(Cet article, écrit en 2006, est issu de la version papier d’Images des mathématiques.)
« Le nouveau Newton est français », proclamait la couverture d’un grand hebdomadaire après la parution en 1972 du livre Stabilité structurelle et morphogénèse de René Thom. Ce jugement [1] n’était pas totalement absurde car l’œuvre de Thom, à rebours d’un siècle qui découpait le savoir en rondelles de plus en plus minces, renvoie au temps où les mathématiques n’étaient qu’un aspect de la philosophie naturelle.