24 janvier 2015

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  • Des Nœuds Indétordables

    le 24 janvier 2015 à 19:20, par Daniel Massart

    superbe article, à garder dans les annales d’IdM. Juste deux petites questions :

    • au paragraphe « que sait-on de la distorsion », ne faudrait-il pas inverser le rapport distance à vol de Libellule/distance le long de la courbe ?
    • un peu plus bas, si la courbe est fractale, sa longueur, donc sa distorsion, est infinie ?

    encore merci, ça doit représenter pas mal de boulot !

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  • Des Nœuds Indétordables

    le 25 janvier 2015 à 20:34, par Patrick Massot

    Merci pour votre commentaire. Nous avons corrigé la coquille du rapport inversé. Nous avons aussi supprimé le mot fractale qui était là pour suggérer un comportement irrégulier à petite échelle mais qui recouvre effectivement de nombreux objets qui ne sont pas longueur localement finie et n’ont donc pas de distorsion bien définie. Cependant il existe aussi de nombreuses courbes irrégulières mais lipschitziennes et il n’est pas exclu a priori qu’elle aient une petite distorsion.

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  • Des Nœuds Indétordables

    le 27 janvier 2015 à 05:29, par bayéma

    je dis d’emblée que je ne comprends pas bien cette idée de distorsion telle que l’article la décrit, aussi j’espère ne pas vous ennuyer de mes remarques peut-être naïves.

    1°- les distances sur votre noeud trèfle sont, admettons, de 3 et 36 ; pourquoi ne pas prendre, disons, 1 et 38, et même, vu que nous sommes dans un monde caoutchouc, peut-on fixer une distance invariable, vu que les noeuds « palpitent » sans cesse ? ou est-ce que cela signifie que la figure dessinée est considérée comme inamovible et c’est donc un objet géométrique dès le départ, une « ombre » de noeud — parmi une infinité ? à moins de prendre le noeud et son complémentaire d’un coup, en un seul « geste » ?

    2°- la libellule est « en-dehors » de la courbe alors que l’escargot est un point variable de celle-ci, est-ce « homogénéiquement » (« structurellement ») juste ? je ne vois donc pas, là-encore, l’aspect « topologique » du problème.

    3°- la libellule aurait pu être remplacée par une puce sautant du brin de dessous au brin de dessus, mais l’escargot, lui, n’aura jamais les moyens, par son périple, de savoir qu’il y a des dessous et des dessus, c’est-à-dire des croisements et non des points doubles (par exemple si le trajet s’effectuait à l’intéroeur d’un tunnel). bon ! c’est pas le propos de l’article mais c’est amusant tout de même d’en parler.

    4°- une chose nouvelle me semble apparaître fortement (à moins que mes connaissances soient beaucoup trop incomplètes, et alors honte sur moi !) avec cette notion de trajet « noeudien » : c’est de considérer le noeud lui-même comme une variété, infiniment mince, dont la « topologie » reste à investiguer.

    josef bayéma, plasticien, guadeloupe.

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    • Des Nœuds Indétordables

      le 16 novembre 2016 à 17:32, par Frédéric Le Roux

      Bonjour,

      je réponds avec quelques jours (hum) de retard...

      Toute la difficulté du problème, c’est qu’il mélange topologie et géométrie. Dans le début de l’article, lorsqu’on considère une courbe qui est une instance du noeud de trèfle, on est dans le monde de la géométrie, et on peut y mesurer des distances (un peu comme on le ferait dans le monde dans lequel on vit). Donc 3 et 36 ne sont pas arbitraire. Comme vous dites, cette courbe est une « ombre de noeud de trèfle parmi une infinité ». Si le noeud de trèfle appartient à la topologie, c’est qu’il tient compte de toutes les déformations possibles de la courbe initiale ; pour définir la distorsion on considère toutes ces déformations, et on cherche celles qui rende un certain rapport de distance le plus petit possible : la définition mêle donc topologie et géométrie.

      L’escargot vit sur la courbe et n’a pas accès à son extérieur ; pour les mathématicien la courbe est une « variété de dimension un », et l’étude de ces variétés est assez pauvre puisqu’elles sont toutes équivalentes à un cercle : le seul « invariant géométrique » que puisse mesurer l’escargot, c’est la longueur de cette courbe.

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      • Des Nœuds Indétordables

        le 18 novembre 2016 à 02:36, par bayéma

        bonjour et merci.

        je pousse encore un peu le bouchon.
        tout d’abord, pour rire, sur le titre et l’idée « nœuds indétordables » : votre collègue patrick popescu-pampu a écrit (je ne sais plus quand ni où), je cite de mémoire : « pour nouer il faut tordre ». donc (a) parler de « nœud tordu » est un pléonasme et (b) « détordre un nœud » est un oxymoron ; en une phrase : ou c’est un nœud et il est forcément tordu ou on peut le détordre et ce n’est pas un nœud. bon, plaisanterie mise à part je reviens à mon propos.

        les nœuds envisagés sont des nœuds toriques alternés réduits à leur minimum de croisements. ces nœuds ne connaissent qu’un seul « état » pour lesquels on ne peut effectuer que des changements de présentation (glissement d’une portion de l’autre côté de la sphère sur laquelle l’état est dessiné, comme votre exemple du nœud trèfle). ils ne sont ni les plus nombreux ni les plus intéressants, à mon avis.

        même si les questions d’isotopie sont abordées par pardon dans son article sur arxiv, celles des nœuds non-alternés (c’est-à-dire recélant, par exemple, le motif de reidemeister R3 — celui en « triangle » — qui conserve le même nombre de croisements) offrent une grande richesse d’investigation car permettant de passer d’un « état » à un autre (c’est-à-dire ne se réduisant pas à un changement de présentation comme indiqué ci-dessus) et donc la distorsion ne peut être assignée qu’à un seul état du nœud et non au « nœud » qui est la fusion-superposition de tous ses états (ce pourquoi je dis que le nœud palpite) ; ce qui signifie qu’il faut calculer toutes les distorsions de tous les isotopes ! bonjour le boulot !

        josef bayéma.
        .

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      • Des Nœuds Indétordables

        le 18 novembre 2016 à 02:57, par bayéma

        mea culpa, patrick popescu-pampu parle de « courber » ; mais il parle de la fonction de torsion.
        bayéma.

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  • Des Nœuds Indétordables

    le 29 janvier 2015 à 15:24, par Pierre D

    Superbe article !

    Juste pour la complétude, je signale que Luca Studer, étudiant en thèse à Berne, a montré que si un noeud se projète sur le diagramme « standard » du noeud torique (2,q), alors sa distorsion est au moins A*q pour une certaine constante A, ce qui accrédite la conjecture à la fin de l’article. Par contre, Luca a aussi trouvé des projections pour lesquelles la distorsion est en q/log(q), donc ce n’est pas si clair (pour le moment, ces résultats sont dans sa thèse de master mais ne sont pas publiés).

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