La question de l’avenir des publications mathématiques est d’une actualité brûlante. Elle aussi cruciale pour notre communauté. Une table ronde a été organisée lors des dernières journées de la Société mathématique de France (SMF). Après la lecture du post sur le blog de T. Gowers, celui de T. Tao, du post du blog de D. Chafaï et de l’article de D. N. Arnold et H. Cohn, j’ai finalement signé la pétition The cost of knowledge.
Je l’ai signée car je pense qu’il en va de l’avenir de la science que nous faisons. Il y a une forte incompatibilité entre la qualité et la diffusion de la production scientifique d’une part et la rentabilité des publications correspondantes par des éditeurs privés d’autre part. Les tarifs pratiqués par les éditeurs scientifiques (dont Elsevier) deviennent insupportables par les bibliothèques universitaires françaises. Notre réseau de diffusion du savoir est ainsi mis en difficulté. La spécificité d’Elsevier est de forcer la vente des journaux en « paniers », obligeant les bibliothèques à acquérir des journaux dont elles ne veulent pas. Elsevier n’est pas le seul éditeur sous le feu de la critique de la communauté scientifique mais comme il est expliqué dans le texte The cost of knowledge, c’est le plus criticable. Ensuite, pour que le boycott fonctionne, on ne peut pas tout boycotter. Pour finir, je voudrais souligner que certains des textes mentionnés avant pointent du doigt qu’il est difficile à un-e doctorant-e ou à un chercheur-se en début de carrière de pratiquer ce boycott. Ainsi, sont appelé-e-s à se mobiliser en premier les chercheur-se-s plus expérimentés.
J’ai calculé que j’avais publié 9 articles sur 29 dans des revues maintenant aux mains d’Elsevier. Et j’ai encore soumis un article l’année dernière dans un de « leurs » journaux. Il ne va pas être facile de changer de fusil d’épaule mais je suis convaincu que cela en vaut la peine.