Juin 2023

Publié le 1 juillet 2023

À la une

Déjà à l’honneur dans la revue de presse du mois de mars, on retrouve dans la rubrique Recherche la tuile du problème einstein qui avait beaucoup fait parler d’elle dans les commentaires. Si elle plait autant, c’est aussi parce qu’un « paisible retraité britannique » dont le « passe-temps favori [est de] chercher un motif géométrique « étonnant » » est à l’origine de cette découverte. Et si vous vous y essayiez pendant les longs trajets des vacances d’été ?

Recherche

« Une histoire presque ridicule, mais merveilleuse »10Citation traduite de Craig Kaplan, professeur d’informatique à l’Université canadienne de Waterloo.

… Suffisamment pour s’offrir une rubrique dans la presse généraliste, qui est rarement aussi unanime pour relayer des nouvelles de la recherche en mathématiques. Ainsi, Le Point, Libération, Les Échos🔒 ou encore le New York Times🔒 (en anglais) reviennent sur la découverte de David Smith, technicien d’imprimerie récemment retraité, qui a eu une idée clé pour répondre à la question de l’existence de pavages apériodiques du plan (à une tuile).

Tuile pour un pavage apériodique sans autoriser les réflexions (contrairement à celui proposé par « le chapeau », son grand frère)

L’énoncé du problème est le suivant : est-il possible de recouvrir le plan à l’aide de tuiles ayant le même motif qui ne se chevauchent pas, et qui soit apériodique (c’est-à-dire tel qu’il n’existe pas d’assemblage de tuiles qui reproduise le motif de la tuile). Un tel pavage, dont l’existence était jusqu’à présent incertaine, était appelé « einstein » 11Jeu de mots avec le nom du physicien théoricien Einstein et l’allemand « ein stein » : une pierre.. Les 5 minutes Lebesgue reviennent sur l’énoncé du problème (vieux de soixante ans) et sur l’histoire des pavages par des pentagones, qui fait la part belle pour aux mathématicien·ne·s amateurices. La tuile en question est appelée « le spectre » est définie est étudiée dans une prépublication rédigée par David Smith et l’équipe de mathématicien·ne·s professionnel·le·s qu’il a contacté une fois la tuile trouvée : Joseph Samuel Myers, théoricien des graphes à Cambridge, Craig S. Kaplan professeur d’informatique à l’université de Waterloo, et Chaim Goodman-Strauss géomètre convexe à l’université d’Arkansas. Cette collaboration possède sa propre page web, et les articles sont disponibles sur ArXiv ici et (en anglais). Ce pavage utilise le motif et sa réflexion : reste encore à savoir s’il existe une tuile qui pave le plan de manière apériodique en n’ayant recours qu’à des translations et des rotations.

Mazur et Enflo

Le mathématicien polonais Satislaw Mazur offre une oie à Per Henrick Enflo pour sa résolution d’un problème dans le livre écossais.

« Dire que c’est l’œuvre de sa vie ne serait pas une exagération. » 12Explique le ou la journaliste de Science et Vie sur les travaux de Per Henrick Enflo sur le problème du sous-espace invariant dans les espaces de Hilbert

Les mois derniers ont décidément été propices à la résolution de problèmes vieux de plus d’un demi-siècle. Une prépublication de mai 2023 (en anglais) du mathématicien suédois Per Henrick Enflo pourrait en effet contenir la preuve du problème du sous-espace invariant. Science et vie revient ainsi sur ce problème du sous-espace invariant dans les espaces de Hilbert : si T est un opérateur linéaire borné agissant sur un espace de Banach X de dimension infinie, existe-t-il toujours un sous-espace fermé non trivial 13c’est-à-dire non réduit à 0 et distinct de X tout entier de X qui soit invariant par T ? Dans les années 1980 Per Henrick Enflo et Charles Read ont (séparément) proposé des contre-exemples à cette propriété sur des espaces X qui ne sont pas réflexifs, mais la question demeurait ouverte dans le cadre réflexif, et en particulier lorsque X est un espace de Hilbert. La réponse s’avère positive dans ce contexte et la prépublication construirait un tel sous-espace invariant.

Le problème a trente ans et celui qui l’aurait résolu est plus jeune que la question.

Dans une prépublication disponible sur ArXiv (en anglais), Cédric Pilatte, doctorant en première année à Oxford sous la supervision de Ben Green et James Maynard répond en effet par l’affirmative à une question posée par Erdős, Sárközy et Sós en 1993 sur la coexistence d’une base asymptotique d’ordre trois (à savoir un sous-ensemble S des entiers naturels tel que tout entier naturel suffisamment grand puisse s’écrire comme la somme de trois éléments de S) et d’une suite de Sidon (à savoir un sous-ensemble S des entiers naturels tel que les sommes de toute paire d’éléments de S soient toutes distinctes) dans la même suite de chiffres. L’article de Science et vie consacré à ce travail revient en particulier sur l’approche géométrique originale du mathématicien.

Vie de la Recherche

Lors de son investiture à la même période l’année dernière, Sylvie Retailleau soulignait, au sujet de sa prédécesseuse Frédérique Vidal, qu’elle avait « œuvré pendant un mandat entier » pour mener des réformes guidées par les trois « moteurs » que sont « la réussite de nos étudiants et de nos étudiantes », le « refinancement d’une recherche française reconnue dans le monde entier » et « la reconnaissance de l’ensemble des personnes qui travaillent au sein des établissements d’enseignement supérieur et de la recherche », prédécesseuse qui affirmait à la même occasion que « ceux qui sèment sont rarement ceux qui récoltent ». La récolte ne devait pas être si bonne : la Loi de Programmation de la Recherche à peine tiède, ses conséquences à peine mesurées, il est de nouveau temps de réformer. Initiée en janvier 2023 à la demande de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la mission coordonnée par Philippe Gillet, géophysicien, ancien vice-président de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, avait pour consigne d’être force de proposition pour assurer à la France « une place de premier plan dans le paysage international de la recherche et de l’innovation ». Un rapport a été rendu le 14 juin. Parmi les quatorze propositions est évoquée la création d’« une fonction de haut conseiller à la science positionné auprès au plus haut niveau de l’État [et qui serait] à la fois ambassadeur et conseiller scientifique. » Cela devrait permettre de « renforcer la construction interministérielle de la stratégie nationale de recherche ». L’organisation (administrative) de la recherche est également questionnée, « plusieurs voies de simplification sont […] explorées afin de donner plus de temps et de sens à la recherche », un questionnement qui fait écho à un Livre blanc rédigé par le Conseil administratif du CNRS et qui dénonce les « entraves administratives de la recherche ». Un article du Monde détaille : « règles, procédures, outils informatiques, au lieu de faciliter le travail des scientifiques, sont à l’origine de retards, voire d’abandons de projets ou d’interruption de paiement de salaires… Les auteurs [du rapport] dénoncent une situation « systémique » et demandent une réflexion sur le rôle de l’administration. Leurs mots sont durs, « défiance généralisée » (de l’administration envers les chercheurs), « exaspération », « déni du problème » (par la direction)… » Un constat qui n’est pas du goût d’Antoine Petit, PDG du CNRS 14puisque la présidence du CNRS cumule bien les fonctions de président·e et de directeurice général·e qui préfère voir le texte comme une attaque à l’encontre des personnels administratifs plutôt qu’un constat d’urgence, qui reconnaît ces derniers et dernières comme les « premières victimes des dérives d’un système ». Et l’article de conclure « les recommandations originales du Livre blanc, comme recenser et analyser les causes des dysfonctionnements, réfléchir au rôle de l’administration ou passer d’une logique de contrôle à une logique de facilitation ont peu de chances d’aboutir ». Ce qui offre une transition toute trouvée avec l’article des Échos sur le rapport du ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse au sujet de la culture statistique des Français et Françaises. La journaliste explique : « à l’heure du « foisonnement des infox » sur les réseaux sociaux, un rapport de l’Inspection générale de l’éducation préconise d’améliorer la « culture statistique » de la population française, définie comme un ensemble de compétences essentielles à la vie quotidienne. » Sauf que pour dresser le constat, comme pour s’attaquer efficacement aux problèmes d’organisation de la recherche, il faudrait justement des chiffres, inexistants une fois encore puisque « les inspecteurices générales [déplorent] l’absence de données précises pour mesurer le niveau de culture statistique des élèves et des adultes ». À défaut d’outils précis d’évaluation, le rapport se risque quand même à formuler certaines hypothèses pour expliquer la situation. Il évoque notamment une « exception française » qui aurait tendance à déconsidérer les statistiques au regard des autres domaines des mathématiques, et un retard de formation des enseignants et enseignantes dans le domaine. De quoi réfléchir à la prochaine réforme des programmes, les précédentes annonces remontant à un an désormais, en espérant que cette fois peut-être, les constats des principales intéressées ne resteront pas lettre morte…

Applications

Dès la fin mai (déjà !), le Canada a connu une série de feux de forêt entrainant un brouillard ocre au nord-est des États-Unis. Dans un article, Radio-Canada International souligne que les mathématiques ont leur rôle à jouer dans ce contexte de crise. « Modèles, simulations, intelligence artificielle, systèmes d’information géographique, visualisation, données en temps réel, informations satellitaires » permettent d’en apprendre plus sur l’état des incendies et leur progression.

Intelligence artificielle

Côté IA ce mois-ci, notons l’annonce de Google pour son modèle de langage Bard qui « devient meilleur sur les tâches mathématiques » par une nouvelle technique, l’exécution implicite de code. Le chatbot est censé reconnaître les tâches computationnelles et générer du code qui va tourner en arrière-plan. Par exemple, avant de renvoyer les facteurs premiers de 15683615, si on le lui demande. Silicon revient sur cette technique magique et compare alors les résultats de cette requête de facteurs premiers en utilisant Bard et ChatGPT. Pas trop besoin de s’inquiéter, pour l’instant aucun des deux chatbots ne donne une réponse complète… Le site JeuxVideo.com a repris la nouvelle dans un article.

Le mardi 20 juin, Cédric Villani s’est glissé dans la peau du rédacteur en chef de Libération pour leur numéro spécial🔒 sur l’intelligence artificielle. Et dans ce contexte, le mathématicien était en live pour répondre aux questions des lecteurs et lectrices sur l’IA : « Peut-elle nous aider à contrer le réchauffement climatique, à mieux lutter contre certaines maladies ? Va-t-elle aussi tuer la création, l’art, l’esprit critique, le raisonnement ? Quel sera son impact sur les élections ou sur l’emploi ? Quid des relations humaines, comme avec ces personnes qui se découvrent des sentiments pour les robots conversationnels ? »

Cédric Villani

Une interview à revoir en replay. Notons que ce numéro spécial fut aussi l’occasion de revenir sur les grandes dates de l’histoire de l’IA. Une chronologie🔒 qui part de 1950, la publication de Computing Machinery and Intelligence jusqu’à 2022 avec le « débarquement » de ChatGPT. 15voir la rubrique Histoire de la revue de presse de janvier 2023 pour un autre article sur la chronologie de l’IA

Enfin, comme évoqué ces derniers mois dans nos revues de presse, derrière « intelligence artificielle » se cache souvent l’agent conversationnel ChatGPT. Et contre l’utilisation scolaire de celui-ci, l’Université du Québec à Montréal a listé en 10 points, les stratégies à adopter pour éviter le simple plagiat de ChatGPT pour une évaluation. Une infographie reprise dans Le Café pédagogique.

Enseignement

Examens de fin d’année

À l’approche des vacances d’été, comme chaque année, la fin du mois de juin rime avec examens pour nombre d’élèves.

Tout d’abord, les épreuves du Diplôme National du Brevet (DNB) viennent tout juste de se terminer. Comme l’indique cet article de 20 minutes, ce ne sont pas moins de 860 000 collégien·ne·s qui ont passé les épreuves de mathématiques et de français lundi 26 juin, puis celles d’histoire-géographie et de sciences le lendemain. L’année dernière, sur 727 100 collégien·ne·s qui ont passé le DNB, le taux de réussite était de 87.5% (pour plus de détails nous vous renvoyons vers les données officielles publiées par le ministère de l’Éducation nationale ici). Ce chiffre est en baisse de 0.6 point par rapport à l’année précédente, espérons que cette tendance ne se confirme pas. En outre, si vous souhaitez découvrir à quoi ressemblait l’épreuve de mathématiques cette année, cet article de Sud-Ouest a mis en ligne les sujets ainsi que les corrigés (et pour la série pro, nous vous renvoyons vers cet article du Parisien étudiant). Notons aussi que les résultats de cette épreuve seront publiés à partir du 5 juillet sur ce même journal.

Du côté du lycée maintenant, le Baccalauréat façon Blanquer a fait sa grande première cette année. Le traditionnel examen signant la fin du lycée a été avancé au mois de mars 2023. Le résultat est pour le moins effarant, comme on pouvait s’y attendre du prédécesseur de Pap Ndiaye. Cet article du Monde🔒 met en avant quelques conséquences évidentes de cette nouveauté. Même si “dans l’esprit de ses concepteurs, il s’agissait de reconquérir le mois de juin jusqu’alors paralysé par les examens”, le résultat est sans appel : “Non seulement la reconquête du dernier mois de l’année scolaire n’a pas eu lieu, mais la réforme a fragilisé tout le troisième trimestre, pour lequel le ministre Pap Ndiaye reconnaît à demi-mot des difficultés”. Tandis que le bac a disparu du mois juin, la vedette de cette fin d’année scolaire est désormais le tant redouté “Grand Oral” ! Selon plusieurs enseignant·e·s celle-ci est “jugée discriminante socialement, elle est également perçue comme absurde, en particulier par les professeurs de mathématiques” comme le relaie cet article de vousnousils. En effet, d’une part l’épreuve se déroule sans tableau, ce qui rend difficile, voire impossible pour un élève en spécialité math de parler d’une preuve. D’autre part, comme le souligne l’article mentionné précédemment : “[…] en avril, 75% des élèves de terminale ont déjà quasiment leur bac en poche”. Bref, une aberration de plus à ajouter au palmarès déjà bien étoffé du précédent ministre de l’Éducation nationale.

Enfin, en parallèle de ce baccalauréat suffoquant qui n’est plus que l’ombre de lui-même, nous remarquons la volonté de Pap Ndiaye de vouloir « réconcilier tous les élèves avec les mathématiques et promouvoir l’excellence ». Comme nous pouvons le lire sur le site officiel du gouvernement, le ministre « présente la stratégie qui fera de 2023 l’année de promotions des mathématiques à l’école ». Nous avons bien entendu très hâte de voir ça. Côté international, nous pouvons lire avec beaucoup d’enthousiasme dans Burkina 24 que le concours national Elite mathématiques a eu lieu pour la première fois à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso). Comparable aux Olympiades de mathématiques, ce concours exclusivement féminin a pour but de “promouvoir l’excellence scolaire à travers les sciences et surtout les mathématiques par les filles”. Les résultats seront connus le 5 septembre prochain et prendront la forme d’une cérémonie où les 5 lauréates seront primées. Nous reviendrons donc dessus lors de la Revue de Presse du mois de septembre !

Poursuite d’étude

Une fois les différents examens de fin d’année passés, la véritable épreuve commence : les inscriptions au niveau supérieur. Nous sommes familiers depuis quelques années avec la plateforme Parcoursup et son fonctionnement plus que discutable. Les changements de planning du Bac dont nous avons parlé précédemment n’ont pas l’air d’arranger la situation car comme le titre cet article du Monde🔒 : “l’enseignement supérieur [est] sans boussole face aux notes de spécialité au bac”. Effectivement, les notes très élevées dans certaines spécialités comme les mathématiques ou encore les NSI (Numériques et Sciences Informatiques) vont à l’encontre de l’équité des chances dès le recrutement. D’autant plus que, comme le fait remarquer David Boudeau, président de l’Association des professeurs de biologie et de géologie et enseignant en SVT : “Cela crée des arguments pour les élèves qui, au moment d’abandonner une spécialité pour la terminale, font aussi des calculs en regardant dans quelles spécialités les notes sont meilleures.” Tout devient alors question de calculs astucieux pour maximiser ses chances d’entrer dans telle ou telle filière, alors que la préoccupation principale devrait se concentrer sur les compétences qui seront utiles pour les études supérieures.

Néanmoins les demandes pour les filières scientifiques sont à la hausse sur Parcoursup comme le signale cet article de l’Étudiant. Entre autres pour cette première vague, les écoles d’ingénieurs enregistrent une hausse des demandes d’environ 17.7%, les classes préparatoires scientifiques d’environ 14.1% (+14.4% en MPSI et +13.8% en PCSI). Quant à la licence de mathématiques, le nombre de demandes cette année est de presque 82 000. Elle enregistre l’une des hausses les plus fortes avec une augmentation d’environ 24.7% par rapport à l’année dernière ! Selon Nicolas Thiéry, co-responsable de la licence de math à l’Université Paris-Saclay : “Il y a clairement un fort intérêt des jeunes pour l’intelligence artificielle et la science de données. Ils observent que les maths ont des applications concrètes dans ces domaines”.

Un peu de répit pour Parcoursup, une nouvelle plateforme a fait son apparition : Mon master. Selon cet article du Monde🔒 : “la nouvelle plateforme Mon master [est] critiquée par les enseignants-chercheurs« . Et à raison car, à l’instar de Parcoursup, chaque détenteur·ice d’une licence peut formuler jusqu’à 30 vœux (sans hiérarchisation). Il n’est alors pas étonnant que “les responsables de master anticipaient une inflation de dossiers à examiner […] : le nombre de vœux a bondi en moyenne de plus de 13%”. Cela entraîne alors irrémédiablement un accroissement des listes d’attente. De plus, comme le déplore Yann Bisou, maître de conférences en droit privé et responsable de deux masters à l’Université Paul-Valéry-Montpellier III : “Auparavant, les candidats nous écrivaient, car ils voulaient vraiment faire ce master. Désormais, ils ont une liste de tous les masters, et il leur suffit de cliquer pour être candidat” créant ainsi des situations grotesques avec “entre 10% et 15% de dossiers à côté de la plaque”.

C’est alors sans surprise que certaines Universités tentent en conséquence de contourner les règles. C’est le cas de l’Université Paris II-Panthéons-Assas mentionnée dans cet article du Monde🔒 : “L’établissement parisien a demandé aux candidats de classer leurs vœux de master par ordre de préférence, et des responsables de ces masters ont diffusé des résultats d’admission dès la fin mai : deux initiatives qui dérogent aux règles nationales de la plate-forme ministérielle”. Espérons un perfectionnement de cette plateforme pour l’année prochaine.

À l’honneur

Dans le numéro de juin de La Recherche, l’historienne Françoise Waquet, directrice de recherche émérite au CNRS, rend fort opportunément hommage à celles 16Le rédacteur de ces lignes, qui milite pour l’adoption de la règle du féminin dominant, de préférence à l’écriture inclusive, trouve ici une bonne occasion de l’appliquer puisque, selon l’auteure de l’article, ces invisibles de la recherche sont « plutôt de sexe féminin ».qu’elle appelle les invisibles de la recherche🔒. L’article reprend les éléments d’une exposition qui avait eu lieu à Poitiers en 2015. IT (Ingénieures et Techniciennes) au CNRS ou BIATSS (Bibliothécaires, Ingénieures, Administratives, Techniciennes, travailleuses Sociales ou de Santé) dans les Universités, ces collègues, qui « contribuent à l’œuvre de la science », ont « un rôle mal reconnu, qui va pourtant souvent au-delà du simple travail d’exécution. Elles sont titulaires, mais aussi, de plus en plus, contractuelles, vacataires, voire bénévoles, (très) qualifiées et spécialisées (ou non) ». Françoise Waquet écrit que « la proportion [de ces personnes] dans les effectifs des institutions de recherche n’a cessé de croître, en France, jusque très récemment ». Cela paraît surprenant : la politique en vigueur depuis des années (fusions d’universités en cascade, suppression des petites unités de recherche et priorité aux gros laboratoires, tout cela sous prétexte d’« excellence ») a eu pour conséquence la perte de moyens humains et l’on a au contraire le sentiment d’un déficit croissant en personnels IT ou BIATSS. Il reste que la galerie de portraits que dresse Françoise Waquet est très attachante. Et l’équipe de rédaction de la revue de presse d’Images des mathématiques est fière d’y voir celui de notre coéquipière Jocelyne Attab, qui fait un travail de veille exceptionnel, sans lequel vous ne seriez pas en train de nous lire.

 

Jocelyne Attab

Une plaque en mémoire du mathématicien Alexandre Grothendieck a été apposée le 20 juin au lycée Chaptal, à Mende (Lozère). Le Midi Libre, qui avait annoncé l’événement, en a également rendu compte. Grothendieck est passé par ce lycée Chaptal lors de son internement avec sa mère au camp pour femmes de Rieucros. Cet hommage a eu lieu grâce aux efforts d’un autre ancien élève du lycée, le poète et acteur Michel Sidobre. Celui-ci en parle sur son site personnel, où on trouve notamment un intéressant reportage sur cette journée Alexandre Grothendieck.

C’est à Clermont-Ferrand que La Poste a dévoilé le nouveau timbre à l’effigie du mathématicien Blaise Pascal, enfant du pays, à l’occasion du quatre-centième anniversaire de sa naissance (voir la rubrique Histoire). France Bleu, qui a donné l’information, a interrogé Florence Wojtyczka, créatrice et illustratrice du timbre.

Par ailleurs, la ville de Clermont-Ferrand a mis en ligne une vidéo consacrée à l’événement, dans laquelle intervient notamment Cédric Villani, président d’honneur de la fondation Blaise Pascal.

Il ne reste plus que quelques jours aux parisien·nes pour découvrir la fresque « Sports & science, l’union fait la force », exposée dans les couloirs de la station de métro Montparnasse-Bienvenüe jusqu’au 6 juillet. Il s’agit d’une initiative du CNRS, en partenariat avec la RATP, pour « met[tre] en lumière les domaines liés à l’activité physique que les scientifiques explorent », à l’heure où la France s’apprête à accueillir dans les mois qui viennent de grands événements sportifs mondiaux. Le CNRS a mis en ligne quelques photos de la fresque. Parmi la vingtaine de projets mis à l’honneur, deux émanent de laboratoires de mathématiques, comme l’explique le site de l’INSMI (institut de mathématiques du CNRS).

Mathieu Dufort, professeur de mathématiques et instructeur bénévole au club Échikia de La Hague (Manche), est non-voyant. Il est devenu en mai champion de France des joueurs d’échecs non-voyants à Lannemezan (Hautes-Pyrénées). On en a parlé sur le site de son club et dans La Presse de la Manche.

Christiane Rousseau

On apprend dans le journal canadien Le Soleil que la mathématicienne québécoise Christiane Rousseau, professeure émérite à l’Université de Montréal, a reçu le diplôme de docteure honoris causa en mathématiques de l’université Laval à Québec. Parmi ses innombrables activités, Christiane Rousseau a été l’instigatrice de Mathématiques de la planète Terre 2013, une année mondiale patronnée par l’UNESCO, puis, à partir de 2020, toujours sous l’égide de l’UNESCO, de la Journée internationale des mathématiques, célébrée tous les 14 mars (Pi-day). Le site Images des mathématiques avait publié en 2009 un article de Christiane Rousseau qui répondait à la question : « Tout n’a-t-il pas été trouvé en mathématiques ? ».

Aux États-Unis, un Conseil des chefs d’établissements🇺🇸 désigne tous les ans « the national teacher of the year » 17l’enseignant de l’année. En 2023, c’est Rebecka Peterson, professeure dans un lycée de Tulsa, en Oklahoma, qui est l’enseignante de l’année. Elle a été distinguée pour « la confiance qu’elle transmet à ses élèves », grâce à l’« exercice de la chose positive ». Il s’agit, au début de chaque cours, de « trouver l’élément positif, inspirant, motivant de leurs dernières 24 heures ». France Info rapporte cette information capitale et indique que le Conseil des chefs d’établissements est une « organisation à but non lucratif ». Précision utile pour celles et ceux que cette promotion du développement personnel, de « l’estime de soi » et des « techniques de construction de la confiance » laisserait perplexes. Rebecka Peterson, « immigrée irano-suédoise » a bien sûr les honneurs des médias américains (ABC News🇺🇸) et d’associations professionnelles (NEA – National Education Association🇺🇸). Elle a en tout cas le grand mérite d’avoir dédié son prix « à tous les professeurs, soulignant qu’ils méritent deux choses, des augmentations de salaire, et une vraie valorisation de leur métier ». Au fait, Rebecka enseigne les mathématiques, mais ça n’a rien à voir…

Le site tunisien Leaders se dit « positionné « Winners only » » et proclame sa « volonté de réussir, pour tout un chacun, en partageant les success stories, rendant hommage aux pionniers et émulant les énergies ». Inutile, donc, d’espérer trouver la moindre information scientifique dans l’article Les mathématiques au cœur de nouvelles avancées médicales qu’il consacre à Alia Benkahla, bio-informaticienne, et Slimane Ben Miled, mathématicien appliqué, chercheurs au Laboratoire de bio-informatique, biomathématiques et biostatistiques de l’Institut Pasteur de Tunis. C’est devenu une banalité de dire que les mathématiques jouent un rôle de plus en plus important dans la recherche médicale. C’est l’occasion de rappeler ici le travail du groupe SMARTc au sein du Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM), auquel participe notamment le mathématicien Dominique Barbolosi, qui était interrogé fin mai dans l’émission Les experts sur France Bleu.

Diffusion

[Note de la rédaction : Le mois de juin est toujours très chargé en manifestations diverses ayant trait à la diffusion et à la promotion des mathématiques, en particulier avec des compétitions de toutes sortes. Juin 2023 ne déroge pas à la règle, bien au contraire. La rédaction de la revue de presse se contente de vous proposer ici une liste de liens vers ces divers événements, avec peu de détails ou de commentaires et sans illustrations.]

Commençons par voir ce qui se passe hors de nos frontières.

L’Algérien Youcef Kinane remporte les Olympiades panafricaines des mathématiques masculines 2023, nous dit Algérie 360.

On apprend dans Le Courrier du Vietnam que ce pays a remporté 5 médailles d’or et deux médailles d’argent aux olympiades internationales de mathématiques au mois de mai à Berlin.

Radio Canada va suivre le parcours d’un jeune Saskatchewanais aux Olympiades internationales de mathématiques.

Vu sur teledakar : L’étudiante marocaine Hiba Ferchioui a remporté le titre de « Reine des mathématiques en Afrique » aux Olympiades africaines de mathématiques, à Kigali (Rwanda).

Tout ce que vous brûlez de savoir sur le concours Miss mathématiques 2023 est sur @bidj@n.net.

Le Temps présente Math Ascension, un jeu vidéo genevois destiné aux 9-13 ans pour les aider à réviser leurs tables de multiplication, proposé par l’éditeur Pestorosso Games. On trouve aussi des informations sur ce jeu sur le site Gus & Co.

En Belgique, on entend aussi lutter contre le décrochage scolaire par des activités ludiques. L’une d’elles, Balance ta règle de 3, « une nouvelle manière d’apprendre les formules mathématiques », a retenu l’attention de Télésambre.

Revenons en France avec un autre lieu et un autre jeu : Ré à la Hune nous raconte que c’est par le bridge qu’une professeure de mathématiques de l’Ïle de Ré compte donner ou redonner aux collégiens le plaisir de faire des maths.

Tadashi Tokieda : un mathé-magicien sur France Culture et La lettre de l’audiovisuel le signale aussi sur RFI.

La magie au service des mathématiques, c’est aussi sur Le Café pédagogique.

Les résultats du concours VidéoDiMath ! ont été relayés par la presse régionale. Stampa Paese a félicité deux lauréats du collège de Calvi. Tahiti Infos a souligné le 2e prix de lycéens de La Mennais. À Niort, Fabien Durand, président de la SMF, a remis le premier prix à dix élèves du lycée Paul Guérin, sous l’œil de La Nouvelle République. Enfin le club maths du collège Les Trois Moulins, à Bonnelles (Yvelines) a également eu un premier prix, et les honneurs de L’Écho Républicain. Les résultats complets sont sur le site du concours.

Autre concours : le Kangourou et des élèves de Lanmodez récompensés, cités par Ouest-France. Kangourou encore, au collège Jean Rostand de Bellerive-sur-Allier (Allier) : reportage dans La Montagne.

Également dans La Montagne, une « coupe des deux collèges Billom – Tronget » mettant aux prises les élèves de troisième. Parmi les épreuves : programmation d’un robot à l’aide du logiciel Scratch, Escape Game numérique, énigmes mathématiques, observation, déduction, calcul mental.

Flers (Orne) : Les diamants parfaits, un conte autour des mathématiques pour les collégiens. Récit dans Ouest-France.

La nuit du code : un marathon informatique de 6 heures au lycée Jehan-de-Beauce, à Chartres (Eure-et-Loir), suivi par L’Écho Républicain.

La finale de la 16e édition du Rallye mathématique de Loire-Atlantique s’est déroulée le 9 juin à la faculté des sciences de Nantes. Ouest-France a assisté aux bonnes performances d’écoliers et collégiens du Morbihan.

Charlotte Mauger (une des plumes de notre revue de presse) était au salon de la culture et des jeux mathématiques. Elle en a fait le récit pour L’Étudiant.

Sur les réseaux sociaux (principalement YouTube et TikTok), influenceurs ou créateurs de contenu donnent des conseils pour réussir en mathématiques. Le site Les gens d’internet en présente trois.

Mathématiques sans frontières : c’est le nom donné à des compétitions organisées par l’académie de Strasbourg. La finale 2023 a été remportée par le lycée Albert-Schweitzer de Muhlouse. Détails dans L’Alsace.

Un championnat d’Awalé (jeu de stratégie d’origine africaine) a eu lieu au collège Montesquieu à Orléans (Loiret). La République du Centre y était.

Parutions

En librairie

Spirale du nombre de diviseurs des 100 000    premiers entiers naturels

La guerre des nombres premiers sous-titré Maths, éco, crypto : ils sont sur tous les fronts … Voilà un titre qui ne manquera pas d’accrocher l’œil des lecteurs ! Sur l’antenne d’Europe 1, Yan Pradeau présente son livre et répond à la question : pourquoi parler de guerre ? C’est une bataille, une guerre même que mènent les mathématiciens depuis deux mille cinq cents ans contre le chaos qui semble gouverner les nombres premiers. Les premières réactions sont très positives. À fond la Science qui note le goût de l’auteur pour l’humour et aussi ses deux pages imprévues, mais bienvenues, sur l’écologie écrit : Même si le terme « nombre premier » ne vous dit rien, n’hésitez pas à vous lancer dans cet ouvrage qui décrit la grande aventure de ces nombres qui fascinent de grands mathématiciens depuis 24 siècles et qui aujourd’hui sont même devenus objet d’un commerce. Dans le dernier numéro du trimestriel La Recherche Mahaut de Lataillade écrit dans sa recension que, mathématicien passionné, Yan Pradeau y propose une lecture de l’arithmétique par l’humain. Une manière intime et personnelle d’aborder la relation entre ces objets fascinants et leur compréhension. Ce n’est pas un livre de mathématique, mais l’auteur n’hésite pas à entrer dans des aspects plus mathématiques quand il le faut. Ce n’est pas un roman historique, mais l’histoire est omniprésente. Ce n’est pas un roman d’espionnage, mais un certain « colonel K » du KGB s’invite de temps à autre pour raconter où en sont les mathématiques russes. Il est aussi difficile de résumer un tel livre que de tenter de le caractériser. Si vous avez déjà lu Merveilleux nombres premiers ou La Symphonie des nombres premiers, deux « classiques » de la vulgarisation sur les nombres premiers, vous prendrez autant de plaisir avec celui-ci. Il invite ses lecteurs à un voyage passionnant dans l’histoire des mathématiques, à la rencontre des mathématiciennes et mathématiciens qui ont tenté de percer petit à petit les secrets de ces briques élémentaires des nombres qui jouent un rôle crucial en cryptographie, en économie, en mathématique. Il nous montre aussi toute l’importance de la recherche en théorie des nombres, comment ces insaisissables nombres premiers se retrouvent au cœur de notre vie quotidienne. En 2021 Yan Pradeau était en lice pour le Trophée Tangente, un prix littéraire pour la meilleure œuvre de « facilitation » mathématique. C.Q.F.D., 21 façons de prouver en mathématiques était parmi les cinq livres plébiscités qui ont été présentés au jury. Parions que nous y retrouverons prochainement La guerre des nombres premiers.

En mai la Lettre de l’INSMI annonçait un évènement exceptionnel, la sortie d’une nouvelle revue de philosophie des mathématiques M×Φ Annals of Mathematics and Philosophy. Destiné à un public averti, ce numéro donne un aperçu des grands enjeux ouverts à la philosophie mathématique à travers les témoignages et les engagements de personnalités représentatives des deux communautés, mathématique et philosophique. Vous pouvez le lire en ligne ou, bien sûr le commander. Souhaitons une belle carrière et une longue vie au nouveau venu.

Dans le domaine de la didactique Rezo Nòdwès relaye un tweet de Bridgevision Production, LLC annonçant la sortie de trois livres sur l’enseignement des mathématiques écrits par le Dr Archangelo Joseph. Ce retraité haïtien, trilingue, spécialiste en sciences de l’éducation, a passé 30 ans au Département de l’éducation de la ville de New York (NYCDOE). Il soutient l’idée d’un enseignement centré sur l’élève. Il est le co-fondateur d’Organic-way Mathematics, une méthode constructive basée sur la recherche pour enseigner et apprendre les mathématiques aux enfants, indépendamment de la culture, de la langue et du niveau cognitif.

En kiosque :

Surprise : Le numéro du mardi 20 juin de Libération affichait en une photo de Cédric Villani. Le mathématicien était, l’espace d’un jour le rédacteur en chef d’un sujet auquel il est très attaché. En 2018 il avait piloté une large réflexion sur l’intelligence artificielle et remis un rapport publié sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Dans son édito il souligne que ce numéro est préparé, belle coïncidence, le jour du 400e anniversaire de la naissance de Blaise Pascal, le premier entrepreneur de l’informatique ; sa passion pour la technologie ne l’a pas empêché d’être un maître pour analyser et défendre l’humain, le cœur, tout ce qui nous fait vivre. Lauren Provost, la directrice adjointe de la rédaction de Libération, écrit dans un Making-of : On ne regrette pas une seconde d’être allé le chercher pour mieux comprendre ce vaste sujet et les bouleversements que l’IA opère dans nos vies et ajoute : face à une cinquantaine de journalistes, le médaillé Fields a défini les sujets à traiter, les a nourris d’idées et contacts. Les sujets balayés vont de l’IA et les emplois à ChatGPT en passant par l’IA et la médecine, l’IA et l’architecture, l’IA et l’écologie … avec un bilan à l’instant « t » et les perspectives d’avenir envisageable.

C’est à un sympathique mammifère marin que le numéro de juillet du mensuel Pour la Science consacre sa une, la baleine. Dans l’actualité mathématique, signée par Charlotte Mauger, c’est un vers d’eau douce californien qui a la vedette. Lumbriculus variegatus forment des amas emmêlés qui se dénouent très rapidement. Comment est-ce possible ? L’étude a été menée par une équipe pluridisciplinaire composée de biologistes, de physiciens et de mathématiciens qui a été publiée dans la revue Science d’avril. Le Monde s’en était fait l’écho début mai. Finalement la solution est très similaire au problème de l’accrochage des tableaux (voir par exemple cet article). Toujours dans ce numéro la rubrique mensuelle de Jean-Paul Delahaye emmène le lecteur dans des suites à la dynamique insaisissable. Vous connaissez la conjecture de Syracuse. Mais connaissez-vous celles d’Éric Angelini, un mathématicien amateur qui propose des suites diablement résistantes ? C’est le sujet que propose, pour votre plaisir cette rubrique.

Histoire

Blaise Pascal

Ce mois-ci était à l’honneur Blaise Pascal, pour le 400e anniversaire de sa naissance, le 19 juin 1623. Alors, plusieurs médias se sont emparés de la nouvelle. Le philosophe André Comte-Sponville salue le « mathématicien surdoué » dans une chronique au Monde, Sud Ouest rappelle qu’il est « l’inventeur de la Pascaline, ancêtre de l’ordinateur », Cédric Villani, interviewé par Le Point, pointe de son côté que Pascal « a posé les règles de base des calculs de probabilités » et a participé au développement du calcul intégral. Tous n’oublient pas non plus qu’il était polymathe : aussi philosophe, physicien, inventeur. Dans la Science CQFD, Natacha Triou a aussi consacré un épisode à Blaise Pascal, dans lequel sont intervenus Vincent Jullien, professeur émérite de philosophie et histoire des sciences de l’université de Nantes, et Sébastien Maronne, maître de conférences, à l’Institut de Mathématiques de l’Université de Toulouse III Paul Sabatier.

Pascaline

Si vous êtes à Clermont-Ferrand (ou que vous vous y rendez), prenez également le temps de visiter l’exposition consacrée aux différents aspects de la vie de Blaise Pascal – dont Le Monde fait écho – au Musée d’art Roger-Quilliot.

Une autre exposition mettant à l’honneur une figure des mathématiques est celle sur Emmy Noether à l’institut Henri Poincaré. Dans Sciences et Avenir, Sylvie Benzoni en profite pour rappeler la contribution de cette mathématicienne à la théorie de la relativité générale.

Emmy Noether

 

Pour finir, c’est Michèle Audin, mathématicienne et autrice, qu’on a pu entendre au micro de France Culture dans l’émission Le Cours de l’Histoire, à l’occasion de la sortie de son ouvrage Paris, boulevard Voltaire – suivi de Ponts.

Arts et mathématiques

ommençons par une bonne nouvelle, la websérie « Voyage au pays des maths » créée pour Arte est de retour avec une deuxième saison ! Au programme : comment choisir la bonne porte entre 3, mille façons de paver votre salle de bain, des mondes où l’axiome des parallèles n’est plus vrai… L’accent est mis sur l’accessibilité de ces notions parfois ardues. On retrouve derrière ces vidéos notamment les mathématiciens Nicolas Bergeron et Jérôme Cottanceau, qui ont participé à l’écriture d’épisodes.

Les Figures de l’Ombre

Notons également l’intervention de Paolo Bellingeri, mathématicien, directeur de l’Inspe Normandie Caen et grand amateur des films de mathématiques, dans un article de Numerama. Le papier aborde la représentation de la femme scientifique à l’écran qui, comme dans la réalité, est bien souvent absente. Heureusement certains films sortent du lot, à l’instar des « Figures de l’Ombre ». En tous cas, pour le mathématicien, le rôle de la mathématicienne est important : « Ce qui est intéressant, à mon sens, dans la figure de la mathématicienne à l’écran, c’est ce rapport conflictuel entre l’émotivité et la rationalité, et la difficulté d’émerger dans un monde d’hommes. »

Pour finir

Pour finir cette revue de presse et cette année scolaire, voilà le dernier épisode de Mmm ! Merveilleux Mathématiciens et Mathématiciennes par les deux animateurs de la chaîne youtube On fait des maths ? 18notamment à l’origine du tube La Tristitude Mathématique : Mathscollection, une reprise d’une chanson de Laurent Voulzy de l’été 1977.

Partager

Commentaires

  1. Karen Brandin
    juillet 2, 2023
    10h39

    En complément de votre rubrique (lucide dans son diagnostic) relative à l’enseignement et à la tragique réforme Blanquer ; il faut saluer la prise de conscience, fût-elle terriblement tardive. Les conséquences, quant à elles, ne vont pas se faire attendre malheureusement …

    https://nouveau-monde.ca/enseignement-de-la-grande-vadrouille-a-la-grande-deprime/

    https://nouveau-monde.ca/des-machines-et-des-profs/

    Je me permets de rappeler en outre la totale imposture qui consiste à réintroduire à grand renfort d’une communication débridée et ridiculement enthousiaste, au travers d’1h30 obligatoires, les mathématiques dans le tronc commun des élèves de première qui n’auraient pas opté pour la spé Maths. Cette démarche en trompe-l’oeil n’a d’autre objectif que de grossir artificiellement les effectifs des élèves de terminale dont la chute drastique (et pas seulement des filles) inquiète à juste titre. En effet, ces jeunes pourront, comme leurs camarades soumis aux 4h de la spécialité maths, prétendre suivre en terminale l’option Maths complémentaires (coeff 2). On m’a rapporté dans un lycée public du Sud-Ouest qu’à la rentrée 2023/2024, une classe « mixte » était d’orès et déjà prévue ie constituée d’élèves issus de la spé maths (et qui ont donc fait « le choix » de l’abandonner) et d’élèves qui, sur la base du volontariat, ont suivi en première ce saupoudrage mal ficelé en lequel consiste l’option maths, complément inconsistant de ce que l’on appelle : « l’enseignement prétendu scientifique. »
    Moins que jamais, le lycée sert de tremplin vers le supérieur or c’est bien là son ambition, sa mission et surtout son devoir.
    Comme disait Jung, « Les gens pourraient apprendre de leur erreur s’ils n’étaient pas si occupés à les nier. »