De Bobigny à Chicago

Tribune libre
Écrit par Michèle Audin
Publié le 17 juin 2011

Il y a de nombreuses façons d’aimer les mathématiques et de les faire aimer aux élèves de lycée. Il y a de nombreux professeurs qui le font. Il en est parfois (souvent ?) question sur ce site. Aujourd’hui, après Math.en.Jeans et Bobigny, Chicago.

La rédaction d’Images des mathématiques a répondu à la demande de Frédéric Mahieu, professeur de mathématiques au lycée français de Chicago, que nos lecteurs connaissent peut-être déjà en écrivant une préface pour le livre qui regroupe les numéros du journal, que vous trouverez sous ce lien.

Voici des extraits de cette préface

Il y a un lycée français à Chicago, mais ça, tous les lecteurs de cette préface le savent certainement. Il y a dans ce lycée un professeur de mathématiques qui s’efforce de faire aimer les mathématiques, mais ça aussi, tous les lecteurs de cette préface le savent.

Il y a beaucoup de lycées en France dans lesquels beaucoup de professeurs s’efforcent de faire aimer les mathématiques à leurs élèves, et ça, j’aimerais que les lecteurs de cette préface le sachent aussi.

La dernière fois que j’ai écrit un texte où il était question d’activités mathématiques dans un lycée, il s’agissait du lycée Louise-Michel de Bobigny et d’un billet pour le site Images des mathématiques. Aux antipodes. Les lieux sont différents, les conditions sont différentes, les élèves sont différents, leurs familles sont différentes, l’environnement linguistique est différent, mais à Chicago, comme à Bobigny, on fait des mathématiques au lycée, on aime ça, et on y prend plaisir.

Aujourd’hui, donc, Chicago.

Chicago, où il y a un lycée français, et une activité tous azimuts, celle-ci se manifeste par un journal, Mathématiquement vôtre, dont le sous-titre contient le mot « culture », et aujourd’hui dans ce recueil. On s’en doute, il n’y a pas que le journal, qui est la partie visible de cette activité. Car les élèves participent à des concours de toutes sortes, font venir des spectacles, visitent des institutions locales, rencontrent des scientifiques de passage, mangent des tartes le 14 mars, bref, ils font des mathématiques.

Et ils en parlent, en français, dans leur journal. Voici une liste de quelques-uns des sujets qu’ils ont abordés et que vous retrouverez dans ce livre, une liste alphabétique, une simple liste, qui confirme à la fois la richesse du journal, la variété des centres d’intérêt des auteurs des articles, et la pertinence de la présence du mot « culture » dans le sous-titre :

APMEP, Archimède, architecture, blagues, boulier, Bourbaki, chat, devinettes, e, Escher, Euclide, le théorème de Fermat, les fractales, friandises, Galois, Gauss, histoire, site Images des Mathématiques, journal du CNRS, médailles, musique, Ngô Bau Chau, le nombre d’or, l’Oulipo, pédagogie, peinture, pi, Pythagore, racine de 2, les solides de Platon, Laurent Schwartz, sport, Terence Tao, Thalès, théâtre, Amie Wilkinson, zéro.

Parmi les lecteurs de ce livre, il y en aura sans doute qui (croient qu’ils) n’aiment pas les maths. Peut-être l’un ou l’autre de ces articles les fera-t-il changer d’avis ? Tous sont accessibles.

Quant à moi, je me suis trouvée très à mon aise dans ce petit bouillon de culture. Et je ne suis pas la seule : la rédaction d’Images des mathématiques, un site où les mathématiques sont expliquées à tous par des chercheurs, a tant apprécié les premiers numéros du journal qu’elle l’a mentionné plusieurs fois sur le site… que l’un de nous écrive cette préface était donc naturel.

Frédéric Mahieu aime les mathématiques, il les fait aimer à ses collègues et surtout aux élèves,

Alfred, Anaïs, Béatrice, Cathy-Anne, Constance, Daphnée, Domitille, Gabriel, Géraud, Jean-Pierre, Laurine, Maximilien, Tiphaine, Vianney et les autres, je ne les nomme pas tous, même les élèves de CM1 ont écrit un article sur la division,

les élèves aiment les maths, nous aussi, nous nous sommes rencontrés, nous nous aimons, j’aime, et je le dis ici.

Crédits images

La photographie de Chicago vient d’une page wikipedia et est dans le domaine public.

ÉCRIT PAR

Michèle Audin

Mathématicienne et oulipienne - Université de Strasbourg et Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo)

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