Chronique japonaise (2)

Tribune libre

Le monde où 1+1 n’est pas égal à 2

Publié le 14 juin 2014

Voici la suite de notre aventure japonaise, avec au programme, la découverte d’une exposition mathématique très originale !

Suite 4 Vous pouvez lire la première chronique ici. de notre séjour à Tokyo : le week-end suivant, nous nous rendons dans le quartier « high-tech » de Tokyo. Odaiba, grande île artificielle, aujourd’hui centre culturel et technologique de Tokyo.

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En bons scientifiques que nous sommes, nous décidons de visiter le Miraikan, musée national des sciences émergentes et de l’innovation créé par la Japan Science and Technology Agency.5 Voir la page Wikipedia..

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A l’entrée, une énorme sphère représentant la Terre, recouverte d’écrans animés qui montrent en temps réels l’évolution des courants atmosphériques et des températures océaniques sur notre planète.

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L’exposition est très riche, et centrée sur les récents progrès scientifiques dans tous les domaines. Parmi ce qui nous a le plus marqués :

  • une maquette géante représentant la ville du futur : chacun peut jouer un rôle en interagissant avec un écran, à la façon de la « Wii » : mettez-vous debout devant l’ordinateur, agitez la main, et prenez part à la vie de la ville. Les moyens de communication sont complètement nouveaux et presque « futuristes ». La gestion de la ville s’attache à préserver l’environnement, les besoins énergétiques, et les contacts sociaux.
  • la copie conforme d’une station spatiale : vous entrez dans un vaisseau entièrement reconstitué, et vous découvrez (parfois avec stupeur !) dans quelles conditions les astronautes vivent durant plusieurs semaines.
  • les récentes découvertes médicales : par exemple, un « bras articulé » qui opère un patient via un ordinateur. Plus besoin de contact humain !

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    Mais surtout, ce qui nous a beaucoup plu, c’est la partie « mathématique » du musée. Le titre de l’exposition (temporaire, malheureusement), est assez frappant : « Le monde où 1+1 n’est pas égal à 2 » 6Une présentation en ligne de l’exposition est disponible sur le site du Miraikan.

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    L’auteur, un certain Kazuyuki Aihara, présente, sous la forme de plusieurs ateliers « ludiques » des phénomènes de la vie courante… et leur modélisation mathématique.

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    Par exemple, un des ateliers s’intitule « comment prévoir l’expansion des épidémies ». Et au bout de quelques clics de souris, on se retrouve nez à nez avec des équations différentielles, des graphiques, et des explications… parfois adressées aux initiés.

    Nous avons photographié un extrait de l’atelier « Comment prévoir les conséquences d’un tremblement de terre ? »

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Alors, qu’en pensez-vous ? Et la conclusion de Kazuyuki Aihara :

 

Un très grand nombre de phénomènes de notre quotidien, invisibles à première vue, ont été – ou devraient être – étudiés grâce à des modèles mathématiques. Je crois que la visite de l’exposition Le Monde où 1+1 n’est pas égal à 2 vous donnera une opportunité nouvelle, celle de réaliser que notre monde est rempli de phénomènes non linéaires surprenants. Peut-être que les visiteurs de cette exposition découvriront un jour de nouveaux phénomènes mathématiques que personne n’a jamais trouvés avant.

Voici votre dernière mission :

Vous avez désormais gagné une nouvelle perspective – celle de regarder les choses sous l’angle de la modélisation mathématique. Pensez aux phénomènes familiers tels que la dynamique urbaine, les évènements qui se produisent dans votre maison, les activités humaines de notre société, etc. … tout ce que vous devriez être capables d’analyser en utilisant la modélisation mathématique. En regardant à travers la lentille de la modélisation mathématique, les choses que vous voyez tous les jours vous apparaîtront beaucoup plus excitantes, et j’espère que vous pourrez, comme nous, découvrir de nouvelles façons créatives et amusantes d’appréhender ce monde réel.

En bref, un centre certainement très apprécié des scientifiques, et qui cherche à sensibiliser le plus grand nombre de japonais au progrès des nouvelles technologies. Même si certaines parties sont assez difficiles d’accès, la présentation ludique et très moderne ne peut laisser personne indifférent à la beauté de la science !

ÉCRIT PAR

Michele Triestino

Maître de Conférences - Université de Bourgogne

Marielle Simon

Professeure - Institut Camille Jordan, Université Lyon 1

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