Plafond de verre
le 5 de enero de 2010 à 09:12, par Aurélien Djament
Chère collègue,
Afin de lever une ambiguïté potentielle de mon précédent message, je tiens à préciser que lorsque je parlais d’explications «spécifiques» aux mathématiques, je ne pensais nullement à de mystérieux processus intrinsèquement liés à notre discipline, dont l’existence serait bien douteuse, mais à comprendre par quels spécificités sociales de la communauté mathématique le déséquilibre entre femmes et hommes y est si marqué, alors que dans d’autres domaines comme les sciences humaines, la féminisation a fortement progressé. C’est aussi le sens de ma remarque sur la distinction entre faible féminisation initiale et plafond de verre discriminant la promotion des femmes dans le milieu professionnel : même s’il s’agit de façon générale du même processus, je n’en disconviens nullement, je pense (encore que je n’aie pas les chiffres exacts à disposition, mais cela doit être facile à vérifier) qu’en mathématiques, la discrimination la plus forte (là encore en comparaison avec d’autres secteurs) a lieu tôt. Dans tous les domaines, la proportion de femmes décroît nettement entre l’enseignement secondaire (où les femmes sont généralement majoritaires), les postes de MC ou CR et les postes de PR ou DR. En math., si l’on regarde les listes de reçus à l’agrégation, les femmes sont déjà nettement minoritaires, certes beaucoup moins que parmi les PR classe ex’, mais j’ai quand même l’impression qu’il y a une décroissance moins forte, alors que le déséquilibre initial est très important (c’est peut-être d’ailleurs la simple conséquence de ce déséquilibre initial - on a tellement discriminé au départ que les quelques femmes qui passent cette première barrière seront mieux «armées» pour la suite- mais là je manque de données et de points de comparaison).
Cordialement, AD.
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