mathc2+ à Strasbourg

Tribune libre
Publié le 13 juin 2012

Un stage mathsc2+ pour des lycéens s’est tenu la semaine du 4 juin à L’Université de Strasbourg. Petit compte-rendu.

mathc2+, c’est quoi ?

D’abord, le sigle…  Je confesse ne pas savoir ce que le c2+ signifie précisément. Le c2 se référerait à la formule \(E=mc^2\). Ensuite, concrètement, il s’agit de stages de mathématiques, à l’Université, proposés par l’association Animath, s’adressant à des élèves motivés et volontaires des classes de la 4e à la 1ère. Ces stages sont placés sous l’égide du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (dans le cadre du plan sciences). A Strasbourg, les élèves étaient en classe de seconde, issus de différents lycées d’Alsace, le plus éloigné situé à Saint-Louis près de Mulhouse. Le label mathc2+ est attribué par un comité scientifique, et donne lieu à un financement de Animath et d’autres institutions.

L’idée générale est de promouvoir les mathématiques auprès des élèves qui ne bénéficient pas d’un environnement favorable pour se lancer dans des études scientifiques.

A Strasbourg, le rectorat a soutenu cette initiative, ainsi que l’IREM 3Institut de Recherche sur l’Enseignement des Mathématiques., et bien sûr l’UFR de mathématique et informatique de l’Université de Strasbourg.

Petit aperçu du stage strasbourgeois

Les activités proposées par des intervenants tous chercheurs, universitaires, ou au CNRS , furent diverses : Marc Wambst a expliqué le lien entre spirales végétales et approximation rationnelle, Nicolas Poulin, ce qu’étaient les estimations statistiques et les intervalles de confiance, Loïc Teyssier comment un « théorème vieux de 400 ans » s’avère très efficace dans la cryptographie actuelle.

Des lycéens studieux

Marcela Szopos a expliqué comment on pouvait proposer un modèle mathématique de la circulation sanguine (« du cœur à l’ordinateur »), Gaël Collinet a donné un exposé sur les cristaux (« le conte de mathécristaux »), et enfin, il y fut question de nombres p-adiques, malicieusement rebaptisés s-adiques par les élèves 4 J’espère qu’il ne faut voir dans cette facétie aucune appréciation négative sur cet exposé, que je donnai …. La forme elle-même des exposés fut assez diversifiée (au tableau, via des activités proposées aux élèves, ou sur ordinateur). En particulier, certains exposés furent très joliment illustrés, par exemple celui sur les cristaux.

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Et comme il fallait bien que les élèves travaillent aussi, ils ont réfléchi à des problèmes, proposés en début de semaine par Tatiana Beliaeva et dont ils ont présenté des solutions au tableau en fin de semaine.

Dernière séance de problèmes avec Tatiana Beliaeva

Et alors, ça vous a plu ?

Voici la question qui fut posée aux élèves à la fin du stage. Et ils se sont exprimés très librement à ce sujet. Commençons par les critiques : la semaine était trop chargée, certaines interventions trop difficiles, parfois trop magistrales, certaines notions introduites par les conférenciers, trop peu motivées. La plus grande critique concerne l’organisation, les élèves ont eu peu de temps pour organiser leur transport et leur hébergement à Strasbourg.

Cependant, les comptes-rendus des élèves sont plutôt positifs. D’une part, ils sont satisfaits d’avoir entrevu un peu de la vie universitaire. D’autre part, les élèves sont aussi contents qu’on leur ait présenté un point de vue moins scolaire sur les mathématiques que ce qu’ils connaissent. La meilleure preuve est que la plupart seraient prêts à renouveler l’expérience l’année prochaine.

Et qu’en disent les conférenciers ?

Ils sont d’accord avec les élèves que l’organisation fut un peu tardive : il aura fallu tout le zèle de certains collègues strasbourgeois, des enseignants et des lycéens pour que tout se passe bien.

Mais le jeu en valait la chandelle : les intervenants, eux aussi, expriment leur satisfaction. Les élèves étaient vraiment motivés, posaient des questions, n’hésitaient pas à intervenir, ce qui rendait les exposés très vivants et très agréables, et compensait le fait qu’il n’est pas si facile de s’adresser à un élève de seconde. Tenter de communiquer sa passion aux autres est de toute façon toujours enrichissant. Et c’est un grand avantage que d’avoir des retours en direct sur ce qu’on raconte.

Conclusion

Une expérience à renouveler !

Post-scriptum

Les commentaires (et critiques) sur le forum sont bienvenus.

ÉCRIT PAR

Christine Huyghe

Directeur de Recherche CNRS - l'Université de Franche-Comté (Besançon)

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Commentaires

  1. Secrétariat de rédaction
    juin 13, 2012
    12h47