La FIFA organise tous les quatre ans la coupe du monde de foot.
Le CIO organise tous les quatre ans les jeux olympiques.
L’IMU organise tous les quatre ans le Congrès International des Mathématiciens.
L’IMU est l’Union Mathématique Internationale. Bien sûr, le monde des maths et celui du foot n’ont pas tout à fait la même taille. Il est difficile de définir précisément ce qu’est un mathématicien ; ça n’aurait d’ailleurs pas grand sens 3 La définition d’un footballeur serait sûrement plus délicate encore !. Mais si on parle de mathématiciens actifs en recherche, on peut estimer leur nombre à 50 000 dans le monde 4Disons à 20 000 près !. Comme me le faisait remarquer un collègue brésilien, tous les mathématiciens du monde rempliraient tout au plus la moitié du mythique stade de Maracana à Rio de Janeiro. Petit monde que celui des mathématiques.
Il n’empêche que l’IMU joue un rôle d’organisation analogue à celui de la FIFA ou du CIO…
Le prochain Congrès International commencera dans deux jours à Hyderabad, en Inde. J’essaierai d’écrire quelques billets dans les jours qui viennent pour décrire cet événement qui joue un rôle particulier pour les matheux, en particulier parce que c’est à cette occasion qu’on décerne les prestigieuses médailles Fields. Mais nous en reparlerons.
Pour l’instant, je suis à Bangalore pour la réunion de l’IMU : la « General Assembly » qui se réunit une fois tous les quatre ans pendant deux jours. Chacun des 68 pays adhérents envoie entre un et cinq délégués à l’assemblée générale, en fonction de son « poids mathématique », qui n’a bien souvent pas grand-chose à voir avec sa population. Par exemple, parmi les 156 délégués présents, il n’y a que 8 africains… D’un autre côté, les Etats-Unis n’ont que 5 délégués, tout comme la France.
Le but de cette assemblée ? On y discute de problèmes extrêmement généraux. Hier par exemple, une discussion sur le rôle de l’Impact factor en mathématiques, un peu comme le CIO pourrait discuter des problèmes de dopage dans le sport… On discute aussi des règles éthiques que les journaux mathématiques devraient suivre dans la sélection des articles qu’ils publient.
Et puis, il s’agit d’élire les membres de plusieurs comités, dont le « comité exécutif » formé d’une dizaine de personnes, en fonction pour quatre ans. Nous venons d’élire le nouveau président de l’IMU. Ou plutôt présidente, puisqu’il s’agit d’une femme pour la première fois dans l’histoire de l’IMU : Ingrid Daubechies, professeur à Princeton (USA). Elle prendra ses fonctions le 29 août prochain, après la clôture du Congrès.
Il faut bien dire que cette « General Assembly » n’est pas vraiment passionnante. Non seulement on n’y parle pas directement de maths mais on perd un temps fou sur des détails dont l’intérêt ne paraît pas évident… Mais c’est l’occasion de rencontrer des collègues de 68 pays différents. Les voyages et les rencontres sont parmi les charmes du métier de mathématicien.
Post-scriptum
Le logo de ce billet est le symbole officiel de l’IMU.
Il représente un objet mathématique dont nous parlerons bientôt dans Images des Maths.