25 de diciembre de 2008

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  • Les mathématiques et la «vraie vie»

    le 27 de diciembre de 2008 à 09:38, par Jean-Marc Schlenker

    Une remarque qui peut s’ajouter à celles de ce billet : les journalistes font souvent preuve d’une certaine immaturité par rapport aux études «scientifiques». De manière générale, une étude qui n’a pas été publiée par un journal à comité de lecture respectable - donc relue et critiquée par un ou des arbitre(s) anonyme(s) et compétent(s), puis acceptée par un comité éditorial - doit être considérée avec méfiance. Le fait pour une étude d’être publiée dans un journal sérieux n’est pas l’assurance absolue de la fiabilité de ses résultats, mais il assure qu’un certain niveau de vérification a été effectué. Dans le cas présent, l’étude «sera publiée, en 2009, dans le cadre d’une recherche internationale sur les partages au sein du couple coordonnée par Agnès Martial» ce qui ne satisfait pas au critère proposé ici : pas de comité de lecture.

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    • Les mathématiques et la «vraie vie»

      le 29 de diciembre de 2008 à 16:03, par Gérard Besson

      Ta remarque est pertinente, Jean-Marc, mais il se pourrait que malgré un comité de lecture de telles études soient publiées, si tous les membres dudit comité ont les mêmes pratiques concernant les données chiffrées.

      À propos des comités de lecture on peut lire l’article récent, publié dans le même quotidien, sur la polémique qui se développe autour de Claude Allègre.

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      • Les mathématiques et la «vraie vie»

        le 4 de enero de 2009 à 09:06, par Jean-Marc Schlenker

        D’accord, comme je l’écrivais le fait qu’un article soit publié dans un journal scientifique n’est pas une garantie à 100% de la fiabilité de ses résultats, mais c’est l’assurance qu’il a au moins été relu par un(des) spécialiste(s) compétents. A condition que le journal soit «respectable», c’est-à-dire qu’il fasse sérieusement ce travail de sélection. Bien sûr il y a beaucoup de journaux scientifiques pour lesquels ça n’est pas le cas.

        Si les journalistes comprenaient ça on verrait moins d’articles dans la presse sur des études soit-disant scientifiques dont les auteurs sont bons en comm mais que les spécialistes du domaine considèrent comme fausses, non significatives, etc.

        (Tout ceci étant général, je n’ai pas d’opinion sur l’étude mentionnée ici que je n’ai pas lue.)

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  • Les mathématiques et la «vraie vie»

    le 27 de diciembre de 2008 à 10:09, par Antonin Guilloux

    Je voudrais signaler l’existence de l’association Pénombres, qui s’occupe justement de traquer les usages du nombre dans le débat public. Sans doute d’autres inscrits au site la connaitront mieux que moi.

    J’avais déjà été en contact avec certains de ses membres et leur travail m’a paru très intéressant. Voilà peut-être une piste pour s’impliquer.

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    • Les mathématiques et la «vraie vie»

      le 17 de enero de 2009 à 22:11, par Gérard Besson

      L’association est en effet très intéressante mais un peu trop confidentielle à mon goût. Je l’aurais plutôt appelée «grand soleil» car il s’agit de faire toute la lumière sur l’utilisation des statistiques et sondages. Il faut, en tous cas, recommander le site sans restriction.

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  • Les mathématiques et la «vraie vie»

    le 28 de diciembre de 2008 à 18:06, par Jacques Istas

    Bonjour,

    Si tu mettais un lien sur l’article de Lejeune dans Images des maths 2006 (theorie des sondages)?

    Bonnes fetes,

    Jacques

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    • Les mathématiques et la «vraie vie»

      le 17 de enero de 2009 à 22:04, par Gérard Besson

      Voilà, enfin, l’URL
      http://images.math.cnrs.fr/La-theorie-des-sondages.html

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  • Les mathématiques et la «vraie vie»

    le 4 de enero de 2009 à 12:10, par Benoît Kloeckner

    Je crois que l’accusation formulée ici n’est pas vraiment justifiée.

    Je ne suis pas du tout spécialiste de sociologie, mais il me semble qu’on y pratique (au moins) deux types d’études : des études quantitatives, qui cherchent à mesurer l’ampleur d’un phénomène (et font appel pour cela aux statistiques), et les études qualitatives qui cherchent des pistes pour comprendre ces problèmes, à partir d’entretiens beaucoup plus détaillés mais nécessairement moins nombreux. Ces dernières ne prétendent pas être statistiquement significatives. On ne peut pas en déduire de « théorème » : elles n’ont pas nécessairement vocation à donner une réponse définitive à un problème, mais plutôt à nourrir une réflexion forcément complexe et subtile.

    L’article de madame Cadolle, qu’on peut trouver à cette adresse, est qualitatif et ne s’en cache pas.
    Il est alors un peu injuste de l’accuser de faire un mauvais usage des statistiques, puisqu’elle n’y fait pas appel.

    Après un très rapide survol il me semble d’ailleurs qu’elle y prend les précautions nécessaires dans l’interprétation de ses résultats. Par exemple, on y trouve la mise en garde suivante : « Notre échantillon n’est pas représentatif et trop étroit pour conclure sur la fréquence de telle ou telle situation : nous ne vérifions pas l’exactitude des faits que tel parent nous rapporte. La constitution de l’échantillon a plutôt cherché à diversifier les situations des enquêtés et à interroger (...) » Sa conclusion (paragraphe « Tenir compte de l’asymétrie ») me semble aussi raisonnablement mesurée.

    Pour conclure, je n’ai pas d’avis sur la pertinence de l’article de recherche incriminé, mais je ne crois pas qu’on puisse s’en faire un (positif ou négatif) d’après l’article du monde. Si l’on veut savoir sur quelles bases reposent précisément les idées proposées par madame Cadolle, une seule solution : lire son article !

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    • Les mathématiques et la «vraie vie»

      le 4 de febrero de 2009 à 21:49, par Gérard Besson

      Non, je n’ai pas exagéré! Je viens de prendre le temps de la réflexion et surtout de la relecture. J’ai réagi à l’article paru dans Le Monde dont le titre est sans ambiguïté, c’est une affirmation. Dans le texte l’auteur ne met aucun bémol, même dans la réponse à la dernière question (sur la faiblesse numérique de l’échantillon) où elle se justifie en référant à une autre étude («... mon échantillon (19 hommes et 7 femmes) correspond bien à la situation générale.»). Tout cela est clairement et nettement affirmé.

      Que l’auteur prenne des précautions dans son article de recherche, tant mieux! Mais la tricherie n’en est que plus grande car elle est consciente du problème et ne fait pas la moindre place au doute dans l’article destiné au grand public. On pourrait rétorquer que le journaliste est responsable, mais ce quotidien est quand même sérieux et madame Cadolle a certainement relu ses épreuves.

      Quant aux pratiques de la sociologie, je conçois volontiers qu’elles soient différentes des nôtres. Toutefois, si une étude n’a pas pour but de prouver un théorème, elle sert à tirer des conclusions (ce qui est fait dans l’article du Monde). Que peut-on faire d’un échantillon de 19 cas? Mais peu m’importe.

      Dois-je lire sa publication? Certainement non; si je devais lire tout ce qui concerne les articles que je consulte dans le journal, j’y passerais ma vie. Lorsqu’on écrit dans un quotidien comme lorsqu’on écrit un texte de vulgarisation c’est justement pour éviter au lecteur d’aller consulter les références spécialisées et pour lui présenter une synthèse des phénomènes qui sont décrits dans ceux-ci. Comme tout lecteur «lambda» j’ai été attiré par le titre sur un sujet qui m’intéresse. Que retiendra ce même lecteur «lambda» de cette étude? Ce qui en est écrit dans le Monde du 25 novembre 2008 et peut-être même uniquement le titre.

      Posons-nous enfin la question : comment un tel texte peut être publié de manière aussi visible alors que nos collègues ont tant de mal à faire accepter les articles mieux documentés qu’ils soumettent aux journaux?

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