Mes amis (qu’ils travaillent dans le privé ou dans la fonction publique hors recherche) sont toujours étonnés quand je leur dis qu’au CNRS, nous chercheurs avons l’habitude (malheureuse) de ne pas poser nos jours de congés. Malheureuse parce que nous avons 9 semaines de congés (et plus pour ceux dont l’unité a un règlement intérieur plus favorable, du fait de la seconde tutelle)… et que celles que nous ne prenons pas pourraient être payées ou épargnées sur un compte-épargne-temps.
Mais c’est ainsi, la liberté n’a pas de prix.
Tout du moins prenons-nous des vacances en France et on peut demander à ses collègues quand ils partent. Au congrès international où j’étais la semaine dernière, il était plus prudent de demander (notamment aux Américains et aux Israéliens) s’ils prenaient des vacances !
Chaque année, au début du mois de juillet, je tâche ainsi de me rappeler qu’une des nombreuses raisons de mon choix pour une carrière dans la recherche et l’enseignement réside dans le fait que je croyais que j’aurais deux mois de vacances l’été. Bon, c’est sûr, je connais peu de chercheurs qui s’arrêtent totalement pendant une durée aussi longue. Je dirais que ce que j’observe autour de moi, c’est une coupure d’une durée typique de 3 ou 4 semaines.
Pour ma part, il s’agit de 5 semaines de coupure (absolument totale, contrairement à de nombreux collègues plus zélés et plus courageux que moi) : je ne lis pas d’articles à la plage pour en écrire des rapports, je tâche de cesser de répondre aux mails professionnels, je mets toutes mes recherches en cours par écrit pour les chasser de ma tête, et enfin, je me fais la liste des choses qu’il sera urgent de faire… à la rentrée, fin août.
Chaque année, je pars épuisé, mais chaque année, je reviens avec entrain reprendre une activité professionnelle avec ses contraintes mais aussi ses grands plaisirs !