Le chantier dans le bâtiment Perrin, en face de l’Institut Henri Poincaré (IHP) actuel, a fait une pause ces derniers mois, entre la fin de la dépollution et le commencement des travaux proprement dits, lesquels devraient aboutir à une ouverture en 2021. Une ouverture à un double public : l’habituel public de chercheurs de l’IHP qui trouvera dans ce nouveau bâtiment d’autres espaces pour ses activités, programmes scientifiques organisés par le Centre Émile Borel, séminaires, workshops, ou tout simplement pour travailler avec des collègues, et le grand public à qui seront proposés au rez-de-chaussée et au sous-sol des espaces d’exposition, temporaire et permanente.
Une maison Poincaré sous le signe des mathématiques
UN lieu unique, où chercheurs et grand public seront accueillis sur un même site, dans un même bâtiment, avec l’objectif que ces deux publics ne se croisent pas seulement dans le hall mais échangent et se rencontrent réellement.
DEUX aspects dans cette rencontre. Des espaces de médiation formalisés où des panneaux, manipulations et dispositifs vidéo auront comme objectif de partager avec le public le plaisir de faire des mathématiques et de la recherche en mathématiques, ainsi que d’en donner à voir la beauté et l’intérêt. Un espace de rencontre dans la salle de thé de Jean Perrin, où le thé sera servi chaque jour pour chercheurs et grand public.
TROIS façons de visiter. Seul·e, on pourra se promener, se saisir des espaces dans l’ordre qui nous plaît, faire une expérience de la recherche. En groupe, des médiateurs et médiatrices nous accompagneront, permettant notamment des visites de classes de la fin du collège au lycée. À distance, suite à une visite ou en préalable à celle-ci, on pourra retrouver sur le site web de la Maison Poincaré des parcours thématiques du musée, des compléments d’information, des liens vers des articles d’Images des Mathématiques, pour aller plus loin…
SIX verbes d’action pour montrer des mathématiciens et des mathématiciennes actifs, des mathématiques riches et vivantes. Chacun des six espaces de l’exposition permanente est pensé autour d’un verbe d’action : connecter, modéliser, visualiser, inventer, partager, devenir. Ces six verbes vont permettre d’aborder les mathématiques à travers des thèmes et des questionnements scientifiques, ainsi que des histoires singulières d’hier et souvent d’aujourd’hui. Des actions et des vies.
Au moins TRENTE-SIX collègues (six fois six !) mobilisés pour penser ces espaces. Chaque espace a été travaillé par un groupe de volontaires. Des groupes de personnes investies dans la communauté scientifique et dans la diffusion des sciences, souvent mathématiciennes et mathématiciens mais pas toujours, parfois historiennes ou historiens, communicants, réalisateurs, un scénographe, une muséographe… Beaucoup d’échanges, souvent intenses, généralement constructifs. Des choix (déchirants !) à faire. Des textes à écrire (avec des contraintes de taille non négociables). Une belle aventure dont le résultat, espérons-le, permettra d’appréhender la diversité des parcours et des motivations des scientifiques, des manières de faire des mathématiques et des connections entre les disciplines. Encore TRENTE-SIX MILLE tâches d’ici l’ouverture, et surtout, nous espérons, SIX fois TRENTE-SIX MILLE questions qui surgiront à l’esprit de celles et ceux qui visiteront la Maison Poincaré.
Connecter : Espace introductif aux mathématiques, on y évoque les différents domaines des mathématiques en lien avec des objets du quotidien, qui parlent ou utilisent des mathématiques.
Modéliser : Le lien entre les mathématiques et les autres sciences est abordé autour de trois grands thèmes, ondes, fluides, données. On parlera de mathématiques, de la transformée de Fourier, de la notion d’échantillon et de problèmes concrets comme les écoulements fluides et les grandes masses de données.
Visualiser : C’est l’espace pour accueillir l’expérience de réalité mixte Holo-Math, un espace visitable uniquement en médiation où l’on espère faire appréhender des concepts mathématiques, en particulier faire « toucher le mouvement brownien », via des dispositifs de réalité mixte.
Inventer : Dans l’espace historique constitué de l’amphi avec sa galerie qui sera conservé en l’état, on abordera autour d’exemples l’aspect temporel et l’aspect collectif de l’invention en mathématiques ainsi que ses motivations. Une série d’interviews en vidéo donnera vie à quelques expériences de mathématiciens et de mathématiciennes.
Partager : La salle de thé, dont l’ambiance sera préservée, sera un lieu de rencontre entre chercheurs et publics, avec un cabinet de curiosité, l’exposition de quelques-uns des modèles mathématiques de l’IHP et une carte illustrant les échanges mathématiques au cours des temps.
Devenir : La personnalité de Jean Perrin contribue à faire de son bureau un lieu où évoquer l’engagement de scientifiques dans la société. On y parlera aussi de la diversité des personnes qui font ou utilisent des mathématiques dans leur vie professionnelle, à travers une mosaïque de parcours.