Mardi 2 juillet 2013 de 15h à 16h, sur le compte Twitter @c_boubel, je rencontrerai une classe de 4ème. Menu : raconter ma recherche, puis dialoguer de tout ce dont ils voudront. En latin. Si si, ce sera très rigolo.
Visne mecum de mathematicis tweetere ? Videbis : non tantum difficile, lepidum certo est, si memorias aliquas latini habes. Cum dictionario idoneo certe …
D’où vient cette idée ? D’une discussion engagée tout à fait par hasard sur Twitter, en latin, avec une prof de lettres. J’étais fatigué, j’avais envie de m’amuser, j’ai engagé cette conversation en latin (oui, j’ai des amusements snob). Elle s’est poursuivie ainsi.
Quelques jours plus tard, je faisais la remarque qu’une telle discussion est un excellent outil pédagogique. J’étais en train de m’amuser, de goûter le plaisir de l’expression et, sans y penser, je réactivais mon latin. Bien sûr, j’utilisais un dictionnaire latin-français en ligne (le lien donné plus haut), mais tant mieux : je retenais d’autant mieux les mots cherchés qu’ils répondaient à une attente de ma part, bien loin des listes de vocabulaire à apprendre. Semblablement, je (ré)apprenais la grammaire. Le but était la discussion, la relation : ce pour quoi une langue est faite. Twitter donnait vie à cet exercice austère qu’est le thème, et à sa sœur la version 2Quand j’étais au lycée, j’ai regretté qu’on n’apprenne pas le latin comme une langue vivante. Arrivé en terminale, je pouvais lire une nouvelle en allemand ou en anglais, et comparativement je peinais à lire du latin simple. Tacite, n’en parlons pas. Pourtant, j’étais très bon élève, y compris en latin, où j’avais eu de plus une excellente prof. Mais je n’avais pas cette langue « dans l’oreille » comme les langues vivantes. Et cela rejaillissait sur la fluidité de ma compréhension écrite.. Et tant pis pour les quelques fautes inévitables.
Mon interlocutrice m’a pris au mot et proposé une twittclasse en latin avec ses élèves. Je serai devant mon ordinateur, et elle avec sa classe, un ordinateur et un vidéoprojecteur. Je parlerai de ma recherche, les élèves arriveront avec leurs questions, et le dialogue pourra s’installer. Youpi. (J’espère que mes vieux souvenirs de latin tiendront le choc.) Si vous voulez suivre, rendez-vous @c_boubel. Si l’expérience s’avère concluante, je lui espère des suites.
Mise à jour. Finalement j’ai eu tellement à raconter que deux séances ont été nécessaires, avec peu de place pour le dialogue. L’expérience ne s’est pas renouvelée, notamment par manque d’énergie de ma part. Mais je l’ai trouvée concluante : un tchat en latin, c’est de l’oralité par écrit. Ça se prête à la pratique vivante du latin. On s’est parfois surpris à penser directement en latin en écrivant.
L’échange est désormais lointain dans mon compte twitter. Aussi je l’ai compilé, il est disponible dans un fichier pdf.
10h55
Excellente initiative ! Peut-être que les participants seront aussi intéressés par une « version latine » de la démonstration de l’irrationalité de racine de 2
du livre Rationnel mon Q.
19h48
Mai 1979…
Le censeur (il ne s’appelait pas encore proviseur-adjoint) entre dans la classe et s’adresse à un élève qui suivait l’option latin en… Latin afin de lui donner les dernières précisions sur le déroulement de l’épreuve de latin du baccalauréat.
Et l’élève répond en… Latin !
Fort moment !
Même pour celles et ceux d’entre nous qui ne pratiquions pas.