Parler de climat/énergie et d’environnement dans nos formations

Tribune libre

Un sujet non spécifiquement mathématique, mais qui est devenu d’intérêt collectif universel

Écrit par Charles Boubel
Publié le 9 juillet 2021

Le sujet climat/énergie, et plus généralement environnemental, non spécifiquement mathématique, est devenu d’intérêt collectif universel. Un apport le concernant devient sans doute une nécessité sociale dans toutes nos formations, y compris donc celles où nous, universitaires en mathématiques, enseignons. J’en ai proposé un dans la composante universitaire où j’enseigne —je suis loin d’être le premier, mais c’est encore peu répandu au sein des universités. Ce billet expose les raisons qui motivent cette introduction et quelques propositions.


 

Ce billet ne parlera pas de mathématiques, au moins pas directement. En revanche il est lié à mon métier par son versant d’enseignement.

Il tient en une phrase : il faut introduire, sérieusement, des éléments de base concernant les thèmes climat/énergie et plus largement environnement, dans nos formations. Dans toutes : en mathématiques comme en médecine, sciences humaines ou de la nature, droit, lettres etc.

Former, c’est préparer à l’avenir. Un avenir qui commence aujourd’hui.

Certaines d’entre elles sont par nature concernées par certains éléments de ces problématiques, et les abordent donc déjà. Mais l’environnement profondément dégradé, notamment avec le brusque changement climatique, et la lutte pour éviter la dégradation supplémentaire, sera l’avenir des personnes que nous formons et cela affecte, et affectera de façon croissante, tellement toute la vie sociale et professionnelle qu’un apport universel minimal devient indispensable. C’est vrai pour l’enseignement primaire et secondaire mais aussi, avec ses caractéristiques propres, supérieur. L’urgence climatique rend en outre cela souhaitable dès que possible. Il est par exemple encore temps pour commencer à agir dès 2021/22.

Un récent rapport remis à la ministre de l’Enseignement supérieur plaide puissamment en ce sens ; il a été salué et rejoint par la Conférence des Présidents d’Université (voir plus bas).

Des liens avec toutes les disciplines

Par ailleurs, ce thème étant lié à toute la vie sociale, il a des liens avec toutes les disciplines, et entre autres les mathématiques. Un enseignement à ce sujet au sein d’une filière de mathématiques peut être l’occasion de développer la réflexion dans cette direction.

Une proposition faite à ma composante universitaire

Je propose actuellement à la composante de l’université de Strasbourg où j’enseigne, un IUT, l’introduction d’un tel apport, dans ses divers départements (chimie, génie civil, informatique, information-communication, techniques de commercialisation). Le comité de direction m’a invité pour en parler ; voici le petit diaporama où je développe mes arguments (que je ne suis ni le premier ni le seul à donner ; des choses ont déjà commencé ailleurs depuis des années) et propositions locales, et fournis plusieurs références dont celles indiquées ci-dessus.

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Je n’ai pas le temps d’en écrire davantage ici, je vous invite donc simplement à le consulter, il suffit de cliquer dessus. Vous pouvez aussi diffuser ce type d’information : proposant une telle formation dans ma propre université, j’ai moi-même découvert après-coup, essentiellement par des recherches sur internet, le rapport rendu au ministère en 2020, les différentes initiatives déjà installées etc.L’information circule donc, mais pas forcément si vite que ça. Tout ce qui peut y contribuer et faire échanger à ce sujet me semble bon.

Post-scriptum

Par ailleurs, du côté recherche, je profite de ce billet pour rappeler cette initiative du CNRS démarrée en 2019 : Labos 1.5.

ÉCRIT PAR

Charles Boubel

Maître de conférences - Université de Strasbourg

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