alors que les étudiants retournent en classe en pleine quatrième vague de la pandémie de COVID-19.
Le Café Pédagogique synthétise une étude comparative de l’OCDE sur les politiques scolaires pendant la pandémie.
« Si la France fait partie des pays qui ont le moins fermé leurs écoles, elle a mené la même politique face aux conséquences scolaires de l’épidémie, estime l’OCDE. Autre particularité : la France fait partie des rares pays à n’avoir en réalité pas priorisé ses enseignants pour la vaccination. L’école française était pourtant dans les moins bien préparées à faire face à cette crise. »
Enseignement
Le site Rue89Lyon relaye le témoignage d’une surveillante de collège ayant dû de facto enseigner les mathématiques dans les classes d’un professeur absent en période de covid, de mars à mai dernier, dans un établissement d’un Réseau d’Education Prioritaire de la banlieue lyonnaise.
Cet article montre l’ampleur des problèmes issus de la tension sur les remplacements, liée à la pénurie de professeur·e·s de mathématiques et la véritable crise des vocations que la discipline traverse. Il témoigne aussi du rôle accru des directions sans marge de manoeuvre dans la gestion des personnels non titulaires et non enseignants, préférant à tout prix que quelqu’un se retrouve devant les élèves.
La situation ne semble pas près de s’améliorer, puisque le nombre de candidat·e·s au concours du CAPES externe est au plus bas. Atlantico et le Canard enchaîné (édition du 21 juin) s’en alarmaient lors de la session de l’an dernier. Entre 2010 et 2020, on constate une chute de 30% du nombre de candidat·e·s, qui s’accompagne d’une baisse de niveau des admis·e·s.
La France n’est pas la seule à manquer de profs de mathématiques, c’est aussi le cas de la Belgique. Le quotidien de lange flamande De Standaard, repris dans le Courrier international (lecture réservée aux abonné·e·s), dresse un état des lieux sombre en cette rentrée scolaire.
La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance de l’Education nationale a publié ses statistiques annuelles. On y trouve notamment des éléments concernant les évaluations Repères nationales en mathématiques menées en septembre 2021. On peut y constater qu’en CE1 notamment, les compétences en résolution de problèmes, addition et soustraction sont faibles par rapport aux attendus. Une synthèse des résultats de l’enquête TIMSS est également incluse, la france apparaît en net retrait par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. On trouvera une analyse plus globale de ces chiffres dans le Figaro Etudiant.
Ce décrochage semble aller de pair avec une perte importante de confiance en soi dans l’apporche des mathématiques ; partant de l’enquête TIMSS, la Voix du Nord relaye une étude de la DEPP pour dans laquelle 50 % des élèves déclarent avoir peur des maths.
Dans un entretien à Ouest France, Stanislas Dehaene, chercheur en neuroscience et membre du conseil scientifique de l’Education nationale, abonde ce constat. Il y ajoute que le sens de la grandeur est en recul chez les élèves de CP, qui éprouvent de grandes difficulté à situer des nombres sur la droite numérique.
Le niveau des élèves préoccupe également outre-Atlantique.
Le Point reprend et traduit une tribune de trois enseignants-chercheurs américains dans le journal Quillette (conservateur sur les questions académique), critiquant la tendance du système éducatif américain à favoriser la diversité au détriment du mérite académique au niveau du recrutement des enseignant·e·s de mathématiques. Pour les auteurs, ce phénomène participe à la dégradation des performances du système éducatif américain.
Le site de France inter revient sur les réactions à la nouvelle campagne de l’Education nationale sur la laïcité. Composée de huit affiches destinées aux établissement, cette campagne passe assez mal auprès des syndicats enseignants, relayant une interrogation des professeurs sur le bon usage de ces affiches pour appuyer leurs enseignements sur ce sujet complexe. Elle est aussi critiquée par la Vigie de la Laïcité elle-même, pour qui la campagne “fait fausse route, en réduisant les enfants à leur appartenance religieuse qui serait implicitement devinée par leurs prénoms et/ou couleurs de peau” ; pour le président de cette dernière, Jean-Louis Bianco, “Il aurait fallu rappeler ce qu’est la laïcité de manière pédagogique et c’était possible de le faire”.
Toujours sur France Inter, les Barbatrucs reprennent, cette fois-ci le samedi, avec une première émission diffusée le 4 septembre intitulée Les maths, un jeu d’enfants. Dorothée Barba accueillait Nicolas Pelay, chercheur en didactique des maths, et Claire Lommé, enseignante en collège. Dans l’esprit de l’émission, on y trouvera une collection de ressources pour les parents afin d’encourager le plaisir de pratiquer des activités mathématiques à la maison.
Honneurs
À l’honneur en ce mois de rentrée, on trouve deux chercheurs récompensés pour leurs travaux, l’un en contrôle et en automatique, l’autre en didactique des mathématiques. Silvère Bonnabel, le premier, est enseignant-chercheur à l’université de la Nouvelle-Calédonie et a reçu le European Control Award en juillet dernier. Leur amélioration du filtre de Kalman avec un collègue de Safran associé aux Mines de Paris a visiblement « particulièrement marqué le jury ». Il est célébré par le journal en ligne outremer 360°. Hicham Maadan, le second, est professeur au Centre régional des métiers de l’éducation et de la formation de la région de Béni Mellal-Khénifra, au Maroc, et est félicité par divers journaux locaux pour avoir remporté un prix de l’UIJIR Academic Research Foundation (qui n’a pas de site internet ?) pour son projet sur « L’innovation dans l’apprentissage et l’enseignement des maths ». Voir Global Diaspora News par exemple.
Autrement, CNRS Info nous rappelle que la finale internationale de « Ma thèse en 180 secondes » se tiendra le jeudi 30 septembre 2021 à 18h30 au studio 104 de la Maison de la radio. Les finalistes sont au nombre de 24 et viennent d’horizons très divers ! JSTM, le Journal Scientifique et Technique du Mali, nous rappelle lui que la troisième édition du concours Miss sciences est lancée. Ce concours est organisé par le ministère de l’Éducation nationale malien en partenariat avec l’UNESCO et récompense les meilleures élèves à quatre niveaux différents.
Autre mathématicienne à l’honneur, dont nous avons (honte à nous) oublié de parler dans la revue de presse de l’été, il s’agit d’Anna Kiesenhofer, chercheuse postdoctorale à l’EPFL et médaillée d’or en cyclisme sur route aux JO de Tokyo ! L’équipe revient sur la course folle remportée par Kiesenhofer devant Annemiek Van Vleuten, qui arrivée 1’15’’ après Kiesenhofer a levé les bras en pensant avoir gagné… L’EPFL a aussi publié un article pour célébrer la victoire de leur collègue. Depuis son retour de Tokyo, Kiesenhofer a décroché en septembre une 7e place au Championnat d’Europe et une 17e place au Championnat du monde du contre-la-montre.
Et c’est au pied du mont Ventoux, sommet mythique pour les cyclistes, qu’aura lieu la première représentation d’un opéra célébrant la vie d’Évariste Galois. Après avoir esquissé la biographie du jeune mathématicien, Olryx, site d’information autour de l’opéra, annonce la création, note qu’il « était donc grand temps de consacrer un opéra à ce personnage à la vie si romantique ». La première a eu lieu le 11 septembre au cours des soirées lyriques du Ventoux. Et Olryx de conclure : « L’art lyrique résout ainsi (une fois encore) l’équation de proposer une création, appréciée, traitant d’une autre discipline et sur une figure historique ainsi re-valorisée. »
Autres grands monstres à la une, Alexandre Grothendieck dans une rediffusion de La Conversation Scientifique par Étienne Klein à l’occasion des Nuits de France Culture, Bourbaki avec l’inauguration d’une plaque au 63 boulevard Saint-Michel. Et les 100 ans de l’Union Mathématique Internationale, encore sur France Culture.
Diffusion
« Les mathématiques, présentes partout dans la nature » : voilà un thème classique des contenus de vulgarisation qui crée toujours l’émerveillement. Sur le site du CNRS VidéoDiMath, le mathématicien Olivier Druet montre en vidéo des bulles de savon aux formes fascinantes, et introduit pour l’expliquer le problème d’optimisation sous contrainte ; tandis que Science & Vie passe en revue d’autres exemples usuels de structure mathématique visibles dans la nature : fractales du chou romanesco, géométrie hexagonale des flocons de neige et des ruches, motifs dans le pelage des animaux et spirale logarithmique des coquillages.
La beauté de ces formes naturelles ne saurait toutefois faire oublier la beauté abstraite, intrinsèque, de certaines formules ou certains résultats mathématiques, rappelle Techno-Science. Ainsi, comme le rapporte News24 (insolite, mais malheureusement mal traduit de l’anglais), c’est sans doute le caractère indéniablement esthétique de la fonction $\zeta$ de Riemann qui a donné envie à un amateur britannique d’arborer son symbole sur un T-shirt ; las, il a d’abord essuyé un refus de l’entreprise d’impression de T-shirts, au nom d’obscurs problèmes de droits d’auteur sur les marques utilisant des lettres grecques.
Scolaire
C’est la rentrée et le retour des cours de maths, parfois aimés, hélas souvent honnis par les élèves de tous âges et même par leurs parents ! Dans l’émission Barbatruc sur France Inter, Dorothée Barba reçoit des spécialistes de la didactique des maths pour discuter de cet épineux problème qui ne date pas d’hier. Au programme : trouver ou retrouver le plaisir de faire des maths, en faisant appel au jeu et à la culture générale pour en oublier le côté scolaire, austère ou effrayant ; et rappeler, toujours avec bienveillance, que les maths, ça ne sert pas « à rien ».
Un éventail de ressources pédagogiques bien s’ajouter à ce joli podcast pour faire des maths la star de la rentrée des classes. L’Est Républicain présente le projet ludique « Contes mathématiques » organisé par un collège de Gray (70), tandis que La Croix rencontre Yvan Monka, prof de maths youtubeur qu’on ne présente plus (voir par exemple ici, ici, et ici), fort de ses 1,4 million d’abonné·e·s et centaines de vidéos explicatives pour tous niveaux de la sixième à la terminale ! Pour consolider vos acquis après un tour sur sa chaîne, rien de tel qu’un peu de calcul mental. Rendez-vous sur MathsMentales pour de nombreux quizz et exercices de pratique du calcul mental du CE1 à la terminale ; ou encore sur le plus ludique Je peux pas, j’ai maths, qui propose avec humour une épreuve de « calcul mental de la mort », où l’on peut choisir sa musique d’accompagnement entre « dramatique » ou « angoissante »…
Côté détente, signalons aussi un recueil de démonstrations, accompagnées d’animations interactives, du théorème de Pythagore — si symbolique de l’enseignement des maths au collège dans l’inconscient collectif, et rebaptisé pour l’occasion « Égalité de Pythou » sur le Blog Enseignant des maths, ainsi qu’un sympathique calendrier mathématique proposé par l’académie de Nantes.
Événements et concours
En attendant la Fête de la Science au début du mois d’octobre, les amateurs et amatrices d’événements mathématiques qui passeront par Lyon pourront profiter de l’expo « Entrez dans le monde de l’IA » mise en place à la MMI jusqu’au 25 juin prochain, avec un beau programme de vulgarisation et de « démystification » des concepts autour de l’intelligence artificielle, pour les petits et les grands !
À noter également, via DHnet, le retour du mathématicien show-man Emmanuel Houdart et son spectacle à succès Very Math Trip, déjà cité dans ces lignes (par exemple ici), en tournée à Toulouse et en Belgique.
Félicitons pour finir, avec 24 heures, les participant·e·s à la première édition du Online World Math Contest, version en ligne — Covid-19 oblige — du célèbre championnat organisé par la Fédération Suisse des Jeux Mathématiques ; mais aussi la moisson de médailles rapportées par les polytechnicien·ne·s à la Compétition Internationale de Mathématiques en Bulgarie, ainsi que les 35 lauréat·e·s de la première olympiade nationale de mathématiques du Burkina Faso, remarqués par Burkina 24
Arts et Maths
Parmi les expositions à voir ce mois-ci, il ne faudra pas que nos lecteurs québécois ratent celle de Laurent Luneau à la galerie d’art du Cégep de Victoriaville ! Celui-ci a étudié puis enseigné les mathématique pendant des années, et propose un projet autour du carré : « le carré se « démathématise » et les signes mathématiques se font motifs » comme l’artiste l’explique dans La Nouvelle union.
De l’autre côté de l’Atlantique, on retrouve les belles formes mathématiques de Toshimasa Kikuchi « inspiré [par les] Équations Shakespeariennes de Man Ray » et son interprétation artistique des surfaces de Kuen (avec le système d’équations en légende) au musée Guimet jusqu’au 4 octobre, comme le note le Journal du Japon.
Au festival des Traversées du Marais, on croise les tout aussi belles formes quasi-mathématiques d’Eva Hild qui dit : « J’ai en moi des sentiments assez brutaux et gênants et je les gère pendant que je travaille l’argile. L’aspect final est souvent étonnamment harmonieux et c’est ma solution. » [1] L’artiste suédoise est invitée dans le cadre des Traversées du Marais, en partenariat avec le Swedish Design Movement et la Paris Design Week, l’entrée est libre et l’installation dure jusqu’au 3 octobre.
Ailleurs qu’à Paris on trouve aussi des expos mêlant maths, formes géométriques, monde animal et végétal.
Anaïs Eychenne expose à Carquefou ses œuvres « À la pointe du kalam », selon l’art pictural traditionnel iranien et indien, jusqu’au 10 octobre comme le rapporte Ouest-France (ici ou là), et Michel Gressier le « plasticien du vent » expose au Théâtre Sénart à Lieusaint ses cerfs-volants colorés jusqu’au 28 octobre.
Histoire
Côté histoire, Arte a diffusé un documentaire de 50minutes nommé « Galilée et la naissance de la physique moderne », qui est toujours disponible en ligne ; la National Geographic a traduit de l’anglais un article sur l’histoire du système métrique ; et Euronews nous indique que le Catalogue des étoiles fixes, « considéré comme un chef-d’œuvre de l’art d’Asie centrale » mais qui « n’a pas survécu », a été recrée grâce au projet Cultural legacy of Uzbekistan in the world collections.
Parutions
En kiosque :
Le « magazine-livre » trimestriel La Recherche qui couvre d’octobre à décembre est arrivé fin septembre avec un gros dossier biodiversité et climat, annoncé en première de couverture, qui est développé sur pratiquement le tiers du journal. Le numéro débute par un entretien avec Antoine Petit, mathématicien de formation et PDG du CNRS, titré La société a besoin de davantage science dans lequel il affirme que « les scientifiques sont là pour aider à la décision, pas pour décider ».
Nous apprenons par ailleurs dans l’article de Juan-Manuel Torres-Moreno et Sabine Louët (directrice générale de SciencePOD) que l’intelligence artificielle permettra de résumer automatiquement des publications scientifiques, l’intérêt étant à la fois d’accéder plus rapidement aux informations, de diffuser les recherches et de lutter contre la désinformation. Avec bien sûr en exemple un résumé de l’article qui montre bien que si le résumé automatique permet de gagner du temps, il ne permet pas (encore ?) de se substituer à la sagacité humaine. Toujours dans le domaine de l’informatique, vous trouverez aussi un article de cryptographie signé par Romain Gay, L’obfuscation révolutionne les techniques de chiffrement. L’obfuscation « a été étudiée rigoureusement il y a 20 ans, mais des preuves de sécurité tangibles ont été trouvées depuis seulement un an ».
Pour la Science n’arrivera pas en kiosque avant le début du mois d’octobre. Nous savons seulement qu’il jettera un coup de projecteur sur l’internet quantique qui se dessine de plus en plus clairement. Dans les rendez-vous mensuels, Jean-Paul Delahaye nous parlera d’informatique plus que de mathématiques dans son article Numérique dans le monde : des zettaoctets d’information. Où en sont les capacités de calcul et de stockage de l’information ? La loi de Moore, qui affirme que les capacités de calcul des ordinateurs double tous les deux ans atteindra-t-elle sa limite ? Un article qui jongle avec les puissances de dix !
Déjà le numéro 4 ... Epsiloon poursuit sa trajectoire. Il propose en octobre un coup de projecteur dans les profondeurs de la Terre et dans les abimes océaniques où se développent des formes de vie fascinantes. La revue agréable à lire, bien réalisée est très généraliste. Pour ce numéro la rédaction, nous dit-elle, a interrogé 97 scientifiques de différentes disciplines allant de l’astrophysique à la neuropsychologie et en passant par la géologie, la climatologie, la biochimie. Les liens avec les mathématiques ou les sciences du numérique restent certes très ténus, mais ce n’est que le quatrième opus.
Le dernier numéro hors série de Tangente est consacré à Henri Poincaré, « le dernier savant universel » : À la croisée des sciences, Henri Poincaré. Ce n’est pas simple de résumer en une soixantaine de pages la vie et l’œuvre d’’un scientifique qui a été membre de l’Académie des sciences mais aussi de l’Académie française, et qui continue à inspirer, un siècle après sa disparition, mathématiciens, physiciens et philosophes. Le numéro s’articule autour de dossiers. Le premier dossier met l’accent sur son universalité et le contexte scientifique de l’époque, ensuite les suivants abordent ses centres d’intérêts scientifiques, sa vision originale et innovante des mathématiques, ses nombreux engagements. Les articles sont complétés par de très nombreux encarts qui éclairent le texte. Citons par exemple les Archives Henri-Poincaré, le prix Henri-Poincaré, la conjecture de Poincaré, le raisonnement par récurrence, un étudiant hors normes, un rôle majeur dans l’affaire Dreyfus ... Ce choix facilite pour les lecteurs l’entrée dans les différents thèmes abordés. Ce numéro balaie largement la vie exceptionnellement riche de ce géant qui a dominé son époque et dont l’influence reste toujours d’actualité.
Un mot encore sur l’article d’Ivar Ekeland, qui parle de la naissance du « chaos déterministe » mais aussi du fameux mémoire de Poincarré connu « pour contenir une erreur importante... et extraordinairement féconde sur le plan scientifique ». Il est complété par une présentation (par Jean Aymès) des films d’Aurélien Alvarez, Étienne Ghys et Jos Leys Dimensions et Chaos .
Le numéro 200 dont nous parlions dans la revue de presse du 1er juillet était qualifié « collector » par l’éditeur. Celui-ci pourrait être placé juste à côté. Il ne passionnera pas seulement les lycéen.nes mais aussi tous les curieux !
Pour les enseignants Tangente publie trimestriellement Tangente Education. Le dernier numéro, sorti en septembre, est consacré à l’oral en classe. Il est sous-titré « Le grand Oral en question » et « Contes mathématiques ». Le Grand Oral pose beaucoup de questions et pas seulement aux enseignants (voir entre autres nos différentes rubriques « Enseignement » au fil des mois). L’article d’Alice Ernoult, Le grand oral : une fabrique d’inégalités ?, nous explique pourquoi si l’idée d’un grand oral « paraît bonne, l’absence d’un enseignement spécifique à la prise de parole en public semble plutôt la transformer en un révélateur d’inégalités ».
Vous trouverez, toujours dans ce numéro 58, une interview de Martine Brilleaud et Alice Ernoult Marie Lhuissier : les mathématiques en contant dans laquelle cette mathématicienne raconte « pourquoi elle a choisi cette voie pour transmettre sa passion des mathématiques ». Elle dévoile aussi, en passant, les perceptions et les représentations que les enfants ont des mathématiques.
D’autre part les nouvelles listes actualisées de Littéramath (un projet initié en 2016 par l’APMEP, Tangente, le réseau des IREM et Publimath) sont présentées aux lecteurs en détail.
Nous avions déjà parlé du prix Tangente 2021. La première phase, du 25 mai au 30 septembre, celle où les internautes votent pour leur livre favori vient de s’achever. Nous saurons bientôt quels sont les 5 livres plébiscités par les internautes. Il faudra attendre le mois de novembre pour savoir, parmi ces cinq ouvrages lequel sera retenu par le jury (composé de membres du Club Tangente et des auteurs primés l’année précédente). Le suspens n’est pas terminé !
Livres :
« Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ? » chantait France Gall. Certainement pas ce sacré Charlemagne ! Mais on sait qu’il y avait des jeux et énigmes mathématiques à la cour de Charlemagne comme le relatait Vanina Kopp dans un article publié dans L’Histoire en mars 2017. Les sources, fort anciennes, de ces énigmes questionnent depuis longtemps les historiens et les amateurs de récréations mathématiques. Début octobre l’ouvrage (annoncé par mail seulement pour l’instant) rédigé par Jérôme Gavin et Philippe Genequand, Énigmes mathématiques au temps de Charlemagne, sous-titré « À propos des propositiones pour aiguiser l’esprit des jeunes » (problèmes pour aiguiser l’esprit des jeunes), sera disponible en librairie début octobre. Il nous promet de faire le point des connaissances actuelles, d’apporter un éclairage nouveau sur le sujet tout en proposant de nouvelles traductions intégrales en français des textes d’origine. Il nous apprendra aussi qu’à l’époque de Charlemagne on faisait des mathématiques en jouant ... Pour patienter (ou vous mettre en bouche) vous pouvez retrouver les propositions d’Alcuin sur le site Récréomath.
« Un professeur voironnais mise tout sur Pythagore pour faire aimer les mathématiques » nous apprend FR3 Auvergne Rhône-Alpes.
Serge Cecconi, un professeur de mathématiques à la retraite, a entrepris de publier une série de livres de vulgarisation, « Il était une fois les Maths », qui sortent chez Nombre7 éditions. Le premier, Petit voyage au pays des nombres, est paru en mars de cette année. « Ce livre s’adresse à tout lecteur de 7 à 97 ans, curieux du monde qui l’entoure » mais il cible aussi « ceux qui ont fait un certain rejet des mathématiques », « les professeurs des écoles, non spécialistes, qui doivent enseigner cet univers étrange que sont les nombres », les collégiens, les professeurs de math pour égayer leur cours ... Le second volet, consacré au théorème de Pythagore, devrait arriver sous peu. Il relève de la même philosophie, faire aimer les mathématiques au plus grand nombre en passant par des illustrations attrayantes pour donner de la vie aux concepts les plus abstraits. « Pythagore, il a un petit côté Père Noël, qui plait toujours aux élèves ». D’autres titres seraient déjà en préparation : les maths et les femmes, les Maths et la révolution, À quoi ça sert, les Maths ? Une initiative intéressante que nous essayerons de suivre.
Et aussi ...
Les décodeuses du numérique, portraits ludiques de femmes scientifiques : On sait que le président de la République a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause nationale. La parité dans la recherche, tout particulièrement dans les domaines mathématiques, est un sujet plus que jamais d’actualité. « Le CNRS a fait de la politique parité-égalité l’une de ses grandes priorités, notamment dans les recrutements et l’évolution des carrières ». Avec cette BD, pilotée par l’Institut des sciences de l’information et de leurs interactions du CNRS et illustrée par Léa Castor (voir ici son site), il cible plus particulièrement le jeune public qui est concerné au premier chef par « les stéréotypes qui dissuadent les femmes de s’engager dans cette voie ». L’ouvrage est disponible depuis mi-septembre en librairie ou sur commande.
L’initiative ne s’arrête pas à une simple publication. Les décodeuses du numérique peut être lu et téléchargé gratuitement en ligne. Sur le site dédié vous pourrez aussi trouver des ressources pour les enseignants, sous forme de posters, d’un livret d’accompagnement (qui donne des clés de lecture sur certains aspects des programmes du lycée pour développer des notions plus transversales aux sciences du numérique) et des fiches. Tout ce travail dont les contenus continueront à être développés au fil du temps a été réalisé par la cellule parité-égalité de l’INS2I avec le concours de partenaires comme Femmes et Mathématiques, Femmes et Sciences, la Société informatique de France (qui présente aussi l’ouvrage dans sa page Femmes et informatique) et l’ONISEP.
Pour finir
France Bleu met en avant la première entreprise française à recycler industriellement les masques (et produire par exemple règles, rapporteurs, équerres en plastique recyclable),associée à une entreprise de collecte. L’idée est reprise dans la région de Toulouse France3 régions.
Notes
[1] « I have fairly brutal and troublesome feelings inside me and I deal with them while I am working with the clay. The final appearance is often surprisingly harmonious and this is my solution. » Eva Hild, par Petter Eklund, Carlsson Bokförlag 2009
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Pour citer cet article :
L’équipe Actualités — «Revue de presse septembre 2021» — Images des Mathématiques, CNRS, 2021
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