Aujourd’hui, le domaine mathématique que l’on appelle « combinatoire » est
étroitement lié à la théorie des nombres et à la théorie des graphes. Dans le passé, c’est avant tout un intérêt pour les diverses combinaisons d’un nombre fini d’objets, suivant certaines règles et afin de créer avec eux les arrangements les plus variés, qui a inspiré le développement de réflexions combinatoires.
On analysera ici, dans une série de trois articles, les divers contextes dans lesquels on s’est intéressé en Chine aux séries arithmétiques, aux dénombrements
combinatoires, aux nombres figurés et au « Triangle de Pascal ». A travers l’étude
des écrits de quatre auteurs actifs entre le 13e et le 19e siècle, on verra comment ces différents aspects ont été articulés les uns aux autres, et comment ces auteurs ont contribué (ou souhaité contribuer) à la constitution, en Chine, d’un nouveau domaine mathématique, au sens où celui-ci ne relevait pas des « Neuf chapitres sur les procédures mathématiques », le livre canonique qui a déterminé les formes et les contenus du discours mathématique en Chine pendant plus d’un millénaire.