La division des figures planes est un chapitre géométrique développé dans de nombreux ouvrages écrits en arabe. Dans le prolongement des pratiques grecques, ce chapitre se retrouve également dans des développements originaux en pays d’Islam, c’est-à-dire toutes les régions dominées et unifiées par une seule religion – l’Islam -. L’objectif de la présente contribution est de montrer la diversité à partir de plusieurs ouvrages des pays d’Islam du IXe siècle au XVe siècle.
Cette diversité s’appuie notamment sur la rencontre d’une approche mathématique avec certaines pratiques corporatistes. En effet, outre son traitement en géométrie euclidienne hypothético-déductive, la division des figures planes est aussi liée, entre autres, aux pratiques d’artisans, d’architectes ou encore de juristes. Par exemple, dans la tradition islamique, le qāḍī [juge] a à se prononcer sur le partage des champs entre héritiers ou ayants droit. Diviser une figure géométrique en un certain nombre de figures similaires est un problème important pour les décorateurs qui embellissent les palais, madrasas [écoles coraniques] et autres mosquées ou mausolées.
Ladite diversité s’exprime également par la richesse des procédures de construction et de résolution pour lesquelles les connaissances mathématiques requises sont variées.
Plusieurs géomètres des pays d’Islam proposent ces problèmes dans leurs écrits. C’est ce que nous donnons à voir ci-après.