Mai 2023

Publié le 1 juin 2023

A la une

Pour la 76e fois consécutive, le mois de mai est celui du Festival de Cannes, où l’on remet la célèbre palme d’or aux plus grands chef-d’œuvres du septième art. Cette édition a été l’occasion de découvrir (hors compétition) Le Théorème de Marguerite, réalisé par Anna Novion, film qui raconte les aventures mathematico-amoureuses d’une jeune doctorante en théorie des nombres. À déguster (entre autres) dans cette revue de presse : des bulles de savon particulièrement savantes, un paradoxe sur l’égalité de genres, ChatGPT, les nouveautés de la rentrée 2023 et un hommage au regretté Pierre Audin.

Recherche

Savon savant

 

Solution d’un problème d’optimisation

Les bulles de savon sont de grandes habituées des fêtes de la science et autres ateliers de vulgarisation mathématique : on trouve en elles des objets naturels d’une perfection sphérique toute mathématique, conséquence d’un phénomène physique (la tension superficielle) et dont la justification rigoureuse constitue une saga scientifique riche en géométrie et en optimisation : réjouissant cocktail ! Résumé des épisodes précédents : les bulles de savon cherchent à minimiser le volume qu’elles contiennent. Pour cette raison, une bulle isolée prend une forme sphérique et deux bulles collées entre elles adoptent une configuration constituée de trois calottes sphériques, ce dernier résultat étant connu depuis 2002. Voici que  Science et Vie  nous annonce que deux mathématiciens « viennent de » décrire et démontrer l’optimalité de la configuration prise par un nombre supérieur ou égal à trois bulles (en fait, le nouvelle n’est pas de première fraîcheur puisque le résultat a été publié dans Annals of Mathematics en janvier 2022). Sans surprise s’agissant de Science et Vie, l’article est malheureusement fort mal écrit, mais a au moins le mérite de pointer vers un contenu sur le sujet de meilleure qualité, voir Quanta Magazine (en anglais).

Graphe mondain

Dans Pour la Science ce ne sont pas des bulles, mais des individus que l’on agrège entre eux, avec une question que se sont assurément posée un jour tous les organisateurs d’événements mondains : étant donné un entier \(k\), quel est le plus petit groupe de \(n\) personnes (invités de l’événement mondain, donc) tel qu’il existe à coup sûr parmi elles un groupe de \(k\) personnes se connaissant toutes entre elles ? Les habitué·e·s des pirouettes de la vulgarisation auront reconnu que cette question traduit un problème de théorie des graphes, et le nombre \(n\) recherché s’appelle le \(k\)-ième nombre de Ramsey \(R(k)\) (il s’agit en fait d’un cas particulier d’une famille de problèmes plus grande, déjà évoquée dans l’édition de mars). Hélas, nul ne connait la valeur exacte de ce nombre pour \(k\) supérieur ou égal à 5, et seules des bornes grossières sont connues. Venons-en à la bonne nouvelle du mois : la borne supérieure vient d’être améliorée (dans un article sur arXviv, pas encore passé par la révision par les pairs) dans des proportions faibles, mais encourageantes !

L’article mentionne notamment une amusante citation de Paul Erdös sur la difficulté à calculer explicitement les nombres de Ramsey : « Si des extra-terrestres bien plus puissants que nous arrivent et menacent de détruire la Terre à moins de leur fournir la valeur de \(R(5)\), alors il faudra enrôler tous nos ordinateurs et tous nos mathématiciens pour calculer ce nombre. En revanche, s’ils nous demandent \(R(6)\), nous n’aurons pas d’autres choix que de tenter de les anéantir. » Si cette situation un brin anxiogène (mais qui mettrait les mathématiques sur le devant de la scène, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir) devait survenir, nous aurions désormais plus de chances d’en réchapper grâce à la mise en service du supercalculateur Adastra à Montpellier, qui fait la fierté de France 3 et La Tribune avec son impressionnante capacité de 74 millions de milliards d’opérations par seconde, ce qui le place au 11e rang mondial, et son efficacité énergétique qui le rend (relativement) respectueux de l’environnement.

La suite des nombres de Ramsey figure par ailleurs en position A120414 de l’ OEIS (Online Encyclopaedia of Integer Sequences), fabuleuse somme encyclopédique de suites de nombres entiers créée par le mathématicien Neil Sloane, ressource précieuse pour les mathématicien·ne·s du monde entier, qu’on ne se lasse jamais d’explorer et à laquelle Sciences et Avenir consacre un article.

Vie de la Recherche

Ce mois-ci la rubrique Vie de la Recherche se met au diapason de l’actualité internationale, des élections présidentielles en Turquie, aux tensions entre les États-Unis et la Chine. L’enjeu technologique est au centre des discussions diplomatiques, la course à la performance scientifique est au centre des préoccupations des états et de leurs politiques d’enseignement supérieur. Entre vœux pieux et mise en place d’une politique incitative pour les jeunes, notamment les femmes.

Tuna Altinel

Le 12 mai dernier, lors du dernier jour du scrutin anticipé à Lyon du premier tour des élections présidentielles turques,  Tuna Altınel, maître de conférences en mathématiques à Lyon 1 a été agressé avec sept autres observateurices officiel·le·s et assesseureuses du Parti de gauche YSP par des partisans déclarés de Recep Tayyip Erdoğan ([le président sortant, fraîchement réélu après le deuxième tour du 28 mai 2023). Les femmes victimes n’ont pas subi de violences physiques. Un communiqué de la SMF du 12 mai 2023  revient sur l’agression. Le Point et Le Figaro interrogent par ailleurs le choix du lieu du scrutin lyonnais (qui est également le lieu de l’agression) : une dépendance de l’association Ditib (abréviation de Diyanet Işleri Türk Islam Birliği, soit Union turco-islamique des affaires religieuses en français), l’article du Figaro indique que cette association est rattachée au ministère des Affaires religieuses qui lui fournit des imams fonctionnaires. Un choix de lieu dénoncé par certain·e·s au vu de la  loi séparatisme de 2021  9qui interdit en particulier d’organiser un scrutin pour des élections politiques françaises ou étrangères dans un «local servant habituellement à l’exercice du culte ou utilisé par une association cultuelle», et qui aurait facilité l’agression d’après Tuna Altınel . Le chercheur, membre du collectif des Universitaires pour la paix (en anglais, page Wikipédia en français ), est par ailleurs toujours victime de la répression politique de la part du pouvoir turc pour son soutien au peuple kurde. Arrêté en en Turquie en 2019 et détenu pendant deux ans, il a pu rentrer en France en juin 2021, mais son passeport a depuis été invalidé par la cour d’appel. La page web du comité de soutien revient sur les engagements de l’universitaire et dresse une chronologie des faits.

Guerre des savoirs

La version française de Newsdays  dédie un article au retour en Chine du mathématicien Sun Xin, jusqu’alors chercheur à l’université de Pennsylvanie et dernier colauréat du prix Rollo Davidson , décerné annuellement à de jeunes probabilistes. Le magazine marocain le 1 met ce changement d’affiliation en perspective avec une tendance qui se confirme, sur fond de «guerre scientifique sino-américaine», les chercheur·euse·s chinois·e·s ou d’origine chinoise travaillant aux États-Unis seraient de plus en plus nombreux·se·s à rejoindre la Chine. L’article explique ainsi que «selon un rapport conjoint d’universitaires des universités de Harvard et de Princeton et du MIT, au moins 1 400 scientifiques d’origine chinoise basés aux États-Unis ont changé d’affiliation en 2021, passant d’institutions américaines à des institutions chinoises.» La tendance remonterait à l’instauration de la China Initiative (en anglais) par Donald Trump en 2018. Ce programme, auquel Joe Biden a mis fin en 2022, visait à lutter contre le supposé vol de secrets techniques par de prétendus espions chinois·e·s, et continue d’impacter le comportement des scientifiques d’origine chinoise. L’article conclut ainsi : «la double appartenance 10le fait pour un·e scientifique d’avoir deux adresses d’affiliation était autrefois considérée comme une marque d’honneur, mais elle est aujourd’hui teintée par la crainte de l’espionnage scientifique.»

Au sujet des relations entre les États-Unis et l’Asie, l‘agence de presse Yonhap revient quant à elle sur la signature du KorUS Educational Exchange Initiative for Youth in STEM 11Pour Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques, «l’initiative appelle 12notamment à un investissement de 30 millions de dollars de chaque côté pour faciliter les échanges académiques de 2.023 jeunes de chaque pays spécialisés dans les semi-conducteurs, les batteries, les biosciences et les STEM. »

Paradoxe de l’égalité du genre

L’émission Tech 24 de France 24 met en lumière l’organisation NEF 13Pour Next Einstein Forum fondée et dirigée par Lydie Hakizimana, par ailleurs directrice de l’Institut Africain pour les Sciences Mathématiques (ou AIMS) qui célèbre ses vingt ans cette année. Le NEF veut faire de l’Afrique un «centre mondial pour la science et les technologies» et a révélé sa dernière promotion de jeunes scientifiques prometteureuses, parmi lesquelles de nombreuses femmes. De quoi laisser la France rêveuse : Le Figaro étudiante   revient ainsi sur la faible proportion de femmes en écoles d’ingénieur·e·s, et les causes de ce phénomène. Laura Chaubard, générale à la tête de l’École polytechnique explique que le problème n’est pas le concours : «Nous dénombrons 20% de candidates au concours pour 20% d’admises. Les épreuves ne désavantagent pas les femmes». Le poids des stéréotypes, la crainte (fondée) du harcèlement sexiste 14Rappelons à ce titre les chiffres du rapport annuel du Haut Conseil à l’Égalité sur l’état du sexisme en France : par peur du harcèlement sexuel, 18 % des femmes ont déjà redouté voire renoncé à s’orienter dans les filières/métiers scientifiques ou toute autre filière/métier majoritairement composé d’hommes. « Un taux qui s’élève à 22 % pour les 25-34 ans. » et la réforme du baccalauréat déjà maintes fois évoqués dans d’autres articles constitueraient des pistes de réflexion plus sérieuses. L’article évoque également un phénomène rarement mentionné et mis en lumière par un article dans la revue Psychological Science 🔒; et relayé par Slate et  Le Figaro étudiante  : plus un pays est égalitaire, moins les femmes s’orientent vers des études scientifiques. L’article du Figaro explique : «les auteurs de l’étude, Gijsbert Stoet et David Geary, ont choisi les données fournies par le Forum économique mondial pour classer les pays en fonction des inégalités liées au sexe. Parmi les plus inégalitaires, l’Algérie, la Tunisie, les Émirats Arabes Unis ou le Vietnam ont tous des taux de féminisation en filière scientifique supérieurs à 35 %. À l’inverse, en Suède, en Belgique ou aux Pays-Bas, le même taux ne dépasse pas les 25 %.» Olga Khazan résume ainsi dans The Atlantic que «ce n’est pas que l’égalité de genre décourage les filles d’étudier les sciences. C’est que cela leur permet de ne pas étudier la science si elles ne sont pas intéressées».

Gijsbert Stoet et David Geary évoquent ainsi un «paradoxe de l’égalité du genre» en expliquant que les femmes des pays plus inégalitaires tentent davantage d’études scientifiques pour s’assurer une carrière stable et lucrative. » Encore faut-il s’assurer que ces carrières le soient réellement, y compris dans les pays avec ce que les auteurs estiment être «un bon niveau de sécurité sociale»… Les universitaires français·e·s ne décolèrent en effet pas sur les impacts de la récente réforme des retraites et n’entendent pas tourner la page. Ielles invitent une fois de plus le gouvernement à revoir sa copie en ce qui concerne la prise en compte des années blanches qui précèdent la prise d’un poste permanent, dans une tribune du Monde 🔒 ;. Celle-ci fait suite à une tribune du Monde de mars 2023 ; relayée dans la revue de presse du même mois  qui faisait déjà état de la situation particulière des chercheur·se·s français·e·s, dont les thèses ont longtemps été financées sur des bourses (sans contrat de travail, et donc sans cotisation), et les années post thèse généralement marquées de contrats postdoctoraux à l’étranger qui, suivant les accords binationaux, ne sont pas nécessairement prises en compte dans le calcul de la retraite. La tribune du mois de mars alertait sur la situation, celle du mois de mai présente des cas concrets, et relaie la parole d’élu·e·s , comme le sénateur communiste Pierre Ouzoulias qui rappelle que « 26 % des doctorants n’ont pas de contrats doctoraux, donc ne cotisent pas. Ce chiffre monte à 61 % pour les doctorant·e·s en sciences humaines et sociales.» Le 19 avril, les trois porte-parole de la pétition ont été reçu·e·s au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui indique que « différentes pistes ont été évoquées pour répondre à la situation, et sont actuellement à l’étude ».

L’étude de Psychological Science conclut en encourageant les gouvernements à promouvoir les carrières scientifiques auprès des jeunes filles qui performent déjà en mathématiques, des initiatives portées notamment par nombre d’association de vulgarisation et d’introduction à l’exercice des mathématiques. Ainsi, le TFJM² 15Pour Tournoi des Jeunes Mathématiciennes et Mathématiciens se déroule tous les ans dans diverses régions de France, avec une finale nationale. L’idée est de soumettre à des équipes de lycéen·ne·s, en amont des rencontres, des problèmes dont la réponse est partiellement connue par la communauté mathématique. Les équipes seront tour à tour défenseuses (de leur solution, établie pendant les mois de préparation), opposantes (à la solution d’autres équipes, il s’agira alors de questionner la solution proposée) et rapporteuses (en quelque sorte arbitre du débat entre l’équipe opposante et l’équipe défenseuse). L’encadrement est assuré par des mathématicien·ne·s amateurices ou professionnel·le·s. Autre initiative associative notable de la fin de l’année, la finale nationale de ma thèse en 180 secondes se déroulera le 8 juin à 18h30 à l’Opéra de Rennes et pourra être suivie en direct par vidéo. Ce concours propose aux doctorant·e·s de présenter leur sujet de recherche en trois minutes à un auditoire non expert. Il n’y a pas de mathématicien·ne·s parmi les finalistes de l’édition 2023.

Applications

Chaos stellaire

Commençons par un très bel exemple de théorie du chaos : le Système solaire. Récemment, une équipe de l’Observatoire de Paris-PSL a proposé une explication à la stabilité de celui-ci. D’un côté, la théorie du chaos explique que l’horizon de Lyapunov est de 5 millions d’années, mais de l’autre les les simulations des trajectoires des planètes montrent un système solaire interne stable sur des temps beaucoup plus longs. « La question qui restait en suspens était de savoir pourquoi cette probabilité de collision était si faible, compte tenu de la durée de 5 millions d’années calculée précédemment », explique Jacques Laskar au Monde 🔒. Les chercheurs proposent alors une explication : « il existe des combinaisons de variables qui créent des sortes d’obstacles gênant la progression vers la chute et la repoussant à bien plus tard. » Une façon imagée de le comprendre est proposée par la dessinatrice Laura Canil dans une bande dessinée : ces combinaisons de variables peuvent être vues comme des obstacles qui empêchent les planètes de chuter de la falaise.

Démêlage ultra-rapide

Pour mettre un peu d’ordre dans le méli-mélo de vers Lumbriculus variegatus, il faut aller chercher du côté de la théorie des nœuds et la topologie. Dans une étude récemment parue dans la revue Science, des chercheurs américains cherchent à comprendre le démêlage ultra-rapide de ces vers. Ils mettent en effet plusieurs minutes à s’enchevêtrer pour constituer une boule, mais seulement quelques secondes pour se délier. La clé tient simplement aux mouvements en forme de huit de ces animaux, qui créent ainsi un nœud au démêlage très rapide. Le Monde 🔒 et Science & Vie 🔒 ont notamment relayé ce résultat.

Recherche parking désespérément

Continuons avec un chiffre surprenant : un dixième du trafic urbain est consacré à la recherche d’une place de stationnement. Comment expliquer une telle proportion ? Des physiciens et chercheurs en ingénierie se sont emparés de cette question. À l’aide de la théorie des graphes et de la physique statistique, ils ont réussi à modéliser la circulation des voitures en recherche d’une place. « La physique statistique aide à appréhender le comportement collectif des véhicules, traités comme des particules actives. La théorie des graphes permet ici de tenir compte de l’aménagement du territoire, en décrivant la voirie comme un ensemble de sommets et d’arêtes », explique le CNRS dans un communiqué. Une information aussi reprise par Le Figaro.

Entre maths et info

Ce mois-ci, dans sa Carte blanche au Monde🔒, Étienne Ghys voit en ChatGPT un assistant intéressant d’un professeur. Certes pour l’heure, l’agent conversationnel ne produit pas de démonstrations rigoureuses mais, comme pense Étienne Ghys, « GPT va progresser très rapidement ». Et parmi les applications potentiellement intéressantes, une aide à la recherche dans la littérature mathématique. « Des avalanches d’articles de plus en plus longs et de plus en plus techniques inondent chaque jour les bases de données de prépublications. GPT pourrait nous aider à résumer des travaux de façon à sélectionner ceux qui méritent un examen plus approfondi. »

Clôturons cette rubrique (comme toujours à la croisée des mathématiques et de l’informatique) par un cri du cœur : il manque des amateurs et amatrices de cobol ! Ce langage n’est plus enseigné en études supérieures et pourtant il est derrière les programmes permettant de réserver un avion ou de retirer de l’argent. Il y a pénurie ! Comme le rapporte le Monde 🔒 , même les retraités se voient proposer des offres d’emploi quand ils connaissent ce langage. La raison ? « Ce n’est pas sexy », « on a l’impression de coder sur Minitel », explique un formateur cobol. Malgré tout, cet article suscitera peut-être des vocations…

Enseignement

Nouveautés à la rentrée

Alors que la fin de l’année 2023 approche, certaines nouveautés mises en avant par le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye interrogent. L’une d’elles concerne le “remplacement systématique des enseignants absents” annoncé par Emmanuel Macron au mois d’avril et relayée quelques jours après dans cet article de Sud-Ouest. Pap Ndiaye affirmait déjà qu’il tablait sur “un petit tiers de professeurs volontaires” et a donné quelques précisions supplémentaires sur France Inter. Au vu du nombre inquiétant de postes vacants à la rentrée 2023, on se demande bien comment il pourrait réussir à tenir une telle promesse. L’entourloupe est plutôt bien ficelée : “C’est par exemple le prof d’anglais qui va remplacer le prof de mathématiques, non pas pour faire des mathématiques, mais pour faire de l’anglais”. Pour résumer, ce dispositif permet donc non seulement de remplacer l’enseignant·e mais aussi dans le même temps l’enseignement. Un moyen à la fois astucieux et légèrement vicieux de combler le manque d’enseignant en les camouflant avec les heures d’autres cours. L’exemple donné par le ministre de l’Éducation nationale est par ailleurs très bien choisi, car comme nous l’avons déjà pointé à maintes reprises au cours des dernières revues de presse, ce sont les heures de mathématiques qui seront sans aucun doute les plus impactées. Nous pouvons cependant essayer de rester un peu optimistes, car en contrepartie “les mathématiques seront rattrapées une autre fois lorsque le professeur d’anglais sera absent et que le professeur de mathématiques pourra le remplacer”.Une autre nouveauté qui a fait parler d’elle concerne l’heure hebdomadaire de soutien et d’approfondissement instaurée en classe de 6e comme l’annonce cet article d’aef info🔒. Pour rappel nous en parlions déjà dans la rubrique enseignement de la revue de presse de janvier 2023. Cette heure a pour but de renforcer les connaissances et les compétences en mathématiques et en français et sera assurée par des enseignant·e·s de français et maths, et par les professeur·e·s des écoles. Tous les points de cette nouveauté sont détaillés dans le BO de l’Éducation nationale du 20 avril 2023.

Démissions en chaîne

Alors que les réformes bancales vont bon train, un des points bien trop négligés par le gouvernement (qui pourtant dénote d’un problème profond) est celui des démissions. Le manque d’enseignant·e·s, notamment en mathématiques, inquiète depuis déjà quelques années, et cette tendance sera très sûrement accentuée par les départs successifs. Par exemple cet article de France 3 relaie le témoignage d’Isabelle Chamade, une ancienne professeure de mathématiques à Anse. Elle a décidé de démissionner après 11 ans d’enseignement en se disant que “chaque année […] ça ira mieux l’an prochain, avec une autre classe”. Dans l’article elle raconte son épuisement physique et émotionnel et ses difficultés pour gérer une classe en dénonçant à demi-mot le manque de préparation avant le recrutement : “si j’avais eu un BAFA, et pas un CAPES, j’aurais été mieux armée”.

De son côté, l’enseignement supérieur n’est pas en reste non plus : cet article de BFM Normandie titre qu’à l’Université de Rouen, 57 enseignants déposent leur démission pour dénoncer des inégalités salariales. En conséquence du nouveau régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs (RIPEC), la revalorisation des primes accordées aux enseignants-chercheurs aurait entraîné “une différence de traitement avec les autres enseignants recrutés par l’Éducation nationale (qui n’ont aucune obligation de recherche)”. En effet, un enseignant agrégé à l’IUT de Rouen déplore : “Ce n’est pas normal que des enseignants qui travaillent ensemble depuis 30 ans, avec la même prime, et d’un seul coup, la prime diminue de moitié« . En outre selon cet article de 76actu : “la loi de programmation de recherche […] prévoit un écart de 3.300 euros de primes annuelles entre les enseignants du supérieur et les enseignants-chercheurs”.

Enseignement numérique : MaClasseTI

Une autre nouveauté, plus plaisante cette fois-ci, concerne un outil numérique lancé en mars 2023 intitulé MaClasseTI. Les trois protagonistes à l’initiative de ce projet sont Texas Instrument, principalement connu pour ses calculatrices graphiques, Vittascience, une start-up française ayant développé une plateforme éducative en ligne pour l’apprentissage du codage, et le réseau des enseignants T3 France qui anime de nombreuses formations continues en mathématiques et en usages du numérique. Vous pouvez retrouver la vidéo de présentation de MaClasseTI via cette vidéo YouTube. Le café pédagogique ne tarit pas d’éloges sur cette nouvelle plateforme, la présentant comme « un outil unique pour enseigner les maths au lycée ». Cet article cite quelques services proposés par la plateforme : “Réaliser des calculs avec des logarithmes et des exponentielles, apprendre le tracé et l’étude de fonctions, programmer en Python ou reprendre des notions essentielles grâce à des vidéos”. Les enseignant·e·s y trouvent aussi leur compte grâce à l’espace de gestion de classe permettant ainsi “un suivi individualisé”.

Évaluations et fin d’année

Pour aborder ces évaluations de fin d’année, nous aimerions vous parler de deux enquêtes qui recensent le niveau des jeunes élèves. Tout d’abord l’enquête Pirls reprise dans le Point qui est une étude internationale visant à “[comparer] les compétences en lecture de 400 000 élèves de CM1 dans 57 pays”. On pourrait se réjouir en lisant que “pour la première fois depuis vingt ans, la France parvient à enrayer sa chute” et que “notre pays affiche même une hausse de deux points, malgré la crise du Covid-19”. Cependant, ces résultats sont à prendre avec des pincettes étant donné que malgré tout “la France reste en dessous de la moyenne européenne”. Du côté des mathématiques, l’étude TIMSS (Trends in Mathematics and Science Study) a été relayée dans la presse du dimanche ainsi que dans Ouest France🔒. Elle vise les élèves de CM1 et de 4e tous les 4 ans, et cette année ce ne sont pas moins de 161 écoles et 150 collèges qui ont participé, ce qui représente environ 5000 élèves. Les articles cités précédemment présentent l’évaluation passée ce mercredi 10 mai 2023 dans un collège du Cotentin.

Toujours du côté des évaluations, le Brevet des Collèges 2023 approche à grands pas. Il reste un peu moins d’un mois aux collégiennes et collégiens français pour réviser cette ultime étape du collège. D’ailleurs, dès la fin des épreuves (le 26 juin pour celles de français et mathématiques et le 27 juin pour l’histoire-géographie et éducation civique ainsi que les sciences) l’Étudiant mettra en ligne les sujets corrigés de ces dernières. Nous reviendrons dessus lors de la prochaine revue de presse !

Enfin nous clôturons cette rubrique enseignement avec une pensée pour toutes les lycéennes et tous les lycéens dont la majorité est en train de passer l’épreuve la plus redoutée post-bac : Parcoursup. Le Monde a mené une enquête dans les coulisses des commissions d’examen des vœux dans cet article🔒. Même si on ne regrette pas l’ancienne plateforme APB, cet article nous permet de découvrir certains travers de Parcoursup notamment dans ses sélections qui nous laissent parfois perplexes…

A l'honneur

Les médailles de cristal 2023 ont été décernées par le CNRS à 30 personnels d’appuis à la recherche. Les lauréat·e·s de cette année peuvent être ingénieur·e·s d’étude ou de recherche comme assistant ·e bibliothécaire.

Tadashi Tokieda

Tadashi Tokieda est actuellement en résidence pour 3 mois au Département de Mathématiques et Applications de l’École normale supérieure de Paris. À cette occasion, Le Monde fait l’éloge de ce vulgarisateur de mathématiques hors pair. On lui doit notamment une preuve lumineuse de l’inégalité de Cauchy-Schwarz faisant appel à la dissipation de l’énergie cinétique par friction.

Thomas Mordant, atteint d’une forme sévère de la maladie des os de verre, a soutenu dernièrement sa thèse sous la direction de Jean-Benoît Bost à Orsay. Sa mère Isabelle Mordant relatait leur parcours il y a quelques années dans son livre, « Mystère de la fragilité’’ dont on trouvera ici la recension par Le Monde. La fragilité ici ne se veut pas seulement être celle de Thomas mais aussi celle que l’on ignore peut-être trop souvent alors qu’elle nous constitue.

L’Édition Printemps 2023 des Cigales a accueilli cette année 30 lycéennes pour une semaine d’immersion au Centre International de Rencontres Mathématiques de Luminy. On trouve le témoignage de l’une d’entre elles, originaire de Salon-de-Provence, sur le site du Régional.

Gilbert Strang

Le 15 mai dernier, le professeur Gilbert Strang donnait son dernier cours au MIT. L’occasion pour Aurélie Jean de rendre hommage dans les pages du Figaro à celui qu’elle considère comme « un des plus grands professeurs de mathématiques » (nul besoin de féminiser apparemment), et de parler un peu d’elle. L’article dresse le portrait d’un enseignant passionné, drôle et visionnaire, « l’un des premiers professeurs au MIT à avoir téléchargé ses cours sur la plateforme de cours gratuits en ligne MIT OpenCourseWare ».

Denis Papin

Le mathématicien, physicien et inventeur français Denis Papin était à l’honneur d’un colloque à Saumur ce vendredi 26 mai. L’événement « proposait de rappeler la vie et l’œuvre de ce grand savant en évoquant l’importance des mathématiques à son époque et aujourd’hui ; montrer l’utilisation de la vapeur au cours de la révolution industrielle des XIXe et XXe siècles dans le domaine des transports (trains et aérostats) et de la production d’électricité dans les centrales nucléaires ; présenter la situation actuelle pour la motorisation des trains, des avions et autres aéronefs. »

Disparitions

Pierre Audin sous une photo de son père

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès du mathématicien Pierre Audin, fils du mathématicien et opposant à la guerre d’Algérie Maurice Audin, et frère de la mathématicienne et écrivaine Michèle Audin, « emporté à 66 ans par un cancer » précise Le Monde. Le combat de toute la vie de Pierre Audin aura été de réclamer la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la mort de son père, finalement obtenue en 2018 sans que les circonstances n’en soient pour autant éclaircies. Il a par ailleurs consacré sa vie à la transmission des mathématiques, comme enseignant d’abord, puis comme intervenant au Palais de la Découverte, où l’on pouvait le rencontrer aux alentours de la salle du nombre π répondant aux questions des jeunes et moins jeunes. Pierre était aussi l’un des deux créateurs de l’association MATh.en.JEANS, en 1990.

En France et en Algérie (il avait les deux nationalités) de nombreux médias lui ont rendu un hommage appuyé, émouvant comme le souligne La Dépêche (voir ici ou ). Un hommage à l’homme et à son combat pour la justice et la vérité qu’il a poursuivi toute sa vie. Il agissait aussi depuis longtemps pour la coopération franco-algérienne en matière de recherche en mathématiques, et a activement participé à la création du Prix de mathématiques Maurice Audin et à son maintien, contre vents et marées, au fil des années.

Images des Mathématiques présente ses plus vives condoléances à sa famille et à ses proches.

Jean Esterle, professeur à l’université de Bordeaux et figure de l’analyse harmonique, fonctionnelle et des algèbres d’opérateurs en France, est décédé le 6 mai dernier. On trouvera son portrait dans Sud-Ouest, où l’on apprend qu’il fut aussi conseiller municipal de la ville de Biarritz et engagé dans la vie associative et politique locale.

Diffusion

Racines (Jardin Botanique, Rio de Janeiro)

Sylvie Benzoni, directrice de l’Institut Henri Poincaré (et ancienne membre de l’équipe Actualités), accorde un entretien à Sciences et Avenir, dont on trouve un extrait sur le site de la revue, au sujet de la manière dont les mathématiques recyclent le langage courant pour les besoins de leur terminologie. Ces mots (tel spectre ou racine), qu’il s’agit d’abstraire de leur sens commun, ne peuvent pas d’emblée être neutres pour l’élève qui découvre les mathématiques, et quand on réfléchit au processus d’apprentissage il est important de ne pas oublier ces appréhensions.

Une autre difficulté vient peut-être du fait que faire des mathématiques, c’est donner le même nom à des choses différentes, comme le disait Henri Poincaré et comme le rappelle Étienne Ghys au quotidien L’Humanité. Dans cet entretien, Étienne Ghys parvient par ailleurs en peu de mots à évoquer les points de rupture préoccupants qui semblent s’amorcer entre les mathématiques et la société.

Hugo Duminil-Copin continue sa tournée des médias. Il était sur BFM business le 12 mai dernier pour un tête-à-tête, dont on note un passage sur les émotions et le raisonnement dans l’activité mathématique. On l’a aussi entendu sur la Suisse Radio Lac Matin. On le retrouvait aussi donnant une conférence à des élèves de secondaires le 23 mai.

La chaîne Arte propose en ce moment deux documentaires sur les maths, l’un consacré aux pavages du plan et l’autre à la théorie des graphes.

Au-delà du célèbre salon des jeux mathématiques s’achevant en cette fin de mois de mai, ce printemps est celui d’une foule de plus petits salons et festivals mathématiques en région, touchant en particulier le milieu scolaire.

Le collège Paul Ramadier de Decazeville dans l’Aveyron a organisé son salon des jeux, information de la Dépêche, au terme d’une préparation intense. L’évènement est aussi relayé par Centre Presse Aveyron. Non loin de là, à Baraqueville, c’est une semaine des mathématiques qui a eu lieu au collège Albert Camus. À Rognac dans les Bouches-du-Rhône, le centre d’animation municipal a quant à lui accueilli des scolaires pour son forum des mathématiques le 11 mai dernier.

Œuvres de Vasarely au musée Szépművészeti de Budapest

Le 2e prix des arts et mathématiques a été remis à l’école du Chat Perché à Noyant village dans le Maine-et-Loire, information du Courrier de l’Ouest. Les élèves ont mené un travail de classification des formes provenant de l’œuvre de Victor Vasarely, et s’en sont ensuite servi pour réaliser une œuvre originale formée de trois colonnes colorées.

Le Scratch Cat accompagne les élèves dans l’apprentissage de la programmation

Le numéro 83 de MathemaTice est sorti au mois de mai, son contenu est entièrement disponible sur Sésamath. La brochure rassemble des ressources pour les enseignant·e·s, notamment dirigées vers l’apprentissage des outils numériques (TICE). Un résumé détaillé de chaque article est également disponible sur le site du Café pédagogique.

On trouve dans ce numéro, entre autres : un rapport d’expérimentation pédagogique sur la technique de multiplication par jalousie vue comme remédiation à la multiplication posée au cycle 3 16Un plan de séquence est détaillé dans l’article. Voir aussi « Tâches algorithmiques au cycle 3 : trois séances sur la multiplication par jalousie », Renaud Chorlay, François Mailloux et Blandine Masselin, Grand Numéro 100, 2017. ; un article de promotion de Capytale, service numérique pédagogique de l’académie de Paris permettant la création et le partage d’activités de codage entre enseignant·e·s et élèves ; un reportage au colloque de l’Espace Mathématique Francophone s’étant tenu à Cotonou en décembre 2022 ; une étude approfondie sur l’exploration de la notion de multiplicité de tangence au moyen d’un logiciel de géométrie dynamique au lycée, partant d’une étude de cas à Yaoundé.

Nathalie Sayac, directrice de l’INSPE de Rouen Normandie, se lance dans une série d’albums inspirée des Cahiers d’Esther de Riad Sattouf, mais se concentrant sur la rencontre d’une petite fille avec les mathématiques. À l’occasion de la sortie du premier tome, on la retrouve pour un entretien au Café pédagogique.

Dans le premier tome de la série, illustré par Johan Pegot, Lou va apprendre à compter jusqu’à cinq, à décomposer les nombres, à comparer des longueurs notamment, mais pas seulement. Les épisodes suivants décriront la suite de la vie mathématique de Lou.

En kiosque, le hors-série printemps 2023 de Philosophie Magazine est consacré à l’Intelligence Artificielle. D’abord, une chronologie retrace étape par étape l’histoire des automates : du Traité des automates de Héron d’Alexandrie vers 125 qui décrit des carrousels animés jusqu’en 2022 et la mise en route de Dall-E qui génère des images. Bien sûr, un détour est fait par Alan Turing qui imaginait « que les machines pourront égaler les hommes dans tous les domaines purement intellectuels. » Au tour ensuite des philosophes de s’exprimer sur la pensée, la relation humain-machine, les IA superintelligentes, le remplacement de l’humain. Parmi eux, le mathématicien et philosophe Daniel Andler se demande si « La pensée humaine est-elle codable ? ». Bref, un numéro très riche qui invite à la réflexion sur cette thématique ô combien d’actualité.

La Une du numéro de juin de Science & Vie est consacrée aux mathématiques de notre cerveau. Du point de vue de nos processus cognitifs d’abord : quels outils mathématiques sont utiles pour décrire notre mémoire ou notre attention ? On évoque alors l’exponentielle ou les courbes en cloche. Puis on pénètre dans le cerveau lui-même. Ici, la théorie des graphes permet de lire l’image d’une IRM et de l’analyser. Cinq chercheurs et chercheuses s’expriment enfin sur leur vision de l’apport des mathématiques dans les sciences cognitives et des neurosciences.

Histoire

L’affiche de l’exposition de l’IHP

« Que penseront nos soldats, quand ils reviendront à l’université et verront qu’ils doivent apprendre aux pieds d’une femme ? » C’est en ces termes odieux et ridicules qu’un des professeurs de la faculté de philosophie de l’université de Göttingen justifiait en 1915 l’opposition des historiens et philosophes au recrutement d’Emmy Noether comme professeure de mathématiques. Cette mathématicienne d’exception, qui a révolutionné l’algèbre moderne, était pourtant soutenue par Felix Klein et par David Hilbert. Indigné par l’attitude de ses collègues rétrogrades, ce dernier protesta ainsi : « Je ne vois pas pourquoi le sexe de la candidate serait un argument contre son admission comme Privatdozent. Après tout, nous sommes une université, pas des bains publics. ». Emmy Noether dut attendre quatre ans, sans poste officiel et sans rémunération (ses conférences étaient parfois annoncées sous le nom de Hilbert !), avant d’être admise en 1919 dans le corps professoral. Elle n’en avait hélas pas fini avec les discriminations : après l’ostracisme envers les femmes, elle fut victime des mesures antisémites prises par les nazis dès leur arrivée au pouvoir en 1933. Interdite d’enseignement dans son université, elle s’exila aux États-Unis où elle mourut d’une tumeur deux ans plus tard, à l’âge de 53 ans. Outre ses travaux fondateurs en algèbre, Emmy Noether apporta des contributions fondamentales en physique théorique. Albert Einstein a dit d’elle qu’elle était « le génie mathématique créatif le plus considérable produit depuis que les femmes ont eu accès aux études supérieures ». L’Institut Henri Poincaré consacre jusqu’au 30 septembre une exposition à cette mathématicienne d’exception. On peut utilement compléter sa visite en regardant la très courte vidéo Emmy Noether, l’éternelle clandestine réalisée par Jean-Paul Guirado et produite par Françoise Augier dans la série Femmes et Sciences pour Universcience.

Arts et mathématiques

La doctorante et son patron

Ce n’est pas tous les jours qu’un long métrage de fiction nous plonge au cœur de la recherche en mathématiques, à l’École Normale Supérieure, et qui plus est, est présenté au Festival de Cannes (hors compétition) ! C’est pourtant ce qui se passe actuellement avec Le théorème de Marguerite, film d’Anna Novion, où la jeune comédienne Ella Rumpf (révélée en 2016 par Grave, de Julia Ducournau) est une chercheuse qui promet et Jean-Pierre Darroussin son directeur de thèse. Ella Rumpf a confié à Marie-Claire qu’elle avait détesté les maths à l’école et que ce sont des discussions avec la mathématicienne Ariane Mézard qui ont fait changer son regard sur cette discipline.

Le compte-rendu (élogieux) que fait France Info du Théorème de Marguerite peut laisser craindre des clichés éculés : une extra-terrestre chez les extra-terrestres, une normalienne surdouée, un personnage asocial et un destin bousculé par une intrigue sentimentale. Nous attendons tout de même avec impatience de juger sur pièce lors de la sortie en salles le 11 octobre prochain.

Une des œuvres de Youle et Martin

Présentée au Centre des Arts André Malraux à Douarnenez (Finistère) jusqu’au 18 juin, l’exposition More Problems a pour but de montrer que « les mathématiques font bon ménage avec la fantaisie et la créativité », pour reprendre les termes de l’article que lui consacre Ouest-France.

On y découvre des œuvres des plasticiens britanniques Bevis Martin et Charlie Youle. Cette dernière parle de « la beauté de la géométrie dans l’art abstrait ». Son partenaire Bevis Martin affirme que « la formulation d’un problème mathématique permet de faire émerger des formes insolites et étranges ».

Pour finir

Un fun fact rigolo pour conclure cette revue de presse : le logo Google n’est pas parfait. Par « parfait », nous entendons géométriquement parfait. En effet, le G majuscule coloré n’est pas réellement circulaire, et les couleurs primaires qui constituent aujourd’hui l’identité graphique du géant américain ne sont pas également réparties. Comme expliqué dans cet article, les designers ont préféré à la perfection géométrique une sorte de perfection optique agréable à l’oeil.

Article édité par Touati, Arthur

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