Rentabilité

Tribune libre
Écrit par Michèle Audin
Publié le 23 décembre 2009

La semaine dernière, comme tous les membres de la Société mathématique de France (SMF), j’ai appris, par un message du président de cette « société savante » que

Lors du dernier Conseil d’Administration de l’Institut Henri Poincaré (IHP), son nouveau directeur a obtenu par un vote majoritaire une multiplication par 5 des tarifs auxquels les diverses associations et sociétés sont logées à l’IHP. La justification qui en a été donnée par le président de l’Université Paris 6 nous inquiète : l’université Paris 6 n’aurait aucune raison de loger à un tarif de faveur des associations ou des sociétés savantes […]

A quoi servent les sociétés savantes ? A quoi sert la SMF ? Elle publie des revues scientifiques (qui échappent ainsi à la domination de sociétés commerciales… visant elles aussi la rentabilité). C’est grâce à elle que le Centre International de Rencontres mathématiques existe 3Voir par exemple ce billet. et fonctionne. Elle relaie les opinions des mathématiciens auprès des autorités publiques…

Elle rend ainsi des services considérables aux mathématiciens et surtout aux mathématiques. Services dont la « rentabilité » ne se mesure pas en euros…

Pourquoi l’Institut Henri Poincaré ? Si l’IHP dépend en partie 4Il est aussi financé par le CNRS. de l’Université Paris 6, ses missions sont nationales, et l’une d’entre elles est le service de l’ensemble des mathématiciens et physiciens théoriciens. Ceci fait partie de ses statuts.

« Vacances » parisiennes. Je m’arrête là : j’ai du travail. Je suis à Paris cette semaine, et je profite des trois jours ouvrables qu’elle comporte pour utiliser les ressources que la vie parisienne offre aux mathématiciens provinciaux. Je vais aller travailler à la bibliothèque de l’Institut Henri Poincaré. Tant que c’est gratuit…

ÉCRIT PAR

Michèle Audin

Mathématicienne et oulipienne - Université de Strasbourg et Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo)

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