Lors de sa conférence de presse du lundi 20 octobre 2008, Madame Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, justifie la création de chaires université-organisme notamment par l’argumentaire suivant :
« … Le nouveau maître de conférences bénéficie […] d’une participation à l’enseignement suffisante pour l’aguerrir, sans le distraire de la recherche, … »
Sans parler du fait que l’enseignement n’est pas une distraction, on peut s’étonner que l’on ne propose pas au jeune scientifique tout simplement un poste de chercheur à plein temps s’il est important de ne pas le « distraire » de la recherche.
Par ailleurs, je me demande ce qui, aujourd’hui, « distrait » l’enseignant-chercheur de sa recherche. Ne serait-ce pas, par exemple,
— la diminution du nombre de personnels non-enseignants dans les universités dont les tâches sont automatiquement attribuées aux enseignants-chercheurs ?
— la multiplication des réformes et des lois le concernant qui remettent en cause non seulement son statut mais aussi son métier, sans pour autant être concerté ?
— la mise en place dans la précipitation de nouvelles formations sans urgence réelle ?
— des projets pharaoniques (fusions d’universités, déménagements de campus, …) à mettre en place à court-terme ?
— une évaluation chronique et un financement de la recherche par projets qui requièrent la rédaction perpétuelle de bilans et de projets de recherche ?
Qu’en pensez-vous ?